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Les fondements historiques et idéologiques du racisme « respectable » de la « gauche » française

La libération de la parole et des passages à l’acte islamophobe depuis les attentats de janvier 2015 révèlent l’ampleur du « racisme respectable » au sein de la gauche française. Cela nous conduit à republier un de nos textes, publié pour la première fois en avril 2012 dans la revue Que faire - Said Bouamama

Prise de position en faveur d’une loi sur le foulard à l’école en 2004, soutien plus ou moins assumé et plus ou moins net aux interventions impérialistes en Afghanistan, en Irak, en Lybie, thématique de l’intégration pour penser les questions liées à l’immigration, approche dogmatique de la laïcité découplée des enjeux sociaux, etc.

Ces quelques exemples contemporains de positions d’organisations et de partis se réclamant de la « gauche » et même de « l’extrême gauche », font écho à d’autres plus lointains : absence ou dénonciation ambiguë de la colonisation, absence ou ambigüité du soutien aux luttes de libérations nationales dans la décennie 50, silence assourdissant pendant des décennies sur les massacres coloniaux de la conquête au 17 octobre 1961 en passant par les crimes de Madagascar (1947), du Cameroun (1955-1960), etc. Les constantes sont telles entre hier et aujourd’hui, qu’il nous semble nécessaire d’en rechercher les causes idéologiques et matérielles. Il existe des héritages encombrants qu’il convient de rendre visible, faute de quoi les reproductions des mêmes pièges idéologiques se déploient et aboutissent aux mêmes cécités et aux mêmes impasses politiques.

Une hégémonie culturelle assise depuis le 19e siècle

L’hégémonie culturelle est un concept proposé par Antonio Gramsci pour décrire la domination culturelle des classes dominantes. Le concept s’inscrit dans l’analyse des causes du non développement des révolutions annoncées par Marx pour les pays industrialisés d’Europe en dépit de la vérification des conclusions économiques de Marx (crise cycliques, paupérisation de la classe ouvrière, etc.). L’hypothèse de Gramsci est que cet « échec » des révolutions ouvrières est explicable par l’emprise de la culture de la classe dominante sur la classe ouvrière et ses organisations. La classe dominante domine certes par la force mais aussi par un consentement des dominés culturellement produit. L’hégémonie culturelle de la classe dominante agit par le biais de l’État et de ses outils culturels hégémoniques (écoles, médias, etc.) pour produire une adoption par la classe dominée des intérêts de la classe dominante. L’hégémonie culturelle décrit donc l’ensemble des processus de production du consensus en faveur des classes dominantes.

La radicalité des luttes de classes dans l’histoire française (Révolution antiféodale radicale en 1789-1793, Insurrection de juillet 1830, Révolution de février 1848, et enfin et surtout la Commune de Paris) a amené la classe dominante à comprendre très tôt que son pouvoir ne pouvait pas être assuré uniquement par la force des armes et de la répression (ce que Gramsci appelle la domination directe). Le processus de construction d’un « roman national » fut mis en œuvre afin d’assurer l’hégémonie culturelle de la classe dominante (domination indirecte). Les ingrédients de ce roman national sont essentiellement la diffusion de « légendes nationales » : pensée des Lumières, Révolution française et Déclaration des droits de l’homme, école républicaine et laïcité, etc. À la différence du mythe, la légende s’appuie sur quelques faits historiques identifiables qui sont absolutisés. La mise en légende se réalise par occultation des contradictions et enjeux sociaux, négation de l’histoire et transformation de résultats historiques (avec leurs contradictions, leurs limites, etc.) en caractéristiques permanentes et spécifiques de la « francité », du « génie français », de la « spécificité française », du « modèle français », etc.

L’objectif de l’hégémonie culturelle étant de produire du consensus en faveur des classes dominantes, c’est bien entendu à l’intention des classes dominées et de leurs organisations que sont produites et diffusées les légendes nationales (modèle français de laïcité, modèle français d’intégration, pensée des Lumières comme caractéristique typiquement « française », abrogation de l’esclavage comme volonté de l’état français et non comme résultat de la lutte des esclaves, colonisation française posée comme différente des autres dans ses aspects « humanitaires » et « civilisateurs », etc.). La question n’est donc pas celle du jugement des faits, des hommes et des opinions de la pensée des lumières ou de la Révolution française par exemple. Ces événements et ses pensées sont inscrits dans l’histoire et les hommes de ces périodes ne pouvaient penser le monde qu’avec les données de leurs époques. En revanche le maintien d’une approche non critique, non historicisée, essentialisée, etc. de ces processus historiques est à interroger dans ses causes et dans ses effets désastreux contemporains. Sans cette approche critique, les légendes de la classe dominante s’inscrivent comme données d’évidence dans les lectures de la réalité contemporaine, deviennent des représentations sociales qui déforment la réalité, produisent des logiques de pensées qui empêchent de saisir les enjeux sociaux et les contradictions sociales. Sans être exhaustif abordons deux des légendes de l’hégémonie culturelle construite au 19e siècle et qui ont fortement imprégnées les organisations de « gauche ».

L’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française

Les Lumières désignent un courant d’idées philosophiques en Europe qui a connu son apogée au dix-huitième siècle. Ce courant se caractérise par un appel à la rationalité et le combat contre l’obscurantisme. En libérant l’homme de l’ignorance et de la superstition, il s’agit de le faire penser par lui-même et ainsi de le faire devenir adulte. Ces dimensions communes aux différents philosophes des Lumières n’empêchent pas son hétérogénéité. La philosophie des Lumières est parcourue de « courants » correspondant aux intérêts sociaux divers de l’époque. L’absolutisation de la pensée des Lumières commencent ainsi par l’homogénéisation d’une pensée contradictoire. Mais la philosophie des Lumières est également bornée historiquement.

Elle se déploie, non pas comme logique pure, mais comme logique de pensée inscrite dans une époque précise. C’est d’ailleurs la première critique qui lui est faite par Marx et Engels qui veillent à la mettre en correspondance avec les intérêts sociaux qui la suscitent et la portent : « Les philosophes français duXVIIIe siècle, eux qui préparaient la Révolution, en appelaient à la raison comme juge unique de tout ce qui existait. On devait instituer un État raisonnable, une société raisonnable ; tout ce qui contredisait la raison éternelle devait être éliminé sans pitié. Nous avons vu également que cette raison éternelle n’était en réalité rien d’autre que l’entendement idéalisé du citoyen de la classe moyenne, dont son évolution faisait justement alors un bourgeois. Or, lorsque la Révolution française eut réalisé cette société de raison et cet État de raison, les nouvelles institutions, si rationnelles qu’elles fussent par rapport aux conditions antérieures, n’apparurent pas du tout comme absolument raisonnables. L’État de raison avait fait complète faillite » [1]. Les droits de l’Homme pour leur part sont caractérisés comme les droits d’un homme abstrait, d’un homme bourgeois, d’un homme égoïste : « L’homme réel n’est reconnu que sous l’aspect de l’individu égoïste et l’homme vrai que sous l’aspect du citoyen abstrait » [2].

Depuis cette première critique de l’universalisme des Lumières, d’autres sont venues la compléter : la critique féministe a souligné « les présupposés androcentriques, racistes, économiques et anthropologiques de la philosophie européenne du siècle des Lumières » [3] ; le caractère ethnocentrique de la pensée des Lumières a également été dénoncé en soulignant que « là où nous lisons « homme », « humanité », « citoyenneté », c’est de l’humanité blanche et européenne que nous parlent les Lumières. Certes, dans les Lumières pourtant les premières lueurs de nos valeurs. À condition d’ignorer la traite, la négritude, l’esclavage » [4]. L’universalisme des lumières apparaît ainsi très peu universel que ce soit à l’interne (universalisme masculin du droit de vote jusqu’à l’après seconde guerre mondiale, universalisme excluant les ouvriers du droit de vote jusqu’en 1848) et à l’externe (code noir, code de l’indigénat, etc.).

