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L’en-même-tempisme de Macron

L’en-même-tempisme :

C’est promouvoir une chose et en même temps faire son contraire.
C’est écrire un jour : « Je suis convaincu que notre pays a la force, le ressort, l’envie d’avancer. Il a l’Histoire et le peuple pour le faire » (1). Et c’est mépriser le lendemain ce même peuple, c’est traiter ses concitoyens de fainéants, d’illettrés.

C’est donner, de la main gauche, un peu au plus infortunés et reprendre, subrepticement de la main droite, beaucoup plus. En expert du bonneteau, c’est prendre dans des poches ravaudées et en même temps garnir des bourses déjà plantureuses.

C’est croire en la vertu intrinsèque des riches et en même temps réduire la lutte contre la fraude fiscale. Soulager le prétendu fardeau des nantis et attendre qu’ils investissent.

C’est taxer encore plus les carburants et en même temps supprimer les aides à l’isolation thermique. C’est dire son souci de l’environnement et en même temps réduire les moyens alloués à sa protection.

C’est augmenter les taxes et en même temps baisser les aides.

C’est s’exprimer urbi et orbi sur la paix et en même temps vendre des armes aux plus offrants. En chef des armées, en bon disciple de Machiavel, c’est entreprendre des opex (des opérations extérieures) des plus aventureuses.

C’est entendre les revendications de tous ceux qui morflent et en même temps garder le cap.

C’est prétendre rompre avec l’ancien monde et en même temps poursuivre le néo-colonialisme. Avec toujours des relents paternalistes. Avec toujours La France à Fric.

C’est parler de « révolution démocratique » (1) et en même temps ignorer le peuple.

C’est reconnaître « le divorce entre le peuple et ses gouvernants » (1) et en même temps jouer le père fouettard. Avec l’arsenal législatif, c’est étouffer la contestation. Avec l’arsenal anti-terroriste, c’est poursuivre les gêneurs pour « association de malfaiteurs » (comme à Bure).

C’est invoquer l’histoire et en même temps se limiter à faire de la communication.

C’est mettre en scène la modernité de la « start-up nation » et en même temps surjouer le monarque républicain.

C’est parler de territoires et en même temps tailler dans les finances versées aux collectivités.

C’est honorer les Poilus et en même temps omettre les raisons du carnage.

C’est être un homme jeune et en même temps endosser le costume du passé. Jusqu’à vouloir rendre hommage à celui qui fut promoteur de la « révolution nationale » et qui fut frappé d’indignité.

C’est discourir sur la pauvreté et en même temps détricoter, avec application et dévouement, les conquis sociaux.

C’est écrire un jour : « Je suis intimement convaincu que le XXIe siècle, dans lequel enfin nous entrons, est aussi plein de promesses, de changements qui peuvent nous rendre plus heureux » (1). Et c’est, dès le lendemain, saper, avec méthode et acharnement, l’ouvrage collectif et humaniste en cours, qui est issu du programme du CNR, Les Jours heureux.

« Cet homme, oublions son intronisation, oublions ses soutiens, voyons ce qu’il en est de sa volonté de faire le bien. Voulez-vous le juger après 18 mois de règne ? Regardez d’une part son pouvoir, d’autre part ses actes. Que peut-il ? Beaucoup. Qu’a-t-il fait de bien ? Rien. Avec cette pleine puissance, en 18 mois, un humaniste eût changé en bien la face de la France, de l’Europe peut-être.

Mais, il a pris la France et ne sait que la déconstruire. Dieu sait pourtant qu’il se démène comme un beau diable, jusqu’à risquer le dévissage : « il touche à tout, il court après les projets, il parcourt les commémorations ; ne voulant créer le bien, il décrète ; il cherche à donner le change sur son parti pris ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! par son entremise, la roue de la Fortune ne tourne bien que pour quelques privilégiés. » (d’après Napoléon le petit, chapitre “ La toute-puissance ”, Victor Hugo)

Finalement, ce n’est pas Jupiter, mais Janus le petit : il est le mauvais président des pauvres et en même temps il est le bon président des riches. Deux visages pour un même personnage. Il se croit être essentiel à un pays « qui s’ouvrirait et se fermerait à sa volonté, sans que rien ne lui échappe » (2).

En effet, derrière « une vision, un récit, une volonté »(1), il n’y a qu’une volonté de puissance en mission.

(1) Révolution, c’est notre combat pour la France, Macron
(2) « Janus. Cette divinité est assurément l’un des plus grands dieux du Panthéon romain et possède même une certaine prééminence sur le dieu suprême, Jupiter. [...] La diversité de ses attributions montre à quel point Janus est le dieu essentiel d’un monde ou d’une ville qui s’ouvre et se ferme à sa volonté, sans que rien ne lui échappe. »
(Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine)

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