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La CGT est entrée dans une nouvelle crise de direction et s’enfonce dans une crise d’orientations.

Pour la CGT, ni sauveur suprême, ni union sacrée !

Le 23 février, Le Grand Soir a publié un article intitulé "Pour redonner l’espoir à gauche" et signé Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.
https://www.legrandsoir.info/pour-redonner-l-espoir-a-gauche.html

Nous avons reçu le texte suivant que nous donnons aussi à lire pour une information plus complète.
Il s’agit d’une analyse née de l’annonce de la démission de Virginie Gensel, une des dirigeantes de la CGT, membre du bureau confédéral.
LGS

Quel est l’état de la Confédération générale du Travail CGT et de ses syndicats adhérents ? Quel est l’état des attentes populaires et des mobilisations à l’heure des répressions et confinements tout azimuts ? Et quelles sont les voies qui pourraient permettre de préparer la convergence des lutte souhaitée et indispensable ? Voilà les questions urgentes que j’ai voulu essayer de poser ici, pour y apporter des ébauches de réponses à la hauteur des graves enjeux du moment. En commençant par analyser la situation du syndicat lui-même, puis celle du mouvement social et des exigences qui montent.

Virginie Gensel est une des dirigeantes de la CGT. Elle a annoncé officiellement il y a quelques jours sa démission du bureau confédéral, comme de ses responsabilités à la tête de la Nouvelle Vie ouvrière (NVO) , de l’entreprise de presse et d’éditions de la CGT. Cette décision est loin d’être banale, car ce poste est historiquement un des plus importants de la confédération. La CGT n’est pas seulement entrée dans une nouvelle crise de direction, en fait, elle s’enfonce dans une crise d’orientations. Cette décision en est la nouvelle démonstration.

Ce qui est particulièrement vrai, c’est que cette crise n’est pas sans illustrer une situation caractérisée par une régression de la démocratie interne, une rupture avec des principes, une identité et une histoire sur laquelle la CGT s’est construite pendant plus d’un siècle. « Le management » et « les courbes de carrière » ont remplacé la démocratie syndicale et l’altruisme, la professionnalisation celle du militantisme et du dévouement désintéressé. Paradoxalement, alors que la crise du système capitaliste s’accélère, révélée en particulier par les suites tragiques de l’épidémie, un prix social et démocratique sans aucun précédent, l’attentisme et la résignation sont encouragés de toutes parts.

Le prix à payer est très lourd pour les travailleurs et leurs familles. Ce n’est évidemment pas le cas pour l’oligarchie qui, elle, ne s’est jamais aussi bien portée. Pourtant, dans un contexte où les enjeux se radicalisent, la CGT, tout comme les autres confédérations syndicales, voit de fait son rôle s’effacer ! Progressivement mais surement ! Ce déficit ne fait qu’aggraver la perception que l’on a d’une situation sociale dramatique dont les perspectives sont plus inquiétantes encore.

Moins de deux ans après le 52e Congrès confédéral et s’agissant d’un secteur d’activités essentielles, la décision de Virginie Gensel n’est certes pas la première de ce genre mais elle prend un relief particulier du fait du contexte et des choix sur lesquels la CGT est pressée de choisir ! Prémonitoire, elle annonce de nouvelles crises. En effet, les pressions se multiplient et les conseils sont tous sauf innocents. Ils sont politiques, syndicaux, institutionnels.

Pour limiter les conséquences délétères de cette situation on fait croire à ses syndicats et militants que la CGT aurait un problème existentiel et qu’elle aurait à choisir entre deux options pour mettre fin à son flottement et à des débats souvent atones !

