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Le rôle de l’opposition n’est pas d’absoudre la police, quoi qu’elle fasse

Le préfet de police qui ne voulait pas que soient frappés les manifestants à terre

Maurice GRIMAUD

Le 29 mai 1968, le préfet de police de Paris, Maurice Grimaud, est inquiet de la montée de la violence. Il craint des morts.
Il écrit une lettre (ci-après) à ses 25 000 hommes.
En même temps qu’il leur témoigne sa confiance et son admiration pour leur sang-froid et leur courage, il les met en garde (et c’est le véritable but de la lettre) contre tout excès de violence, comme « frapper un manifestant tombé à terre » ou « … encore plus grave, frapper des manifestants après arrestation ».
Dans « le but de défendre la police dans son honneur et devant la nation » il leur demande « de faire une guerre impitoyable à tous ceux, heureusement très peu nombreux, qui par leurs actes inconsidérés accréditeraient précisément cette image déplaisante que l’on cherche à donner [d’eux] ».

A ce jour, tout, dans le comportement du président de la République, dans les propos du Premier ministre, du ministre de l’Intérieur, de la ministre de la Justice, des autres membres du gouvernement, des députés LREM, du préfet de police de Paris, de la plupart des médias, tout est éloge sans nuance d’une police qui estropie, éborgne, tire des flash-balls dans le visage de lycéens, tabasse sans retenue, parfois sans raison et tue.
Par des témoignages multiples, des vidéos à foison, les preuves sont faites (urbi et orbi) d’exactions policières, de violences illégitimes, d’actes de sauvageries imputables à des policiers qui bafouent les lois de la République.
Ceux-là sont à présent encouragés à se lâcher dans les jours à venir, soutenus par avance et quoi qu’ils fassent, par la classe politico-médiatique.

Le gouvernement, les organisations politiques d’opposition à travers leurs chefs de files, leurs élus, leurs militants, les syndicats, les médias ont condamné les violences des casseurs.

Mais il est urgent qu’ils se démarquent aussi des actes de répression aveugle contre les gilets jaunes pacifistes, qu’ils se réclament haut et fort de l’esprit de la lettre du préfet Grimaud.

Il est vital, pour les éléments sains et démocratiques des forces de l’ordre, de la faire connaître dans leurs rangs. Il est temps, pour eux de choisir entre le président des riches et le peuple qui est le leur.

Il est temps de décider qu’il n’y aura pas (plus) de morts.

Le Grand Soir

* * *

Lettre du préfet de police Maurice Grimaud, le 29 mai 1968.

« Je m’adresse aujourd’hui à toute la Maison : aux gardiens comme aux gradés, aux officiers comme aux patrons, et je veux leur parler d’un sujet que nous n’avons pas le droit de passer sous silence : c’est celui des excès dans l’emploi de la force.

Si nous ne nous expliquons pas très clairement et très franchement sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille dans la rue, mais nous perdrons quelque chose de beaucoup plus précieux et à quoi vous tenez comme moi : c’est notre réputation.
Je sais, pour en avoir parlé avec beaucoup d’entre vous, que, dans votre immense majorité, vous condamnez certaines méthodes. Je sais aussi, et vous le savez avec moi, que des faits se sont produits que personne ne peut accepter.

Bien entendu, il est déplorable que, trop souvent, la presse fasse le procès de la police en citant ces faits séparés de leur contexte et ne dise pas, dans le même temps, tout ce que la même police a subi d’outrages et de coups en gardant son calme et en faisant simplement son devoir.

Je suis allé toutes les fois que je l’ai pu au chevet de nos blessés, et c’est en témoin que je pourrais dire la sauvagerie de certaines agressions qui vont du pavé lancé de plein fouet sur une troupe immobile, jusqu’au jet de produits chimiques destinés à aveugler ou à brûler gravement.
Tout cela est tristement vrai et chacun de nous en a eu connaissance.

