Le néo-altermondialisme, suite de l’altermondialisme

Le néo-altermondialisme a fait suite à l’altermondialisme classique se réunissant dans les Forum Sociaux Mondiaux, dit FSM, avec leurs déclinaisons continentales que sont les FSE, les Forum Sociaux Européens s’agissant de notre sphère géographique de relative proximité.

L’altermondialisme né au début du XXIème siècle n’est pas mort mais il a a perdu de sa force. On trouve encore en mobilisation internationaliste des peuples des altermondialistes des générations passées, celles qui ont pu construire le CADTM en 1990, soit le pré-altermondialisme puis ATTAC en 1998 et toutes les mobilisations altermondialistes contre les G7 et autres réunions des élites néolibérales de la finance mondiale.

Ce qui est apparu avec plus de force, c’est la nouvelle génération de néo-altermondialistes solidaires des peuples en lutte en 2011. On trouve deux sources en cumul : cette année-là émerge d’abord les révolutions de peuples arabes contre les dictatures que l’on a nommé ensuite le Printemps arabe. Il s’agit de révolutions populaires à double contenu : elles sont d’abord démocratiques pour évincer les dictateurs en place et donner pouvoir citoyen au peuple mais elles sont aussi sociales à deux titres, d’une part par l’exigence d’un contenu social à construire pour bien vivre et d’autre part par l’origine populaire au sens large du terme des forces mobilisées. C’est là que l’on trouve la seconde source.

En 2011, apparait aussi le slogan (en anglais) " Nous sommes les 99%" d’Occupy Wall Street, slogan à diffusion planétaire qui montrait aux Etats-Unis comme en France et ailleurs un 1% d’en-haut, soit une classe sociale possédante dite parfois classe financière très fortement enrichie aux dividendes reçus des multinationales qui dominent le monde, qui dominent surtout les 99% de la planète. Cette accumulation financière a été attestée en France par Oxfam et France Stratégie pour le 1,7 % d’en-haut environ.

C’est ainsi qu’est né le néo-altermondialisme des 99%. Ces jeunes (qui avait 20 à 25 ans en 2011) ont porté une conscience de classe transnationale solidaire entre les 99% de tous les pays subissant la “ thatchérisation ” du monde depuis 1979 c’est à dire tout à la fois un regain d’exploitation de la force de travail salariée dans les entreprises et une casse de l’Etat social hors entreprise, hors travail-emploi.

Ce mouvement hétérogène présente trois traits : il est pro démocratie-émancipation contre la démocratie-dépossession citoyenne existante (ce qui donne lieu a de nombreux débats), pro combat social d’en-bas contre le combat classiste d’en-haut, ici en référence à la célèbre formule de Warren Buffet de 2005 mais aussi pro-écologie non déconnectée des rapports sociaux (pour les courants marxistes). On trouve ici le slogan : “ Une autre fin du monde est possible ” !

Outre ces trois traits, on trouve encore un antiracisme conséquent, un féminisme des 99% (cf au Manifeste des 99% par trois féministes) un internationalisme d’en-bas proche de celui des syndicalistes de classe et un anti-impérialisme tous azimut tant contre Poutine que contre Trump (avec des variations ici le sujet étant complexe).

Ce néo-altermondialisme des 99% est bien sûr antifasciste. Les points ci-dessus s’opposent nettement à toute entreprise bonapartiste autoritaire interdisant la critique des journalistes, des syndicalistes, des grévistes, des manifestants et manifestantes,

JJ Lakrival

Renvoi pour CADTM et ATTAC a ces organisations altermondialistes connues