Plein écran
11 commentaires
Connaître la "doctrine Estrada" pour comprendre le Mexique

La politique étrangère du Mexique sous AMLO : retour aux fondamentaux.

Nery CHAVES GARCIA

AMLO (Andrés Manuel López Obrador) a donné la priorité aux défis internes du Mexique plutôt que de renforcer son rôle en matière de politique internationale. Toutefois, il a insisté pour marquer un retour aux principes historiques qui caractérisaient autrefois la politique étrangère de son pays.

(18 septembre 2019). Près de neuf mois après l’accession d’AMLO) à la présidence, son administration a apporté une série de nouveautés significatives tant en politique intérieure qu’extérieure. Dans le cadre de la célébration du Jour de l’Indépendance [fête nationale, le 16 septembre, NDT], un examen de la politique étrangère sous l’ère AMLO nous permet d’identifier les contrastes existant par rapport aux derniers mandats sous la gestion du Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) [2012-2018, NDT] et du Parti Action Nationale (PAN) [2000-2012, NDT].

"Nous allons mener une politique étrangère non-protagoniste, nous ne voulons pas être celui qui voit la paille dans l’œil du voisin et pas la poutre dans le sien. La meilleure politique étrangère est la politique intérieure"[i] : voilà la promesse d’AMLO pendant la campagne électorale. Il a ainsi donné la priorité à la résolution des conditions internes du Mexique plutôt qu’au renforcement de son rôle sur la scène internationale. Toutefois, il a insisté sur le retour aux principes de la politique étrangère mexicaine tels qu’ils sont consacrés par l’article 89, paragraphe X, de sa Constitution :

"Mener la politique étrangère et conclure des traités internationaux, ainsi que mettre fin, dénoncer, suspendre, modifier, amender, retirer des réserves et formuler des déclarations interprétatives à leur sujet, en les soumettant à l’approbation du Sénat. Dans la conduite d’une telle politique, le chef du pouvoir exécutif devra observer les principes normatifs suivants : l’autodétermination des peuples ; la non-intervention ; le règlement pacifique des différends ; l’interdiction de la menace ou de l’emploi de la force dans les relations internationales ; l’égalité juridique des États ; la coopération internationale pour le développement ; le respect, la protection et la promotion des droits de l’homme ; la lutte pour la paix et la sécurité internationales "[ii].

Le fait que ces principes soient au cœur de la politique étrangère [mexicaine] est lié à la Doctrine Estrada, promue en 1930 par le Ministre des Affaires étrangères de l’époque, Genaro Estrada Felix. Cette doctrine est d’abord née sur le papier dans une note rédigée par Estrada, qui sera plus tard reconnue comme un document officiel de la politique étrangère mexicaine.

Ce document prend comme point de départ l’expérience du Mexique dans la recherche d’une reconnaissance internationale. En effet, ce pays latino-américain avait dû faire des concessions aux grandes puissances afin d’être reconnu comme un État souverain, en particulier par les États-Unis. En ce sens, Genaro Estrada considérait la pratique de la déclaration de reconnaissance comme quelque chose de méprisant et qui pouvait atteindre à la souveraineté des autres nations (Soler 2002)[iii]. Ainsi, le Mexique allait fonder sa politique étrangère sur les principes d’autodétermination des peuples et de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres États. Des principes qui, de surcroît, sont conformes à ce qui est consacré aujourd’hui dans la Charte des Nations Unies.

C’est cette doctrine qui explique pourquoi le Mexique a été le seul pays d’Amérique latine à ne pas avoir rompu ses relations diplomatiques avec Cuba en 1962 lors de la crise qui a entraîné l’expulsion de l’île des Caraïbes de l’Organisation des États américains (OEA).[iv] En effet, la Doctrine stipule expressément que le Mexique n’a pas à se prononcer sur la légitimité des gouvernements d’autres pays, ni à les qualifier, bien qu’il se réserve le droit de modifier ses représentants diplomatiques présents dans un autre État, en plus de ceux accrédités au Mexique : "Maintenir ou retirer, lorsqu’il le juge approprié pour ses agents diplomatiques, et continuer d’accepter, lorsqu’il le juge approprié, les agents diplomatiques similaires que les nations respectives ont accrédités au Mexique, sans qualifier, ni hâtivement ni a posteriori, le droit que possèdent les nations étrangères" (Soler 2002 ; 41).