C’est pour cela que je comprends que lorsque des hommes ainsi assaillis pendant de longs moments reçoivent l’ordre de dégager la rue, leur action soit souvent violente. Mais là où nous devons bien être tous d’accord, c’est que, passé le choc inévitable du contact avec des manifestants agressifs qu’il s’agit de repousser, les hommes d’ordre que vous êtes doivent aussitôt reprendre toute leur maîtrise.

Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu’ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés.

Je sais que ce que je dis là sera mal interprété par certains, mais je sais que j’ai raison et qu’au fond de vous-mêmes vous le reconnaissez.
Si je parle ainsi, c’est parce que je suis solidaire de vous. Je l’ai dit déjà et je le répèterai : tout ce que fait la police parisienne me concerne et je ne me séparerai pas d’elle dans les responsabilités. C’est pour cela qu’il faut que nous soyons également tous solidaires dans l’application des directives que je rappelle aujourd’hui et dont dépend, j’en suis convaincu, l’avenir de la préfecture de police.

Dites-vous bien et répétez-le autour de vous : toutes les fois qu’une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n’a pas de limites.

Dites-vous aussi que lorsque vous donnez la preuve de votre sang-froid et de votre courage, ceux qui sont en face de vous sont obligés de vous admirer même s’ils ne le disent pas.
Nous nous souviendrons, pour terminer, qu’être policier n’est pas un métier comme les autres ; quand on l’a choisi, on en a accepté les dures exigences mais aussi la grandeur.

Je sais les épreuves que connaissent beaucoup d’entre vous. Je sais votre amertume devant les réflexions désobligeantes ou les brimades qui s’adressent à vous ou à votre famille, mais la seule façon de redresser cet état d’esprit déplorable d’une partie de la population, c’est de vous montrer constamment sous votre vrai visage et de faire une guerre impitoyable à tous ceux, heureusement très peu nombreux, qui par leurs actes inconsidérés accréditeraient précisément cette image déplaisante que l’on cherche à donner de nous.

Je vous redis toute ma confiance et toute mon admiration pour vous avoir vus à l’œuvre pendant vingt-cinq journées exceptionnelles, et je sais que les hommes de cœur que vous êtes me soutiendront totalement dans ce que j’entreprends et qui n’a d’autre but que de défendre la police dans son honneur et devant la nation. »

Maurice GRIMAUD

COMMENTAIRES  

06/12/2018 09:39 par CN46400

Castaner est l’homme de la situation. La préoccupation principale de Macron est d’éviter toute manifestation de masse. Le but de la police est donc de tolérer assez de casse pour, par la peur, inciter un max de manifestants en puissance à rester chez eux, et de transformer, à coup de matraque, le reliquat des plus motivés, en casseurs, l’avancement de Casta, qui est à ce prix, est donc en bonne voie...

06/12/2018 10:01 par Danael

Il est temps en effet qu’il n’y ait plus de morts et d’arrestations arbitraires et que Macron et son gouvernement soient destitués puisque 75 à 80% des Français désapprouvent sa politique.

06/12/2018 10:17 par benzekri

MERCI pour ce rappel et cet Appel du Grand soir... Construisons ensemble.

