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Oui, la Chine a contribué de manière décisive à la victoire de 1945

C’est un fait : la doxa occidentale a jeté un écran de fumée, depuis des décennies, sur la réalité d’un conflit dont le déroulement effectif a peu en commun avec le récit accrédité dans les “démocraties”.

S’il est vrai que la narration historique est souvent tributaire des préjugés de ceux qui la font, la façon dont on relate la Seconde Guerre mondiale n’échappe pas à la règle. L’historiographie occidentale se caractérise en effet par une chronologie contestable des événements, un décompte très partiel des victimes et une évaluation partiale de la contribution des nations combattantes à la victoire finale sur les puissances de l’Axe. Naturellement, cette remarque s’applique au courant dominant de la recherche historique, et non aux efforts des chercheurs, moins nombreux il est vrai, qui en ont précisément révélé les lacunes. Mais c’est un fait : la doxa occidentale a jeté un écran de fumée, depuis des décennies, sur la réalité d’un conflit dont le déroulement effectif a peu en commun avec le récit accrédité dans les “démocraties”.

La Seconde Guerre mondiale a commencé en Chine

A commencer, on s’en doute, par cette erreur monumentale qui consiste à dater le déclenchement du second conflit mondial en septembre 1939, alors qu’il fait rage au cœur de la Chine depuis juillet 1937 et même, si l’on veut bien prêter attention aux derniers travaux de l’historiographie chinoise et japonaise, depuis septembre 1931 dans les provinces du Nord-Est de la Chine. A cette date débute en effet une invasion massive du territoire chinois par les forces japonaises, laquelle a provoqué entre les deux pays un affrontement quasiment ininterrompu jusqu’en 1945. Et si le gouvernement de Tchang Kaï-chek a négocié une trêve en 1932, les combats n’ont jamais vraiment cessé, durant quatorze ans (1931-1945), entre les troupes d’occupation japonaises et les forces chinoises, qu’il s’agisse des armées gouvernementales ou de la résistance communiste.

A cet argument, on pourrait répondre que le récit ayant cours en Occident se concentre en priorité sur les événements qui l’ont affecté, qu’il s’agit tout au plus d’une erreur de perspective bien compréhensible, et non d’une occultation délibérée du rôle des autres régions du monde dans cet affrontement planétaire. Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, quelle légitimité détient un tel récit historique lorsqu’il prétend rendre compte de la “Seconde Guerre mondiale” ? Soit la narration vise à relater le cours des événements en Occident, et sa focalisation sur cette aire géographique est légitime. Soit elle entend faire le récit d’une véritable guerre mondiale, et cette focalisation ne l’est plus.

Le fait historique, disait Paul Veyne, n’existe pas comme tel, “c’est un croisement d’itinéraires”. Il n’avait pas tort, mais encore faut-il éviter de faire fausse route dans le choix des itinéraires et en l’occurrence de prendre l’Occident pour le monde entier. A cet égard, le récit russo-soviétique du conflit a le mérite de la cohérence, dès lors qu’il fait coïncider logiquement les faits mentionnés et leur appellation : en épousant dans une chronologie valable pour l’URSS, la “Grande Guerre patriotique” de 1941-1945 désigne bien l’expérience historique vécue par le peuple soviétique et ne prétend pas fournir une explication exhaustive des événements planétaires durant la période considérée.

L’oubli des victimes chinoises

Si la première distorsion du discours dominant porte sur la datation de son véritable déclenchement, la deuxième concerne à l’évidence le bilan humain du conflit mondial. Depuis la fin de la guerre, rares sont les ouvrages occidentaux qui indiquent avec un minimum d’exactitude historique les pertes humaines subies par la Chine. La profusion de détails sur le bilan européen y contraste généralement avec sa minimisation et son imprécision dès qu’il s’agit de l’Asie. Pire encore, certaines institutions ne mentionnent même pas l’existence des victimes chinoises. Sur le site français du très officiel “Mémorial de l’Armistice”, on apprend par exemple que “l’URSS a eu 21 400 000 morts, l’Allemagne 7 060 000, la Pologne 5 820 00, le Japon 2 000 000, la France 541 000. Quant au bilan total, il est compris entre 50 et 60 millions de morts, soit 22 millions de militaires et 31 millions de civils”.

Si le Japon n’est pas oublié, la Chine ne figure même pas dans la liste des pays belligérants en dépit de l’énormité des pertes chinoises provoquées par la guerre ! Aussi scandaleuse soit-elle, une telle occultation contamine l’enseignement de l’histoire dans nos établissements scolaires : rarement mentionné, le déroulement des combats en Chine y est relégué aux marges de l’histoire militaire au profit du théâtre d’opérations européen et de la “guerre du Pacifique”. Cette dernière expression a d’ailleurs été imposée par Washington, de manière à réduire la guerre dans cette partie du monde au duel entre deux puissances aéronavales pour le contrôle des îles du Pacifique, faisant opportunément l’impasse sur le théâtre d’opérations chinois et ses vastes affrontements terrestres.

Les facteurs d’une occultation

Atteint de myopie historique, le récit occidental dominant omet généralement de dire que la Chine a immobilisé sur son sol le gros des forces terrestres japonaises durant quatorze ans, que sa résistance a empêché Tokyo de lancer contre l’URSS une dangereuse attaque de revers, que les forces étasuniennes n’ont affronté de 1941 à 1945 qu’une petite partie des troupes terrestres japonaises, que 70% des pertes militaires de l’empire nippon lui ont été infligées sur le front chinois, que 100 millions de Chinois ont été déplacés et que 20 millions d’entre eux ont perdu la vie à cause de la guerre dévastatrice menée par l’envahisseur : autant de faits passés par pertes et profits d’un récit occidental dont le moins qu’on puisse dire est qu’il prend ses aises avec la vérité historique.

