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La COP 26, ou l’art du déni planétaire

« Parler de ses peines, c’est déjà se consoler » - Camus

Récit officiel

La COP26 s’est tenue à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre derniers. Cette grande messe sur les changements climatiques devait être, n’en doutons pas un seul instant, comme les précédentes, ’un grand succès’.

Les dirigeants des principaux pays industrialisés, comme ceux des autres (dits « en voie de développement »), devaient y réaffirmer les objectifs d’un accord ambitieux, en ce sens qu’il constituait sans doute, une des dernières « fenêtres de tir » possibles pour atteindre un réchauffement global dans les limites du soutenable, c’est-à-dire +1,5°.

En effet, au-delà de cette limite, les milliers de scientifiques du monde entier, qui travaillent pour le GIEC, sont formels : les sociétés humaines seront de moins en moins capables de supporter les changements qui s’annoncent.

Entendons-nous bien : à moins de remettre cause les résultats de la totalité de plus de 4000 études compilées par des centaines de scientifiques sur les cinq continents, le réchauffement climatique est aujourd’hui une réalité. A moins d’accuser ces milliers de scientifiques de collusion, de lobbying, et de les accuser de produire tous, de fausses preuves… à moins de nier la multiplication des évènements climatiques extrêmes à laquelle nous assistons ces dernières années, ou mieux : à moins de refuser de constater que les forêts sont aujourd’hui très silencieuses (plus de 40% des espèces d’oiseaux ayant tout bonnement disparu), que la pollution est extrême, que ce soit dans les océans, dans l’air, sur terre… il est tout à fait normal, voire sain d’esprit même, d’essayer de sauver ce qui peut encore l’être. C’est-à-dire d’essayer de limiter par tous les moyens les émissions de gaz à effet de serre, émission qui depuis la COP1, ont bondi de…+40%. Et qui sont responsables du réchauffement climatique global (+1,09° à ce jour, par rapport au début de l’ère industrielle en 1850).

Or, à partir de +2° de réchauffement global, c’est une grande partie de l’agriculture intensive qui est remise en cause. Rappelons que +2 degrés, cela équivaut à des écarts de températures localisés bien supérieurs à cette moyenne … cela peut conduire à +6,7 voire 10 degrés au-dessus des normales saisonnières sur les terres émergées, plus sujettes aux variations extrêmes de températures.

L’enjeu est donc évident : comment faire pousser de quoi nourrir huit milliards d’êtres humains, si la majorité des cultures subit des étés à plus de 45 degrés plusieurs fois d’affilée, ou des automnes tellement pluvieux que le mildiou prolifère sans limites et détruit un gros pourcentage de récoltes, à l’image de ce que le nord de la France a vécu cet automne ? Sans parler qu’il s’agit également de limiter les impacts actuels : avec 1,09° de réchauffement à ce jour, de nombreux pays subissent déjà les conséquences dramatiques d’une utilisation des énergies fossiles dont ils ne sont majoritairement pas responsables. Les plus gros pollueurs que sont les EU, l’UE ou encore la Chine, ne sont pas ceux qui subissent des inondations dévastatrices comme au Bangladesh, une famine climatique comme à Madagascar l’été dernier, ou encore des submersions côtières comme sur les îles Vanuatu, la Barbade, les micro-États de Polynésie, qui commencent à produire les premiers réfugiés climatiques de l’histoire. Tous ces états comptent sur la COP (comptaient ?) pour mettre en place un mécanisme d’indemnisation et d’amortissement de ces conséquences dramatiques, indemnisation qui devrait être financée à hauteur de 100 milliards par les pays riches, pour être juste et efficace.

Et heureusement, la volonté semblait être là : plusieurs pays industrialisés devaient enfin se saisir de ce « défi », à la hauteur des enjeux qu’il représente. Ne serait-ce que capitalistiquement parlant, ne rien faire coûterait beaucoup, beaucoup plus cher que de transformer notre économie, et de la rendre plus « durable », plus « verte » et plus « responsable ».

Et les projets mis en avant lors de cette Cop20 ne manquaient pas : les entreprises se sont saisies de ces opportunités que représente le capitalisme vert, à visage humain et écologique.

De Renault qui présentait, en partenariat avec une société de téléphonie mobile, une formule 1 électrique, en passant par la première entreprise industrielle qui produira en masse de la viande synthétique, sans oublier l’avion électrique produit par Rolls-Royce, ou la chaine de supermarchés Sainsbury’s, un des plus gros utilisateurs de plastique au monde, qui se met aux « petits gestes pour sauver la planète », partout, partout sur les stands de cette COP21, le capitalisme s’était mis au vert.