Bâtissons la démocratie... (Contribution à peine actualisée)
Les forces de l’ordre –si elles sont vraiment républicaines comme elles disent- devraient encadrer les manifestants jusqu’à l’Elysée pour écarter -sans violence- le président/monarque et avec les « Gilets jaunes » notamment, qui mènent un combat admirable pour sortir la société française de cette servitude volontaire, participer à bâtir une démocratie véritable.
Celle qui laissera au peuple le pouvoir de choisir et, s’il le faut, démettre ses représentants dès qu’ils s’avèrent défaillants ou malhonnêtes.
Le problème ne réside pas dans le choix des femmes et hommes qui vont exercer la gestion du pouvoir mais dans celui de savoir pour quel projet de société et dans l’intérêt de qui.
Pour que le projet soit juste, démocratique et viable, la condition sine qua non pour un réel changement est que celles et ceux qui sont intéressés par l’exercice du pouvoir soient convaincus de la nécessité de rompre avec le système capitaliste ou libéral comme on dit, où l’individualisme et le chacun pour soi dominent, système qui mène le monde vers sa perte.
Cette transition passe par :
1. La mise en place d’une Assemblée Constituante composée de constitutionalistes et de personnes de la société civile engagées mais non intéressés par l’exercice du pouvoir en soi.
2. La mise en place d’un système - bancaire et d’assurance- public pour drainer des fonds qui seront utilisés dans l’intérêt général et capable de freiner les folies spéculatives et la recherche de toujours plus de profits qui caractérise le privé. Folies qui mènent souvent aux dérives dites crises qui coûtent cher aux citoyens et épargnent les fauteurs de troubles et de désordres.
3. La mise en place d’un mode d’encadrement des prix des produits et services de première nécessité sans léser les petits producteurs et propriétaires.
4. La mise en place d’un encadrement des salaires et revenus avec l’instauration d’un salaire/revenu minimum et d’un salaire/revenu maximum avec une échelle allant de 1 à 5 dans la fonction publique et autres services de l’Etat. Un Revenu d’Existence Modulable doit être assuré à chacun(e) de sa naissance à la fin de sa vie. Il va de soi que chacun doit apporter sa contribution à la collectivité selon ses capacités et compétences.
5. La mise en place d’une fiscalité- impôts et taxes- différenciée et réparatrice selon que l’on opère dans le public ou le privé ou que l’on agit dans l’intérêt général ou pour des intérêts particuliers. Les défenseurs du privé doivent comprendre que le luxe de quelques-uns doit passer après la satisfaction des besoins de première nécessité de tous : santé, culture, logement… De même, ils doivent sortir de cette incohérence : tirer profit des investissements, de la formation…du service public et se comporter de manière égoïste et cupide face à la fiscalité et à l’aspiration à la justice sociale.
6. La mise en place d’une loi interdisant à toute entreprise ou société faisant des bénéfices de licencier.
7. La mise en place d’une autorité indépendante assurant l’accès aux médias en respectant la liberté d’opinion et la diversité.
8. La mise en place d’une coordination syndicale, associative et citoyenne pour appuyer les avancées sociales et démocratiques en cas d’oppositions idéologiques ou émanant de lobbies comme c’est le cas aujourd’hui dans les domaines de l’énergie, de l’industrie pharmaceutique et de l’armement...
9. Le respect de la parité doublée d’une compétence homme/femme et d’une représentativité tenant compte de la diversité sociale.
10. La mise en place et le respect d’une véritable laïcité afin de permettre à chacun(e) de vivre pleinement sa vie et/ou sa foi sans crainte aucune ni interdiction sous quelque prétexte que ce soit. Aucun frein à l’exercice pacifique de la citoyenneté ne pourra être justifié.
11. L’Europe doit être un plus dans l’intérêt des peuples. L’harmonisation économique, sociale et fiscale doit tirer vers le haut le niveau de vie des citoyens européens en laissant à chaque peuple/pays la liberté d’avancer à son rythme. A la place d’une monnaie unique, l’Euro doit devenir une monnaie commune pour laisser une souplesse d’action et une garantie d’indépendance et d’efficacité d’intervention que permet une monnaie nationale à côté de l’Euro.
12. Mettre fin aux privilèges des notables, à l’immunité, aux secrets d’Etat et/ou défense qui sont souvent des caches crimes politiques. Toute brutalité de la part des personnes chargées du maintien de l’ordre doit être immédiatement sanctionnée.
13. L’armée et son budget doivent être orientés vers des projets de vie et de constructions. Son budget et ses Hommes doivent servir à bâtir des écoles, des hôpitaux, des logements, des routes…et contribuer à réparer les dégâts commis vis-à-vis des peuples pendant longtemps asservis et les pays détruits. La défense contre les agressions extérieures doit revenir à une mobilisation citoyenne encadrée. Les peuples sont invincibles pas les armées…
14. La mise en place d’une authentique séparation des pouvoirs avec une réelle indépendance des magistrats qui ne doivent garder aucun lien de désignation ou de subordination avec l’exécutif.
15. Penser demain et cela se bâtit avec la jeunesse d’aujourd’hui. Jeunesse qu’il faudrait instruire, éduquer et impliquer pour lui donner l’envie de croire et de s’investir en toute conscience, confiance et liberté dans les projets politiques de la société. Faire de la Politique au sens noble du terme.
16. La mise en place d’une commission indépendante pour vérifier, en toute transparence, la nature de la dite dette pour envisager sa liquidation. Cette liquidation ne doit se faire en aucun cas sur le dos des jeunes qui n’ont rien décidé et qu’on oblige à payer. On nous rabâche que « les décideurs doivent être les payeurs » et on constate que ceux qui usurpent le pouvoir et décident seuls se contentent de déclarer tous : « j’assume » mais c’est le peuple qui paye !
17. La Démocratie ne se limite pas à aller voter ; encore faut-il que les citoyens soient réellement libres, que leurs votes et la diversité soient respectés et les choix non limités. Le choix actuel entre bonnet blanc et blanc bonnet n’est pas un choix. De même que cette démocratie prisonnière des puissants n’est pas la Démocratie.