1ère option : Celle des partisans du partenariat social, de la collaboration de classes, d’un alignement sur les conceptions défendues en France peu ou prou par la CFDT ou en Europe par la Confédération européenne des Syndicats (CES). Depuis plusieurs années, la direction de la CGT dans le cadre de ce qu’elle appelle le « syndicalisme rassemblé », s’est engagée avec obstination dans cette voie sans issue, qui a contribué à affadir son discours et son action, à rendre fumeux ses objectifs. Souvent contradictoire, cette démarche a encouragé l’immobilisme et l’absence de décisions, rendu confuse la stratégie comme la contribution à la recherche d’une alternative sociale et politique. Ce qui pourtant a toujours fait partie de l’ADN de la CGT, d’où un malaise profond. En France, en Europe, avec d’autres syndicats, le patronat, les institutions et la « société dite civile », la direction de la CGT a fait le choix d’accompagner un projet qui n’est rien d’autre qu’un néolibéralisme vert et européen mais qui en dernière analyse est bien du capitalisme. Les revendications de ce programme, qui sont aussi sociétales, sont en phase avec l’air du temps, éloignées de la vie concrète et des préoccupations immédiates de tous les salariés du public comme du privé. On explique qu’au nom de la modernité ce serait un passage obligé auquel il faudrait se soumettre.

Cette orientation a conduit à une forme « d’union sacrée » dans laquelle la CGT a évolué puis s’est insérée progressivement, avec des propositions convergentes. Ce faisant, l’éloignement de la direction confédérale s’est accru par rapport aux besoins et aux intérêts des travailleurs, la stratégie est devenue incertaine, l’indifférence et l’égard de la vie des structures professionnelles et interprofessionnelles s’est aggravée. La vie confédérale s’est réduite pour devenir un endroit clos et fermé, hiérarchisé, aux méthodes de travail qui ont plus à voir avec la formule de « ceux qui décident et de ceux qui appliquent ». Virginie Gensel comme dirigeante, parle d’autoritarisme et d’absence de fraternité, de non respect des décisions, de désinvolture vis-à-vis du Comité confédéral national (CCN). Le verticalisme syndical que l’on connaît ailleurs a déteint sur la manière de fonctionner de la CGT, sa direction a oublié semble-t-il les principes fondateurs de la Charte d’Amiens.

2ème option : Celle d’un groupe qui met en cause la « gestion » de la CGT par sa direction, mais qui n’entend pas, par contre, changer fondamentalement ses orientations. Mauvaise gestion, bureaucratie, opportunisme, incompétence et manque de charisme des dirigeants seraient la cause de tous les problèmes et justifieraient un changement présenté comme « radical ». Le constat n’est pas totalement faux, toutefois, il masque ou camoufle à la va-vite des préoccupations d’un autre ordre. Celles-ci sont, disons le, plus dans la forme d’une stratégie partisane que l’on fait coïncider avec des ambitions personnelles. Pour ce faire, la radicalité du discours aux références « marxiste-léninistes » dans la forme n’entend pas mettre en cause le fond. Elles masquent mal les divisions et la crise d’orientation stratégique parallèle d’un parti centenaire et au devenir incertain. Il n’est pas sûr que lui tendre une main syndicale fraternelle assurerait son sauvetage, fût-ce celle de la CGT. Ce qui peut expliquer pourquoi ce courant ne pose pas la question fondamentale, celle de l’appartenance de la CGT à la CES avec ses liens de dépendance envers la Commission européenne, et celle de la Confédération syndicale internationale (CSI) avec son assujettissement envers l’impérialisme et le social-libéralisme. Et que, en conséquence, on ne pose pas, malgré le vote au 52e congrès, la question de la Fédération syndicale mondiale (FSM) aux engagements de classe internationalistes.