Ces faits étant désormais clairement établis et connus d’un large public, du moins en dehors des milieux occidentaux, reste la question de savoir pourquoi leur occultation a si bien résisté au progrès de la connaissance objective des événements : en d’autres termes, quels sont les facteurs, politiques ou idéologiques, qui expliquent la minimisation persistante, jusqu’à nos jours, du rôle de la Chine durant la Seconde Guerre mondiale ?

La première réponse à cette question tombe sous le sens : influencée par une vision occidentalo-centrée du conflit, l’historiographie dominante relègue spontanément l’Asie orientale au rang de théâtre d’opérations secondaire. La distance géographique, cependant, n’est pas seule en cause. L’effacement du rôle de certaines populations, dans la narration dominante, puise aussi son inspiration dans le préjugé colonial qui leur dénie toute capacité d’action autonome. Incapables de faire leur propre histoire, comment ces peuples passifs auraient-ils contribué a la victoire sur les puissances de l’Axe ? Il y a plus. Au début du conflit, et pour la même raison, la Chine fut souvent dévalorisée par rapport au Japon, comme si le monde occidental regrettait inconsciemment d’avoir combattu avec l’une contre l’autre.

“Ce Japon réveillé, ardent, guerrier, vainqueur, c’est nous, Occidentaux, qui l’avons fait. Sous l’impulsion du génial empereur Mutsuhito, il se jette dans le stade industriel. Arsenaux, ateliers, manufactures, il crée tout à la fois. Et quand, enfin, il possède cette force, il s’aperçoit qu’il est obligé de s’en servir : car, grâce, une fois de plus, à l’Europe, qui lui a apporté sa science de la médecine et de l’hygiène, les petits enfants japonais ne meurent plus : de 1870 à 1930, la population a triplé, et le Japon, littéralement, étouffe dans ses îles. S’il ne veut périr, il faut qu’il en sorte.” (

Une veine essentialiste aux relents coloniaux

C’est ainsi que s’exprime, en août 1937, la prestigieuse Revue des Deux Mondes. L’expansionnisme nippon y apparaît sous les traits d’un rejeton turbulent de la modernité occidentale, dont les ambitions sont légitimées par l’avance technologique et le dynamisme démographique. Le ton est admiratif, et nulle considération de morale ou de droit n’entache l’absolution par assimilation dont bénéficie Tokyo. Pour des experts européens pétris de racialisme et d’eugénisme, il est vrai, la hiérarchie des races place le Japonais au-dessus du Chinois, et les ambitions territoriales nippones paraissent dictées par une obscure loi naturelle qui présiderait au destin des nations.

On observera aussi, dans le même veine essentialiste, que circulait dans les milieux intellectuels occidentaux des années 1930 le lieu commun selon lequel la langue chinoise ignorerait le mot “patrie”, tandis que la langue japonaise ne connaîtrait pas le mot “paix”. Si les Japonais veulent soumettre la Chine, c’est donc en vertu d’une prédestination mi-biologique mi-culturelle : les premiers seraient des guerriers voués à dominer leurs voisins, tandis que les Chinois formeraient une masse amorphe en attente d’un maître dont des Occidentaux prétentieux ont commis l’erreur de croire qu’il serait nécessairement l’homme blanc.

Modernisé à outrance, rivalisant avec les Européens sur le terrain de l’expansionnisme, le Japon d’avant-guerre éveille ainsi chez les Occidentaux des sentiments ambivalents. Réplique orientale de la suprématie européenne, sa brutalité présumée jouit de circonstances atténuantes. Trop actif pour être pacifique, trop avancé pour rester l’arme au pied, son esprit de conquête reçoit l’absolution des réalistes qui lui pardonnent d’autant mieux son agressivité contre la Chine qu’elle est jugée décadente et chaotique. Que la langue chinoise ignore le mot “patrie” n’est-il pas la preuve de son infériorité intrinsèque ? Et si elle est faible, n’est-ce pas par lâcheté autant que par impuissance ?

La doxa antitotalitaire

Si le poids de ces représentations imaginaires contribue à l’occultation fréquente du rôle positif de la Chine, celle-ci a aussi pour origine le réflexe anticommuniste qui, depuis le déclenchement de la Guerre froide en 1947, pollue rétrospectivement le récit occidental du second conflit mondial. Le mythe des “jumeaux totalitaires” inventé par Léon Trotski en 1939 est bientôt érigé par la doxa en article de foi qui bénéficie à partir de 1950 de l’onction philosophique accordée par Hannah Arendt. Exilée aux États-Unis, la fervente disciple du nazi Heidegger en fait le modèle explicatif de toute l’histoire du XXe siècle, qui serait caractérisée par la lutte impitoyable entre les “régimes totalitaires” et les “démocraties libérales”.

C’est cette narration qui figure aujourd’hui, en France, dans les manuels d’histoire. La minimisation de la contribution soviéto-chinoise à la défaite du nazisme en est la conséquence logique, des experts de plateau télé allant même jusqu’à suggérer que les troupes étasuniennes ont libéré les camps de la mort, alors que les firmes industrielles d’outre-Atlantique bénéficiaient cyniquement de leur main d’œuvre captive. Quant à la Chine, elle a basculé du côté des forces maléfiques lorsqu’elle est devenue communiste en 1949, et son rôle dans la lutte antifasciste est rapidement tombé dans l’oubli en Occident. Il n’en fallait pas davantage pour conforter l’anticommunisme le plus retors et pour accréditer, corrélativement, la vulgate de la “bonne guerre” menée par les “démocraties”.