Au travers de l’absolutisation de la pensée des Lumières et de la Révolution française, la classe dominante vise à présenter l’histoire française comme n’étant pas le résultat des affrontements sociaux mais comme résultat du déploiement d’un « génie » et/ou d’une « spécificité » française transversal aux différentes classes sociales. Il y aurait ainsi des caractéristiques proprement françaises qui situeraient cette nation au dessus des autres, en avance sur les autres, en avant-garde de l’émancipation et de la civilisation. Bref il s’agit de produire un complexe chauvin pour canaliser les luttes sociales à un moment où se déployait la colonisation violente du monde. L’offensive idéologique visant à ancrer l’idée d’une exceptionnalité/supériorité française est tout azimut et a malheureusement en grande partie réussie. Voici comment par exemple Karl Marx raille la prétention de la « gauche française » à l’exceptionnalité linguistique et républicaine :

« Les représentants (non ouvriers) de la « Jeune France » soutenaient que toutes les nationalités et les nations étaient des « préjugés surannés ». Stirnérianisme proudhonisé : on répartit tout en petits « groupes » ou « communes » qui forment ensuite une « association » et non pas un état. Et tandis que se produit cette individualisation de l’humanité et que se développe le « mutualisme » adéquat, l’histoire des autres pays doit suspendre son cours et le monde entier attendra que les Français soient mûrs pour faire une révolution sociale. Alors ils effectueront sous nos yeux cette expérience, et le reste du monde, subjugué par la force de l’exemple, fera de même. (…) Les Anglais ont bien ri quand j’ai commencé mon discours en disant que notre ami Lafargue et ceux qui avec lui supprimaient les nationalités, s’adressaient à nous en français, c’est-à-dire une langue que les 9/10e de l’assistance ne comprenaient pas. Ensuite, j’ai signalé que Lafargue, sans s’en rendre compte, entendait apparemment par négation des nationalités leur absorption par la nation française modèle » [5].

L’universalisme des Lumières apparaît ainsi très peu universel que ce soit à l’interne : universalisme masculin du droit de vote, etc. [ou] à l’externe : le code noir, le code de l’indigénat, etc.

La construction du consensus colonialiste

L’offensive idéologique de la classe dominante a créé l’espace mental qui a permis la colonisation. L’image des autres cultures et civilisations diffusée par la pensée des Lumières et amplifiée par la Troisième République, de même que l’idée d’être l’avant-garde de l’humanité ont préparé les esprits à la conquête : « il existe un espace mental qui, d’une certaine façon, préexiste à l’instauration de l’ordre colonial, espace essentiellement composé de schèmes de pensées à travers lesquels est reconstruite la coupure entre les occidentaux et les Autres – les schèmes Pur/Impur, Bien/Mal, Savoir/Ignorance, Don d’Amour/Besoin d’Amour. La perception de l’Autre comme un être dans l’enfance de l’humanité, confiné aux ténèbres de l’ignorance comme l’incapacité à contenir ses pulsions informe la pensée coloniale et la connaissance anthropologique » [6].

De fait l’opposition aux guerres de conquêtes coloniales fut à la fois faible et tardive. Les quelques voix anticoloniales comme celles de Georges Clémenceau et de Camille Pelletan restent isolées et marginales. L’imprégnation coloniale est profonde comme en témoigne le rapport adopté à l’unanimité au congrès interfédéral d’Afrique du Nord du parti communiste en septembre 1922 : « L’émancipation des indigènes d’Algérie ne pourra être que la conséquence de la révolution en France (…). La propagande communiste directe auprès des indigènes algériens est actuellement inutile et dangereuse. Elle est inutile parce que les indigènes n’ont pas atteint encore un niveau intellectuel et moral qui leur permette d’accéder aux conceptions communistes. (…). Elle est dangereuse (…) parce qu’elle provoquerait la démission de nos groupements » [7].

Certes ces positions furent condamnées par la direction du PCF et peu après les militants communistes donnaient un exemple d’internationalisme dans l’opposition à la guerre du Rif en 1925, mais leur simple existence témoigne de l’imprégnation de l’imaginaire colonial jusque dans la gauche la plus radicale de l’époque. Le reste est connu : abandon du mot d’ordre d’indépendance nationale à partir du Front populaire, promotion de l’Union française après 1945, vote des pouvoirs spéciaux en 1956. En dépit de ces positions, le PCF a été le seul à avoir eu des périodes anticolonialistes conséquentes. La S.F.I.O. pour sa part est ouvertement colonialiste : « à l’exception de quelques individualités « anticolonialistes », la majorité du parti socialiste s’est ralliée à l’idée d’une colonisation « humaine, juste et fraternelle » et refuse de soutenir les nationalismes coloniaux qui attisent la haine des peuples, favorisent les féodaux ou la bourgeoisie indigène » [8].

Des héritages encombrants toujours agissants

Au cœur de la pensée des Lumières puis du discours colonial se trouve une approche culturaliste clivant le monde en civilisations hiérarchisées, expliquant l’histoire et ses conflits en éliminant les facteurs économiques et justifiant les interventions militaires « pour le bien » des peuples ainsi agressés. Il s’agit ainsi d’émanciper l’autre malgré lui et si nécessaire par la violence. C’est ce que nous avons appelés dans d’autres écrits le « racisme respectable » c’est-à-dire un racisme ne se justifiant pas « contre » le racisé mais s’argumentant de grandes valeurs censées l’émanciper.

Force est de constater que cette logique de raisonnement est loin d’avoir disparu dans la « gauche » française. Elle a même été étendue en dehors des questions internationales puisqu’elle agit également en direction des questions liées aux français issus de la colonisation. Donnons quelques exemples. Le premier est celui de la logique intégrationniste encore présente fortement à « gauche ». Cette logique relève entièrement du culturalisme binaire portée par la pensée des lumières. Les difficultés subies par les citoyens issues de la colonisation, qu’ils soient français ou étrangers, ne sont pas expliquées dans l’intégrationnisme par les inégalités qu’ils subissent ou leurs conditions matérielles d’existence. Ce sont au contraire des facteurs culturels qui sont mis en avant : obstacles culturels à l’intégration, intégration insuffisante, islam comme contradictoire avec la république et la laïcité, inadaptation culturelle, etc.

Il s’agit ainsi d’émanciper l’autre malgré lui et si nécessaire par la violence. C’est le « racisme respectable », ne se justifiant pas « contre » le racisé mais s’argumentant de grandes valeurs censées l’émanciper

Dès lors les objectifs de l’action ne sont pas l’éradication des inégalités mais la transformation des personnes c’est-à-dire qu’il s’agit de les civiliser en les assimilant. Ce n’est pas un hasard si le terme d’intégration est vomi dans les quartiers populaires et perçu comme une agression. C’est ce qu’Abelmalek Sayad appelle le « chauvinisme de l’universel » comme l’a été celui des Lumières : « [Les enfants de parents immigrés seraient] alors, selon une représentation commode, sans passé, sans mémoire, sans histoire (…), et par la même vierge de tout, facilement modelables, acquis d’avance à toutes les entreprises assimilationnistes, même les plus éculées, les plus archaïques, les plus rétrogrades ou, dans le meilleur des cas, les mieux intentionnées, mues par une espèce de « chauvinisme de l’universel » » [9].

Si la droite est globalement dans ce que Sayad nomme les entreprises « éculée », la « gauche » est encore fortement dans de qu’il nomme le « chauvinisme de l’universel ». Ces deux approches recoupent celles entre « colonisation violente » et « colonisation humanitaire » de l’époque coloniale. Elles sont basées sur une coupure binaire entre deux entités homogénéisées (un « Nous » homogène face à un « Eux » homogène) qui est une autre des caractéristiques de l’ethnocentrisme des Lumières puis du discours colonial et qui ne cesse de s’entendre aujourd’hui dans les discours sur le communautarisme ou le « repli communautaire ». Écoutons encore Sayad sur le processus d’homogénéisation : « Au fond ne s’autorise-t-on pas du préjugé identifiant les uns aux autres tous les immigrés d’une même nationalité, d’une même ethnie, ou d’un groupe de nationalité (les Maghrébines, les Africains noirs, etc.), pour faire passer dans la réalité et pour mettre en œuvre dans la pratique, en toute légitimité et en toute liberté, l’illusion communautaire ? Ainsi la perception naïve et très ethnocentrique qu’on a des immigrés comme étant tous semblables, se trouve au principe de cette communauté illusoire » [10]. Sayad parle ici des immigrés mais la logique est en œuvre pour les français issus de la colonisation. De même l’homogénéisation s’est étendue aux « musulmans ».