Texte écrit le 5/02/2011 Hamid BENZEKRI

06/12/2018 13:50 par irae

Ben non notre gouvernement tellement moderne si prompt à ringardiser tout ce qui n’est pas lui n’a rien de mieux à proposer aux citoyens que de rester chez eux et ne plus manifester (rentrez au bercail troupeau qu’on continue de vous tondre bien tranquillement) tout en accusant copieusement leurs ennemis politiques (adversaires n’étant plus de mise depuis que démasqués ils jouent à visage découvert).
Tant il est vrai que ces candides bisounours ne sont, comme de bien entendu, pour rien dans la montée de la colère et des violences. Accessoirement à part la débile marlène hier tout sourire ironique face à un gilet jaune qui l’a recadrée (bfntv à la ramasse s’étant enfin décidée avec un sérieux retard à organiser sa petite soirée GJs vs le reste de la classe dominante) ils sont beaucoup moins souriants mais toujours aussi arrogants et menteurs en récitant sagement les éléments de langage convenus mais faux par omission.

06/12/2018 14:05 par irae

@CN46400
Oui stratégie tellement évidente qu’un martien aveugle la verrait depuis sa planète. Là où les projets sont un peu chamboulés c’est pour le grand duduche qui se voyait pousser des ailes au fil des sondages pré-crise qui s’imaginait déjà un destin à la chirac et finira en juppé.

06/12/2018 14:09 par AF30

Insensiblement, par étapes homéopathiques la violence institutionnelle est revenue aux niveaux des temps passés. Ainsi à une époque, finalement pas si éloignée que ça, l’entrée de CRS dans les universités étaient inenvisageables, même la venue d’un policier dans une école primaire était entourėe de certaines conditions.
La police sous toutes ses formes est devenue une vache sacrée et les journalistes les grands prêtres de cette nouvelle religion. Pas un mot, pas la marque d’une distance avec l’ action policière. Ils en redemandent et somment souvent les politiques ou les policiers à une action encore plus répressive.
Ainsi cette video - https://youtu.be/wK8b4plAlJQ - sera peu vue sur les chaînes info et certainement, le plus souvent, non diffusée. Mais plus grave encore, j’ai pu lire certains commentaires sur cette video qui, au pire, approuvaient cette violence, au mieux, la justifiaient en suggérant que l’homme battu devait être sans doute coupable lui-même d’un violence.
Cette hypothèse indémontrée peut-elle justifier ce déchaînement policier ? Car outre la réalité d’une violence moralement inacceptable, ce comportement transfère à la police l’application d’une justice expéditive. Faut-il rappeler qu’un policier n’est pas un juge ? Du moins dans une démocratie.