La première agression fasciste

C’est la Chine, pourtant, qui a subi la première agression fasciste du XXe siècle. Avant l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie mussolinienne (1935) et l’intervention italo-allemande pour soutenir Franco en Espagne (1936), le Japon a envahi les trois provinces orientales de la Chine en septembre 1931 à la faveur de “l’incident (fabriqué) de Moukden”. Et si cette agression peut être qualifiée de “fasciste”, c’est compte tenu du caractère ouvertement raciste et belliciste de la politique nippone, avant même la signature du très fascisant “pacte antikomimtern” de 1936 entre Berlin, Rome et Tokyo.

Pour ceux que cette qualification laisserait perplexe, rappelons que le Japon de la fin des années 1930 réunit les principales caractéristiques d’un fascisme analogue à celui de ses homologues européens : une mystique de la race supérieure, un dévouement absolu à l’Empereur comme incarnation divine de la nation, une militarisation intégrale de la société et une compulsion irrésistible à l’expansion territoriale, la guerre de conquête étant sacralisée au point de justifier par avance les pires brutalités contre des populations civiles déshumanisées.

Outre la soumission de la Chine, les ambitions expansionnistes de l’Empire nippon incluaient la domination de l’ensemble de l’Asie et du Pacifique. Mais c’est le peuple chinois qui fut le premier au monde à résister à la barbarie fasciste. Avec le déferlement des forces nippones sur l’ensemble du territoire chinois, à partir de 1937, la résistance chinoise donna naissance au premier champ de bataille de la Seconde Guerre mondiale. Et de juillet 1937 à l’attaque de Pearl Harbor en décembre 1941, quatre années durant, la Chine ne put compter que sur elle-même pour affronter l’envahisseur.

Un combat d’autant plus difficile que le Japon, puissance industrielle, pouvait fabriquer un armement lourd dont les troupes chinoises étaient généralement dépourvues : des porte-avions, des cuirassés, des avions, des chars, de l’artillerie. Les officiers supérieurs japonais qui ont envahi la Chine prétendaient avec arrogance que trois mois tout au plus suffiraient à régler “l’incident chinois”, et ils tentèrent de conquérir la Chine en mobilisant des moyens colossaux : 600 000 hommes en 1937, portés à plus d’un million dès 1939, la majeure partie du budget militaire nippon étant consacrée à l’occupation du continent et aux combats incessants avec les troupes chinoises.

Batailles frontales et guérilla

Malgré ses efforts, le Japon ne put venir à bout de la résistance du peuple chinois. Ce dernier rassembla ses forces pour former un rempart contre l’envahisseur, que ce soit lors des batailles frontales de Taiyuan, Songhu, Xuzhou, Nanjing, Wuhan, menées par le Guomindang, ou celles dirigées par le Parti communiste chinois derrière les lignes ennemies comme la “Bataille de Pingxingguan”, “l’Offensive des cent régiments”, ou encore les combats que livra l’Armée unie antijaponaise du Nord-Est au cœur de la Mandchourie, sans compter les innombrables actions de la guérilla communiste pour établir des bases antijaponaises et ouvrir des brèches sur le front arrière.

Exigeant la formation d’un “Front Uni” avec les nationalistes, le Parti communiste fit de la lutte pour la libération nationale une priorité absolue. Pour s’acquitter de cette tâche historique, Mao a compris qu’il fallait “tirer parti du caractère révolutionnaire de la guerre de résistance pour en faire une guerre du peuple”. Car la guerre de mouvement est en passe d’être gagnée par le Japon, expliqua-t-il, et durant cette première phase, c’est l’armée nationaliste qui joue le rôle de premier plan. Mais lorsqu’on passera à la deuxième phase, en revanche, c’est la guerre de partisans qui prendra le relais.

En frappant sur les flancs de l’ennemi, enseignait Mao, l’Armée rouge épuisera l’ennemi. Elle mettra à profit l’étirement de ses lignes de communication pour le harceler. Elle lui donnera le coup de grâce, le moment venu, en jetant toutes ses forces dans la bataille. Cette guérilla anti-japonaise sera déterminante pour l’issue du conflit. Car la Chine est “un grand pays faible attaqué par un petit pays puissant”, et la guerre de partisans y exercera une fonction non seulement tactique, mais stratégique : l’envahisseur “finira par être englouti dans l’immense mer chinoise” (1).

Le rôle décisif de la résistance chinoise

“Le Japon pensait que la conquête de la Chine réglerait ses problèmes économiques, en lui apportant matières premières et débouchés prometteurs”, note l’historien Olivier Wieworka. “Il espérait également que sa croisade éradiquerait l’influence et le mode de pensée occidentaux au pays de Confucius. Il déchanta. En Chine du Nord, la guérilla maoïste l’empêchait d’exploiter les campagnes, attaquait les trains et sabotait les camions. (..) Ainsi, l’eldorado rêvé se transformait en cauchemar. Un cauchemar coûteux. À la veille de Pearl Harbor, l’empire avait perdu plus de 180 000 morts et 323 000 blessés dans l’aventure. Ces amers constats conduisirent alors des dirigeants japonais à tourner le regard vers le sud” (2).

Contribuant à sceller le sort du conflit mondial, la résistance opiniâtre du peuple chinois eut deux conséquences majeures.