Car, oui, la COP c’est un peu comme le festival de Cannes : il y a le « in », sous les paillettes et les caméras (ici, le sommet des dirigeants qui prétendent se battre, comme notre président, au quotidien pour le climat, et qui vont tenter d’arracher, comme Fabius et Hollande à l’époque, un accord historique et des engagements fermes) et le « off », comme sur la croisette et dans les « parties » réservées aux VIPs et aux moins VIPs, c’est-à-dire ici à Glasgow et aux alentours, une multitude de salons, de conférences, d’entreprises qui viennent proposer leur business model repensé, pour faire face à l’immense opportunité défi que constitue la transition écologique.

Récit officieux

La crise du Covid a montré la voie : -5% d’émissions de gaz à effet de serre en deux mois de confinement pour les pays industrialisés. Soit, selon Jancovici, l’effort que la société devrait fournir, chaque année et jusqu’en 2040, pour que nous ayons une chance de ne pas atteindre les +2 degrés de réchauffement. Car les +1,5°, on peut déjà les oublier. Le CO2 ayant une durée de vie dans l’atmosphère de plus de 40 ans, nous subissons en fait le réchauffement de celui libéré en…1980.

Ce qui veut bien sûr dire que même si nous arrêtions instantanément toute utilisation d’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon…soit au bas mot 80 à 95% de nos utilisations et besoins), il faudrait que nous attendions 2060 pour commencer à en voir les effets positifs.

Ca n’est pas moi qui le dit mais Jancovici et ses copains : je sais, je sais, c’est un lobbyiste, un vendu, tout comme ses comparses, ici l’expert du pétrole (Auzanneau), là celui des systèmes sociaux et environnementaux (Mignerot), et tous les autres qui font partie du Shift Project. Oui oui je suis également au courant : le Shift Project c’est d’abord une entreprise, assez rentable il faut le dire, qui vend du conseil en stratégie environnementale aux entreprises, pour négocier au mieux la transition écologique.

De ce fait, et même si les gugusses du Shift Project sont tous des experts reconnus internationalement dans leur domaine (ingénieurs, consultants, physiciens, etc.), ils font quand même leur beurre sur la supposée transition écologique, alors qu’eux-mêmes avouent qu’elle sera sans doute extrêmement difficile, voire impossible à réaliser dans les conditions actuelles (voir le premier paragraphe, où je parlais de l’inertie du CO2 évoquée par Jancovici dans ses innombrables conférences).

Pire même : le Shift Project a déjà conseillé plusieurs fois les gouvernements passés et actuel –il avait même fait une conférence à l’Elysée en 2017, devant Edouard Philippe alors premier ministre.

Où veux-je donc en venir ? Au fait que toutes ces données sont connues, tous les constats sont faits, toutes les alertes posées depuis des années. Nos dirigeants savent, ils ont l’info : il y a comme un petit problème avec le climat actuel, et ce « petit problème », en l’absence de mesures fortes et déterminées, coordonnées internationalement, deviendra dans quelques années un gros problème. Très gros.

Et ils ont le même réflexe, au fond, que beaucoup de gens ici et ailleurs : nous sommes toujours dans la phase du déni. Je voulais vous épargner les célèbres 5 étapes du deuil théorisées par Élisabeth Kübler-Ross – mais, finalement, je me suis dit que c’était toujours aussi parlant d’en remettre une couche.

Déni de réalité

Donc, cette psychiatre renommée a théorisé que tout être humain, lorsqu’il est confronté à un deuil, va passer par cinq étapes : d’abord le déni, puis une fois passé le déni et devant le fait accompli survient la colère, après celle-ci le marchandage, puis arrive la dépression et pour finir survient l’acceptation. Notons que ces phases successives sont nécessaires à la personne pour aller de l’avant : combien restent bloquées à l’une d’entre elles, et n’arrivent pas à s’en extirper, mettant de fait leur vie entre parenthèses ? Le fait de faire son deuil (et donc de pouvoir passer à autre chose) implique d’en arriver à l’accepter…ultime étape d’un processus long et souvent douloureux, mais nécessaire pour aller de l’avant.

Et c’est bien ça le hic, en ce qui concerne le problème qui nous préoccupe : la grande majorité des dirigeants, comme des patrons, comme des actionnaires, et tous ceux qui profitent du système actuel, vit aujourd’hui dans le déni du changement climatique, et refuse de faire son deuil de la société de marché, de l’abondance qui va avec, et du business as usual qui les a vu se gaver sans contraintes durant des décennies.