Lorsque les membres du « Eux » ne perçoivent pas leurs intérêts, il convient de les émanciper malgré eux. Cette logique a justifié autant les guerres coloniales hier, les agressions impérialistes contemporaines comme celle d’Afghanistan par exemple au plan externe et la loi d’interdiction du foulard à l’école en 2004 au plan interne. Hier comme aujourd’hui elle est présente, bien sur à droite, mais également à « gauche ». C’est pour émanciper qu’il fallait coloniser, c’est pour libérer les femmes afghane qu’il fallait intervenir militairement en Afghanistan, c’est la libération de la femme qu’il fallait pour instaurer une police des habits. L’héritage est pesant et agissant. Il forme un obstacle épistémologique à la compréhension des enjeux économiques et politiques du monde contemporain et des luttes sociales qui le caractérise.

Les difficultés subies par les citoyens issues de la colonisation ne sont pas expliquées dans l’intégrationnisme par les inégalités qu’ils subissent. ce sont au contraire des facteurs culturels qui sont mis en avant

Prenons un dernier exemple dans les révolutions qui ont secoué la Tunisie et l’Égypte. Elles ont massivement été saluées comme signe positif par l’ensemble de la gauche. Il restait à les caractériser et de manière significative ont fleurit des expressions les comparant à 1789 : « le 1789 du monde arabe ». De nouveau l’étalon reste la France comme le raillait déjà Marx il y a plus d’un siècle. L’historien Pierre Serna commente : « Non la Tunisie n’est pas en 1789 ! Par pitié que l’on cesse d’instrumentaliser l’Histoire en mesurant l’histoire du monde à l’aune de l’histoire de France. La posture consciente ou non de Jean Tulard, dans Le Monde du 18 janvier, qui consiste à considérer les Tunisiens en face de leur 1789, relève d’une lecture post-colonialiste insultante au pire, condescendante au mieux. Les tunisiens auraient 220 ans de retard sur l’histoire de France et découvriraient enfin les vertus de la liberté conquise. Eh bien non ! La liberté n’est acquise pour nul peuple, et à leur façon les français doivent lutter pied à pied pour leurs anciennes conquêtes en ces temps de recul systématique du pacte républicain. C’est nous qui devons apprendre des Tunisiens et non le contraire. Nous sommes restés dans un 1789 mental, mythifié et figé. Les Tunisiens eux sont bien en 2011 » [11].

L’insulte ou la condescendance, le paternalisme, le maternalisme ou le fraternalisme d’une part et la condamnation indignée d’autre part, la diabolisation ou l’infantilisation, etc. sont des attitudes politiques extrêmement fréquentes à « gauche » et même à « l’extrême-gauche » dans les analyses sur les quartiers populaires et leurs habitants. Elles ont été présentes au moment des débats sur la loi d’interdiction du foulard à l’école, lors des révoltes des quartiers populaires en novembre 2005, au cours des multiples débats sur la revendication d’une régularisation de tous les sans-papiers, etc. Elles sont présentes également dans les commentaires des résultats électoraux en Tunisie et en Égypte comme elles l’étaient au moment des agressions contre l’Irak, l’Afghanistan ou la Libye.

Dans notre approche matérialiste, les penseurs des Lumières sont le résultat de leur époque, de son état des savoirs et de ses limites historiques. Le regard non critique et dogmatique sur la pensée des Lumières est depuis bien longtemps une arme des classes dominantes et un héritage encombrant pour les dominés.

Saïd Bouamama

Notes

[1] Friedrich Engels, Socialisme utopique et Socialisme scientifique, Éditions sociales, Paris, 1950, p. 35.

[2] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p. 14.

[3] Jennifer Chan-Tiberghien, « La participation féministe au mouvement altermondialiste : Une critique de l’Organisation Mondiale du Commerce », Recherches Féministes, volume 17, n° 2, 2004, p. 199.

[4] Louis Sala-Molins, « Le Code Noir, Les Lumières et Nous », dans Valérie Lange-Eyre (dir), Mémoire et droits humains : Enjeux et perspectives pour les peuples d’Afrique, Éditions d’En Bas, Lausanne, 2009, p. 38.

[5] Karl Marx, « Lettre à Friedrich Engels du 20 juin 1866 », Correspondances, tome VIII, Éditions sociales, Paris, 1981.

[6] Eric Savarèse, L’ordre colonial et sa légitimation en France métropolitaine : oublier l’autre, L’Harmattan, Paris, 1998, p. 134.

[7] Cité dans René Galissot, « Sur les débuts du communisme en Algérie et en Tunisie : socialisme colonial et rupture révolutionnaire », dans Collectif, Mélanges d’histoire sociale offerts à Jean Maitron, Éditions ouvrières, Paris, 1976, p. 101.

[8] Philippe Dewitte, Les mouvements nègres en France, 1919-1939, L’Harmattan, Paris, 1985, p. 62.

[9] Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, n° 98, septembre 1994, p.14.

[10] Abdelmalek Sayad, « Le foyer des sans-familles », dans L’immigration et les paradoxes de l’altérité, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 1991, pp. 91-92

[11] Pierre Serna, Les tunisiens ne sont pas en 1789 ! ou impossible n’est pas tunisien, Institut d’histoire de la révolution française, Université Panthéon-Sorbonne.

 https://bouamamas.wordpress.com/2015/03/04/les-fondements-historiques-et-ideologiques-du-racisme-respectable-de-la-gauch
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COMMENTAIRES  

20/03/2015 02:27 par Dwaabala

L’universalisme des Lumières apparaît ainsi très peu universel

C’est évident, si on le compare à l’universalisme coranique qui justifie la singularité du port du foulard islamique régi par la loi française de 2004.

20/03/2015 07:28 par Lyonnais

Il est dommage que l’auteur ait oublié de nous parler du Wahhabisme soutenu par les dollars de la péninsule arabique et des USA, Wahhabisme qui fait tant actuellement en Irak, en Syrie, au Maghreb et en Afrique sahélienne pour l’émancipation des masses en général et des femmes en particulier !

20/03/2015 08:51 par rouge de honte

Magnifique article !

Force est de constater que cette logique de raisonnement est loin d’avoir disparu dans la « gauche » française. Elle a même été étendue en dehors des questions internationales puisqu’elle agit également en direction des questions liées aux français issus de la colonisation. Donnons quelques exemples. Le premier est celui de la logique intégrationniste encore présente fortement à « gauche ». Cette logique relève entièrement du culturalisme binaire portée par la pensée des lumières. Les difficultés subies par les citoyens issues de la colonisation, qu’ils soient français ou étrangers, ne sont pas expliquées dans l’intégrationnisme par les inégalités qu’ils subissent ou leurs conditions matérielles d’existence. Ce sont au contraire des facteurs culturels qui sont mis en avant : obstacles culturels à l’intégration, intégration insuffisante, islam comme contradictoire avec la république et la laïcité, inadaptation culturelle, etc.

Il s’agit ainsi d’émanciper l’autre malgré lui et si nécessaire par la violence. C’est le « racisme respectable », ne se justifiant pas « contre » le racisé mais s’argumentant de grandes valeurs censées l’émanciper

Je m’étonne du peu de commentaire.
Une autocritique est plutôt salutaire, au lieu de sans cesse critiquer "ceux d’en face" sans autre argument que sa raison qui lutte contre l’obscurantisme.

20/03/2015 09:16 par reymans

Texte très intéressant, que je trouve plutot juste et fondé
Sur cela, le terme "Stirnérianisme proudhonisé" m’a quelque peu décroché la machoire, j’avoue volontiers en avoir encore mal au cheveux...

Tout à fait en accord avec la citation de Pierre Serna, nous sommes tellement autocentré sur notre modèle sociétal qu’on à, à mon sens, depuis longtemps arrété d’y réfléchir, de le faire progresser, avancer, évoluer... Et de se rendre compte que les voisins, Tunisiens dans la citation, prennent finalement (ou tente en tout cas) les initiatives et le taureau par les cornes sans vraiment en avoir le choix il est vrai, là où en France on a depuis lgtps abandonné tout ca et tout cédé à une certaine forme d’arrogance, de morgue, de condescendance, et avec les conséquences que l’on connait maintenant.
Non dans la lutte des idées, des évolutions sociétales, de la conquete des libertés, des émancipations, je trouve aussi que la France n’a plus de conseils à donner, mais qu’elle en a à prendre.