Premièrement, elle contribua à mettre en échec le plan japonais d’agression contre l’URSS en mobilisant le gros des forces nippones sur le front chinois, ce qui permit à Staline de concentrer ses troupes pour la défense de Moscou en décembre 1941. Déjà échaudé par sa défaite face à Joukov en Mongolie en décembre 1939, l’état-major japonais privilégia désormais la poussée vers le Sud (le Sud-Est asiatique et les colonies européennes) au détriment de l’offensive antisoviétique en direction du Nord. Et en août 1945, c’est l’armée soviétique passant à l’offensive qui donnera le coup de grâce aux troupes japonaises stationnées en Chine du Nord.

Deuxièmement, la résistance chinoise eut pour effet d’infléchir la politique des EU en confortant Roosevelt dans la conviction que la guerre pouvait être gagnée grâce au “superbe combat défensif de la Chine qui, j’ai des raisons de le croire, gagnera en force” (27 mai 1941). C’est pourquoi il envoya le général Stilwell occuper les fonctions de chef d’état-major auprès de Tchang Kaï-chek. L’aide des EU permit de mettre à profit l’immense territoire de la Chine pour tenir le Japon en échec et immobiliser ses forces terrestres, lesquelles manqueront cruellement à l’état-major japonais face aux forces américaines dans les îles du Pacifique.

En février 1942, le président des EU fit cet éloge de la résistance chinoise dans un télégramme adressé à Tchang Kaï-chek : “Sa résistance héroïque au cruel agresseur a valu à l’armée chinoise les plus dignes éloges de la part du peuple américain et de tous les autres peuples épris de liberté. Le peuple chinois armé et désarmé qui, depuis près de cinq ans, offre une résistance farouche à un ennemi bien mieux équipé, ainsi que l’esprit indomptable dont il fait preuve face à un tel contraste, sont une source d’inspiration pour tous les combattants et les peuples des autres nations unies dans la résistance” (3).

Fierté nationale et gage d’unité

La contribution chinoise à la lutte antifasciste explique également la signature de la Chine au côté des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’Union soviétique lorsque ces nations publièrent la Déclaration des Nations Unies à la Maison Blanche, le 1er janvier 1942. Rejoint par vingt-deux autres pays le lendemain, cet engagement marqua l’établissement officiel d’une alliance mondiale contre le fascisme et la création d’une structure diplomatique dite des “Quatre Grands”, scellant cette grande coalition contre les puissances fascistes préconisée inlassablement, depuis 1937, par le gouvernement chinois. Et c’est cette contribution décisive de la Chine au combat commun qui a également provoqué l’abolition des traités inégaux hérités du siècle précédent.

C’est pourquoi Xi Jinping a déclaré lors du 70ème anniversaire de la victoire de 1945 : “La victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise a été un triomphe pour toute la nation chinoise. Elle a non seulement brisé la tentative du militarisme japonais de coloniser et d’asservir la Chine, mais elle a également aboli les traités inégaux signés avec les puissances impérialistes depuis les temps modernes, permettant à la Chine de laver un siècle d’humiliation nationale (..) La victoire a jeté des bases solides pour l’indépendance et la libération de la Chine, elle a établi un tournant historique pour le grand rajeunissement de la nation chinoise et a fourni la condition préalable essentielle à sa réalisation”.

Le 3 septembre 2025, les Chinois célébreront le 80ème anniversaire de cette victoire chèrement acquise en organisant un impressionnant défilé militaire au cœur de la capitale, Beijing. Elle est pour eux, en effet, une source légitime de fierté nationale et un gage irremplaçable d’unité nationale. Car la Chine reconnaît que les nationalistes et les communistes chinois ont pris toute leur part dans le combat libérateur contre l’envahisseur japonais, qu’il s’agisse des armées du gouvernement de Nanjing, puis de Chongqiing, ou des forces de guérilla qui ont harcelé avec succès les troupes nippones. Célébrée par le peuple chinois unanime, cette unité dans la lutte victorieuse contre l’envahisseur a une valeur exemplaire, et elle constitue un sérieux antidote contre tous les ferments de division.

Bruno GUIGUE

(1) Mao Zedong, “Problèmes stratégiques de la guerre des partisans contre le Japon”, mai 1938.
(2) Olivier Wieworka, Histoire globale de la Seconde Guerre mondiale, Perrin, 2023, p. 241.
(3) Gu Yunshen, La Seconde Guerre mondiale et la Chine”, Conférences chinoises de la rue d’Ulm, 2022.

COMMENTAIRES  

25/07/2025 13:01 par sylvain

Ce qui fait que les morts chinois ne comptent pas est la même chose qui fait que la journaliste qui écoute apathie expliquer que les nazis ont fais comme les colons français est outrée, voir se sent trahie par cette vérité. Les romains ont créés homo sacer, l’occident ne l’a jamais remis en cause. A vrai dire cette homme n’a pas seulement pas de droits, il n’a pas vraiment d’existence dans l’histoire, et ce devrait être des choses différentes. Il existe malheureusement, à ma connaissance, dans tout ce que l’on appelle traditionnellement des civilisations

Je trouve la critique d’Arendt un peut simpliste. Dans son analyse du totalitarisme, elle est loin d’encenser les "democraties liberales" et ne fait pas mine de cacher qu’elles ont engendrées les systèmes totalitaires. Elle ne s’est pas non plus privée de critiquer heidegger, ni même de le désavouer

25/07/2025 13:07 par sylvain

Je suis tout de même surpris par ces 70% de pertes sur le front chinois. Tous les chiffres que j’ai pu trouver sont assez cohérents et parlent plutôt de 500000 morts militaires japonais, sur environ 2 millions de morts au total. Ca fait plutôt 25%, ce qui est deja énorme mais très différent