Mais l’esprit de cette doctrine a été mise de côté par plusieurs gouvernements [mexicains]. En effet, les principes de la politique étrangère mexicaine ont été modifiés par les présidents Vicente Fox et Felipe Calderón -du PAN-, qui ont inclus "la défense de la démocratie" comme nouveau principe directeur. C’est ce qui leur permettra d’étriller les relations avec Cuba et plus tard, au président Enrique Peña Nieto [du PRI, NDT], d’assumer un rôle prépondérant dans la condamnation du gouvernement bolivarien du Venezuela.

Avec le gouvernement d’AMLO, la Doctrine Estrada s’impose comme une pierre angulaire. Elle est couplée à l’adoption d’un rôle de non-protagoniste sur le plan international. Selon l’actuel président, ceci : " (....) ne signifie pas que nous allons nous isoler, mais que nous allons nous adapter aux principes constitutionnels : à la non-intervention, à l’autodétermination des peuples, à la coopération pour le développement, au règlement pacifique des controverses, au respect des droits humains ".[v] La coopération pour le développement est essentielle dans la politique étrangère menée par AMLO ; un de ses objectifs répond à la protection des ressortissants [mexicains] dans d’autres pays ainsi qu’à la prévention de la migration. Cette condition a amené son gouvernement à réduire des budgets destinés à sa représentation à l’étranger et à les réorienter vers des projets d’infrastructure. [vi]

Lors de la passation de pouvoir [le 1er décembre 2018, NDT], AMLO a clairement indiqué que son pari politique visait le respect de l’autodétermination des peuples. Cela a permis la présence de 20 dirigeants de tous les horizons politiques à sa cérémonie d’investiture, d’Evo Morales [Bolivie] et Nicolás Maduro [Venezuela] -en plus de l’invitation de l’ancienne présidente argentine Cristina Fernández [Argentine]- à des figures réactionnaires telles que Juan Orlando Hernández [Honduras] et Jimmy Morales [Guatemala], ainsi que Lenin Moreno [Equateur], Iván Duque [Colombie] et Martín Vizcarra [Pérou]. Durant cet événement, protocoles et traditions ont été rompus.

Dès le début de son mandat, AMLO s’est vu confronté à un moment historique dans la région : l’auto-proclamation de Juan Guaidó comme président intérimaire du Venezuela et la question de sa reconnaissance internationale. Face à cette situation, AMLO n’a pas cédé sous les pressions du Groupe de Lima. Cet acte diplomatique représente, jusqu’à aujourd’hui, le plus fort symbole du retour à la Doctrine Estrada ainsi qu’une rupture complète avec la politique mise en place par le PRI et le PAN. Ainsi, au sujet de la crise vénézuélienne, le Mexique a choisi de prendre le chemin d’une solution par le dialogue tout en se retrouvant en position d’interlocuteur et/ou de médiateur.

Il est aussi important de noter le soutien donné par tous les pays d’Amérique latine pour que le Mexique devienne un membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU. [vii] Le Mexique a déjà été membre dudit Conseil à quatre reprises : i) en 1946, avec Luis Padilla Nervo et Rafael de la Colina ; ii) en 1980-1981, avec Porfirio Muñoz Ledo ; iii) en 2002-2003, avec Adolfo Aguilar Zínser ; et iv) en 2009-2010 avec Claude Heller. La prochaine élection des membres non permanents aura lieu en 2020 et AMLO estime que la place du Mexique est assurée grâce au soutien unanime des 33 États d’Amérique latine.

Par la suite, dans un geste très fort sur le plan symbolique qui allait montrer quelles allaient être ses priorités, AMLO a renoncé à participer à la réunion du G20 [du 28 et 29 juin 2019 à Osaka, au Japon] préférant ne pas quitter le pays afin de continuer de s’occuper des questions domestiques. [viii] Il s’est contenté d’envoyer une lettre au G20 dans laquelle il a abordé les inégalités existant au niveau mondial et la nécessité d’y remédier rapidement étant donné que ce sont celles-ci qui provoquent violence, insécurité, dégâts environnementaux et flux migratoires.