06/12/2018 15:35 par Maxime Vivas

On risquerait un amnésique "De Gaulle, reviens !" sans ce rappel de Bernad Gensane sur Facebook :
"Je suis étonné de voir comment, dans les médias ou les réseaux sociaux, on nomme le fondateur de la Veme République : Charles De Gaulle, ou encore Charles de Gaulle (ce qui est absurde car la famille n’était pas noble). Nous qui l’avons aimé ou subi l’appelions De Gaulle ou le général De Gaulle ou le président de la République. Par moquerie, le grand Charles. J’imagine, mais ne saurais jurer de rien, que cette dénomination l’historicise.
Je suis également surpris de le voir bénéficier d’un réel crédit auprès de gens de gauche, au nom de l’indépendance nationale. Fortement influencé par les grands penseurs de droite et d’extrême droite du XIXème siècle, De Gaulle fut un vrai homme de droite. Il eut beau fanfaronner, en une seule occasion, en déclarant que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille, il nomma premier ministre un banquier ayant quitté la Fonction publique (tiens, tiens) qui succéda à un autre premier ministre férocement de droite. Il considéra toujours les gaullistes autoproclamés de gauche comme de la roupie de sansonnet. Il envisagea le comte de Paris comme nouveau roi de France. En 1968, il tomba à droite. L’énorme défilé de mai ( j’y étais) était à 98% de gauche.
Assurément, sa vie durant, il sut tenir tête aux Étasuniens, mais cela n’en fit jamais un homme de gauche.

06/12/2018 17:01 par Assimbonanga

A signaler. Je viens de me heurter deux fois de suite à une barrière pour visionner sur Youtube des vidéos sur les grenades GLI-F4 et sur le tabassage de manifestants par les flics. Comme il faut se connecter pour communiquer son âge, j’ai renoncé à les visionner sur Youtube. J’ai pu les voir directement sur le site qui en faisait mention. Exemple : https://reporterre.net/Face-aux-Gilets-jaunes-l-escalade-des-violences-policieres

06/12/2018 17:02 par latitude zero

https://francais.rt.com/france/56223-manifestation-gilets-jaunes-traces-sang-sur-mur-temoignages-lynchage-homme-crs-confirme-video

Sur cette vidéo, Maurice Grimaud ... Ils ne connaissent pas , ça se passe à Paris un 1er décembre 2018.
Chaque manifestant tabassé à terre de cette façon , casseur ( de matériel) ou pas, en amène dix autres qui se radicalisent.
Où est le soi-disant professionnalisme des "forces de l’ordre" quand on voit comment ils laissent libre cours à leurs plus bas instincts.
Trop de fascistes parmi eux !

06/12/2018 17:15 par Dominique

Nous vivons une époque détestable, plus exactement une fascisation de la société sans autre précédent que les années 30. Qu’il faille citer un préfet de police charger de la répression de Mai 68 pour appeler les flics, leurs maîtres et souteneurs actuels à faire preuve de retenue dans le respect des lois le montre bien. La violence aveugle de la répression actuelle, et pas seulement en France, même dans un pays tranquille comme la Suisse il y a eu des bavures récentes qui ont touché principalement les immigrés blacks, ceux dont personne ne veut dans l’espace Schengen et surtout pas la Suisse qui, comme dans les années 30 où elle appliquait cette politique aux juifs, détient le record d’expulsions aveugles au nom des accords de Dublin, cette repression aveugle est le signe que la bourgeoisie est aux abois car son mode de vie est au bout du rouleau. La planète n’en peut plus, le vivant est en train d’être détruit et les ressources naturelles indispensables au progrès qui nique le vivant sont en voie de disparition rapide. Aussi, de plus en plus de gens se rendent compte que pour gagner, il faut parfois accepter de perdre tout le reste. Cette prise de conscience est accélérée par les politiques d’austérité de tous les gouvernements de gauche comme de droite, ceci car une des conséquence de ces politiques inégalitaires est que de plus en plus de gens n’ont plus grand chose à perdre.