25/07/2025 13:30 par Vincent

Excellent texte, très éclairant. Merci beaucoup.
Je note au passage que l’union des communistes avec les nationalistes est (était) décidément partout fructueuse lorsqu’il s’agi(ssai)t de résistance.
Dommage qu’il faille attendre que la véritable guerre soit seule capable de provoquer cette fameuse "union sacrée", non ?
En attendant qu’on en soit vraiment rendus là - ce qui ne saurait trop tarder vu le cycle crisique, les budgets de "défense" et le désastre diplomatique - personne ne résiste à la guerre que mène l’UE/OTAN fasciste - ploutocratique contre les souverainetés des peuples et des nations.
Le clivage étant l’une de ses toutes meilleures armes depuis "divide et impera".
Réécrite ou pas, l’histoire nous réserve encore quelques fameux chapitres. Dommage que soient si nombreux les aveugles panurgiques qui passeront à côté, cantonnés dans la bêtise et la lâcheté du conformisme.

25/07/2025 15:14 par CAZA

Relire Destination Tchoungking .
https://www.babelio.com/livres/Suyin-Destination-Tchoungking/231862

A la télé française en 1975 .
La Chine de Mao ça énerve beaucoup en France mais Han Suyin passe à la télé .
https://www.youtube.com/watch?v=SnfCjUHVgsY

26/07/2025 09:03 par Le spliff français

Comprends pas ce qui n’a pas plu au modérateur dans mon commentaire précédent...

Je répète, en réponse à Vincent :

Tchang Kaï-Chek s’est d’abord couché devant le Japon, comme l’a fait Pétain en France. Il a d’abord consacré son temps à combattre les communistes qui étaient pour lui une menace plus grande que l’occupant, au contraire de Mao qui disait que « Pour un peuple privé de sa liberté nationale, la tâche immédiate n’est pas le socialisme immédiat, mais la lutte pour l’indépendance. » (ce qui est l’essence du vrai nationalisme). C’est contraint et forcé que TKC s’est allié aux communistes pour bouter le Japon hors de Chine. La chose faite, les nationalistes ont repris la guerre civile, ont été défaits et se sont réfugiés sur l’île de Taïwan qui leur a été ensuite « offerte » par les yankees (si tant est qu’on puisse offrir qqch qui ne vous appartient pas). Durant les décennies qui ont suivit, jusque dans les années 80, ils ont pu commettre la Terreur Blanche, en assassinant des milliers de communistes et sympathisants communistes tranquillou.

Je demande aussi à Vincent s’il peut me donner des exemples d’union sacrée entre communistes et nationalistes qui ne soient pas des fake de l’histoire, comme par exemple celle qu’on essaie de nous faire avaler sur la résistance française.

Merci.

26/07/2025 11:03 par Vincent

J’ignore beaucoup de choses, et j’ignorais notamment que le CNR et ses constituants était "un fake".
Mais merci pour les précisions sur Tchang Kaï-chek.
Comme je disais : C’est quand-même dommage qu’on soit tous clivés sur tout et n’importe quoi, hein ?
Faut pas s’énerver comme ça : si le spliff ne fonctionne pas, essaie la verveine, peut-être.

26/07/2025 12:43 par Le spliff français

Faut pas s’énerver comme ça

À quel moment tu me vois énervé ? Je te réponds sur ce que je considère être une erreur de perception de ta part.
Tu me renvoie le CNR, et ? Pas ou très très peu de nationalistes au CNR. Ils sont majoritairement pétainistes.

26/07/2025 14:58 par Bruno Guigue

A propos des "70% des pertes japonaises", il s’agit de 70% des pertes militaires, ce qui correspond au ratio de l’engagement des troupes nippones sur le front chinois, avec en permanence un à deux millions de soldats de 1937 à 1945. Par ailleurs, les Chinois n’ont pratiquement pas tué de civils japonais.

26/07/2025 19:17 par act

Vincent, ne confondez pas patriotisme et nationalisme. La droite, parfois extrême, tente de récupérer et détourner le patriotisme pour travestir son nationalisme. Les révolutionnaires sont internationalistes : "prolétaires de tous les pays, unissez-vous" ou "no war but the class war".
Voyez les Cubains, patriotes certes mais internationalistes avant tout. Le nationalisme exclu ("étrangers dehors" à la Française) là où le patriotisme invite ("viens voir par toi même à quel point mon pays est beau et son peuple amical" à la Cubaine).

26/07/2025 19:37 par Le spliff français

le site français du très officiel “Mémorial de l’Armistice”

Ce site n’a rien d’officiel. Il s’agit d’une association locale de passionnés d’histoire. Qui ont juste quelques lacunes.

26/07/2025 21:39 par Zéro...

J’ai récemment découvert... sur Wikipédia * (!), abasourdi et mécontent que cela ne m’ait jamais été enseigné, le nombre ahurissant de Chinois morts pendant la Seconde guerre Mondiale dont Bruno Guigue m’apprend, en plus, que la guerre contre le Japon a débuté bien avant !

20 millions de morts tranquillement passés sous silence par nos professeurs d’Histoire !!
A ajouter aux 24 millions de Soviétiques de plus en plus effacés de l’Histoire...

Comment voulez-vous que nous croyions encore "nos" historiens aussi retors que "nos" philosophes et journalistes modernes ?!!