C’est dur d’être toxico : l’addiction, par sa nature même, est toujours de plus en plus forte, et, sans un véritable coup de pied au cul, il est rarement possible de s’en sortir à la seule force d’une volonté qu’on n’a pas vraiment…

Le « résultat » de cette COP en est le plus parfait exemple : déjà qu’à l’époque de la mythique COP21, « grand succès » selon le Grand Maître de Cérémonie qui l’avait présidé (Laurent « Al nosra fait du bon boulot » Fabius), la majorité des États pollueurs avait signé un texte qu’ils ont ensuite tout simplement jeté aux chiottes, alors que penser de celle-ci, qui a carrément été torpillée à la toute dernière minute, sur le peu d’avancées qu’elle contenait ?

Exit tout ce qui était gênant, dans un texte déjà aussi fade et mou qu’un plat de navets un lendemain de cuite au whisky frelaté : promesses de sorties des énergies fossiles affaiblies voire supprimées, gros doigt d’honneur aux habitants des micro états du pacifique ou d’ailleurs qui ont déjà les pieds dans l’eau, via l’abandon du mécanisme de « pertes et dommages » qui aurait permis de limiter la casse, et, pire que tout, mise en place d’un énième « marché carbone »…

Là où ce vers quoi il faudrait tendre serait tout, sauf mettre encore plus de carbone dans l’atmosphère, les gouvernements, vendus au capitalisme et au dieu pognon le plus décomplexé, ne font que ce qu’ils savent faire : voir un « marché » dans ce qui s’annonce comme un désastre, en octroyant à des acteurs bien connus et identifiés (soit une cinquantaine de multinationales qui sont responsables de 70% des émissions) l’autorisation d’acheter des droits à polluer davantage sur un « marché » qui a déjà démontré son inutilité. Alors que tout le monde sait pertinemment que la seule et unique solution, serait de les contraindre politiquement, via l’adoption de lois et règlements internationaux, à transformer, voire arrêter leur activité néfaste. Ce qui implique, bien sûr, un changement de paradigme : abandonner le culte du dieu profit, ce qui n’est manifestement absolument pas négociable, alors que « le désastre est à nos portes », pour reprendre l’expression du secrétaire général de l’ONU.

Autre fait intéressant : la fameuse « compensation carbone ».

Vous avez tous et toutes dû remarquer, en bas de la page d’accueil de votre moteur de recherche favori, la petite phrase bien sympathique : « neutre en carbone depuis 2007 ». Ohh la belle enc.lerie que voilà. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire, concrètement ?

Tout simplement qu’on va appliquer à toute l’activité d’une entreprise, ou même d’un pays, un savant calcul concocté par une bande de crânes d’œuf qui n’ont jamais mis un pied en forêt, pour quantifier combien de carbone rejette dans l’atmosphère cette entreprise, ou ce pays. Et, une fois le calcul fait, planter autant d’arbres que nécessaire pour « compenser », grâce à un deuxième calcul tout aussi con que le premier, tout ce CO² injecté dans l’atmosphère par l’activité en question. « Compenser » ici veut simplement dire « l’arbre va absorber gentiment le carbone que je balance en continu dans l’atmosphère ».

Sérieusement ? Ils y croient, à cette fable ?

Au fait, un arbre, il met combien de temps à pousser, pour atteindre sa taille adulte, et arriver, lui et tout son écosystème autour, à absorber ne serait-ce que ce que ces crânes d’œufs qui n’ont jamais mis un pied en forêt estiment qu’il peut absorber immédiatement, dès qu’il est planté ?

Je dis « tout son écosystème autour » parce que, à moins de nier (encore une fois) les études sérieuses qui le prouvent, le fait est que c’est la forêt dans son ensemble, qui a un effet régulateur de CO² atmosphérique –via l’humus, les plantes au sol, la croissance des rhizomes souterrains en symbiose avec le réseau d’arbres autour, la micro évaporation qui permet à la forêt de maintenir son micro climat et de générer des précipitations, etc. Pas juste un arbre qui serait planté à côté d’un autre arbre, en file indienne, comme cela se fait actuellement sur des surfaces grandes comme trois fois la France en Inde par exemple justement, surfaces d’où on expulse par la force des tribus autochtones pour en raser la forêt primaire, et y planter des rangées d’arbres exotiques qui sur le papier « compenseront » des émissions qu’on a calculées sur un coin de table…émissions qui bien sûr arrivent dans l’atmosphère et y restent longtemps, et se stockent à l’existant pour plusieurs décennies, souvenez-vous ce que disait Jean-Marc Jancovici…

Un organisme vivant en somme, la forêt : pas une simple plantation d’arbres comme les capitalistes les adorent. Vos « compensations carbone », Google comme les autres, c’est juste de la poudre aux yeux : vous ne compensez rien, vous détruisez et artificialisez les sols au prétexte de continuer à construire toujours plus de data centers extrêmement énergivores et climaticides.