La colère populaire n’est donc pas loin de se calmer et ces mesures répressives, générales, violentes et aveugles ne peuvent que l’amplifier et la radicaliser. Ceci car quand un état n’est que l’état d’une infime minorité de dominants, et quand, confronté à l’expression pacifique de la colère populaire, il refuse de changer de cap et se livre à la place à une répression ultra-violente et aveugle, quand ses médias et ses représentants politiques sont pour la plupart des collabos de cet état de fait monstrueux, la rebellion et l’insurrection générale deviennent un devoir et le prélude à tout changement.

06/12/2018 18:36 par T 34

Deux articles intéressants. Un petit résumé des violences policières et le fil #ViolencesPolicieres sur twitter.

Les gilets jaunes devraient ajouter dans leurs revendications juste après la démission de Macron (et si possible l’exécution du roi par guillotine) l’amnistie pour les condamnés pour militantisme et la levée des poursuites en cours et l’interdiction du matériel qui tue et mutile (flashball, grenade explosive ou désencerclante).

06/12/2018 19:14 par Autrement

Castaner (et ses prédécesseurs, et les autres), nuls ou complices !

Tout ce qu’il trouve à faire pour samedi prochain, c’est de terroriser d’avance les braves gens et les manifestants, afin qu’ils soient le moins nombreux possible et qu’on puisse répéter que le mouvement s’essouffle ! Et qu’on puisse étouffer ou "récupérer" tout ça, dans la "négociation" (pour le moment, seul le syndicat Solidaire a refusé le dîner de têtes : https://solidaires.org/Les-syndicats-doivent-prendre-leur-responsabilite)
BFMtv-experts (vu à midi) en est à chercher quelles miettes on pourrait racler au fond des tiroirs de Bercy pour "éteindre l’incendie", il en est à se demander s’il ne faudrait pas "enterrer la règle des 3%" ...mais alors là, hélas, s’écrie Alain Madelin (un habitué du lieu...), comment respecter nos engagements européens, la dette et tout et tout ? Ce serait la fin des haricots ! L’urgent est "d’éteindre l’incendie" par tous les moyens...

Mais enfin, depuis le temps que les casseurs fonctionnent, qu’on voit débouler les Black Bloks et autres cagoulés à chaque manif démocratique, le Ministère de l’Inférieur (sic), avec tous ses fichiers, ses écoutes et ses espions informatiques, n’est pas capable de les repérer d’avance, de les localiser et de les nasser (plutôt que les manifestants pacifiques), de les identifier, de les arrêter, de les condamner, de les emprisonner, de dissoudre les groupes organisés malfaisants ?
Lui si habile (paraît-il) à déjouer les attentats terroristes, il n’a pas les moyens de prévenir la violence de ces violents ? De contenir et d’éduquer les brutes qu’il peut y avoir dans ses propres rangs ? C’est plus que suspect...

La lettre du préfet Grimaud est admirable, opportun et excellent rappel !

Alors je le répète et qu’on se le dise, et d’ailleurs tout le monde le sait déjà, car la preuve est faite : Castaner nul ou complice !

06/12/2018 19:28 par irae
06/12/2018 20:35 par Palamède Singouin

@ CN46400
Quand vous parlez de "l’avancement de Castaner", étant donné qu’il en est déjà à sa 3° promotion en 18 mois, vous pensez à quoi ?
1° ministre ? Bis Président ? Porte-coton de sa majesté ?