Autre scoop pour moi, et pas des moindres car il a conditionné la perception mondiale de la politique soviétique : le nombre exagéré des morts du stalinisme par Khrouchtchev - repris en chœur et pris pour argent comptant par l’Occident, trop content de l’opportunité -, pour avoir les mains libres pour déstaliniser l’URSS...

Voir cet intéressant tableau pour évaluer qui s’est réellement sacrifié durant la Seconde Guerre Mondiale et qui a été parmi les vrais libérateurs du Monde :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_humaines_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale#/media/Fichier:World_War_II_Casualties.svg

27/07/2025 08:00 par DOMARD

la démonstration géopolitique est interressante, malgré l’absence de référence sur les questions stratégiques, c’est pourquoi je propose 3 éléments de réflexion :
Le 1er lorsque Bruno Guigue évoque l’invasion japonaise, « depuis septembre 1931 dans les provinces du Nord-Est de la Chine. A cette date débute en effet une invasion massive du territoire chinois par les forces japonaises » Il aurait été utile de rappeler la naissance du « Mandchoukouo », et l’installation par l’occupant japonais de l’empereur 溥仪 Puyi déchu en 1911 de la dynastie Qing renversé par la révolution chinoise, et réinstallé par l’occupant japonais sur le trône de l’empire Mandchou le 18 février 1932 sous le nom d ’« État mandchou » dans le nord-est de la Chine. L’occupation de cette région va donner lieu au retour au « servage » de plusieurs dizaines de millions de Chinois, exploités dans les usines par des entreprise sino-japonaises comme les « chemins de fer du nord-est », les fabriques de transformation de la laine, les mines, etc.. Est-ce un hasard si des idéologues militaires français ont vantés l’occupation japonaise ? Nous pouvons d’ailleurs nous poser la question de savoir si Pétain n’a pas repris pour le compte de l’Allemagne nazi le « STO », service du travail obligatoire en vigueur dans l’état du Mandchoukouo ?

2ème élément lorsque Bruno Guigue évoque : « la résistance chinoise eut pour effet d’infléchir la politique des EU en confortant Roosevelt dans la conviction que la guerre pouvait être gagnée grâce au “superbe combat défensif de la Chine ». Cette remarque juste aurait mérité de rappeler que l’engagement contre l’Axe « Allemagne Italie Japon » a donné lieu à un accord entre les USA, l’Angleterre et la Chine : « Le 1er décembre 1943, suite aux réunions intensives pendant une semaine, au Caire, la capitale égyptienne, entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le Premier ministre britannique Winston Churchill, et le dirigeant chinois Chiang Kai-shek, les trois hauts responsables avaient juré conjointement de poursuivre leurs actions militaires contre le Japon pour "le maîtriser et le punir" jusqu’à sa "reddition inconditionnelle". Les trois protagonistes avaient convenu que : "le Japon soit dépouillé de toutes les îles du Pacifique" qu’il avait saisies ou occupées depuis le début de la Première Guerre mondiale, et que "tous les territoires que le Japon avait volés aux Chinois, comme la Mandchourie, Formose (Taiwan) et les îles Pescadores, soient restitués à la République de Chine. De même, le Japon sera chassé de tous les autres territoires qu’il a pris de force et par cupidité. Les trois grandes puissances susmentionnées, préoccupées par l’état d’esclavage du peuple coréen, sont déterminées à ce que, à terme, la Corée devienne libre et indépendante. » La déclaration avait été publiée simultanément à Washington, à Londres et à Chongqing, capitale de la Chine en temps de guerre.

3ème élément : « Et en août 1945, c’est l’armée soviétique passant à l’offensive qui donnera le coup de grâce aux troupes japonaises stationnées en Chine du Nord » Cité dans l’article de Bruno Guigue. Pourquoi ne pas être plus précis ? Ce sont les accords de Yalta après la défaite de l’Allemagne nazi, lors des discussions, qui précisent les conditions de l’engagement de l’URSS, les soviétiques avec la République Populaire Mongole s’engagent à attaquer le Japon en aout 1945, et l’URSS envoie en extrême orient 1 500 000 hommes, 5 500 chars, 5 000 avions etc… Les opérations sont dirigées par les officiers soviétiques Alexandre Vassilevski, Rodion Malinovski, Kiriil Merestkov, etc.. En quelques semaines, les soviétiques enfoncent les troupes japonaises, le 16 Aout les soviétiques font leur jonction avec les troupes dirigées par le Parti Communiste Chinois à Kalgan, ils font plusieurs millions de prisonniers japonais. Le Japon capitule le 15 août et signe sa réédition officielle le 2 septembre 1945. Le 25 Aout la 25ème armée soviétique entre en Corée ! Les Anglais et les Américains pensaient certainement que les soviétiques seraient en échec devant la puissante armée japonaise. Il fallait mettre un terme à l’avancée des soviétiques sur tous les fronts et leur envoyer un avertissement affirmant leur capacité militaire, n’est-ce pas la raison qui motive l’envoie de l’arme nucléaire sur Hiroshima et Nagasaki ?

27/07/2025 08:48 par Le spliff français

Sans nier que les troupes du KMT ont contribué à la victoire contre le Japon, TKC a passé davantage de temps dès lors qu’il a été à la tête du KMT à combattre les communistes et Mao qu’à réellement combattre l’occupant.

Selon moi, nationalisme (et patriotisme) n’ont de valeur que face à une menace extérieure. En Europe, le nationalisme consacre son temps à s’en prendre à ce qu’il considère comme un ennemi intérieur tout en restant parfaitement inoffensif face au pouvoir en place (et l’histoire a démontré et démontre encore qu’en France, les intérêts partagés, hier avec le nazisme et aujourd’hui avec le sionisme, priment toujours pour eux avant la souveraineté du pays). L’obsession des natios français, c’est le musulman et le gauchiste. Bref, tous les nationalismes (et tous les patriotismes) ne se valent pas.