Cette tendance en principe « rebelle » est illustrée par les déclarations tous azimuts et les impatiences désordonnées de la part du principal dirigeant d’une fédération CGT. Ainsi ses contributions se gardent bien de formuler une réflexion alternative et critique sur les prises de position de la direction confédérale qui vont pourtant conditionner l’avenir et la vie du salariat sur une très longue période comme :

 l’engagement de la CGT à l’union sacrée voulue par Macron dans le contexte de la crise sanitaire.
 l’accord des organisations syndicales françaises, dont la CGT, et du DGB d’Allemagne aux accords entre Angela Merkel et Emmanuel Macron, dont les conséquences seront lourdes pour les travailleurs.
 le soutien au plan de relance de l’Union européenne d’un capitalisme vert soutenu par la Confédération européenne des Syndicats (CES) qui va endetter durablement les peuples.
 le courrier du principal dirigeant de la CGT à la Ministre du Travail qui légitime et revendique un prétendue dialogue social pour négocier avec les entreprises les plans antisociaux qui conduisent à des licenciements massifs conformément aux exigences de l’Union européenne et du patronat.
 l’absence de remise en cause de l’action de la Banque centrale européenne et des traités européens (Maastricht, Lisbonne, Traité constitutionnel européen de 2005 rejeté par le CCN de la CGT).
 l’appel « Plus jamais ça » de la CGT qui dilue l’action de celle-ci avec des ONG et des organisations de la « société dite civile » en faveur d’un projet économique européen vert.

Enfin, ses multiples déclarations évoquent autant la situation de son parti que celle de la CGT qui sont abordées pêle-mêle et conduisent ce dernier à se présenter comme une sorte de recours ou de « sauveur suprême ». Dans ce cas, la solution proposée pour faire face aux problèmes structurels de la CGT se limiterait selon certains à faire le choix de nommer « un vizir à la place du vizir ». Cette solution simple et en fait simpliste est très éloignée des nécessités du moment comme des intérêts des travailleurs.

Pourquoi ?

En fait, dans les deux cas, il y a ralliement définitif à ce qui incarne, sous une forme ou sous une autre, le réformisme syndical, la rhétorique prétendument « révolutionnaire » ne saurait représenter une véritable alternative. Même si cette rhétorique témoigne du mécontentement profond de la base syndicale et de la prise de conscience qu’il faut essayer de la flatter pour parvenir à prendre le contrôle de la confédération. Dans les faits, l’évolution de l’état de crise permanente des orientations d’une CGT un jour ici, un jour là, contribue à évacuer le nécessaire débat sur les causes réelles de cette situation de blocage et encourage les manipulations de toutes sortes. Il est donc impératif et urgent de rompre avec ces deux options qui sont toutes les deux dangereuses, l’une comme l’autre, et de faire le choix d’aller dans une toute autre direction, vers un changement radical de stratégie qui renoue avec la lettre et l’esprit de la Charte d’Amiens et du syndicalisme de classe combattant pour la socialisation des moyens de production et d’échange. C’est ce qu’attendent de très nombreux militants de la CGT, même s’il faut prendre en compte le fait que les débuts de réponses qu’ils apportent n’ont pour le moment pas permis le saut qualitatif nécessaire dont on a besoin. Faire le choix de la politique du pire serait par ailleurs illusoire.

L’instabilité permanente et l’évolution hasardeuse de la CGT est illustrée pour le moment par les petites manœuvres d’appareil et les batailles picrocholines de pouvoir qui ont pour effets de détourner l’attention des syndiqués et des travailleurs des véritables problèmes qui les assaillent. Depuis le milieu des années 1990, la réorientation stratégique de la CGT voulue par Louis Viannet puis mise en œuvre par Bernard Thibault, Thierry Lepaon et enfin par Philippe Martinez apparaît de plus en plus nettement aux yeux des syndiqués comme des non syndiqués comme une succession d’échecs. Cela n’est pas étranger au fait que la CGT a souvent été perçue comme se situant en dehors d’un grand mouvements de protestation de masse, comme celui des Gilets jaunes. Mouvement singulier qui pourtant devrait nourrir la réflexion des militants quant au fait qu’il s’est développé sans implication syndicale, du moins à ses débuts.