Tout à fait d’accords avec l’analyse, et avec sa conclusion, la philosophie des Lumières était le résultat de son temps, de son époque. Elle s’avère peu praticable en cette époque, elle a même des effets pervers quelque part, car on ne la discute plus, on ne la critique plus. Hors l’analyse le montre bien, du fait de son ancrage dans son époque, elle ne fait plus vraiment avancer les choses, en tout cas c’est aussi mon avis.

Mr Dwabalaa (mes excuses si j’écorche votre nom, les posts ne sont pas éditables, du moins je n’ai pas trouvé), toutes mes salutations pour commencer, et mes plus humbles respects pour vos multiples textes que je trouve régulièrement très intéressant, ils poussent à la réflexion et c’est très précieux par les temps qui courent.
Il n’en reste pas moins que je trouve votre remarque plutot polémique gratuitement. Il est pour moi comme évident que mélanger universalisme et religion me semble tout à fait contradictoire, une religion quelle qu’elle soit n’étant réservée qu’à son lot de croyants, et excluant de facto le reste dans son "universalisme".

D’une part votre remarque s’applique à toute les religions, et quand bien même le nom de l’auteur de l’article ferait pencher la balance du côté musulman, je trouve peu fair-play de ne mentionner que les musulmans.

D’autre part, je ne crois pas me tromper en avancant que les modèles sociaux et sociétaux basé sur les sociétés majoritairement musulmanes ont, ou plutot avaient, une tendance naturelle à pencher vers le socialisme pour la grande majorité, en particulier fin 19e/debut 20e. Mais que ces sociétés ont été "empechée" peu ou proue d’évoluer et de progresser et ce sont vues imposer des fondamentalisme religieux pour servir d’autres intérets. Vous ne l’ignorez certainement pas, meme si je concois que ce ne soit pas forcemment votre point de vue. De fait, on ignore totalement l’apport d’un quelconque "universalisme" musulman dans une quelconque société attendu que celui ci a été éradiqué, purement et simplement, ne laissant place qu’à l’intégrisme, au fondamentalisme plutot.

On n’a peut etre pas tous la même notion d’un universalisme quelconque, et c’est peut etre moi qui suis à côté de la plaque, je connais mal le sujet il est vrai. Mais au feeling (dsl pour l’anglicisme), je partirais personellement du principe de composer avec tout ce qui constitue la société au sens large avant de commencer à parler d’universalisme. Je commencerais par composer avec tout, et là je me sentirais sur les rails pour progresser. Vous prenez le contre pied direct de cela avec ce commentaire, j’en suis très étonné.

De fait, et pour paraphraser le texte, votre commentaire est très bien ancré dans cette fameuse philosophie des "Lumières". Argumentum ad personam ? Cela m’interroge en tout cas.

De manière plus générale, je pense que l’erreur majeure des sociétés modernes est de s’être arrétée de penser, de réfléchir, d’évoluer, de progresser dans son modèle social, convaincus que l’on est qu’on tient là LE modèle de société qui convient, du moins cela fait un bon moment que cela dure. Malheureusement me concernant je n’ai pas les billes pour aller plus loin dans la reflexion, meme si le sujet m’intéresse.

Merci à LGS pour ce texte.
Bien cordialement

20/03/2015 09:22 par reymans

Très surprenant cette fixation sur les musulmans et leurs différentes sectes. Parlons sionisme, évangélisme également non ?
Je n’ai pas senti que c’était le propos de l’auteur personellement, qui reste sur un point de vue philosophique et idéologique. Certes il ne s’agit pas de l’éluder non plus, cela participe à la déformation démontée dans l’article. Mais ce n’est pas le point de vue abordé par l’auteur, ou alors quelque chose m’a échappé...

20/03/2015 09:24 par reymans

"Une autocritique est plutôt salutaire, au lieu de sans cesse critiquer "ceux d’en face" sans autre argument que sa raison qui lutte contre l’obscurantisme."

Voila, Mr Dwaabala, c’est bien mieux dit que ce que je tentais de faire. Un peu sommaire comme retour, vu les arguments de l’auteur qui se donne quand meme la peine de....

20/03/2015 09:29 par Beyer Michel

L’auteur nous parle du racisme ordinaire. Pas du racisme qui s’exprime dans les mots d’ordre du FN. Non, il s’agit du "racisme" de celui qui dit qu’il n’est pas raciste. Les fondements de ce racisme sont, pour moi, fort bien expliqués dans cet article, notamment l’apport de la philosophie des Lumières.
Autre chose, le développement du capitalisme français s’est appuyé fortement sur les richesses des colonies. La classe ouvrière, l’ensemble des travailleurs en ont retiré des miettes. Mais ces miettes ont donné l’illusion d’une certaine supériorité. La disparition de ces colonies a pu apparaître comme une remise en cause de certains acquis. La campagne contre les immigrés, responsables des déficits sociaux, prend appui sur cet aspect.
L’auteur a aussi fort bien présenté la position du PCF’ ses hésitations, puis son attitude franchement anticolonialiste. Ce parti s’honore d’avoir eu en son sein des militants comme Henri Martin, Henri Alleg, etc....

20/03/2015 10:40 par Cunégonde Godot

Les Lumières désignent un courant d’idées philosophiques en Europe qui a connu son apogée au dix-huitième siècle. Ce courant se caractérise par un appel à la rationalité et le combat contre l’obscurantisme. En libérant l’homme de l’ignorance et de la superstition, il s’agit de le faire penser par lui-même et ainsi de le faire devenir adulte. Ces dimensions communes aux différents philosophes des Lumières n’empêchent pas son hétérogénéité. La philosophie des Lumières est parcourue de « courants » correspondant aux intérêts sociaux divers de l’époque. L’absolutisation de la pensée des Lumières commencent ainsi par l’homogénéisation d’une pensée contradictoire. Mais la philosophie des Lumières est également bornée historiquement.

Elle se déploie, non pas comme logique pure, mais comme logique de pensée inscrite dans une époque précise.

Libérer l’Homme de l’ignorance et de la superstition, le faire penser par lui-même et ainsi le faire devenir adulte : c’est cela, la révolution. Ça commence, et finit, à cet endroit.
La philosophie des Lumières est une logique de pensée inscrite dans une époque précise parce qu’elle est une logique fondamentale déjà inscrite dans toutes les époques, et par-là toujours UNIVERSELLE... Elle l’était déjà, à l’état latent et diffus avant sa conceptualisation au cours des XVIIe et XVIIIe siècle en France (p.ex. dans le christianisme), mais pas seulement.
La philosophie des Lumières n’est pas seulement une logique, elle est aussi et avant tout une dynamique ; elle est le vrai moteur de l’Histoire. C’est sa force. C’est aussi sa limite concrète, pas conceptuelle. Elle se heurte tout bonnement aux limites de l’intelligence humaine : à la bêtise, tout aussi universelle.
Le marxisme par le truchement du communisme a échoué, bien que son apport ait été considérable. Son moment historique est dépassé — du moins celui du communisme — dans les parties du monde les plus avancées, les plus éclairées par les Lumières justement, toujours "up to date", elles. Peut-être parce que justement la logique marxiste n’est pas universelle : la lutte des classes ne serait pas LE moteur de l’Histoire des hommes, p.ex., ou pas seulement Une logique parmi d’autres logiques, en somme...

20/03/2015 10:56 par Dwaabala

Contre l’obsession des particularismes culturels
L’universalisme, une arme pour la gauche
« ... la célébration des luttes ouvrières, paysannes ou indigènes constitue même une figure imposée de la littérature postcoloniale, qui paraît sur ce point en accord avec l’analyse marxiste. Mais, alors que cette dernière conçoit la résistance des dominés comme l’expression de leurs intérêts de classe, la théorie postcoloniale fait délibérément l’impasse sur ces rapports de forces objectifs et universels. Pour elle, chaque fait de résistance résulte d’un phénomène local, spécifique à une culture, à une histoire, à un territoire donnés — jamais à un besoin qui caractériserait l’ensemble de l’humanité. »

http://www.monde-diplomatique.fr/20...