La réalité est là : ce jeu est hypocrite, et le fait que les multinationales le jouent est assez logique. Elles font ce qu’elles savent faire : du profit, et le maquillage qui va avec pour déculpabiliser un consommateur qu’on estime toujours de plus en plus bête, inapte à saisir les enjeux de, non pas augmenter sa consommation, mais bien de la réduire.

Ce qui est plus criminel encore, c’est que les soi-disant « élus du peuple » jouent également ce jeu.

En refusant de prendre les mesures qui s’imposent dès maintenant, ils sont véritablement coupables de futur crime contre l’Humanité qui arrive à grands pas.

Mais qu’importe : ils s’en foutent.

Le crime en marche, contre l’Humanité

Peu leur chaut que des milliers de scientifiques indépendants de tout lobby ou entreprise, dont plusieurs prix Nobel, aient publié plusieurs milliers d’articles de recherche étayés, dans des revues à comité de lecture, validées par leurs pairs, pour alerter sur le fait que si l’on continue comme cela, d’ici 2050 l’agriculture humaine ne sera plus en mesure de nourrir huit milliards d’êtres humains ; et avec un réchauffement estimé à +2.4° d’ici quelques décennies si on continue sur la trajectoire actuelle, c’est juste la fin de notre civilisation.

Après eux le déluge. Il est frappant de constater que tous ces gouvernants, qui devraient, qui pourraient faire quelque chose, ne font qu’une seule chose : agiter les bras devant les caméras en prononçant de belles paroles, pour s’en retourner chez eux signer des accords de libre-échange international par ci, une prolongation du glyphosate par-là, la prolifération du nucléaire à côté, ou l’ouverture de nouvelles centrales à charbon de l’autre, tout en réprimant férocement les militants pour le climat qui essaient de limiter la casse comme ils le peuvent.

Faut-il comprendre que pour en arriver à ce niveau, soit il s’agit de perversité la plus absolue (ce qui, dans le cas d’un macron, est tellement évident que ça crève les yeux aussi facilement qu’un LBD), soit, si on applique la théorie du rasoir d’Ockham –l’explication la plus simple étant très souvent la bonne-, mais aussi et avant tout de … déni ?

Et nous retombons donc sur la première phase des cinq étapes du deuil évoquée plus haut.

Première phase : le déni. « Le réchauffement n’existe pas » pour les uns, ou mieux encore « si si, il existe », mais « on peut très bien s’en accommoder, voire le transformer en opportunité ». Opportunité de quoi ? Ben…de continuer comme avant, pardi ! D’en faire du business as usual.

Donc, si je traduis : il existe ce réchauffement, mais il n’est pas si grave que ce que les scientifiques du GIEC le disent, puisqu’on peut continuer comme avant. Si c’est pas du déni, je ne sais plus ce que c’est.

Ainsi, pour prendre un exemple très simple : la multinationale du pétrole Total.

Fleuron français de l’énergie carbonée, avec, un bénéfice net record cette année de plus de 4,6 milliards de dollars. Un cadre assez haut placé dans l’entreprise le confirme, et le fait est connu : Total désire se mettre « au vert ». Diversifier ses sources d’approvisionnement, dans un monde où l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, l’AIEA (pas exactement une bande de trotskystes) vient d’avouer que le pic d’extraction pétrolier était bien en 2008, et que le déclin de la production commencera dès 2025, cela ne suffira plus. Total se met donc au vert : transformation d’unités de raffinerie en unités de conversion aux agrocarburants, mais aussi et surtout achats de barrages hydroélectriques tous azimuts, et virage au tout électrique prévu pour 2030. Oui, vous lisez bien : plus aucune station-service parisienne gérée par Total ne proposera d’essence d’ici 2025, pour étendre la mesure au reste du pays en 2030.

Le plan du gouvernement de notre « champion du climat » est d’ailleurs éloquent : nous faire tous passer à l’électrique d’ici 2035 grand max. A mettre en relation avec son discours de subventionnement de l’énergie nucléaire à l’horizon 2030. Peu lui importe à lui comme à Total d’ailleurs, que les réserves de combustible nucléaire viendront à s’épuiser peu après également (2040 selon les prévisions), sans parler du fait que des soldats français devront aller se faire tuer pour le chercher, sous couvert de « démocratie », comme au Mali ou ailleurs –les mines d’uranium sous le contrôle d’Areva au Niger remercient les soldats de l’opération Barkhane, et les contribuables qui les financent, c’est-à-dire nous, vous, le pékin français moyen quoi.

