« L’hiver noir arrive ».

Ibrahim Traoré

Message du capitaine Ibrahim Troré, Président du Faso à la 2ème Session du Collège des chefs d'État de la Confédération AES.

Bonjour chers frères et sœurs, bonjour chers parents !

Je souhaiterais m’excuser auprès de la population sahélienne qui nous a attendus hier, mais Dieu a voulu que ce soit aujourd’hui que nous soyons là. Nous rendons grâce à Dieu pour tous ses bienfaits et pour ce jour si merveilleux où on s’est retrouvé ici à Bamako pour la deuxième session du Collège des Chefs d’État de la Confédération AES.
Je voudrais aussi rendre un hommage appuyé à nos vaillantes Forces combattantes qui mènent un travail colossal sur le terrain et qui permettent qu’aujourd’hui nous nous retrouvions ici pour communier au nom de nos populations. Je voudrais m’excuser, encore une fois de plus, auprès de ceux que mes mots pourraient vexer parce que je n’irai pas avec le dos de la cuillère. Nous allons nous attaquer encore aux maux qui minent l’Afrique.

Vous avez certainement tous déjà entendu parler du « printemps arabe », ce phénomène qui a bouleversé la géopolitique du monde arabe, en commençant par le Maghreb, en Afrique et jusqu’en Asie. Il s’est manifesté avec des conséquences souvent désastreuses, des morts et des divisions par endroits et des bouleversements politiques sans précédent dans d’autres endroits. Je pense que tous les Africains devraient comprendre ce phénomène, d’où il vient et ce qu’il faut faire pour s’en prémunir. Malheureusement, nous sommes au regret de constater que certains Africains ne se réveillent pas.
Ce que je veux dire, c’est ma pensée, mon analyse. C’est qu’il y a quelque chose qui vient sur l’Afrique de l’Ouest que j’ai appelé « l’hiver noir ». L’hiver noir arrive. Il serait un hiver très froid, un hiver sanglant, un hiver meurtrier. Vous allez me poser la question pourquoi ?
Eh bien, en fondant la Confédération de l’AES, nous avons senti ce froid venir, et tous les jours que Dieu fait, nous nous évertuons à trouver des troncs d’arbres pour allumer un feu. Un feu qui va réchauffer le cœur des Africains, un feu qui va réchauffer les mentalités et le sang des Africains pour les unir.

Nous nous sommes évertués également à faire la chasse aux loups afin d’utiliser leurs peaux pour faire des manteaux et nous protéger du froid de cet hiver. Nous nous sommes évertués à construire des montagnes, des grandes montagnes pour briser le vent de l’hiver qui devrait s’abattre sur nos communautés. Malheureusement, force est de constater que certains noirs sont là tous les jours à arroser nos troncs d’arbres d’eau fraîche pour qu’ils ne puissent pas brûler. Ils se transforment en loups et font en sorte que, nous, chasseurs de loups, ne puissions pas les surprendre. Lorsque nous voulons construire nos montagnes, ils brisent les cailloux pour que nous ne puissions pas y arriver.
Pourtant, l’hiver arrive ; et quand l’hiver viendra, devrions-nous permettre à ceux-là qui nous combattaient de venir se protéger avec nos manteaux qu’on a confectionnés, avec les montagnes qu’on a construites pour nous protéger des vents, ou encore se réchauffer avec nous autour du feu ? Telle est la question qu’il faille se poser.
Qu’adviendra-t-il donc du panafricanisme quand l’hiver viendra ?