Quant au fait que Xi Jinping associe dans les commémorations les nationalistes à la victoire contre le Japon, en dépit des réalités de ce qu’ils furent à l’époque, je pense que ce n’est pas étranger à la situation politique et l’avenir de Taïwan où le KMT est la meilleure carte à jouer pour une réunification pacifique avec le continent.

L’actualité politique de Taïwan en atteste.

27/07/2025 12:11 par Geb.

@ le spliff français...

"Pas ou très très peu de nationalistes au CNR. Ils sont majoritairement pétainistes".

Tu peux nous citer des noms, STP ?

Ou une source connue et validée ?

Perso au CNR je ne vois que des Gaullistes et des Communistes. Et je suis né en même temps que lui.

"Qui dirige le Conseil national de la Résistance ?
À la tribune se succèdent Louis Saillant, secrétaire de la CGT et président du CNR, Emmanuel d’Astier de la Vigerie, fondateur du mouvement Libération-Sud, Gaston Tessier, porte-parole de la CFTC des syndicats chrétiens, Auguste Gillot du PCF et président de la commission d’épuration de l’Assemblée.7 oct. 2024 "

C’est eux les Pétainistes selon toi ???

https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000006320/le-conseil-national-de-la-resistance-parle-au-peuple-de-paris.html

27/07/2025 14:25 par legrandsoir

@Geb : vous collez systématiquement le lien Google vers le document au lieu de l’adresse du document... Ca pose des problèmes de mise en page.

27/07/2025 14:48 par Le spliff français

Pas ou très très peu de nationalistes au CNR. Ils sont majoritairement pétainistes".

Tu peux nous citer des noms, STP ?

Explication de texte :

« Pas ou très très peu de nationalistes au CNR » : ça, c’est clair, je pense. Sous-entendu que la vaste majorité étaient, comme vous le dites, communistes, gaullistes ou de la SFIO.

« Ils sont majoritairement pétainistes » : ils = les nationalistes.

28/07/2025 08:12 par CN46400

Comme toujours, les morts anticolonialistes, anti-japonnais comme anti-occidentaux, chinois comme algériens ou vietnamiens, ne pèsent pas le même poids que les autres. Les palestiniens n’ont rien inventé...

28/07/2025 20:29 par act

Ce sujet, le CNR, revient souvent dans les com’ de LGS, comme s’il pouvait justifier une alliance entre communisme/socialisme et nationalisme ; et pourtant. Le CNR fut créé tardivement afin d’éviter la division de la résistance, qui jusque là, comme par la suite, était principalement menée par des réseaux et organisations de gauche : communistes, socialistes, anarchistes et chrétiens. Des patriotes de droite étaient actifs mais extrêmement minoritaires.
Composition de la réunion constitutive du CNR !! du 27/5/1943 et pas avant !!
- les représentants des huit grands mouvements de résistance :
Pierre Villon du Front national de la résistance créé par le Parti communiste français[5], (Gauche)
Roger Coquoin pour Ceux de la Libération, (Droite)
Jacques Lecompte-Boinet pour Ceux de la Résistance, (Apolitique)
Charles Laurent pour Libération-Nord, (Gauche syndicale)
Pascal Copeau pour Libération-Sud, (Gauche)
Jacques-Henri Simon pour Organisation civile et militaire, (Majoritairement à Droite au début, majoritairement à Gauche à la fin de la guerre)
Ginette Cros pour le Front patriotique de la Jeunesse, (Chrétiens, protestants, socialistes et communistes : multi-politique avec une tendance marquée à Gauche)
Claude Bourdet pour Combat, (Droite : Gaullistes)
Eugène Claudius-Petit pour Franc-Tireur ; (Gauche chrétienne et gauche radicale)
-les représentants des deux grands syndicats d’avant-guerre, reconstitués dans la clandestinité :
Louis Saillant pour la CGT, (Gauche)
Gaston Tessier pour la CFTC ; (Gauche chrétienne)
- et les représentants des six principaux partis politiques de la Troisième République :
André Mercier pour le PCF (Gauche communiste),
André Le Troquer pour la SFIO (Gauche socialiste),
Marc Rucart pour le Parti Radical (Centre gauche et radicaux de gauche),
Georges Bidault pour le Parti démocrate populaire (Centre droit / démocratie chrétienne),
Joseph Laniel pour l’Alliance démocratique (Droite modérée et laïque),
Jacques Debû-Bridel pour la Fédération républicaine (Droite conservatrice et catholique).

Soit 11 réseaux ou organisations de résistance de gauche pour 5 de droite.
Il ne s’agit pas de nier l’implication active et héroïque de patriotes de droite (dont quelques rares pétainistes opposés à l’occupation) mais de constater des faits indiscutables. Non seulement les organisations de gauche étaient largement majoritaires par leur nombre mais aussi par le nombre de leurs membres.
Quant aux "nationalistes", pour la plupart, ils collaboraient avec les nazis ou l’étaient eux-mêmes. Le nationalisme a toujours fait partie du problème, jamais de la solution.

