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Le rabot et le robot

Les 70 robots du nouvel hôpital de Montréal effectueront pas moins de 3500 transports chaque jour.

« C’est terminé l’époque où le personnel soignant transportait de lourds chariots », affirme Jacques Morency, directeur associé du projet de construction du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

Ce dernier assure que cette technologie fera gagner du temps au personnel et, par conséquent, profitera aux patients. (Une autoroute de robots au CHUM- Centre Hospitalier Universitaire de Montréal).

***

Le coût réel de cette mégalomanie n’est pas connu. Peut-être 3,5 milliards de dollars canadiens. Et encore, il n’est pas terminé. Tout ça en raclant les petites gens payés au salaire misérable et quelques fonctionnaires et autres portraitistes cravatés et emballés par leur "conception" du progrès. Ils pensent que le couteau électrique, c’est le summum de l’intelligence humaine. "Coupons les postes". À la main, c’est trop dur...

Selon les Étasuniens – ce peuple uni divisé en 50 – on ira un jour sur Mars. Nous ignorons pourquoi, puisqu’il n’y a pas de travailleurs à exploiter. Et ça, avec un pétard à mèche et quelques ordinateurs.

Ils sont terre-à-terre quand il s’agit de voler des terres, mais bien aérien et infantilisés quand ils spéculent concernant l’avenir. Aller sur mars ?

L’Histoire démontre que tous les dirigeants, sous toutes les formes de pouvoir : dieu, la monarchie, la démocratie, (sic) et l’actuelle et réelle qui a le pouvoir, la finance dont la musculature de lièvre mondialisée , bat de plein fouet l’escargot politique qui carillonne son disque rayé de promesses et de discours de langue de boa.

De fait, organiser et maintenir une illusion est possible. Il suffit d’y croire à plusieurs.

En 221 avant notre ère, la dynastie Qin unit la Chine. Peu après, ce fut au tour de Rome d’unir le Bassin méditerranéen. Les impôts levés par les Qin sur leurs 40 millions de sujets financèrent une armée permanente de centaines de milliers de soldats et une bureaucratie complexe forte de plus de 100 000 fonctionnaires. Sapiens, une brève histoire de l’humanité.

Alors, que veulent ces "gens" en construisant une excentricité semblable, aux allures dignes des Pyramides de Gizeh pour soi-disant nous soigner après nous avoir rendus malades ? Les robots remplaceront les travailleurs, - une coutume du 21e siècle - pour ensuite les accuser d’être responsables du "dégât" actuel des sociétés. Maintenant, c’est le citoyen qui est responsable.

Le rabot

L’autre jour, en fouinant dans mon garage, j’ai trouvé un vieux rabot "manuel", acheté il y a plus de 30 ans. J’ai dû l’utiliser trois ou quatre fois. Mais j’ai compris en l’examinant que les "dirigeants" l’utilisaient à souhait en rabotant les humains, et ce depuis des millénaires. Je l’ai tourné dans tous les sens, ajusté la lame, et je me suis rendu compte qu’il fallait mes bras pour l’utiliser.

Robotiser, c’est comme couper des bras humains à la guillotine. C’est une image... Car, en fait, on coupe l’âme de millions d’humains en fabriquant un rabot électronique. Plus besoin de bras. Les pauvres ont des cerveaux, des âmes, ils sont humains. Et tous les humains ont droit aux richesses de cette planète. Il n’y a pas de différence entre un banquier et un mendiant... Sauf, celle-ci : un banquier ne donnera rien à un mendiant, mais un mendiant voyant passer un banquier coulé partagera son pain blanc fabriqué par un robot.

C’est beau et ça fait grandir les yeux la technologie, mais on notera que plus les sociétés sont portées et transportées par le progrès (sic) plus les médecins, psychiatres, les intervenants pédagogiques, les aidants naturels, bref, tous les rapiéceurs d’âmes, finissent par dépasser le nombre de robots qui finiront par se faire eux-mêmes sans les politiciens.

Racisme acolore et pernicieux

Dans cette place que prend chaque jour la robotisation, il met au monde un racisme tout nouveau : celui des gens simples, des ouvriers, ceux qui ne comprennent rien au charabia des élites, mais leur font confiance. Alors, peut-on parler d’égalité des races et des êtres ? C’est là une purge mondialiste, une extermination pure et simple de ce qu’on nommait autrefois prolétariat :

Selon Raymond Aron (en 1955), le prolétariat regrouperait « les salariés qui travaillent de leurs mains dans les usines », c’est-à-dire les ouvriers. Raymond Aron

Aussi bien écrire tout de suite : Arbeitslosigkeit macht frei. ( Le chômage rend libre, traduction google), car c’était le but, il y a un demi-siècle, de délivrer l’homme du dur labeur. Mais on le remplacerait par quoi ce dur labeur ?

Le silence des bourreaux

Personne ne semble vraiment savoir où l’on va. On dirait une race de moustiques virevoltant autour d’une ampoule de 40 Watts dans une canicule de fin juin. Ne demandez pas en personne de parler d’avenir, car parler d’avenir est parler des nouvelles techniques et non pas d’un homme libre ou plus riche. Ce que nous voyons, c’est un humain raboté, varlopé, qui disparaît sous les dentelures de l’intelligentsia fiévreuse, parfumée d’un élitisme qui finit par empester.

Les robots dénués d’empathie mènent et forgent le monde avec un outil binaire. Va savoir qui est le un et le zéro ! Mais il reste une hiérarchie transformée et applaudie. Oui, les imprimantes 3D peuvent vous bâtir une maison en quelques jours, mais le but d’avoir un toit est d’avoir échappé aux grottes et de savoir ce qu’est une qualité de vie.

Rêvasser en cœur

On peut rêver qu’un jour quelqu’un créera un programme capable d’identifier tous les destructeurs de vie et qu’une imprimante 3D leur créera une prison en un jour. Et pourquoi pas une bonne petite salle de visionnement avec toutes les phrases de leurs discours en boucle.

La goûte d’eau sonore... Un supplice importé de Chine, mais retaillé à la mode occidentale, baptisé (c’est suffisamment liquide pour un tel qualificatif) de discours.

Gaëtan Pelletier

http://www.journaldemontreal.com/2015/06/23/la-triste--couteuse-saga-des-super-hopitaux

http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201106/13/01-4408901-les-couts-du-chum-enfin-connus.php

Sapiens : une brève histoire de l’humanité , Yuval Noah Harari , Albin Michel, 2015

»» https://gaetanpelletier.wordpress.com/2017/09/28/le-rabot-et-le-robot/
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Impérialisme humanitaire. Droits de l’homme, droit d’ingérence, droit du plus fort ?
Jean BRICMONT
Jean Bricmont est professeur de physique théorique à l’Université de Louvain (Belgique). Il a notamment publié « Impostures intellectuelles », avec Alan Sokal, (Odile Jacob, 1997 / LGF, 1999) et « A l’ombre des Lumières », avec Régis Debray, (Odile Jacob, 2003). Présentation de l’ouvrage Une des caractéristiques du discours politique, de la droite à la gauche, est qu’il est aujourd’hui entièrement dominé par ce qu’on pourrait appeler l’impératif d’ingérence. Nous sommes constamment (…)
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Nos sociétés sont des bidonvilles intellectuels. Nos croyances sur le monde et les autres ont été créées par le même système qui nous a dupés dans des guerres successives qui ont tué des millions de personnes.

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