20/03/2015 12:19 par bozo

oui mais ça c"est pas fait encore.
" Les Lumières désignent un courant d’idées philosophiques en Europe qui a connu son apogée au dix-huitième siècle. Ce courant se caractérise par un appel à la rationalité et le combat contre l’obscurantisme. En libérant l’homme de l’ignorance et de la superstition "
les superstitions sont indispensables. les esclaves se révoltent trop facilement contre leurs maitres. mais pas contre dieu. les chaines qui sont dans leurs cerveaux sont bien plus efficaces.
en Inde il y a des castes qui durent depuis des milliers d’années, malgré la démocratie et la loi certains sont encore des esclaves depuis des générations immémoriales et ils veulent le rester, c’est pas beau ?
et le racisme dans tout ça ? ça vient minute.
le brahmanisme ou l’indouisme a été amené en inde par les ariens et naturellement ils sont depuis l’origine la caste supérieure les brahmanes.
" O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans
Les prophètes
Comptez plus sur oncle Archibald
Pour payer les violons du bal
A vos fêtes "
G Brassens

20/03/2015 12:21 par CN46400

" Les ingrédients de ce roman national sont essentiellement la diffusion de « légendes nationales » : pensée des Lumières, Révolution française et Déclaration des droits de l’homme, école républicaine et laïcité, etc"

Ouais, tout çà n’est qu’un roman....La lutte des classe dans la société française n’y est pour rien. Par exemple l’école républicaine, selon ce raisonnement, ne serait qu’un passage croustillant de l’Histoire de France comme si le peuple français n’avait, dans ce domaine aussi cherché, et trouvé, une solution qui, tout en éloignant la religion, allait lui permettre de qualifier sa force de travail, donc de la vendre un meilleur prix aux capitalistes. Et cela pour le plus grand bien de la société française qui, depuis, évolue dans le milieu des sociétés humaines les plus, scientifiquement, évoluées.

20/03/2015 12:22 par pierre

il est intéressant de noter comme sont prompts à réagir les défenseurs des "Lumières" et lents à l’autocritique.
Exemple de cette arrogance française, les mêmes réflexes néo coloniaux !

20/03/2015 13:12 par passant

Il y a beaucoup d’erreurs concernant les positions d’une bonne partie de la gauche en France : d’abord sur le plan international cette gauche était totalement défavorable à une intervention en Afghanistan, d’autant plus qu’elle n’avait pas oublié que Ben Laden était une marionnette des US pour faire tomber le régime pro soviétique des Afghans. Cette gauche était totalement défavorable aussi à une intervention en Irak, car une évolution du régime de saddam Hussein lui semblait préférable. Ensuite la question de l’islamophobie est très mal posée : ce que cette gauche combat chez une partie des islamistes c’est ceci : l’homophobie, le sexisme, l’obscurantisme religieux, la remise en cause de la laïcité, l’autoritarisme contre l’égalité, le rejet de la liberté au profit du respect de sacro saints principes religieux. Si on ajoute à cela que cela n’est pas exempt d’un certain racisme et notamment d’antisémitisme, on ne peut que constater que cette gauche est fidèle à tous ses combats et à sa raison d’être en étant opposé à cet islamisme là.
Que s’est il passé en janvier 2015 ? Il se trouve que 17 assassinats de type fasciste ont été commis en plein Paris et dont les cibles étaient (ce qui est classique chez les fascistes) des journalistes et dessinateurs plutôt "de gauche" et des juifs. Comme ces assassinats ont été revendiqués par des mouvements terroristes ouvertement totalitaires et fondamentalistes, que des états islamistes de la région pratiquent aussi la charia et déclarent (comme l’Arabie Saoudite) que l’athéisme est un terrorisme, on voit que dans son sens le plus général, le fait de parler de fascistes (ou au moins totalitaires) islamistes est-contrairement à ce que prétendent des ignorants parfaitement adéquat.
Cette gauche est là aussi parfaitement en accord avec ses idées en se déterminant clairement contre cet ennemi fascisant, nervi d’un ordre qui est un ennemi de classe. Cela d’ailleurs se matérialise clirement quand on pense aux investissements du Qatar en France et au fait que l’Arable Saoudite est le premier client en armement de la France. Les camps sont donc parfaitement marqués et on sait, du point de vue d’une analyse de classe qui est avec qui.
Enfin, la gauche provient d’une conception de la république, de la laïcité (avec libertés de culte ET de blasphème) d’un universalisme (même s’il est très théorique) issu des lumières, et quand on voit ce que certains veulent mettre à la place en ce moment elle a bien raison.

20/03/2015 16:05 par depassage

Partie 1
Réflexions éparses : De l’universalisme et De la pensée
Cette article me gène plus qu’il me contente ou m’apporte quelque chose d’un peu pinçant. Il traite de beaucoup de choses à la fois qu’on perd le fil. Je comprends cela puisqu’on nage dans un monde où tous les concepts sont galvaudés au point que leurs sens sont à ramasser dans des amas de détritus de sens pêle-mêle. Lorsqu’ils ne le sont pas, c’est qu’ils sont d’un usage rare ou dépassés. Se satisfaire de tautologie comme dire une chose est de son temps, car tout l’est puisque tout change, évolue ou se détériore. Si on s’en tient aux apparences, oui, certaines choses restent constantes comme des leitmotivs, souvent liées aux natures qui ne sont pas si propres qu’on le croit et aux principes et déterminismes qui les sous-tendent au point qu’on peut affirmer que la plus universelle des choses est la bêtise et son intelligence primitive et subtile, chose dans il ne faut pas croire qu’elle en est dénuée. Comme toute chose a son revers, il existe bien un autre universalisme infiniment intelligent et transcendant, opposant et parallèle, qui ne s’impose pas par sa présence mais laisse voir d’autres perspectives d’une lumière toujours renouvelée pour éclairer de nouveaux possibles.
Les langues sont des freins à la pensée et son outil principal, et sont les premières ( avant les textes et les diverses formulations) porteuses des idéologies mortes ou en manque d’adéquation avec la réalité de par la tendance qui consiste à les fixer par différents moyens afin de leur assurer une certaine cohérence et un pouvoir de communication le plus élargi possible. C’est un fait, la nécessité peut brimer la liberté de pensée. Je dis ceci pour exprimer la difficulté à rendre compte de phénomènes ou de points importants sans se perdre ou d’induire les autres en erreur. On peut légitiment critiquer les siècles des lumières, dénomination déjà tendancieuse, mais il y a aussi nécessité de s’arrêter sur ces siècles et leurs particularismes ou un particularisme précis qui est celui d’avoir fait triompher le noumène de la raison en tant qu’intuition qui va diriger et la pensée et l’action sur celui du sacré qui n’accepte la raison que comme outil subalterne et soumis à lui suivant le schéma fonctionnel et constaté suivant : c’est toujours une incompréhension qui ordonne à quelque chose de compréhensible ou d’incompréhensible d’agir, ce qui est une soumission à l’arbitraire même lorsque on corporise celui-ci ou plutôt surtout. La raison dit : non, rendant ce qui est incompréhensible compréhensible pour mieux l’orienter dans son agir sur les choses compréhensibles ou non. Ce qui est en soi un progrès considérable, mas insuffisant pour pouvoir dormir sur ses deux oreilles.

20/03/2015 17:11 par Antar

Les deux premiers commentaires, à l’insu de leur plein gré, confirment les thèses de l’auteur. Le ’’nous’’ et le ’’eux’’, l’essentialisation des identités, des cultures et des religions... L’auteur s’appelle Saïd, on croit donc bon lui balancer à la figure sa propre religion (coran, wahhabisme...), alors que ses multiples références à Marx et Gramsci ne laissent aucun doute sur ses choix philosophiques et idéologiques. Délit de faciès, délit de patronyme, délits d’accoutrement, décidément on s’en sort pas. Les réflexes ont la vie dure... Par contre ’’chauvinisme universel’’, je trouve ça très intéressant comme concept.

20/03/2015 17:34 par zorbeck

Tres bonne prise de position que je partage.

Cependant, à mes yeux au moins, les Lumières peuvent quand meme signifier autre chose qu’une justification de la Civilisation Tricolore apportée à des sauvages ignares incapables de comprendre les bienfaits de leur exploitation...

Le droit à la liiberté d’expression, ou bien les droits inscrits dans la DUDH, ne sont pas respectés en France malgré la signature, notamment l’article 18 qui garantit la liberté du culte et de s’habiller en conformité avec ses convictions, en privé ET en public. Ce droit est clairement bafoué, mais est-ce à cause des Lumières ? Je ne le crois pas, car l’intolérance n’est pas un principe des Lumières, meme si les Lumières en question s’éteignent rapidement dès qu’il s’agit de croyances, le laicard de base étant incapable de reconnaitre que ses propres croyances sont tout aussi arbitraires que celles qu’il croit combattre.