Peu leur importe aussi qu’une grande majorité de prolos ait tout juste les moyens de remplir la bagnole d’essence, et pas d’autre moyens d’aller se faire exploiter que de l’utiliser tous les jours…alors payer un véhicule électrique cinq fois plus cher qu’un véhicule thermique, même pas en rêve… Mais dans leurs esprits de privilégiés sûrs de leur fait, ils ne voient même pas ce genre de « détails ». Fin du monde, fin du mois : même combat comme disait l’autre.

Peu leur importe enfin qu’une bagnole, ça n’est pas juste ce qui sort (ou pas, dans ce cas précis) du pot d’échappement : c’est aussi le plastique de son tableau de bord et de ses kilomètres de câbles (du pétrole) qui la constituent, l’acier de sa carcasse (fondu avec…du pétrole), les centaines minerais de terres plus ou moins rares qui jalonnent toute son électronique (extraits avec des machines bouffant des quantités industrielles de…vous savez-quoi). Sans parler du lithium des batteries, élément-clé du processus : avec les réserves actuelles (quelques mines possédées par quelques pays), et même avec celles estimées encore en sous-sol (coucou la Corée du Nord, un jour prochain c’est évident qu’on essaiera d’exporter la démocratie chez vous aussi, Kim jong Un ou pas), impossible de convertir le parc actuel de véhicules thermiques en entier à l’électrique. Le lithium n’étant en plus pas ou mal recyclable, c’est l’épuisement assuré en quelques années.

La vraie question que devraient donc se poser tous les activistes du climat, aussi bien que les citoyens concernés par le fait de voir leur vie se finir, d’ici une vingtaine d’années grand maximum, dans de grandes souffrances du fait de grandes pénuries et de grandes déstabilisations amenant des perturbations majeures dans notre société de l’abondance (coucou les pénuries ! vous les voyez arriver ou pas encore ?), cette vraie question n’est pas : mais pourquoi ne font-ils toujours rien, tout en prétendant qu’ils ont saisi l’ampleur du problème ? Mais plutôt : arriveront-ils à sortir du déni avant qu’il ne soit trop tard pour nous tous, et si non, que devons-nous faire nous, citoyens, maintenant, pour en sortir ? Pas demain : maintenant.

Politique des petits gestes et grande misère politique

On sait que la politique du colibri (« moi aussi je fais ma part », « les petits gestes du quotidien » et patati et patata) est aujourd’hui prônée par les plus féroces des capitalistes et de leurs séides (macron en tête), pour éviter de remettre en cause le système tout entier, dans lequel ces « petits gestes » s’inscrivent, et qui est le seul vrai responsable de la situation.

Des mouvements écolos radicaux comme les luddites (anti machines et anti technologie) l’ont même démontré de manière éclatante : prenez donc des douches super longues, et arrêtez d’éteindre la lumière en sortant, car de toutes façons ça ne sert à rien, si vous ne changez pas le système. En effet, les économies d’électricité ou d’eau générées par ces « petits gestes du quotidien », en l’absence de remise en cause totale du dogme de la croissance infinie, et des structures qui le portent (multinationales, états prédateurs, finance mondialisée en roue libre), ces petits gestes seront immédiatement phagocytés, digérés, absorbés par le système en croissance toujours plus élevée. C’est le principe de la fuite en avant : la petite économie d’électricité que tu vas faire, toi l’adepte des petits gestes, qui éteins consciencieusement la lumière en sortant de la pièce, ton « économie » va se retrouver immédiatement consommée, comme les millions d’autres petits gestes de tous ces faux écolos qui y croient, par la grosse entreprise qui elle n’a aucune limite, car elle ne pense qu’à la croissance, et n’a aucun autre horizon que cette religion. Au hasard, Google et ses mégafermes de méga serveurs qui nécessitent de construire chaque année plusieurs centaines de centrales à charbon ou nucléaires. « Compensation » ou pas…

Ton économie de bouts de chandelles, le mastodonte qui a les coudées franches à côté, va la bouffer comme il bouffe tout le reste, et les besoins globaux en énergie augmenteront malgré tout, et l’impact sur le climat aussi…Même topo pour les bagnoles électriques censées remplacer les voitures thermiques, ou je ne sais quelle autre innovation qui n’aurait pour but que d’innover vers toujours plus de « croissance ».

La réalité, une fois de plus va nous rattraper : la planète sera couverte de déchets et de data centers, les fleuves bardés de centrales nucléaires et les océans des poubelles remplies de plastique, avant que leur « compensation carbone » ne produise le moindre effet. Nous crèverons tous sous des températures ne permettant plus de faire pousser quoi que ce soit, avant que leurs plantations d’arbres n’arrivent à capter quelque CO² que ce soit.

