RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Le Monopoly de la crise financière

Qui ne connaît pas le jeu du Monopoly !

Comme son nom l’indique, le jeu consiste, pour chaque joueur, à rechercher une situation de monopole en achetant (et en vendant) des terrains, en y construisant des maisons et des hôtels. Ses concurrents lui paient des loyers lorsqu’ils passent des nuitées dans ses propriétés. Le vainqueur est le joueur qui ruine ses adversaires.


Dans le jeu, la banque joue un rôle central.

La banque :
-  « gère la totalité de l’argent et les titres de propriété qui ne sont pas encore achetés par les joueurs,

-  verse les salaires et les primes,

-  encaisse l’argent des taxes et des amendes,

-  vend les propriétés et dirige les ventes aux enchères,

-  vend les maisons et les hôtels,

-  prête de l’argent sur des propriétés hypothéquées [1] ».

Généralement, un joueur est élu ou désigné banquier.
« Il s’occupe de la banque et dirige les ventes aux enchères. Il est important que ce joueur sépare les biens de la banque (argent, titres de propriété) des siens pour ne pas les mélanger [2] ».

Supposons que le Banquier-joueur soit « indélicat » (soit un tricheur, un « bankster ») et qu’il puisse abuser de la « naïveté » de ses concurrents en « privatisant » la Banque.

En utilisant les réserves de la Banque comme si elles lui appartenaient, le Banquier-joueur peut acheter toutes les propriétés sur lesquelles son pion s’arrête, sans être limité par ses disponibilités monétaires (montant initial d’argent distribué + revenus - taxes et amendes).

De plus, lorsqu’un concurrent ne souhaite pas acheter une propriété sur laquelle son pion est placé et que celle-ci est mise aux enchères par la Banque, le Banquier-joueur n’a aucune limite financière pour surenchérir et acquérir la propriété. Peu lui importe l’inflation des prix de l’immobilier (la bulle immobilière) puisqu’il puise dans le stock d’argent de la (sa) Banque.

Cette démarche est sans limite car « la Banque ne fait jamais faillite : elle peut mettre en circulation autant d’argent que nécessaire sous forme de reconnaissances de dettes écrites sur du papier ordinaire [3] ».

Il apparaît que le Banquier-joueur peut faire marcher la planche à billets pour acheter les propriétés, pour y construire maisons et hôtels qui lui permettent de rançonner ses concurrents, de les plumer, de les conduire à la faillite et ensuite de racheter leurs biens pour pas grand chose.

En fait, le comportement du Banquier-joueur (ou Bankster) rappelle celui de l’oligarchie financière internationale qui, à l’instar de la banque centrale états-unienne privée (la FED), utilise la création monétaire pour acheter, avec du papier, la planète entière.

Admettons que les concurrents du Bankster s’aperçoivent de l’arnaque avant de faire tous faillite. Que peuvent-ils faire ?

La première chose est de destituer le Bankster et de reprendre en main la Banque en confiant sa gestion à une personne « neutre », de « confiance » qui ne participe pas au jeu. Il est également possible d’envisager une gestion collective de la Banque sous le contrôle de tous les joueurs. Dans tous les cas, il s’agit de réorienter l’activité de la Banque du service de l’intérêt privé du Bankster, vers le service de l’intérêt général.

Mais, cette démarche est-elle suffisante ? Evidemment non !

En effet, si le jeu continue, le Bankster ne pourra plus créer de la monnaie de papier à son profit. Mais, comme il a déjà acquis la plupart des propriétés grâce à son arnaque, il continuera à bénéficier de la rente (des loyers) que lui versent les autres joueurs. La « nationalisation » de la Banque n’a aucun effet sur la rente issue de l’arnaque. Les joueurs lésés doivent continuer à payer. De plus, l’écart de richesse ne pourra que se creuser car l’inégalité est cumulative.

L’unique solution équitable est de faire rendre gorge au Bankster.

Par exemple, on confisque toutes ses propriétés et on les confie à la Banque « nouvelle formule » pour les remettre en vente au fur et à mesure du déroulement du jeu. Quant à l’ex-Bankster, au mieux, on peut l’autoriser à continuer le jeu avec la dotation en argent prévue au départ.

Nationaliser (ou gérer collectivement) les banques et faire rendre gorge aux Banksters apparaissent comme deux démarches complémentaires nécessaires pour redémarrer l’activité économique sur de nouvelles bases plus saines et plus équitables.

Bernard Conte

[2idem.

[3http://www.monopolypedia.fr/regles/regle_euros.php , par exemple : « Bon pour… ».


URL de cet article 16504
  

Contre-discours de mai de François Cusset
Bernard GENSANE
François Cusset. Contre-discours de mai. Ce qu’embaumeurs et fossoyeurs de 68 ne disent pas à ses héritiers. Actes Sud, 2008. Bizarrement, on a très peu célébré le cinquantenaire de Mai 58, la chute de la Quatrième République, le coup d’État feutré de De Gaulle, l’instauration d’une nouvelle République, donc d’un nouveau partage institutionnel du pouvoir, avec un renforcement du rôle de l’État, de sa prééminence, tout ce que les " gaullistes " libéraux d’aujourd’hui vomissent. J’ai lu peu (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’avenir appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.

Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.