06/12/2018 23:07 par Dominique

@ Autrement

Une lutte politique progressiste qui fait de la non-violence un dogme se condamne elle-même à échouer. L’histoire le montre encore et encore. Quand à l’attitude des riches elle le prouve encore et encore. Il ne faut pas faire non plus ériger la violence en dogme mais simplement constater que violence et non-violence ne sont que deux tactiques complémentaires qui doivent être employées quand elles marchent, quand il y a un bénéfice à en tirer. Quand aux Black Blocks, ils sont de nôtre coté, du côté des peuples et des manifestants. Ils ne faut pas les rejeter parce qu’ils sont violents mais au contraire les accepter car seule leur acceptation et le dialogue peuvent permettre de se mettre d’accord sur quand il est opportun d’utiliser violence et non-violence. Et si les flics ne les matraquent pas, c’est simplement car il a toujours été plus facile de matraquer des manifestants pacifiques et non organisés que des gens organisés et prêt à recourir à la violence. De plus ce ne sont pas les Blacks Blocks qui gazent et tirent sur les manifestants pacifiques mais les flics du pouvoir. Je ne te demande pas de rejoindre les Blacks Blocks, mais si tu veux te plaindre, ne te trompe pas de cible et plains-toi du pouvoir et des flics.

Quand un régime utilise ses flics pour terroriser des citoyens qui manifestent de façon pacifique, il légitime ainsi le fait que certains de ces manifestants tirent les leçons de la répression qu’ils subissent, se pose la question du que faire face à cette violence brutale et aveugle et se mettent à utiliser des tactiques violentes d’action directe. D’ailleurs autant Gandhi et Martin Luther King étaient solidaires des mouvements violents comme les Black Panthers aux USA ou les mouvement de résistance armée qui en Inde faisaient littéralement sauter les colons anglais. Tous deux ont été utilisé par les pouvoirs en place et après s’en être rendu compte et s’être rendu compte du peu de résultats pratiques de leurs actions pacifiques, ils se sont radicalisé avant de se faire assassiner. Mais cela évidemment une certaine gauche collabo ainsi que les pouvoirs en place et leurs intellectuels de boulevard aimeraient nous le faire oublier.

Nous n’en sommes pas encore là en Occident car les peuples n’ont pas encore pleinement pris conscience de l’impasse de leur situation commune ainsi que de la répression systématique et de plus en plus violente qui les frappent, mais si les gouvernements ne se mettent pas rapidement à écouter leurs peuples et à changer de cap, le pire sera malheureusement nécessaire et inévitable car il faudra bien alors leur faire comprendre qu’il y en a marre, qu’ils doivent arrêter leurs conneries et réparer la casse sociale et environnementale. Les deux sujets sont liés car les dominants sont des gros porcs qui a eux seuls polluent et détruisent plus la planète que tout le reste de la population mondiale ! Et si ces gens-là ne veulent pas comprendre qu’ils doivent arrêter leurs conneries, ce qui est selon toutes évidences malheureusement fort probable, il faudra bien que les peuples se soulèvent et s’en débarrassent.

Non à la guerre !
Non à la société de consommation, de destruction et de domination de masse !

06/12/2018 23:41 par mediacideur

Notons l’inflation :

Il écrit une lettre (ci-après) à ses 25 000 hommes.

Aujourd’hui, 50 ans après (bon anniversaire, au fait, hips) c’est... 3 fois plus.

07/12/2018 07:46 par hf

"la classe politico-médiatique"... Tu te mets à parler comme eux.

07/12/2018 09:42 par Antoine

Il faut remettre les choses dans le contexte : en 68 aucun smartphone, 100% des bavures et matraquages ne font aucun bruit médiatique. Il y avait peut-être 10 fois plus de violences policières mais passée sous silence complet. En 2018 : des gens partout prêts à dégainer pour filmer et diffuser, chaque scène de violence fait l’objet de plusieurs centaines de milliers de vues sur les réseaux. C’est un deux poids deux mesures qui fausse toute comparaison des deux situations qu’on voudrait faire.