Nous en sommes tous rendus là : le déni est global, général, et entretenu par tout un tas de discours hypocrites destinés à déculpabiliser la masse de consommateurs planétaire, masse qui sent confusément qu’il y a un problème, et qui préfère regarder avec angoisse ailleurs, tout en continuant d’acheter à tour de bras, et de produire du déchet, de la pollution, du CO².

Avec angoisse, car on le voit, littéralement : on parle aujourd’hui d’« éco anxiété ». Encore un joli mot destiné à camoufler pudiquement la trique de plus en plus obscène qui pointe sous le pagne de la consommation à outrance, seule religion de masse encore vivante aujourd’hui. On consomme, on bouffe, on s’empiffre sur le dos des autres, et on regarde ailleurs. On détourne le regard.

Une consommation de masse qui n’arrive plus, crise oblige, à camoufler le mur qui arrive à grande vitesse, et l’angoisse de ce mur.

Alors, on louvoie, on évite, on invente de nouvelles stratégies pour prolonger encore un peu l’illusion. C’est la grande misère de la proposition politique actuelle, qu’elle se situe en France ou ailleurs : dans un monde désenchanté, abîmé et pollué, dans une société à son image, fracturée et paniquée, plus aucun projet politique digne de ce nom autre que le fait d’avoir « du pouvoir d’achat », ne fait sens à nos yeux. Misère du capitalisme.

Alors on poursuit la fuite en avant, car plus on se réfugie dans le déni, plus on a du mal à revenir en arrière. Refuser la réalité à tout prix, c’est au fond tout ce qu’il nous reste en attendant le désastre annoncé, contre lequel nous sommes convaincus de ne rien pouvoir faire.

Matérialiser le déni, idéaliser le réel

Ainsi avant toute chose, nous actons notre impuissance par les mots.

Comme cette phrase qu’on entend à tout bout de champ : « je veux une planète vivable pour mes enfants », ou mieux encore « qu’allons-nous laisser aux générations futures ? ».

Autre façon d’être dans le déni : si c’est mes enfants ou les générations futures qui devront se démerder avec la poubelle que je leur laisse, pourquoi je devrais m’emmerder à la nettoyer maintenant ?

Eh coco, la « planète invivable », c’est pas seulement tes enfants qui vont se la coltiner. C’est toi aussi. Tu es d’ailleurs en train de le vivre ici et maintenant – même si tu le nies, tu auras quand même remarqué les pénuries dans ton supermarché le plus proche, ou sur internet. Comme tu n’auras pas manqué de constater que cela fait quelques étés que la température flirte allègrement avec les 45 degrés en permanence…ou ces belles forêts où tu aimes à te balader, et qui sont vides de tout oiseaux, de toute vie, de tout bruit.

Le merdier, c’est pas « pour les générations futures » uniquement. A moins d’avoir 75 ans, et plus beaucoup d’espérance de vie, tu fais partie de « ces générations futures » que tu condamnes à la souffrance et à la mort climatiques.

Le déni, chacun d’entre nous, moi inclus avouons-le, le pratique à plus ou moins grande échelle, et dans ses usages, dans sa vie de tous les jours. Car on se sent minuscule et proprement impuissant face à un phénomène qui parait bien trop grand pour nous, et dont on pressent bien que nos « petits gestes du quotidien » sont aussi ridicules qu’inutiles à le stopper, voire même à le freiner.

On ne manquera sans doute pas de faire des procès en érémitisme à l’utilisateur d’internet que je suis. Oui, érémitisme : ça fait instruit comme ça, mais vous pressentez exactement de quoi je vais parler. Et non, bande de petits coquinous, ça n’a rien à voir avec une pratique sexuelle exotique. Raté !

Comme on reproche à Greta Thunberg, en permanence, de ne pas vivre dans une grotte sans internet, ni téléphone, voire même qu’on souhaite qu’elle ne respire plus du tout (vous comprenez ça produit du CO²) pour être totalement en adéquation avec sa colère, mais surtout pour que son message n’en soit pas moins accepté comme vrai, on me reprochera (à plus ou moins juste titre) d’être moi aussi, pétri de contradictions.

D’utiliser ma voiture alors que je sais que ça n’est « pas bon pour la planète ». D’utiliser internet alors qu’ici même je dénonce ses méfaits.

De manger de la viande alors que je suis pour le bien-être animal.

Tactique classique, qui ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel : ça n’est pas parce qu’on tente de décrédibiliser le messager, que le message est faux. C’est même l’inverse : très souvent, ceux qui cherchent à tout prix à décrédibiliser le messager, veulent prioritairement décrédibiliser le message. Car ils n’y croient pas. C’est donc aussi un énième symptôme du déni de réalité…

Donc… ça n’est pas parce que je ne vis pas dans une grotte, que ce que je dénonce est faux.

