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Où l’on vérifie, après Tchernobyl et son nuage, que les catastrophes ont des frontières administratives

Pour l’AFP un bon Syrien est un Syrien mort.

Un groupe de femmes et d'hommes de bonne volonté a tenté de détourner les regards en faisant savoir que les frontières ne stoppaient pas un tremblement de terre. Ainsi quand la Turquie souffre, la Syrie aussi. Mais de cette vérité, l'Agence France Presse se moque.

L’apocalyptique tremblement de terre, celui qui vient de briser la ligne de faille anatolienne, a eu un intérêt scientifique majeur et peu remarqué : montrer que les Syriens n’existent pas. C’est une nouvelle utile qui confirme que le syrien est un inhumain de souche alors que nous aurions pu craindre que ce séisme tue des êtres vivants. Il n’en est rien et ça nous soulage. Mais on nous dit pourtant que des observateurs -sans doute peu avisés- auraient repéré des morts ? Et par montagnes. Vérification faite de cette fake new : c’est faux. Toutes ces prétendues victimes ne sont que des avatars, modelés à la main par Bachar Al Assad dans la glaise de la Ghouta. Des hommes et des femmes, des enfants Potemkine, des leurres mis sous nos yeux pour nous tirer des larmes. Comme dans le film « Hiroshima mon amour » -où l’héroïne n’a rien vu d’anormal sous la bombe A- les yeux de la « Communauté Internationale » n’ont rien observé de mortel en Syrie. Au total soulagement de la démocratie mondialisée.

Pourtant, sur le terrain qui n’est plus que gravats, des êtres que l’on peut qualifier d’humains, épuisés de gratter la poussière, semblent insister, ils pleurent dignement et ont faim, abandonnés comme ceux qui ont la malchance de respirer l’air du mauvais versant de l’histoire. Dans la région, à propos des malheurs du voisin irakien, le sage jugement de l’exemplaire Madeleine Albright est mémorisé : « Si le prix à payer pour la démocratie a été la mort de 500 000 enfants, cela en valait la peine ». Pensez bien qu’eux autres, gueux syriens, savent d’expérience qu’ils ne sont que les scories abandonnées d’un humanisme de comédie, utilisé pour masquer une « charité » qui, en réalité, est une arme de guerre.

On laisse donc les Syriens mourir à bas bruit. Et même en France, l’étourdi qui lève la main pour poser aux Maîtres la question d’un secours reçoit un retour de baffe. Un petit exemple symbolique. Emus par la situation de ces naufragés de la croûte terrestre en colère, des hommes de bonne volonté ont tenté d’aiguiller des sauveteurs vers eux. Pour crier cet « à l’aide », le seul outil est l’alerte par l’écrit. Un groupe de ces utopistes a donc rédigé une supplique, demandé que les « sanctions » contre la Syrie soient levées et que l’on tende la main. L’appel rédigé avait cette allure :

« Nous, signataires de cette pétition, appelons la France et l’Union Européenne à la levée urgente et immédiate des sanctions économiques imposées à la Syrie dans son ensemble.
Cette décision serait en conformité avec le rapport publié en novembre dernier par le rapporteur spécial de l’ONU, Mme Alena DOUHAN, Professeur de droit international, qui a sonné l’alerte contre les sanctions économiques et leur impact considérable sur la situation de la population.
Aujourd’hui, 90% des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, avec un accès limité à la nourriture, à l’eau, à l’électricité et aux combustibles de cuisson et de chauffage.
Le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies a déjà affirmé que la Syrie était au bord d’une famine massive.
Depuis douze ans, la Syrie est en proie à une guerre sans fin. Les sanctions « unilatérales » qui affectent fortement la population civile rendent aujourd’hui la situation intenable pour des milliers de Syriens qui sont dans des abris de fortune. Alors qu’une tempête est annoncée dans la région, un simple souci humanitaire impose que soient levées dans l’immédiat et en urgence les sanctions sur les produits de première nécessité alimentaires et médicaux.
Avec la même urgence de venir en aide aux populations sinistrées, il est demandé que toutes les ONG et associations habilitées ou susceptibles de travailler avec la Croix Rouge et le CICR, soient éligibles aux fonds mobilisés par la France et l’Union Européenne. »

Suit une longue liste de citoyens émus par cette douleur des damnés de la terre qui tremble, avec entre eux quatre anciens ministres, Roland Dumas, Pierre Joxe, Hervé de Charrette et Brice Lalonde. La supplique est logiquement transmise à l’Agence France Presse, puisque sa mission historique était, naguère encore, d’informer. Et c’est « Non ». Pour l’ engeance de presse un bon syrien est un syrien mort.

Pourtant nous n’avons pas observé la même pusillanimité quand, récemment, l’AFP a coulé dans ses tuyaux le béton du mensonge. Dans l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs Actuelles » un agitateur de sottises nommé Emmanuel Dupuy ayant accusé la Croix Rouge du Burkina Fasso de pactiser avec les djihadistes, notre vétilleuse AFP a plongé avec enthousiasme dans une tonitruante reprise du scoop. Hélas, l’information n’en était pas une, mais une intoxication issue du monde des barbouzes. La dépêche d’agence a fait de graves dégâts au Burkina où la Croix Rouge a été mise en danger.

Résumons-nous. Si vous sollicitez l’AFP pour une appel à l’aide humanitaire en Syrie, on vous jette votre texte au visage car les morts ne sont pas bon teint. Si un journal d’extrême droite publie une fausse nouvelle livrée par une officine, l’Agence-engeance se précipite pour répercuter un mensonge qui lui convient. Et la pensée unique nous a donné la pensée inique.

Jacques-Marie BOURGET

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