Autre fait notable : neuf mois après le début de son mandat, alors que durant la même période son prédécesseur Enrique Peña Nieto avait déjà effectué 10 voyages à l’étranger, AMLO n’en a réalisé aucun. Une autre preuve de l’engagement de López Obrador de donner la priorité à la politique intérieure sur la politique internationale, transformant cette dernière en une extension de la gestion des affaires domestiques. De cette façon, AMLO a aussi mis un terme à la tradition de rendre visite au gouvernement étatsunien durant les premiers mois de gestion.

Les défis d’AMLO en matière de politique étrangère sont liés à la question migratoire ainsi qu’à la thématique du "développement". Pour le gouvernement, ces deux questions sont étroitement liées puisque la Présidence estime que c’est en impulsant des projets de développement que les flux migratoires diminueront.

En ce sens, des accords d’investissements ont été conclus entre le Mexique et les Etats-Unis à hauteur de 25.000 et 5.800 millions de dollars respectivement pour lancer des projets de développement dans le sud du Mexique. [ix] Par ailleurs, le Mexique va investir environ 100 millions de dollars en Amérique centrale. [x] Pour citer un exemple, le programme "Semer la vie" - au Salvador- est le résultat d’un investissement de 30 millions de dollars pour produire des aliments et créer des emplois sur une zone de 50.000 hectares, bénéficiant ainsi quelque 20.000 familles.

AMLO maintient aussi fermement sa décision de ne pas accepter le statut de « Pays tiers sûr », contrairement à ce qu’ont fait le Guatemala et le Honduras. [xi] Récemment, le président López Obrador a conclu de nouveaux accords avec le gouvernement étatsunien qui donnent la priorité aux programmes de développement pour mes migrants au lieu de les criminaliser [xii].

Néanmoins, AMLO a fini par accepter de renforcer les effectifs de la Garde nationale (à la frontière sud) et de l’armée (à la frontière nord) pour effectuer des missions de contrôle migratoire, suite aux très fortes pressions du gouvernement de Donald Trump qui menaçait d’augmenter de 5% à 25% les droits de douane sur toutes les marchandises en provenance du Mexique, une augmentation qui aurait dévasté l’économie mexicaine.

Le dossier migratoire est sans aucun doute le principal défi de la politique étrangère du Mexique, un défi qui est directement lié à la politique intérieure. L’annonce d’investissements dans les infrastructures a déjà été critiquée par l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), le Congrès national indigène (CNI) et le Conseil indigène de gouvernement. AMLO se voit ainsi confronté à l’un des dilemmes et contradictions les plus complexes auquel doivent faire face les gouvernements progressistes de la région : l’articulation de l’utilisation des ressources naturelles dans le respect de l’environnement et des droits des populations et peuples originaires affectés par les processus d’extraction.

Nery CHAVES GARCIA
Diplômée en relations internationales par l’Université nationale du Costa Rica.

Traduit par Luis Alberto Reygada pour LGS @la_reygada.

NOTES :
[i] https://mvsnoticias.com/noticias/nacionales/la-mejor-politica-exterior-es-la-interior-amlo-512/
[ii] https://mexico.justia.com/federales/constitucion-politica-de-los-estados-unidos-mexicanos/titulo-tercero/capitulo-iii/
[iii] Soler, J. (2002). La Doctrina Estrada. Revista de la Universidad de México, julio-agosto 2002. Disponible en : http://www.revistadelauniversidad.unam.mx/ojs_rum/files/journals/1/articles/15389/public/15389-20787-1-PB.p-df
[iv] https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-46909829
[v] https://mvsnoticias.com/noticias/nacionales/mexico-tendra-una-politica-exterior-sin-protagonismos-amlo/
[vi] https://lopezobrador.org.mx/temas/politica-exterior/
[vii] https://www.efe.com/efe/usa/politica/mexico-sera-candidato-al-consejo-de-seguridad-la-onu-en-2020/50000105-4028299
[viii] https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-48468281
[ix] https://actualidad.rt.com/actualidad/299429-eeuu-mexico-pactan-plan-inversion-centroamerica
[x] https://www.elfinanciero.com.mx/nacional/mexico-invertira-100-millones-de-dolares-en-centroamerica-por-plan-de-desarrollo
[xi] https://www.jornada.com.mx/ultimas/politica/2018/12/21/mexico-no-acepto-ser-tercer-pais-seguro-para-migrantes-amlo-9533.html
[xii] https://www.usatoday.com/story/mexico/2019/09/11/andres-manuel-lopez-obrador-marcelo-ebrard-estados-unidos-acuerdo-migratorio/2291519001/

 https://www.celag.org/regresar-a-los-principios-politica-exterior-mexicana-en-la-era-amlo/
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

03/11/2019 15:37 par pierreauguste

En effet les zapatistes rient bien jaunes face à ce" Hollande "mexicain qui n’a cure des droits indigènes et que sa police harcèle toujours..par amitié avec Coca cola....