20/03/2015 20:16 par Dwaabala

Merci à @ Antar, dans sa grande naïveté, de révéler à tous

les thèses de l’auteur. Le ’’nous’’ et le ’’eux’’,

que l’auteur met pourtant beaucoup de soin à dissimuler derrière Marx, Gramsci, le PCF.
On retiendra de cet article une violente attaque contre les idées de la gauche progressiste dont le devoir est de faire vivre le Lumières et leur athéisme militant, qui sont ici prises pour cible parce que elles sont ses racines.

20/03/2015 21:15 par Antar

Dwaabala, ta réaction ressemble plus à une fuite en avant. Je reprends au risque de mêler naïveté et redondance : si l’auteur s’appelait Jean-Chose-Bine, t’aurais pas fait référence au coran et au foulard islamique. Je comprends que Saïd Bouamama dérange par ses analyses et ses positions parce qu’il met une certaine gauche devant ses contradictions. Et ça, on ne le permet jamais à un bougnoule, d’où les réactions épidermiques comme la tienne.

20/03/2015 22:30 par Dredanlpentu

Pensez en homme cultivé, exprimez vous en homme du peuple.

20/03/2015 22:36 par passant

@Antar 21h15 : l’auteur ne met pas vraiment la gauche (en tout cas une partie de la gauche) face à des contradictions : j’ai écrit plus haut que les positions qu’il prête à cette gauche concernant les interventions en Afghanistan, en Irak et en Libye sont totalement fausses.
Les attaques sur les lumières, la laicité, la République qui sont, en effet, les racines de la gauche sont très classiques. Il y a eu sur ce site même un article qui a expliqué quelles étaient les références culturelles des intellectuels nazis : l’attaque des lumières et de la république égalitariste est le marqueur principal. C’est donc très classique.
On peut ajouter à cela qu’effectivement, si on fait une analyse de classe de ceux qui s’attaquent aujourd’hui aux valeurs de la gauche sous prétexte de lutte contre l’islamophobie appartiennent tous à la bourgeoisie. C’est encore logique puisqu’il s’agit pour la classe dominante de déplacer sur le terrain religieux et/ou des valeurs un combat, celui de l’égalité sociale, dont ils ne veulent pas entendre parler. C’est une problématique là encore très classique de la part de la classe dominante, anti marxiste, qui accuse la gauche de tous les maux parce qu’elle sait qu’elle ne tombera pas dans le panneau. Il y a un point qu’on peut aujourd’hui critiquer par contre dans une partie de la gauche : c’est le tiers-mondisme crétin, ou hypocrite, qui a toujours fait semblant de na pas voir que les luttes de libération ont presque toujours été finalement au bénéfice de la bourgeoisie locale qui les a utilisées pour récupérer son dû en maintenant l’essentiel de l’exploitation et du capitalisme dans leurs pays, et qui utilise un totalitarisme ou un fascisme religieux aujourd’hui dans ce but, mais c’est une autre histoire.

20/03/2015 23:00 par Dwaabala

@ Antar
Au risque de vous décevoir, et croyez-moi ou non, .

si l’auteur s’appelait Jean-Chose-Bine, t’aurais pas fait référence au coran et au foulard islamique.

et si ce Jean-Chose-Bine, avait dit la même chose du foulard islamique (dont la règlementation à l’école en tant que signe religieux est assimilée au racisme par l’article) et si cet auteur et avait titré son article sur le

racisme [fût-il ]« respectable » de la « gauche » française

j’aurais écrit exactement la même chose.
J’ai déjà été traité une fois ouvertement de raciste : c’était à Tunis, dans une galerie donnant sur l’avenue Habib Bourguiba, quand j’ai surpris un pickpocket la main dans ma sacoche. Je l’ai regardé d’un air étonné, lui s’est figé, le monde commençait à nous entourer, alors, le plus haut possible il a proféré haineusement :
 Raciste !
pour me mettre le monde à dos ; mais son comparse, jugeant que la chose allait mal tourner, l’a tiré par la manche et ils se sont fondus dans la foule. Je le revois, comme si c’était hier.
Là c’est un peu la même chose, mutatis mutandis : vous faites l’attaque ad hominem, moi j’attaque l’idée réactionnaire et c’est vous qui prétendez me faire porter le chapeau devant la galerie, bien que ce ne soit pas sur l’avenue Bourguiba cette fois.

20/03/2015 23:31 par Dwaabala

J’ai déjà donné ci-dessus les éléments pour une approche saine de la question de l’universalisme, notion qui donne la diarrhée à certains.
Il s’agit d’un article du Monde diplomatique ( mensuel au racisme « respectable », comme chacun le sait) qui porte pour titre, je le rappelle :
Contre l’obsession des particularismes culturels L’universalisme, une arme pour la gauche

21/03/2015 02:02 par depassage

Partie 2. Suite et fin.
Réflexions éparses : Du racisme et de sa nature ou du rejet de l’autre et de ses causes.
Je vais me lancer dans un sujet plutôt biscornu et objet de passions incontrôlables. Je vais mettre tout dans un seul contenant, racisme (renvoyant à la race), xénophobie (renvoyant à l’étranger et son rejet), chauvinisme (renvoyant à l’égocentrisme et sa mise en exergue), ... et le nommer rejet de l’autre. Dans ce rejet de l’autre, il y a ce qui est de la puissance ou de l’ordre du naturel et ce qui est de la puissance ou de l’ordre idéologique, quoique, entre les deux, la frontière soit bien mince. L’humain, avant d’arriver à l’exploitation des énergies fossiles et autres, il a utilisé pendant longtemps d’une manière continue, essentiellement de l’énergie animale en domestiquant des animaux pour son bien-être, par la violence, la ruse et les conditionnements de toutes sortes. Cette pratique l’a quand même énormément influencé pour croire qu’il est supérieur autres animaux et qu’il doit être d’une essence toute particulière. D’où certainement il a acquis que tout ce qui lui est différent et faible, doit être soumis à ses intérêts et traiter comme les autres animaux même si c’est un humain que des facteurs bien nombreux peuvent maintenir dans un état de faiblesse. Tout cela peut paraitre naturel, mais l’humain n’est pas n’importe quel animal, sa soumission pose plus de problèmes qu’avec n’importe quel autre animal et nécessite tout un système et une idéologie le justifiant pour rendre cela possible. Sans rentrer dans trop de détails, il y a un autre élément qui intervient, dont on fait peu cas, qui joue un rôle non moins important et qui est celui qu’ont les humains à se constituer en corps ou en système. Un corps fait une unité qui craint tout ce qui peut la déstabiliser ou la diviser comme tout corps à commencer par notre propre corps qui se défend et réagit à tout corps étranger ou lui paraissant tel qu’il reçoit et qu’il n’accepte que s’il lui est utile ou son danger. Si les humains créent des corps artificiels, mais non sans quelques raisons objectives, il n’en demeure pas moins qu’ils réagissent comme tout corps et nécessitent à être rassurés pour accepter tout ce qui peut leur venir de l’extérieur. Ces corps artificiels dépendent de ceux qui les pensent pour mieux se faire choyer aux dépens des autres fort nombreux malheureusement et tous les rejets et les acceptations proviennent d’eux. Et non pas de quelques théories anciennes ou modernes qui ne peuvent leur servir qu’à conforter et étayer leurs idéologies même s’il faut leur tordre le coup au besoin, idéologies qui sont bien assises sur du concret et non pas sur des balivernes. Le rejet de l’autre est structurel ou n’est pas et n’a aucun lien avec la volonté des uns ou des autres quoiqu’on peut freiner sa contagion au sein des classes et couches sociales aux intérêts communs et constituant le peuple, corps de toutes les générosités quand il est sain.
« Je suis Charlie » est un appel à faire corps et éminemment chauvin puisque il rejette et condamne ceux qui ne s’en proclament pas.

21/03/2015 04:08 par Dwaabala

De plus, quand on met cet article et quelques-uns des commentaires qui en font l’ornement en regard de l’actualité du vote de demain, c’est-à-dire aussi de l’article de Maxime Vivas, on peut se demander si, après l’éclipse de soleil, nous ne vivons pas une éclipse de la raison.