Car, quelque soit le sujet sur lequel on peut porter un jugement en terme d’utilité comme d’efficacité, le recentrage opéré au cours de la dernière période s’achève par un bilan accablant et une impasse. Le souffle court, l’influence en berne, des objectifs flous au manque de clarté contribuent à un malaise qui s’aggrave et dont les récentes péripéties après d’autres ne sont qu’une illustration. Depuis plus de 20 ans, la CGT a vu son affaiblissement se poursuivre inexorablement, au point d’occuper dorénavant la place de seconde confédération syndicale en France. Sa force militante et son audience ont décliné, son éloignement du combat de classe fondée sur l’action interprofessionnelle a gravement altéré sa conduite des luttes, ses alliances aléatoires, son assentiment croissant aux positions de l’Europe syndicale et son renoncement à l’internationalisme l’ont entraînée dans la voie d’un syndicalisme dépendant, agissant selon les aléas et à la remorque de la vie politique et sociale. Pour une part essentielle, son fonctionnement et dans une certaine mesure son existence dépendent de l’aide financière d’institutions supranationales liées en fait au grand capital. Cette lente dégradation semble se poursuivre inexorablement sans que cela entraîne de sursaut et de prise de conscience salutaire. Le calendrier des évènements et leur agenda se décidant ailleurs.

La CGT s’est ainsi au fil du temps « délestée » de nombreux principes qui avaient pourtant fait leurs preuves, et elle est devenue un corps flottant au gré des intempéries. Ne faut-il pas, une fois pour toute, tirer les conséquences, faire le bilan, revenir à des fondamentaux, s’attaquer à la rédaction d’un programme et à l’élaboration d’objectifs qui répondent à la gravité de la situation comme aux opportunités qui la caractérisent ? En posant, y compris la question des moyens à prendre pour procéder à cette réorganisation structurelle mais aussi stratégique si nécessaire.

Combats de chefs ou luttes sociales à mener

Depuis la fin des années 1970, ou au moins depuis 1983, les gouvernements qui se sont succédés au pouvoir en France ont tous suivi avec de plus en plus d’empressement les exigences du patronat des grosses entreprises pour « détricoter » les avancées sociales, économiques, politiques, démocratiques, qui avaient été imposées par le Conseil national de la Résistance. Les mobilisations populaires, les luttes sociales et les batailles politiques qui s’étaient succédées depuis la naissance du mouvement ouvrier avaient contribué à la formation d’une conscience politique nationale progressiste. Ainsi, si les agressions sociales s’étaient poursuivies, elles se sont heurtées à la résistance des travailleurs et à celle de la CGT. Celle-ci a été longtemps en état de mobiliser massivement et de trouver l’appui d’organisations syndicales et politiques. C’est ainsi que la CGT a joué un rôle éminent non seulement dans les conquêtes sociales, la préservation des acquis sociaux, la défense et le développement du secteur public mais, plus généralement, dans l’affirmation des libertés publiques, la lutte contre les tendances fascisantes, colonialistes ou néo-colonialistes.

Mais l’effritement de la combativité du syndicat allant de pair avec l’effondrement des forces politiques de progrès social en France et ailleurs en Europe ainsi que par un changement du rapport des forces international a permis l’arrivée sur le devant de la scène de « gestionnaires de la contestation » menant une politique de négociations ou de pressions relatives, accompagnant le programme du capital au jour le jour dans le simple but de continuer à exister pour eux-mêmes. Cette crise profonde de la représentativité s’est manifestée par des défaites, puis l’apparition de protestations populaires dont les syndicats étaient absents. C’est dans ce contexte de crise de la représentativité, de crise sociale et civilisationnelle que l’épidémie du Covid 19 est apparue, qu’elle se poursuit et s’aggrave. Ainsi, elle aura été révélatrice de l’inadaptation du système dominant en France et dans tous les pays capitalistes à répondre aux défis dans l’intérêt des peuples. Pour le plus grand nombre, le système dominant s’est montré incapable de répondre aux attentes, qu’elles soient sanitaires, sociales, démocratiques. Le capitalisme a ainsi fait la démonstration de son incapacité à répondre aux besoins de l’humanité toute entière. Mais, paradoxalement à la colère de masse que cela aurait du susciter, la crise aura aussi contribué à anesthésier et placer sur la défensive de nombreux travailleurs et syndicats, les forces montantes qui s’opposaient clairement aux choix régressifs et réactionnaires.