07/12/2018 10:39 par Maxime Vivas

On risquerait un amnésique "De Gaulle, reviens !" sans ce rappel de Bernad Gensane sur Facebook :
"Je suis étonné de voir comment, dans les médias ou les réseaux sociaux, on nomme le fondateur de la Veme République : Charles De Gaulle, ou encore Charles de Gaulle (ce qui est absurde car la famille n’était pas noble). Nous qui l’avons aimé ou subi l’appelions De Gaulle ou le général De Gaulle ou le président de la République. Par moquerie, le grand Charles. J’imagine, mais ne saurais jurer de rien, que cette dénomination l’historicise.
Je suis également surpris de le voir bénéficier d’un réel crédit auprès de gens de gauche, au nom de l’indépendance nationale. Fortement influencé par les grands penseurs de droite et d’extrême droite du XIXème siècle, De Gaulle fut un vrai homme de droite. Il eut beau fanfaronner, en une seule occasion, en déclarant que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille, il nomma premier ministre un banquier ayant quitté la Fonction publique (tiens, tiens) qui succéda à un autre premier ministre férocement de droite. Il considéra toujours les gaullistes autoproclamés de gauche comme de la roupie de sansonnet. Il envisagea le comte de Paris comme nouveau roi de France. En 1968, il tomba à droite. L’énorme défilé de mai ( j’y étais) était à 98% de gauche.
Assurément, sa vie durant, il sut tenir tête aux Étasuniens, mais cela n’en fit jamais un homme de gauche.

07/12/2018 10:40 par Maxime Vivas

@ Antoine
Vous avez oublié de compter le nombre d’amputés, éborgnés, tués.

07/12/2018 12:25 par Assimbonanga

Le mot black bloc plaît beaucoup. Il claque et il fait peur et nos dirigeants l’emploient avec délectation. Ça fait partie de ces expressions non définies comme "bobo" qui sollicitent l’imaginaire et coagulent le sentiment d’hostilité. La faute c’est l’autre, c’est eux, ces êtres indéfinis, inconnus.
Je voudrais faire observer que dans black bloc, il y a bloc. C’est parce qu’ils font bloc, qu’ils sont soudés, réunis en carré de tête au départ et solidaires pour prendre soin les uns des autres, avec leurs street-medic qui soignent les blessés et prodiguent du serum phy pour les yeux des gazés.
Hors, dans les ragots et racontars, c’est le black qui l’emporte. Attention aux ragots et racontars, n’y prêtez pas le flanc, n’en rajoutez pas.

07/12/2018 14:26 par Autrement

Le grave problème pour les média et le pouvoir, avec les événements de Mantes-la-jolie entre lycéens et policiers, c’est que...on n’a pas pu identifier qui a fait la vidéo !

07/12/2018 18:05 par L. A.

Sans doute pourrait-on encore trouver chez certains bouquinistes ou sur internet un petit opuscule publié par l’Unef et le SneSup en 1968 et intitulé Le Livre noir des journées de mai, dans lequel ceux qui ont la mémoire courte, ou qui n’étaient pas nés, ou qui habitaient en zone rurale, trouveraient des informations et des témoignages sur les méthodes de nos chers policiers, CRS, gendarmes, gardes mobiles, si malheureux, si fatigués et si respectueux des valeurs républicaines (non, non, je n’ai pas dit que ce sont des fonctionnaires, il ne faut pas le dire !).
Si ça ne convainc pas, on peut se reporter au bouquin de Michel Levine Les Ratonnades d’octobre : un meurtre collectif à Paris en 1961, qui lui est paru dans les années 1980.
À moins qu’on préfère se cantonner aux témoignages des grèves de 1947-48, voire de l’époque de l’Occupation et du Vél’d’hiv…
Bientôt la suite de la saga (avec des blindés d’une gendarmerie qui, paraît-il, ne ferait pas partie de l’armée) ?
L. A. (Déterreur de cadavres.)

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