21/03/2015 04:27 par depassage

@ Antar.
Vous ne faites pas honneur au nom que vous portez, car le premier Antar que l’histoire nous a légué était un esclave noir qui a dit : « la liberté s’arrache et ne se donne pas ». Donc la liberté, la dignité, l’égalité comme réponse aux besoins essentiels de tous, est le résultat de luttes et non de dons. Comme à tout à l’échelle humaine, il y a une limite, une liberté, une dignité et une égalité qui s’assoient sur celles des autres en les privant des moyens qui peuvent les leur donner, ne sont concevables que comme négation d’elles-mêmes et répétition d’un mensonge tout simplement. Place maintenant au foulard qui nous a fait tant souffrir où que l’on soit et qui qu’on soit. Si ce n’est pas tout à fait ça, c’est presque. Certains peuples dont la plupart ont été colonisés, se sont certes réfugiés dans leur culture et leurs traditions pour ne pas se dissoudre et ainsi se préserver. Dans ses traditions, il y a beaucoup d’aspects qui relèvent de l’instinct de survie face aux impondérables de la nature comme des hommes avec leurs guerres tribales, les razzias et le kidnapping des femmes par des tribus ennemis, que d’idéologie savante et orientée. Que ces traditions puissent subsister après l’indépendance de ces pays, est chose concevable puisque l’esprit est toujours en retard face aux changements qui se produisent. Maintenant que cela puisse déranger un peuple qui ne partage pas ces traditions, est chose prévisible. Qu’un pouvoir interdit l’expression de ces traditions tenues dans les limites qui ne remettent pas en causes les assises de la société concernée, est un abus de pouvoir qui mérite dénonciation et reproche. Mais en fait, il ne s’agit pas du tout de ça, car dans les pays ex-colonisés par la France, les traditions de ces pays ont commencé à être disloquées par la modernité et par un courant idéologique complètement étranger à ces traditions tout en se présentant comme une greffe qui ne l’est pas du tout. Du coup, le port du foulard qui ne se porte plus comme se porte le foulard traditionnel, devient non pas un signe religieux ou en lien à une tradition, mais un signe idéologique déstabilisateur des pays d’où il provient et que le pouvoir occidental (presque dans son ensemble) n’ignore pas et agit pour l’attiser en l’interdisant. Il ne l’ignore pas parce qu’il ne cesse pas de bombarder par son idéologie, ses publicités et sa propagande ces pays-là et que cela ne peut pas être sans incidence suscitant un attrait de grandes parties de leurs populations qui les mettront en conflit avec des conservateurs prônant un autre âge pour le petit peuple tout en se gargarisant des délices de cet occident tant décrié.
Salut aux terriens de Mars qui est le grand soir et à bientôt.

21/03/2015 07:34 par Cunégonde Godot

passant :
@Antar 21h15 : l’auteur ne met pas vraiment la gauche (en tout cas une partie de la gauche) face à des contradictions : j’ai écrit plus haut que les positions qu’il prête à cette gauche concernant les interventions en Afghanistan, en Irak et en Libye sont totalement fausses.
Les attaques sur les lumières, la laicité, la République qui sont, en effet, les racines de la gauche sont très classiques. Il y a eu sur ce site même un article qui a expliqué quelles étaient les références culturelles des intellectuels nazis : l’attaque des lumières et de la république égalitariste est le marqueur principal. C’est donc très classique.
On peut ajouter à cela qu’effectivement, si on fait une analyse de classe de ceux qui s’attaquent aujourd’hui aux valeurs de la gauche sous prétexte de lutte contre l’islamophobie appartiennent tous à la bourgeoisie. C’est encore logique puisqu’il s’agit pour la classe dominante de déplacer sur le terrain religieux et/ou des valeurs un combat, celui de l’égalité sociale, dont ils ne veulent pas entendre parler. C’est une problématique là encore très classique de la part de la classe dominante, anti marxiste, qui accuse la gauche de tous les maux parce qu’elle sait qu’elle ne tombera pas dans le panneau. Il y a un point qu’on peut aujourd’hui critiquer par contre dans une partie de la gauche : c’est le tiers-mondisme crétin, ou hypocrite, qui a toujours fait semblant de na pas voir que les luttes de libération ont presque toujours été finalement au bénéfice de la bourgeoisie locale qui les a utilisées pour récupérer son dû en maintenant l’essentiel de l’exploitation et du capitalisme dans leurs pays, et qui utilise un totalitarisme ou un fascisme religieux aujourd’hui dans ce but, mais c’est une autre histoire.

Pleinement d’accord sur le fond, ainsi qu’avec ce que vous écrivez plus haut.
Jusqu’à plus ample informé au cours de l’Histoire, les Lumières se sont toujours diffusées et imposées peu ou prou partout dans le vaste monde, même si elles ont pu être récupérées et manipulées à maintes reprises (par le colonialisme p.ex.) en plus d’être ouvertement combattues par les forces obscurantistes en général (dedroite comme degauche)…
L’analyse de M. Jean Tulard positionnant en 2011 la Tunisie « face à son 1789 » est juste quoiqu’en dise M. Bouamama. La Tunisie ne se situe pas ailleurs que dans le combat pour la Liberté, l’Egalité, la Fraternité, principe UNIVERSEL ; c’est-à-dire dans la dynamique des Lumières car autant que l’on puisse en juger la Tunisie — pas plus cette nation que d’autres contrées sur cette planète — n’a rien inventer d’autre.
Aucune nation qui prétendrait p.ex. réellement faire reculer l’obscurantisme ne peut faire l’économie de la loi française sur la laïcité (même si cela écorche la bouche en cul-de-poule de la Réaction degauche et dedroite ne fût-ce que prononcer le mot France), principe intangible moderne s’il en est. Les grandes religions et le monothéisme en phase terminale ne s’y trompent pas, combattant pied à pied cette loi-principe à chaque instant et en tous lieux : question de survie. Les attentas récents en Tunisie s’inscrivent entre autre chose dans ce combat acharné, et banal hélas (plutôt que "classique") !…

21/03/2015 07:54 par rouge de honte

C’est terrible de concevoir le monde en entité de culture, de classe, de religions etc. Comment ne pas imaginer que chacun des êtres qui composent chaque "groupe" n’aient pas les mêmes souffrances que nous ?
À lire certain commentaires, je comprends que le nationalisme et le socialisme se rencontrent aux heures sombres de l’histoire.

Certains peuples dont la plupart ont été colonisés se sont certes réfugiés dans leur culture et leurs traditions pour ne pas se dissoudre et ainsi se préserver. Dans ses traditions, il y a beaucoup d’aspect qui relève de l’instinct de survie face aux impondérables de la nature (...)

Certes, mais il faut garder à l’esprit que c’est valable pour le colonisateur avec une force idéologique bien supérieure puisque la raison de son époque le galvanise. En "face" il y aura toujours le contre poids...
Bref, vous n’êtes pas dehors de l’auberge.
Excusez-moi mais il faut que j’aille aux toilettes.

21/03/2015 17:55 par depassage

Cher ami honte de rouge vous me prêtez une chose que je n’ai pas dite. Le colonisateur peut être n’importe qui et cela m’indiffère complètement. Aurait-il été un chat que j’aurai dit la même chose. Et votre besoin d’aller à la toilette confirme bien mon dire.

21/03/2015 21:40 par rouge de honte

Passage de, expliquez- moi puisque j’en sors. (clin d’oeil à Dwabala et à sa façon de mettre ses contradicteurs dans une position inconfortable)
Pour moi aussi le colonisateur peut etre n’importe qui. Le conflit est toujours le meme du moment qu’il y a volonté de réduire l’autre à quelque chose qui nous ressemble en l’ayant auparavant stigmatisé dans l’insoutenable.
Expliquez-moi, que n’avez-vous pas dit ?

car dans les pays ex-colonisés par la France, les traditions de ces pays ont commencé à être disloquées par la modernité et par un courant idéologique complètement étranger à ces traditions

les traditions selon vous :

Certains peuples dont la plupart ont été colonisés, se sont certes réfugiés dans leur culture et leurs traditions pour ne pas se dissoudre et ainsi se préserver. Dans ses traditions, il y a beaucoup d’aspects qui relèvent de l’instinct de survie face aux impondérables de la nature comme des hommes avec leurs guerres tribales, les razzias et le kidnapping des femmes par des tribus ennemis, que d’idéologie savante et orientée.