Sous prétexte de pandémie, les pays de l’Union européenne, le patronat et Macron ont installé la France dans un état de guerre revendiqué publiquement dans le but de généraliser et de justifier les mesures d’exception acceptées par une chambre d’enregistrement qu’on ne peut même plus appeler un parlement. Les décisions sont désormais quasi-ouvertement concoctées au sein d’un petit conseil de guerre de fait, qui répond aux objectifs du grand capital lorsque celui-ci est confronté, comme c’est le cas, à un mécontentement grandissant et à des contradictions qu’il ne semble plus maitriser, sauf par la répression et les atteintes aux libertés fondamentales.

Le tapage médiatique, à la radio, à la télé, sur les GAFAM , dans les journaux, vise à éveiller la peur constante et à encourager le repli sur soi. Tout salarié doit se sentir menacé de contamination et responsable de la vie des autres, le but est de faire accepter par tous et toutes les mesures coercitives qu’ils auraient refusé en temps normal. Les salariés et le peuples auront au cours de cette année eu à subir des régressions sociales inimaginables jusque là sous le voile d’une apparence de « filet social », de toute façon provisoire. En attendant, les faillites en masse des petites entreprises et la finalisation du processus de concentration de la propriété aux mains des grandes firmes supranationales se poursuivent avec les restructurations du secteur privé et public, les cortèges de licenciements, la pauvreté de masse. En fait, c’est toute la société qu’il faut réorganiser, réaménager, recomposer, pour l’adapter aux nouveaux besoins du Capital. Ainsi, sous prétexte de virus, le pouvoir accélère et amplifie les dispositifs visant à satisfaire les exigences sans précédents du patronat comme les directives de la Commission européenne ou de la Banque centrale européenne. Tout cela conduit à détruire ou vendre à la découpe nos services publics et tout notre système de protection sociale. Pour l’Union européenne, que les syndicats dont la CGT persistent à légitimer, l’ordre du jour, c’est bien le nivellement par le bas des conditions sociales et la multiplication des profits pour les classes possédantes qui elles ne cessent de s’enrichir.

Quelles peuvent être des perspectives qui soient crédibles dans le cadre d’un système dominant essoufflé et condamné ? La grande masse des travailleurs actifs, des retraités, des jeunes, se retrouvent à l’entrée d’un entonnoir sans limites. La peur, l’incertitude, l’angoisse et le désespoir sont décrits par de nombreux professionnels, tant pour les classes populaires que pour les classes moyennes en voie de déclassement, pour les jeunes comme pour les anciens, et même les travailleurs dans la force de l’âge. Faire des projets pour soi ou sa famille devient dorénavant une aspiration illusoire, on explique qu’il faudrait désormais se satisfaire du provisoire comme d’un « nouvel art de vivre ».

Si les salariés peuvent se rendre sans problème au travail en étant entassés dans les transports, alors que leurs enfants sont en classe, après le couvre-feu, tous doivent s’enfermer dans leur « niche » pour ingurgiter la propagande, les « débats » indigestes ou les séries abrutissantes que les pouvoirs imposent sur des dizaines de chaines télé, toutes identiques et relayant une même voie du Maître, celle de l’idéologie de la classe dominante !