04/11/2019 07:54 par babelouest

@ PierreAuguste
La politique est aussi l’art de la patience. On ne peut pas tout faire à la fois. Surtout quand il s’agit de rétablir des conditions démantelées auparavant par d’autres.

04/11/2019 11:03 par Assimbonanga

Effectivement, la déception est forcément au bout de toute victoire électorale puisque le président n’est que le gugus en haut de la pyramide. Il peut des choses, certes, mais pas tout. Disons qu’il peut faire au mieux, donner une inflexion mais il est certain qu’il ne dissoudra jamais la pyramide intégralement.
Lorsqu’on vote, on choisit une inflexion mais on ne doit pas non plus s’attendre à une refonte complète. Le travail est long et fastidieux.

04/11/2019 13:08 par LAR

@pierreauguste Mais que "pèsent" les zapatistes au Mexique ?? Pas grand chose, voir rien. Une chose est de soutenir le mouvement de l’EZLN à l’étranger et ce qu’il représente (un foyer de résistance face au néolibéralisme et un modèle alternatif d’organisation citoyenne), et autre chose est ce que représente l’EZLN sur l’échiquier politique mexicain, et là c’est très simple : l’EZLN est un frein aux forces progressistes, vecteur de division et idiots utiles des conservateurs.
Le peuple ne s’est pas trompé en élisant AMLO, premier président de gauche en 80 ans, qui bien sûr est loin d’être parfait mais son élection est un grand pas. Il a déjà beaucoup d’adversaires dans son pays (et notamment les marchés financiers), alors on va pas se mettre à lui taper dessus aussi !!!

Mais avez-vous réellement lu l’article @pierreauguste ? Votre commentaire n’a rien à voir avec la thématique abordée ; complètement à côté de la plaque... comme les zapatistes.

04/11/2019 13:43 par pierreauguste

Je veux bien y croire ,mais c’est ce que disait Hollande en parlant de la finance....Et encore une fois les zapatistes ,eux ,ne sont pas dupes.....Mais allez,rêvons et on en reparle.

04/11/2019 15:46 par Yannis

La comparaison entre Hollande et AMLO ne tient pas. Premièrement le contexte historique et politique. Ensuite Hollande, c’est cet ex-président ("Mon ennemi c’est la finance") qui dispute en France le titre de super-menteur avec Chirac, et a permis à Macron de mettre le pied à l’étrier pour l’Élysée. Tandis que AMLO qui s’est présenté 3 fois aux présidentielles est un réel opposant au parti PRI (Partido Revolucionario Institucional), parti totalitaire qui tenait les rennes du Mexique depuis la Revolución des années 1920, et a in fine organisé la transition du pays vers le néolibéralisme sauvage (traité de libre-échange Canada-USA-Mexique) et la constitution d’un Narco-État - avec au début des années 2000 un court intermède PAN, parti d’opposition fantôche, tout aussi néolibéral et corrompu.

Certainement AMLO en décevra quelques-uns, mais pour l’instant il n’a pas renié ses principaux engagements et reste un homme de gauche modéré mais acceptable par les élites économico-financière (sinon sa tête aurait été mise à prix et déjà coupée), un humaniste aux valeurs chrétiennes qui restent encore de mise sur ce continent tandis que l’Europe type UE ne les connait déjà plus, mais aussi sensible à l’intégration des cultures indigènes. Même s’il est de bon ton de soutenir - légitimement à l’échelle régionale - le combat des Zapatistes dans la gauche romantico-révolutionnaire européenne, il ne faudrait pas tout mélanger pour le bon mot, et se rendre compte que la politique intérieure des pays latins n’est pas le juste miroir de celle franco-francaise. Ce texte vous aidera à avoir une vision plus concrète et plus large sur la société mexicaine : https://lapartmanquante.com/2016/02/19/comment-peut-on-etre-mexicain-1/