Tradition qui disparait à vos yeux au profit de :

Du coup, le port du foulard qui ne se porte plus comme se porte le foulard traditionnel, devient non pas un signe religieux ou en lien à une tradition, mais un signe idéologique déstabilisateur des pays d’où il provient et que le pouvoir occidental (presque dans son ensemble) n’ignore pas et agit pour l’attiser en l’interdisant

Peut-etre que je ne vous comprends pas mais vos mots sont forts et stigmatisants. Expliquez-vous s’il vous plait.

22/03/2015 01:00 par Vagabond

Le point Goldwin c’est l’slam et le voile...
Que signifie Dwabala ?

22/03/2015 06:27 par depassage

Il y a rien de stigmatisant. C’était une réalité sociale, des compagnes surtout, des régions désertiques ou semi-désertiques. Vous n’êtes pas sans ignorer que la sédentarisation et l’urbanisation sont nouvelles pour beaucoup de peuples. Et cela n’a commencé que depuis la 2e guerre mondiale en s’accélérant. Il n’y a pas longtemps, en Corse et à Malte, on pratiquait la vendetta. D’autres peuples avaient d’autres pratiques dont je constate et rappelle les faits sans apporter de jugement ou faire leur procès. L’immigration de France a souvent été le fait de populations venant des compagnes de ses ex-colonies qui avaient des traditions dont certaines personnes se sont vite affranchies et que d’autres ont gardées sans jamais poser de problème de foulard. Dans ses traditions, la manière de le porter est différente de celle qu’on l’exige qu’il soit porté maintenant parce qu’on y a introduit des interprétations religieuses strictes et se présente plus comme une désapprobation des pratiques de l’autre même si c’est innocemment pour beaucoup... Dans tous les cas, cela reste toujours acceptable si derrière, il n’existe pas de manigances politiciennes qui ne sont pas sans conséquences et sur les musulmans en général et sur leurs peuples d’accueil.
Le sujet est long et souvent mal abordé comme beaucoup de sujets par les temps qui courent. Excusez-moi si j’étais un peu sec envers vous dans mon précédent commentaire.

22/03/2015 09:41 par mandrin

"La mise en légende se réalise par occultation des contradictions et enjeux sociaux, négation de l’histoire et transformation de résultats historiques (avec leurs contradictions, leurs limites, etc.) en caractéristiques permanentes et spécifiques de la « francité », du « génie français », de la « spécificité française », du « modèle français », etc."
........................................................................................................................................................................................................................
En clair c’est l’arrogance qui est le propre de l’obscurantisme dans ce pays malgré se siècle de lumière de révolution industrielle révolution tout cour etc..comme quoi tout ce qui brille "lumière"n’est pas Or et de la rétrospective a aujourd’hui que reste t’ il de cette connaissance qui se livre a la découverte ? y’ a qu’a allumer la télé, quel gâchis.

Et puis spontanément sa me fait penser a une réplique dans le film "le coup de torchon" ou Isabelle Hupper s’adresse a Philippe Noiret, lui disant...il y a les français, la merde de Français et la merde de la merde de Français...et en ce jour d’endimanché électoral, sa va se vérifier une fois de plus.

Allé bon poulet purée du dimanche tout va bien.

22/03/2015 19:14 par Quote

@mandrin :
la grande modestie de l’homme n’est pas apparente dans les drapeaux

22/03/2015 20:43 par mandrin

@quote

et à quoi fait allusion votre citation"quote" ? êtes vous disciple de la doctrine de la modestie ?

22/03/2015 21:47 par Quote

@mandrin
si vous prenez le critère de l’"arrogance" pour récuser un pays, il ne va plus en rester aucun sur la planète.

23/03/2015 08:32 par mandrin

@citation... ah je vois, un chante clair bleu blanc rouge...bonne continuation !

23/03/2015 13:04 par Quote

@mandrin :
non pas du tout : c’est juste une horreur du chauvinisme, en général. En particulier de la problématique qui consiste à s’en prendre à des pays en bloc au profit (ou en en taisant) d’autres qui ne valent pas plus cher.

23/03/2015 21:39 par mandrin

@citation
désolé pour votre chauvinisme mais pour le cas d’ espèce nous sommes bien en France et le fait d’aller chercher la raison des ses propre tares chez le voisin relève pour moi de la mesquinerie "en clair pour le "beauf", du facho qui s’ignore".
Voilà j’en resterai là avec vous pour ce post au risque d’ ennuyer le forum dans un mano a mano sans intérêt..

24/03/2015 01:23 par Quote

@mandrin
désolé pour votre "réponse" qui n’a pas grand intérêt. Le chauvinisme commence quand on récuse "en bloc" un pays quel qu’il soit : ce sont des catégories grossières et inopérantes.
Par exemple on peut dire, comme Zlatan Ibrahimovic que la France est un "pays de merde" (ou dans le film "coup de torchon" peu importe), cela ne me dérange pas je ne suis pas chauvin, mais alors on peut se demander (en particulier en se plaçant sur le terrain de l’arrogance) quel pays n’en est pas un. Et si on n’est pas chauvin on conclura qu’ils le sont tous, à un titre ou à un autre. Et donc qu’en disant cela on n’a rien dit du tout.
C’est ce qui arrive quand on raisonne avec des grosses catégories qui consistent à affubler tel ou tel pays d’un qualificatif, c’’est la base même du chauvinisme : cela ne mène à rien (sauf à des guerres pour les plus crétins).
La division du monde et des sociétés en classes sociales et les luttes entre elles c’est un concept opérant, le fait que tel ou tel pays serait ceci ou cela ça ne veut rien dire du tout : c’est creux. En l’occurrence parler des "tares" D’ UN PAYS c’est une problématique creuse, réactionnaire et qui n’amène rien.

24/03/2015 01:27 par Quote

@mandrin j’ajoute évidemment que le facho qui s’ignore et le beauf en l’occurrence c’est évidemment celui qui raisonne en terme de pays qui aurait ses tares et de ses voisins qui auraient les leurs. On se croirait dans un mode de fonctionnement de petits bourgeois propriétaires.

24/03/2015 09:51 par mandrin

au voisin du dessus...

vous êtes dans le déni caractéristique de ce pays incapable d’auto critique de son histoire et relayé les tares dont il est atteint au débat globalisé de l’arrogance, et a ce titre, forcé de constater que vous n’êtes pas un exemple et le serez jamais.

citation..."quand le désordre règne a l’intérieur le monde ne peux s’ordonner a l’ extérieur"

Après il est dommage que vous vous formaliser pour des vérités pas forcement agréable a entendre...je peux comprendre même si dans vos deux dernier commentaires on peux y voir un début d’auto critique a votre insu, donc a voir avec le temps.

Pour le petit bourgeois sa me laisse aux commissures...au plaisir.

24/03/2015 10:23 par Maxime Vivas

Tss, tss.
Avis à la cantonade : restons sur le fond des articles et commentaires.

24/03/2015 11:22 par Quote

Pour rester sur le fond de l’article -et de quelques autres sur ce site en ce moment- ce que je conteste c’est la problématique même de l’identité d’un pays et donc de ses tares (qui transcenderaient toutes les classes sociales, seraient communes à toutes les périodes etc...) qui, d’une part , n’apporte rien (n’est pas féconde) et d’autre part est une problématique réactionnaire et chauvine, caractéristique non seulement de certaines classes sociales mais est, sur le fond, maurrassienne. C’est une reprise inversée mais dans les mêmes termes du débat de sinistre mémoire sur l’identité nationale, et elle ne vaut pas mieux que l’autre.
Quant à l’exigence qui consisterait à demander à chaque habitant de ce pays de se sentir redevable et responsable de ce qu’a pu faire la classe dominante de ce pays -et pourquoi pas d’ailleurs-depuis des siècles et de s’en sentir honteux et contrit , ça relève de la double peine et aussi de la plaisanterie : c’est évidemment non,

24/03/2015 12:46 par mandrin

Tss, tss...encore de l’interventionnisme arbitraire, mais je m’y attendais et je crois que le moment est venu que je prenne mes cliques et mes claques et que je me casse de ce forum, surement la satisfaction de certain !

Adios !

24/03/2015 13:35 par Maxime Vivas

Tss, tss.
Tout ça n’était pas bien méchant et le rappel était lancé à la cantonade.
Tss, tss, voyons !

24/03/2015 13:47 par Dwaabala

@ Quote
Je vous suis avec intérêt.

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