L’hiver viendra parce que la guerre se transporte en Afrique de l’Ouest. Les impérialistes font tout pour mettre l’Afrique de l’Ouest à feu et à sang. Mais du sommet de l’État jusqu’à certaines populations, soit nous faisons semblant de ne pas voir venir le danger ou bien nous sommes nous-mêmes complices de ce qui va arriver. Le chaos pourrait s’installer, beaucoup de gens pourraient mourir. Nous allons nous entre-tuer de manière tellement atroce que pendant ce temps, ils seraient là à piller nos richesses, à imposer leur volonté. Et ceux qui vont survivre à cette tragédie n’auront que deux choix : s’unir pour toujours contre l’impérialisme ou se résumer à être des esclaves jusqu’à disparaître. Il faut donc se
prémunir de l’hiver, l’hiver noir qui vient. Nous ne pouvons pas comprendre qu’il y ait des noirs en Afrique de l’Ouest ici, qui se réjouissent que les terroristes tuent des populations noires. Nous ne pouvons pas comprendre que des Chefs d’État lâches se cachent derrière des médias pour décourager, insulter, attiser la haine entre les populations. Les individus qui sont sur leur plateau de média, tous les jours du matin au soir, crachent leur venin toxique pour attiser la haine entre les communautés Ils sont généralement très vilains, avec leurs gueules de musaraigne, ils ne savent faire que cela. Regardez-les, ils sont là avec des yeux de drosophile sauvage, tous les jours à cracher du venin. Ils cherchent à diviser les communautés sur les réseaux sociaux, ils sont là et ils sont nombreux.
Pourquoi est-ce que nous, noirs, cherchons à cultiver la haine entre nous ? Et par hypocrisie, on se dit ‘’frères’’. Il faut que nous puissions nous dire la vérité de manière très crue, quitte à ce que ça blesse ; on va s’excuser, mais il faut que nous nous réveillions. Pourquoi le noir est comme ça ? Pourquoi nous ne pouvons pas voir le danger venir, nous unir et nous-en prémunir ? Pourquoi par nos comportements, nous allons affronter ce danger qui risque de nous décimer ? Mais d’autres ont fermé les oreilles, ils font semblant de ne pas entendre, font la politique de l’autruche.

Des peuples se complaisent dans la colonisation, ils aiment cette domination. A peine s’ils n’appellent pas les impérialistes : « venez nous coloniser, nous aimons être vos esclaves ». Nous nous posons souvent des questions lorsqu’on voit leurs réactions. Ces intellectuels décérébrés sont là, à longueur de journée, à entamer des débats en toute indignité, en toute malhonnêteté, comme si nous ne voyions pas la réalité des exemples qui se présentent à nous. Il y a plein d’exemples. Lorsque la démocratie fait certaines choses contraires aux règles qu’elle s’est fixées, ils ferment les yeux là-dessus. Mais ils sont prêts à nous appeler juntes ou putschistes. Mais soyons sûrs d’une chose, nous sommes unis et nous resterons unis. Et nous devons ouvrir les yeux. L’AES va évoluer.
Tout n’est pas forcément rose, tout ne peut pas aller au rythme que nous souhaitons, mais nous avançons sereinement et nous allons arriver à notre objectif. Et quand viendra l’hiver, s’il faut que nous passions par l’hiver pour être libres, pour être unis, nous prions Dieu qu’il en soit ainsi et qu’il protège nos populations. Sinon, une chose est sûre, l’AES vaincra, l’AES grandira. Restez sereins parce que nous avons confiance en nos populations, nous avons confiance en vous. Aucune manipulation ne peut aujourd’hui nous diviser ! Aucune manipulation ne peut nous amener à haïr d’autres personnes. Aucune manipulation ne doit nous amener à riposter d’une manière violente physiquement face à ces individus qui n’ont absolument rien compris. Restez sereins, ne ripostez pas physiquement, nous riposterons par la communication jusqu’à ce qu’ils changent eux-mêmes de mode d’action ; et nous allons aussi riposter en fonction du mode d’action.
Restez sereins, Dieu protégera l’AES. Dieu vous protège tous, toutes les populations de l’AES ! Dieu vous accompagne tous dans vos objectifs ! Et Dieu est si juste pour ceux qui se battent. Nous nous battons, nous sommes une population résiliente, la plus résiliente de la sous-région. Personne n’aurait cru que vous pouviez supporter ce que vous êtes en train de vivre. Nous allons vaincre le terrorisme, nous allons nous développer et nous allons nous affirmer. Nous allons avoir notre place dans le concert des nations.

Que Dieu bénisse l’AES !
Que Dieu bénisse notre population résiliente et résistante !
Que Dieu nous bénisse davantage !
La Patrie ou la Mort, nous Vaincrons.

 https://www.presidencedufaso.bf/message-de-son-excellence-le-capitaine-ibrahim-traore-president-du-faso-a-la-2ᵉ-session-
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