04/11/2019 18:56 par pierreauguste

"Complètement à coté de la plaque",ça c’est un argument de poids.Je m’incline et en général je ne répond pas à ce genre d’invectives.Mais j’aime le Mexique et la dignité des hommes et femmes zapatistes
Que faut il représenter pour être crédible ? Crier haut et fort qu’on est de gauche !!Hihi..
Allez donc faire un tour du coté de San Cristobal et peut-être y verrez vous autour des caracoles Zapatistes les patrouilles militaires surarmées accompagnées de la police et qui tout récemment encore ont détruit un dispensaire de campagne,fort dangereux d’ailleurs puisqu’il remplace ,pour les pauvres, ce que l’état est incapable de donner. Après cela je vous propose une ballade dans les rues de Mexico ou dorment plus d’hommes que dans toute la France réunie.Et si vous avez encore un peu de temps ,parlez avec ceux qui manifestent toujours pour connaître la vérité sur les étudiants disparus,après un an de mandature de votre ami....Ensuite à coté de l’exposition "Cuba libre"(à Puebla) que le" régime " soutient,sûrement pour plaire à ses amis américains,vous irez constater les queues de milliers de personnes attendant l’aumône D’AMLO".....Et enfin vous parlerez de "l’échiquier politique mexicain".. C’est sur ,un peu comme ici,Macron Le pen LR ET PS,voilà t’y pas un bel échiquier..Et pendant ce temps l’ intelligentsia française de gôche,comme toujours le feu aux fesses mais bien sur la plaque, nous sert un social démocrate dont on connait pourtant ici toutes les forfaitures.Non le Mexique n’est pas le Vénezuela ni Cuba,c’est pourquoi d’ailleurs les ricains leur foutent la paix....

08/11/2019 01:00 par LAR

@pierreauguste
1- Quand je dis "complètement à coté de la plaque" ce n’est pas du tout un argument, c’est une simple constatation : l’article aborde la question de la politique étrangère du Mexique sous AMLO, et vous nous parlez des zapatistes ! Donc oui, je me demande vraiment si vous avez lu l’article avant d’écrire votre commentaire.

2- Moi aussi, j’aime le Mexique et la dignité des hommes et femmes zapatiste, mais quel est le rapport ?

3- Je suis franco-mexicain et je connais très bien le Mexique, notamment le Chiapas et San Cristobal, merci.

4- Dommage que vous citiez un évènement sans mettre de lien vers une source histoire d’avancer dans le débat (l’attaque contre le dispensaire...)... mais le zapatisme était-il vraiment le sujet de cet article ? Encore une fois non.

5- Bon ensuite c’est difficile de répondre votre charabia inintelligible écrit pour vous-même. Mais vous avez raison "le Mexique n’est pas le Vénezuela ni Cuba", vous êtes un génie ! Quoi qu’il en soit AMLO n’est pas "mon ami", mais ce n’est sûrement pas mon ennemi. C’est le premier président de gauche en 80 ans, ça fait pas mal de temps qu’on attend ça, alors maintenant qu’il y est parvenu on va le soutenir même si évidemment il commettra des erreurs. D’ailleurs il ne faut pas se faire trop d’illusions vu l’état catastrophique dans lequel il a reçu le pays, mais s’il arrive à faire rien que la moitié de ce qu’à fait Lula ce sera déjà énorme. Ca c’est mon point de vue de mexicain. En tant que français par simple internationalisme il a tout mon soutient.

6- Pour finir j’ai envie de vous dire que si vous aussi vous avez un peu de temps informez vous bien sur "ceux qui manifestent toujours pour connaître la vérité sur les étudiants disparus", je vous donne une piste ils étaient réunis en septembre dernier avec... AMLO ! (voir photo ci-après)

PS. Et lisez bien l’article, car c’est grâce à la Doctrine Estrada que des pays comme Cuba et le Venezuela peuvent aujourd’hui compter sur une diplomatie mexicaine qui ne s’aligne pas avec les intérêts des USA, et ça aussi c’est un énorme changement par rapport aux gouvernements antérieurs (de droite, du PRI et du PAN, au Mexique on utilise l’expression PRIAN mais ça vous le saviez sûrement déjà).

08/11/2019 16:56 par pierreauguste

« Ici, le peuple dirige, le gouvernement obéit » : au Mexique, le zapatisme est bien vivant
Durée de lecture : 6 minutes
6 septembre 2019 / Jérôme Baschet dans Reporterre
ET...AMLO à l’œuvre : des mégaprojets à la militarisation
jeudi 27 juin 2019, par Caitlin Manning,TRADUIT DANS LA VOIE DU JAGUAR.