Bien nommer les choses, me semble être la première des conditions pour espérer tenter de changer quoi que ce soit. Mettre fin à la confusion ambiante.

Voire : ce qui est à l’œuvre ici, va bien plus loin que ma petite personne, ou la petite personne de ces milliers de jeunes qui se mobilisent, eux, avec leurs moyens, pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être. Alors qu’en face, leurs parents, et la majorité de la société, s’abîme dans un rêve mensonger de consommation idiote et criminelle.

Sans parler de ceux qui, à l’opposé, se sentent investis d’une mission salvatrice, allant jusqu’à dénoncer un supposé « complot » du GIEC, alors qu’eux-mêmes reprennent les arguments inventés par les lobbyistes à la solde de Big Oil. Ainsi un documentaire paru sur Arte la semaine dernière, nous apprend que d’innombrables lobbyistes et autres communicants furent recrutés par un cartel des plus grosses compagnies pétrolières (EXXon Mobil, Shell..) réuni en secret, suite au témoignage sous serment de James Hansen devant le Sénat Américain, en 1988.

Ce climatologue, membre de la NASA, avait témoigné, preuves à l’appui, que le réchauffement était une réalité, et qu’il allait s’accentuer. Il parlait de « greenhouse effect » ou « effet de serre ».

Il faut dire que le Sénat avait déclenché une commission d’enquête car, à cette époque, les EU avaient connu une vague de chaleur historique, faisant de nombreuses victimes, en plus de déclencher des incendies exceptionnels sur le parc de Yellowstone. C’est pourquoi cet expert était venu témoigner à la demande du sénat, mais il faut aussi souligner que bien avant ces évènements, le réchauffement était déjà connu et archiconnu, documenté par plusieurs études de haut niveau – oui, oui, vous savez, les mêmes études dont beaucoup de personnes viendront me dire qu’elles « ne prouvent rien ». Je leur répondrai : relisez Kubler-Ross.

Ce qui est marrant dans toute cette affaire, c’est que c’est vraiment à partir de ce témoignage que les choses se sont emballées : les lobbys du pétrole mirent en place des éléments de langage tels que « le CO² est nécessaire à la croissance des plantes. Qu’il y en ait plus dans l’atmosphère est donc une bonne chose : la planète reverdit de plus en plus ». Je n’invente rien : ce sont ces mêmes arguments qui sont aujourd’hui repris par nombre de soi-disant « chercheurs de vérité », qui feraient mieux de sortir militer dans la rue plutôt que de rester planqués derrière leur ordinateur à se faire manipuler comme des imbéciles. Car ces arguments furent en réalité concoctés et diffusés par des « think thank » déguisés en associations, mais financés par les plus grands groupes capitalistes de la planète, dans le seul but d’affaiblir la prise de conscience populaire concernant le danger climatique. C’est écrit noir sur blanc dans leur manifeste, visible dans le documentaire cité plus haut, tiré des archives de la commission d’enquête parlementaire qui a mis au jour cette machination : « le but est de détourner l’opinion publique de ces sujets, d’instiller le doute dans les esprits. Le réchauffement climatique doit devenir sujet à controverse ». De manière à maintenir la consommation, donc le taux de profit, le plus élevé possible. Rien d’autre.

Les complotistes sont connus, mais saurez-vous les reconnaître ?

De fait, les seuls authentiques complotistes dans cette affaire, ce sont bien toujours les mêmes : ceux qui se gavent sur le dos de la planète et des peuples. Ceux qui se sont réunis en douce en 1988, pour subvertir l’opinion publique de l’époque, suite à la parution d’études fortement médiatisées et au début de la prise de conscience de « l’opinion publique », tout comme ceux qui ont saboté le peu d’intéressant qu’il y avait dans cette grand-messe du n’importe quoi qu’était la COP26.

J’en vois encore quelques-uns au fond de la salle qui refuseront de regarder la réalité en face, et préfèreront dénoncer le complot mondial, orchestré par les milliers de scientifiques indépendants du GIEC, financé par les milliers de budgets de recherche étatiques ou privées, concernant plusieurs dizaines de domaines de recherche (fonte des glaces en arctique et du pergélisol en Sibérie, effondrement du vivant en Europe du Nord, submersion en cours des îles du pacifique, montée des températures historique et continue depuis plus de deux siècles, multiplication des évènements climatiques extrêmes sur la dernière décennie, etc.etc.).

Franchement, franchement : un complot d’une telle ampleur, impliquant tellement de personnes, sur tellement de continents, dans tellement de disciplines...est-il seulement envisageable ?

