RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Oncle Sam et liberté

Les travailleurs du tiers-monde esclaves de l’Oncle Sam

Le New-York Times a ébruité l’affaire il y a quelques jours : quelque 37.000 travailleurs, pour la plupart originaires d’Inde, du Népal, des Philippines et de l’Ouganda, sont employés par l’armée américaine pour des tâches de soutien (préparation des repas, triage des déchets, lessives, etc.). Ils travaillent beaucoup (jusqu’à douze heures par jour), bénéficient de très peu de jours de congé et sont rétribués une misère (150 à 500 dollars mensuels). Dans le même temps et pour des tâches similaires, les employés étasuniens relevant du département de la défense sont payés jusqu’à 67.000 dollars par an pour les meilleurs avec des journées n’excédant pas dix heures de travail.

L’armée a depuis longtemps eu recours au recrutement d’étrangers dans ses missions de soutien pour des raisons économiques évidentes. Ces pratiques qui peuvent ressembler à un trafic d’êtres humains ont littéralement éclaté lors de la guerre en Irak, lorsque les affaires entre les principales entreprises d’ingénierie (parmi lesquelles Fluor Corporation et KBR) et le département de la défense des États-Unis battaient leur plein. Nombre de scandales ont éclaté, et l’Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union) a d’ailleurs publié en 2012 un rapport intitulé « les Victimes de complaisance » répertoriant tous les abus que pouvaient subir les travailleurs migrants sur les bases militaires étasuniennes.

Le président Obama a depuis pris des dispositions renforçant la protection contre la traite des personnes, mais force est de constater qu’elles n’ont pas vraiment été appliquées comme le rapporte la chaîne al-Jazeera dans son documentaire « America’s War Workers », diffusé le 12 mars 2014.

De nombreuses associations de défense des droits humains ont pris depuis le relais pour demander que la loi soit scrupuleusement respectée et que de sévères amendes soient infligées aux employeurs qui ne la respecteraient pas. Il y a malheureusement tout lieu d’être pessimiste car il y a dans cette affaire beaucoup trop d’argent à se faire. Et Washington pourrait être d’autant plus enclin à fermer les yeux que ces affaires se déroulent traditionnellement sur les lignes de conflit, à des milliers de kilomètres de la capitale fédérale.

Une célèbre affiche de propagande de l’armée étasunienne nous montre l’Oncle Sam affirmant crânement que la défense de la liberté est l’affaire de tous. Les recruteurs se gardent bien de dire que le prix à gagner sera l’exploitation éhontée des peuples néo-colonisés.

URL de cet article 25076
  

Même Thème
Abrégé du Capital de Karl Marx
Carlo CAFIERO
« Le capitalisme n’est et ne sera pas là de toute éternité. » Cet Abrégé, rédigé en 1878, nous livre l’essentiel de l’analyse contenue dans le Livre I du Capital de Karl Marx. Ce compendium de la critique du système capitaliste - « où ce ne sont pas les moyens de production qui sont au service du travailleur, mais bien le travailleur qui se trouve au service des moyens de production » - a été rédigé à destination d’un public populaire. Écrit dans un style simple et sans l’appareil scientifique qui rend (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La seule véritable passion qui mérite qu’on se laisse guider par elle est le non-conformisme.

Julian Assange

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.