Évidemment,comme l’écrit votre soutien et vous même il s’agit certainement d’individus à coté de la plaque et d’une gauche "romantico révolutionnaire". C’est vrai que ceci n’a pas grand chose à voir avec l’ article,mais cette façon condescendante , méprisante et humiliante de qualifier des écrits(charabia,à coté de la plaque etc) ,dans mon "échiquier" personnel,vous place irrémédiablement du coté de ceux à qui je n’ai plus rien à dire ,car votre violence m’en rappelle trop, bien d’autres.(Par ailleurs,Je crois que les propos insultants n ont rien à faire sur ce site,ils sont une agression et une façon de dire qu’il faudrait oublier afin de conserver le style des contributeurs que je lis avec plaisir depuis fort longtemps.....) Et il me semble ,au delà de convictions idéologiques et de façon prioritaire ,que le respect devrait être préalable À TOUTE DISCUSSION ...

10/11/2019 22:00 par LAR

Cher monsieur @pierreauguste
Vous vous offusquez et parlez de propos insultants et de respect. Je vous rappelle votre premier commentaire :

En effet les zapatistes rient bien jaunes face à ce" Hollande "mexicain qui n’a cure des droits indigènes et que sa police harcèle toujours..par amitié avec Coca cola....

Vous vous imaginerez bien que si je lis et contribue sur ce site ce que je peux penser de F. Hollande, n’est-ce pas ? Vous comprendrez donc bien que je prends pour une insulte de traiter AMLO de "Hollande mexicain".

Ensuite jamais vous n’auriez oser dire de lui qu’il "n’a cure des droits indigènes" si vous aviez été de bonne foi, ou alors vraiment vous ne suivez pas ce qui se passe dans ce pays, qui est le mien, et dont je suis de très près l’actualité. C’est un manque de respect de dire ça d’AMLO étant donné tous les efforts mis en place par son gouvernement en faveur des indigènes, ce qui d’ailleurs a été marqué de façon extrêmement forte et symbolique dès le premier jour de son mandat lors de la cérémonie publique d’investiture sur la grande place de Mexico, quand il a commencé son discours seulement après avoir reçu le "bâton de commandement" remis par un représentant de 68 peuples indigènes.

Vidéo de cette cérémonie : https://www.youtube.com/watch?v=6OAS-QhqAQw
Le discours qui a suivi : https://www.youtube.com/watch?v=PyvOfOp7mEI
Pour en savoir plus sur ce que représente ce "bâton de commandement" : Toma de protesta de AMLO : qué significado tiene el Bastón de Mando que los pueblos indígenas le entregaron al nuevo presidente de México > https://www.bbc.com/mundo/noticias-america-latina-46427940
(Petite photo souvenir ci-après)

Pour conclure, je dirai que la gauche mexicaine a dû attendre 80 années avant de se retrouver au pouvoir, alors maintenant qu’elle y est le moins que l’on puisse faire de l’extérieur -si bizarrement on ne veut pas soutenir AMLO- c’est de ne pas l’enfoncer, il a déjà assez de boulot chez lui avec la droite, l’extrême droite, le pouvoir des marchés financiers, le voisin du nord, etc. etc.

11/11/2019 07:16 par pierreauguste

C’est bien que votre vindicte se soit atténuée ,mais vous ne dites mots des articles que je vous ai envoyé. Je continue de penser(compte tenu de la politique habituelle des sociaux démocrates partout dans le monde )que Amlo n’est que le clone de Hollande et c’est également semble t’il l’analyse de Bashet et Manning.Je n’ai aucune certitude ,mais juste des craintes et peu de patience(comme l’a dit poliment Babelouest) envers ces gens à la suite de ce que j’ai vu là bas et de ce que l’on m’a dit .
Par ailleurs,je ne vous ai jamais mis en cause personnellement......ce que vous faites tout au long de vos écrits et je vous propose,la prochaine fois que vous insulterez ,entre autre,en qualifiant les propos de vos interlocuteurs de "Charabia" de penser à" la paille dans l’œil du voisin",quand vous écrirez :" Bon ensuite c’est difficile de répondre votre charabia inintelligible écrit pour vous-même".Adios

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.