Ou le rasoir d’Ockham ne serait-il pas, une fois de plus, la plus simple des explications ? Souvenons-nous : « les hypothèses suffisantes les plus simples doivent être préférées ».

Je sais que je parlerai à des sourds, et essaierai encore de me faire entendre par des aveugles, mais j’essaie, quand même : c’est tout bonnement impossible que le réchauffement climatique soit un mensonge. Si vous êtes honnête, c’est juste impossible, car les faits sont là : les preuves sont là.

Et après votre déni, viendra la colère.

Et c’est bien cette colère qui m’intéresse. Elle seule pourra (peut-être) nous sortir de l’ornière, non pas en tant que fait seul et isolé, mais bien parce qu’elle nous inscrira dans l’action, en nous sortant de la passivité criminelle dans laquelle nous sommes enfermés. Il s’agit bien sûr d’action politique : non pas au sens de « faire confiance aux élus pour nous sortir du problème qu’ils contribuent eux-mêmes à maintenir, eux et leurs petits copains », mais plutôt au sens de « se saisir de notre destinée commune, nous, les classes populaires, et exiger ce que nous voulons ».

Et l’obtenir par l’union, l’union populaire des 99% contre ces 1% qui commencent à lorgner vers Mars ou la Lune comme Elon Musk, ou qui, à défaut s’achètent des mégafermes avec bunker sécurisé en Nouvelle Zélande, havres isolés de tout, avec des années de réserves, histoire de se planquer bien tranquilles pour le jour où ça tournera mal.

Télescopages

Ainsi l’action citoyenne devra nécessairement se revendiquer politique, pour espérer s’en sortir un jour par le haut.

Bien nommer l’ennemi, c’est d’abord avoir l’assurance de ne pas se faire manipuler, autant que lui faire la promesse qu’on vendra chèrement notre peau.

Ensuite, comprendre que le système dans lequel on est ne doit pas être changé, réformé, amendé, transitionné…mais bien être intégralement détruit, réduit en cendres, stoppé à tout prix.

Les petits gestes du quotidien ? Si ça vous fait déculpabiliser, pourquoi pas…mais ça ne constitue en rien une forme d’action politique réellement transformatrice. Taper au portefeuille peut bien sûr avoir quelque effet, encore faudrait-il que ceux qui décident de boycotter le fassent tous en même temps, pour que cela ait un impact. Impact qui sera somme toute limité, car il incitera les entreprises à « innover » (comprendre « se camoufler ») toujours plus, pour refourguer leur camelote repeinte en vert.

Je l’ai compris le jour où, pauvre idiot que j’étais, dans ma vielle 206 pourrie, avec sa vignette crit’air 4, je me retrouvai coincé dans un bouchon avec, tout autour de moi, des SUV gigantesques tous neufs, arborant avec fierté leur belle vignette crit’air 1. Des véhicules qui bouffent cinq fois plus de pétrole que moi, mais qui sont considérés comme « verts », certains ayant même une belle feuille verte à côté du logo sur la plage arrière.

Mais quel foutage de gueule.

Il est évident qu’ils comptent nous faire payer leur crise, et ce à tous les niveaux.

Il est évident qu’ils comptent tirer toujours plus profit de la crise climatique, en instaurant un contrôle social, économique et policier sur tout le monde : cette vignette crit’air, servant à interdire le centre des grandes villes aux bagnoles des gueux, en est un des premiers exemples.

Il est évident que les peuples risquent de se faire bananer, endormir, greenwasher, manipuler par leurs armées de communicants et de lobbyistes.

Mais il est par-dessus-tout plus qu’évident que tout ceci se télescope avec une vraie prise de conscience de la nocivité de ce système : prise de conscience accélérée par la crise du Covid, comme les autres. Je pourrais parler des 4 millions d’américains qui abandonnent tout simplement leur job tous les mois, ou encore des grèves massives (plus de 4000 par an) rien qu’en chine, à cause de la pollution de l’air et de l’eau. Ou de ces grèves historiques des paysans indiens, expropriés de leurs terres pour cause de plantations de forêts de « compensation carbone ».

Tout ceci m’amène à conclure, que ce sont ceux qui ont le plus à perdre qui se mettent en mouvement ; les autres attendent, espérant passer à travers les gouttes.

Avec l’année 2022 qui s’annonce, il y a fort à parier que le peuple Français ne se réveille pour de bon. Il se réveillera pauvre, endetté, sacrifié sur l’autel de la dette, sans plus de Services Publics, et avec le système hospitalier d’un pays sous-développé, et à devoir choisir en mai prochain entre la peste, le choléra ou la malaria…

Mais s’il faut en passer par là : qu’il se réveille enfin.

David GARCIA

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