29/07/2025 18:46 par Denis

Site de la capitulation japonaise à Zhijiang, province du Hunan
Le site de la capitulation japonaise à Zhijiang, dans la province du Hunan, qui marque la victoire de la Chine dans la guerre de résistance contre l’agression japonaise (1931-1945), est l’endroit où le peuple chinois a accepté la capitulation des envahisseurs japonais le 21 août 1945.
Le site couvre une superficie d’environ 40 000 mètres carrés et se compose de quatre parties principales : le site de la cérémonie de capitulation, l’arche commémorative de la capitulation, le mémorial de la victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et l’aérodrome de Zhijiang.
Le mémorial, un bâtiment de deux étages, abrite une exposition permanente sur les thèmes « Huit ans de résistance », « La Chine accepte la capitulation du Japon » et « N’oubliez jamais l’histoire ».
L’arche commémorative de la capitulation porte les dédicaces des principaux commandants militaires et politiques du gouvernement du Kuomintang, notamment Chiang Kai-shek (1887-1975), Li Zongren (1891-1969) et Bai Chongxi (1893-1966). L’inscription horizontale au centre, « Secouer le passé et éclairer le présent », a été gravée par Chiang Kai-shek, ainsi que le couplet central rendant hommage à la capitulation historique du Japon et à son héritage durable.
D’autres inscriptions notables expriment l’espoir d’un renouveau national, d’une paix durable et commémorent le courage du peuple chinois pendant la guerre de résistance contre l’agression japonaise (1931-1945). Une stèle de 206 caractères intitulée « Registre de la capitulation japonaise » à Zhijiang détaille le contexte de la capitulation du Japon. L’arche est un symbole puissant de victoire, d’unité et de paix.
Zhijiang a été choisie comme lieu de la capitulation japonaise pour des raisons qui peuvent se résumer ainsi : « Victoire totale, transports pratiques, forte présence militaire et sécurité fiable ». Pendant la guerre de résistance contre l’agression japonaise, Zhijiang, cette belle petite ville nichée dans les montagnes de l’ouest du Hunan, a servi de passage crucial vers le sud-ouest de la Chine et de plaque tournante essentielle reliant l’arrière-pays au front. Bénéficiant d’une situation géographique et de liaisons de transport avantageuses, elle se trouvait à l’intersection des autoroutes Hunan-Guizhou et Sichuan-Hunan. Plus important encore, elle abritait la deuxième plus grande base aérienne alliée d’Extrême-Orient, avec plus de 400 avions de combat de différents types. Elle était le quartier général de la célèbre force aérienne conjointe sino-américaine et des Tigres volants.
Ce site est un témoignage historique important de l’esprit indéfectible de la nation chinoise et de la victoire mondiale sur le fascisme.

30/07/2025 09:31 par Denis

Quelques images pour illustrer
Zhijiang, commémoration reddition japonaise

30/07/2025 09:33 par Denis

Quelques images pour illustrer
Zhijiang commemoration reddition japonaise

30/07/2025 09:34 par Denis

troisième image

30/07/2025 09:35 par Denis

Quatrième image

30/07/2025 09:35 par Denis

cinquième image

01/08/2025 03:59 par Vania

Merci pour les images @Daniel. Mon intervention concerne la discussion des alliances.Je ne parle pas de nationalisme, mais je veux souligner l’Importance de la Souveraineté,du Patriotisme Internationaliste et de l’Indépendance d’un pays. Quand un pays est dominé par un état voyou/impériale, pilleur de l’industrie nationale, et toxique comme les eeuu. Quand un pays est soumis à une institution anti-démocratique comme l’u.e (dirigé par une psychopathe totalitaire), avec son bras armé l’otan et avec comme chef du gouvernement un employé servile de l’empire étasunien, un "pitiyanky", qui agit contre les intérêts de la nation, les citoyens doivent réagir et demander la liberté et un changement urgent de régime. Il est impossible de garantir la Paix et le progrès sociale des citoyens sans un mouvement large et inclusif qui exige la sortie de l’u.e, de l’otan , la Paix, la Souveraineté , la libre détermination et l’Indépendance. Des pays indépendants et souverains (comme le Venezuela) existent. Ils souffrent la terreur de l’empire, mais si le nombre des pays souverains augmente, plus difficile sera pour l’empire -voyou de les terroriser.L’union fait la force. Prenons la situation actuelle, la chef de l’u.e a capitulé et se plie aux demandes de l’empereur. L’empereur se vante de ses capacités de vendeur/voyou, les dirigeants plient l’échine.
https://actualidad.rt.com/actualidad/559512-arte-negocio-trump-jacta-acuerdo-ue
L’employé français se prononce et l’empereur lui répond le suivant : "le gars est ok, ."...il y a quand même une bonne nouvelle ce qu’il dit (Macron) n’a pas d’importance " ..Misère !!
https://francais.rt.com/france/123592-accord-taxe-produits-europeens-macron

16/08/2025 14:10 par Jardy

Pire encore, certaines institutions ne mentionnent même pas l’existence des victimes chinoises. Sur le site français du très officiel “Mémorial de l’Armistice”, on apprend par exemple que “l’URSS a eu 21 400 000 morts, l’Allemagne 7 060 000, la Pologne 5 820 00, le Japon 2 000 000, la France 541 000. Quant au bilan total, il est compris entre 50 et 60 millions de morts, soit 22 millions de militaires et 31 millions de civils”.

J’ai contacté le Mémorial de l’armistice pour leur faire part de l’oubli sur les pertes chinoises.

Voici leur réponse : « Bonjour "[...]". Vous nous faites remarquer qu’une erreur a été commise sur le site en mentionnant les pertes japonaises et non les pertes chinoises. L’Armistice de Compiègne ne concerne que le front occidental. La capitulation du Japon a eu lieu sur l’USS Missouri dans le Pacifique. J’efface donc les pertes japonaises.
Bien à vous
 »

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