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Non ! DSK n’a pas signé avec les 343 salauds

La proposition de loi, déposée le 14 octobre par la députée socialiste Maud Olivier, qui doit être examinée fin novembre prévoit notamment la création d’une amende de 1.500 euros sanctionnant le recours à la prostitution, doublée en cas de récidive.

Voici un nouveau thème bien consensuel.

Surtout quand vient directement à sa rescousse le répugnant "Manifeste des 343 salauds".

Qui donne l’occasion aux dames patronnesses de la majorité présidentielle de rappeler haut et fort leur intention de tout faire pour "l’abolition de la prostitution".

Car on parle du "système de la prostitution", comme s’il ne s’agissait pas d’une pratique déjà illégale. La dernière mesure, sur le racolage passif datant de N. Sarkozy. Le bilan n’est guère brillant : peut-être parce qu’il manque la botte législative en préparation.

Rien n’y a fait, et la plaie va même en s’aggravant, s’il faut se fier aux propos tenus par les promoteurs.

- Que la politique économique que soutient la majorité présidentielle, politique qui conduit à la pauvreté des pans entiers de la société ne soit pas prise en compte par ces moralisateurs n’a rien d’étonnant : il est beaucoup plus facile pour leur conscience d’entrer en lutte contre ses effets qui poussent à la prostitution les pauvres gens, que de lutter pour leur permettre de vivre décemment.

- Que la misère engendre la prostitution, c’est plus vieux que les socialistes, c’est vieux comme le monde, ainsi que les maquereaux, parfois véritables trafiquants à grande échelle, qui exploitent les malheureuses exilées attirées depuis des pays défavorisés.

Alors, plutôt que de démanteler efficacement leurs réseaux, ce qui demanderait des moyens qui sont refusés à la police, il est beaucoup plus commode de projeter de s’en prendre hypocritement aux "clients", considérés comme des michetons.

Ignore-t-on que dans bien des cas, le "client" cherche la relation non pas par vice, mais parce qu’il vit lui-même dans des conditions de misère qui, si elles lui donnent l’argent pour régler la prestation, ne lui permettent pas d’assouvir un besoin élémentaire de l’existence ? Que sa misère, si elle revêt d’autres formes que celles de la prostituée, n’en est pas moins aussi réelle ?

Et puis je pense à Mme N. Vallaud-Belkacem et à d’autres qui souhaitent que le lycéen soit spécialement renseigné sur l’homosexualité de tel ou tel poète : par hasard, serait-on aussi pour que les pratiques en la matière de Baudelaire, de Maupassant, Toulouse-Lautrec, Manet, de Nietzsche et tutti quanti soient également appelées à la rescousse pour éclairer leurs œuvres ?

Ou vaut-il mieux, à force de répression, s’adonner à la recherche des paradis artificiels qui conduisent en toute légalité aux salles de shoot, alors que l’usage de la dope est prohibé ?

On attend de savoir dans quelles conditions et avec quel moyens le sourcil du pandore se froncera et sa moustache frétillera : disposera-t-il d’une brigade de grues banalisées, qui permettront de prendre les caves en flag ?

Oui, Mmes et MM les bien-pensants, les défenseurs de l’ordre moral, tous les gens bien intentionnés, tous, à défaut de l’ordre social que vous ne voulez pas car vous n’y auriez plus de place, vous prétendez édicter une nouvelle loi qui est inapplicable ; tout simplement parce qu’elle vous paraît plus commode que toutes celles qui sont déjà et mal appliquées. Une nouvelle loi qui, si elle ne tombe pas en désuétude avant même d’avoir reçu un semblant d’application, est dangereuse par les effets collatéraux qu’elle peut induire et que vous ne semblez pas même soupçonner.

C’est pourquoi, en conclusion, je me détourne absolument des vrais salauds qui se croient peut-être fins en publiant leur "Manifeste", mais après tout ils ne font que rappeler qu’ils existent et que certains imbéciles leur accordent un crédit sur lequel ils s’appuient.

Pourtant, je m’en détourne aussi parce qu’ils permettent à d’autres qui ne le sont pas moins qu’eux, salauds je veux dire, mais sans le proclamer, avec l’hypocrisie de leur moralité en sus, de faire un bloc que l’on aimerait chez le peuple retrouver sur les sujets qui déterminent son avenir.

Alors allons-y pour le vote de la loi qui impose une amende exorbitante que le client sera bien souvent en peine d’acquitter.

Encore un mot cependant : dans une société de classes, rien n’échappe à cette division, la prostitution pas moins qu’autre chose.

S’agit-il de lutter efficacement contre le proxénétisme qui met sur le trottoir de pauvres filles, souvent étrangères grugées, ou au bord de la misère ?

Ou s’agit-il de lutter contre la prostitution de haut vol, dont l’éradication n’est pas non plus pour demain la veille ?

Et, pour certains, ce sont des petits DSK, mais qui ne se font pas pincer, qui voteront aussi la loi ?

En tout cas, lui, DSK, n’aurait certainement pas levé le petit doigt contre.

Laissons aux dames patronnesses du PS le soin de trancher.

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