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L’Egypte contre les ONG : attaque anti-démocratique ou défense de la sécurité nationale ?

L’Egypte a refusé des licences à huit ONG basées aux Etats-Unis au motif qu’elles violaient la souveraineté du pays. De nombreux états s’inquiètent de ce que des ONG sponsorisées par des gouvernements étrangers travaillent pour ceux qui les financent au lieu de demeurer des groupes d’action indépendants.

Parmi les organisations bannies d’Egypte, il y a le Centre Carter pour les Droits Humains fondé par l’ancien président étasunien Jimmy Carter, le groupe chrétien des Orphelins Coptes, Graines de Paix et d’autres groupes.

Les autorités égyptiennes ont déclaré que si des ONG essayaient de travailler sans licence, le Caire "prendrait les mesures nécessaires."

Les médias locaux se demandent si le bannissement est temporaire et si les licences seront accordées plus tard, après l’élection présidentielle qui doit avoir lieu les 23 et 24 mai.

Ce qui s’est passé lundi rappelle une autre opération des autorités égyptiennes contre des ONG financées par l’étranger qui a récemment provoqué un clash diplomatique sérieux avec les Etats-Unis, un allié de longue date. A la fin de décembre 2011, les forces de sécurité ont fait une descente dans les bureaux de quelques organisations soupçonnées de recevoir de l’argent en violation des lois égyptiennes.

En février, des procureurs ont accusé 43 personnes de générer des troubles et de s’ingérer dans les affaires intérieures après les manifestations de masse de l’année dernière qui ont causé la chute du président Hosni Moubarak. Parmi elles il y avait des citoyens des Etats-Unis, d’Allemagne, de Serbie, de Norvège et de Jordanie.

En mars, un tribunal égyptien a annulé l’ordre de bannissement des 17 Américains accusés quand Washington a menacé le Caire de ne pas lui verser l’aide militaire annuelle de 1,3 milliards de dollars. Cette décision du Conseil militaire qui dirige l’Egypte a été violemment critiquée. De nombreux militants l’ont accusé de trahir les intérêts nationaux de l’Egypte sous la pression américaine.

Mais peu après que les Américains soupçonnés aient quitté le pays, les procureurs du Caire ont décidé de poursuivre d’autres personnes qu’ils soupçonnaient d’être impliquées dans l’affaire mais qui n’étaient pas en Egypte quand leurs collègues avaient été mis en accusation. L’Egypte a demandé à Interpol d’émettre des "alertes rouges" pour 15 employés d’ONG dont 12 Américains, 2 Libanais et un Jordanien.

Lundi, la base française d’Interpol a annoncé que la requête de l’Egypte était rejetée parce qu’elle contrevenait à la règle qui interdit formellement à l’organisation " de se livrer à une activité ou une intervention de nature raciale, religieuse, politique et militaire."

Des ONG pas si non-gouvernementales que ça

Selon Maria Portnaya de RT, il y a de bonnes raisons pour que les gouvernement nationaux de pays en difficulté se méfient des ONG. Par exemple, l’intervention de l’OTAN en Libye a été partiellement justifiée par des rapports exagérés d’organisations des droits humains qui prétendaient que les forces de Mouammar Kadhafi commettaient des crimes contre l’humanité et autres violations du droit international. Après la guerre, certaines ont reconnu avoir donné des informations inexactes.

De puissantes ONG comme Human Rights Watch ou Amnesty International sont censées être objectives et ne pas prendre parti, mais en réalité "elles sont beaucoup trop proches du gouvernement des Etats-Unis par exemple, et aussi de certains de ses puissants alliés occidentaux en ce qui concerne la Libye et d’autres problèmes" a confié à RT John Laughland de l’Institut de Démocratie et Coopération.

C’est ce qui est arrivé en Libye et c’est maintenant la même chose avec la Syrie, a-t-il ajouté.

"Si vous voulez, le Centre de Damas des Droits Humains a joué exactement le même rôle que son équivalent libyen, la Ligue Libyenne des Droits Humains. Ils ont invoqué des crimes contre l’humanité. Ils ont demandé des zones de sécurité et une intervention armée contre le pays. Ce sont clairement des groupes de pression politiques qui essaient d’obtenir une intervention militaire contre la Syrie comme celle qui a été approuvée l’année dernière contre la Libye" explique Laughland

Un autre exemple, c’est l’organisation qui était derrière l’opération Kony de 2012. L’ONG californienne Invisible Children milite pour qu’on cesse d’utiliser les enfants soldats dans la guerre civile en Ouganda et pour promouvoir la paix. Mais en même temps elle a fourni des informations aux autorités ougandaises qui ont conduit à l’arrestation de plusieurs opposants du régime comme cela a été révélé par les câbles diplomatiques de l’ambassade étasunienne que Wikileaks a publié.

"J’ai tendance à croire que ça n’a pas été la seule fois que Invisible Children a fourni des informations aux autorités ougandaises. Qu’est-ce qu’ils nous cachent d’autre sur leurs relations avec le gouvernement ougandais ?" s’interrroge Milton Allimadi, le rédacteur en chef de Black Star News.

La vidéo virale qui faisait campagne contre l’Armée de Résistance du Seigneur de Joseph Kony est apparue juste après que le président Obama ait décidé d’envoyer 100 conseillers militaires étasuniens dans la région pour aider le gouvernement local à déloger Kony du "champ de bataille". Des organisations des droits humains ont critiqué la démarche en disant que parmi les bénéficiaires de l’aide étasunienne il y avait l’armée de Libération du Peuple du Sud-Soudan connue pour exploiter des enfants soldats exactement comme Kony.

On ne demande pas habituellement de comptes aux ONG pour les informations qu’elles diffusent même quand leurs informations erronées causent d’importants dommages collatéraux. Il y a des observateurs pour dire que ces organisations qui devraient promouvoir des solutions pacifiques sont en réalité génératrices de conflits.

Pour consulter l’original : http://rt.com/news/egytp-ngo-ban-us-825/

Traduction : Dominique Muselet

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