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La bouillabaisse tibétaine

Lorsque les Occidentaux s’ennuient de la politique d’amitiés bilatérales, ils se créent des adversaires en choisissant les occasions selon des scénarios savamment orchestrés dans un cadre multilatéral.

Mais cette fois-ci, il s’agit de la Chine et la Chine n’est pas un pays arabe rampant devant la volonté américaine, ni encore moins européenne. Ce n’est pas non plus un pays africain tribalisé du sommet à la base et mal indépendant. C’est un grand pays qui se maintient économiquement et culturellement grâce à ses profondeurs historiques, malgré le communisme discutable en tant qu’option idéologique du pouvoir. Discutable d’abord par les Chinois. La dernière trouvaille des majorettes des droits de l’Homme en France, qui ont su se mettre à l’ombre durant l’épisode de « l’Arche de Zoé », du massacre des Palestiniens et de bien d’autres génocides, c’est ce fameux boycott des Jeux olympiques de Pékin. En toile de fond, la défense des libertés des moines tibétains, de la culture tibétaine, du droit aux particularités culturelles, du, du et encore du... Les prétextes ne manquent pas lorsqu’il s’agit de dire « les meilleurs c’est nous » et les autres doivent tous se soumettre à notre seule vision.

Un intégrisme comme un autre qui prend pour nom laïcité ou encore « bien biblique » face aux méchants. Il s’agit, bien sûr, de remettre au goût du jour la question tibétaine avec quelques ornements, dont le prix Nobel de la paix accordé à l’actuel dalaï-lama, « Sa Sainteté Tenzin Gyatso », fer de lance de la revendication autonomiste en Chine et parrain de la non-violence, symbole vivant hissé au rang de Dieu dans la religion bouddhiste.

Et c’est cet exotisme qui amuse les Européens et autres Américains autour de l’opinion publique qui se trouve embarquée dans une galère dont on connaît le port de départ mais pas celui de l’arrivée. Celui de l’arrivée, c’est cette fameuse démocratie utile au fonctionnement des institutions et aux libertés individuelles et collectives. Mais est-ce que la Chine peut fonctionner sur ce modèle sans mettre la planète en danger ? Voyons un peu ce que souhaitent les majorettes. Un pays de 1,3 milliard d’habitants libéré des contraintes démographiques que lui impose la discipline communiste et qui doit se lancer à l’assaut du taux de natalité, au point de pouvoir doubler la population en l’espace d’une décennie. Ajoutons à cela la liberté de consommer au même niveau que celui des Occidentaux en moyens technologiques, de transport, d’alimentation, avec les effets sur la pollution, sur la qualité de la vie. Et, bien sûr, un Tibet entre les mains des moines continuant à mendier leur subsistance entre deux prières. Le système tibétain est basé sur la spiritualité inaccessible pour le commun des immortels et traduite en servage offrant au féodalisme de longue vie.

C’est ce qui intéresse les Européens défenseurs des droits de l’Homme ? Apparemment oui. Maintenir un Etat malléable aux frontières sino-indiennes pour équilibrer la circulation du capital. La CIA ? Sa position est claire sur ce sujet puisqu’elle finance le gouvernement tibétain en exil. Dont acte. Souvenons-nous des évènements récents en Birmanie. Plus de bruit que de solutions durables. Amnésiques les Occidentaux ? Il faut bien le croire. Durant les années 40, en pleine Guerre mondiale, la seconde, des « volontaires » tibétains ont combattu le communisme aux côtés de l’Allemagne nationale-socialiste. Ils ont été retrouvés par l’armée soviétique à Berlin après sa chute.

Ils ont ensuite rejoint les sanctuaires du Tibet en compagnie d’un autrichien nazi Heinrich Harrer, évadé d’une prison britannique en Inde, qui est devenu proche confident du dalaï-lama actuel. Il n’y a rien d’étonnant sachant que lors de la Conférence des religions du Monde à Chicago en 1993, « Sa Sainteté » affirmait que « les frontières séparant les différents peuples à travers le monde n’étaient pas mauvaises si elles préservaient et définissaient les identités génétiques et culturelles ». Entendons bien « génétiques », au coeur même du monde libre. Hitler n’aurait pas dit plus.

L’ordre lamaïque ne représente que 1% des bouddhistes du monde, et le bouddhisme tibétain est considéré comme le plus tardif et le moins spirituel des trois bouddhismes historiques. Alors qu’est-ce qui fait les démangeaisons des Occidentaux au moment même où la flamme olympique est sur le point de quitter le territoire européen ? la Chine est une puissance économique que l’on continue à appeler pays émergent pour les besoins de la littérature économiste. C’est une puissance nucléaire qui a fait réfléchir les USA avant toute tentative punitive contre la Corée du Nord. C’est une puissance scientifique aussi bien dans le domaine médical que dans celui des technologies modernes. C’est une puissance commerciale qui fait peur aux boursiers des grandes places et qui occupe discrètement l’espace africain jadis chasse gardée de l’Occident. C’est une puissance politique dans le système actuel du Conseil de sécurité.

Les Jeux olympiques ne sont qu’une lueur romantique que s’offre la Chine pour se faire les dents et ouvrir le pays à l’étranger pour qu’il s’inspire de son savoir-faire. Le Tibet restera un prétexte, le dalaï-lama une fresque bien maquillée, bien reçue, une sorte de bâton dans la roue chinoise immensément solide et qui peut tourner plus vite quand il le faut. Le boycott des jeux par les athlètes ou de la cérémonie d’ouverture par les officiels sera considéré comme un manque de sagesse et les Chinois ont une excellente mémoire. Cette même sagesse qu’enseigne le dalaï-lama et qui lui fait dire : « Ne laissez pas une petite dispute meurtrir une grande amitié ». Ou encore : « Lorsque vous réalisez que vous avez commis une erreur, prenez immédiatement des mesures pour la corriger ».

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5101518

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