La situation sanitaire du pays est dramatique mais cela est dû à la baisse voulue du nombre d’étudiants dans les établissements formant le personnel de santé et aux 96 000 lits d’hôpitaux supprimés au cours des quinze dernières années pour réduire l’importance du secteur public. Alors, quand le pouvoir cherche à culpabiliser les citoyens à cause de leur supposée irresponsabilité face à la pandémie, il le fait pour éviter que ceux-ci n’aient l’idée de voir qui sont les vrais responsables de la catastrophe actuelle et de celle qui va venir. Pourtant, ce sont bien les choix du Capital qui ont abouti au saccage du système de santé publique et au pillage des ressources de la sécurité sociale, autrefois équilibrée, dans un pays alors pourtant bien plus pauvre qu’aujourd’hui. C’est bien la rentabilité du Capital au dépens du travail qui est la cause et qui est coupable de la mort de tous ces malades qui n’ont pu être soignés comme on aurait pu, faute de moyens parce que consacrés à la promotion des intérêts privés.

Ses victimes, ce ne sont pas seulement les manifestants réprimés, emprisonnés ou blessés, les syndicalistes inculpés, ce ne sont pas seulement les morts ou les infirmes dus à la casse du service public de santé, ce sont aussi tous les invalides du travail et les blessés à vie par la pression psychologique descendant du haut de la pyramide sociale vers le bas. Ainsi, depuis plus d’une trentaine d’années s’accélère dans tous les secteurs de la vie économique les « restructurations-liquidations ». Elles se multiplient dans les industries et les services indispensables à la société toute entière au nom de la seule logique néolibérale. Après la poste, France Télécom/Orange, les perceptions, la justice, la recherche, c’est au tour de la SNCF, d’EDF, de la RATP, d’Aéroports de Paris, d’Air France, de l’éducation nationale et de l’hôpital public d’être ciblés dans le cadre de nouveaux projets d’éclatements et de privatisation prônés sans honte, au nom du libre marché et de la libre concurrence par l’Union européenne.

Alors que les profits des grands groupes transnationaux explosent avec une progression de 439%, l’enrichissement des milliardaires en France, pour quelques uns d’entre eux, s’est accru de 340 milliards de dollars US en 10 ans, dans un pays où l’on recense officiellement plus de onze millions de pauvres, presque six millions de chômeurs, au moins 300 000 sans abris et une masse de personnes en France sous alimentées. Ce mal atteint désormais les étudiants suite à une politique de diminution des droits aux bourses et aux résidences étudiantes. Face à cette situation alarmante, on tombe dans un moralisme de façade visant à cacher les causes systémiques du problème.

Il faut prendre conscience du fait que « le monde d’avant » est bien mort car le système n’est plus en état, de par l’inéluctable baisse tendancielle des taux de profit, de redistribuer les moyens permettant de produire, faute d’une politique nationale industrielle planifiée. C’est un autre système social, économique et donc politique qu’il faut bâtir. Le 150e anniversaire de l’héroïque Commune de Paris nous invite à y réfléchir.

Le conflit entre capitalisme et socialisme qu’on a pu présenter comme dépassé il y a une trentaine d’années a rejailli avec l’émergence de pays où la propriété publique et la planification de l’État a empêché la dégradation des politiques d’investissements, permis le progrès social, contribué par exemple à l’éradication de la pauvreté. Le défi reste donc le même, ou l’impasse de la propriété privée des moyens de production, la concentration de la propriété et des bénéfices aux mains de quelques-uns, ou la socialisation des moyens de production et d’échange, ce qui constitue le fondement des principes sur lequel a été construite la CGT. Face au système destructeur, guerrier, affameur, gaspilleur et pilleur qui casse, détruit et tue chaque année des millions d’êtres humains tout en saccageant l’équilibre environnemental, seule l’intelligence collective du peuple, celle des travailleurs, leur intervention directe, leur pouvoir de décision à tous les niveaux de l’entreprise à celui de l’État et leur mobilisation sont en état de répondre aux défis actuels auxquels fait face l’humanité toute entière.

Face aux risques réels d’un recul de civilisation, il n’y a rien de plus urgent que de faire monter un mouvement de masse apte à contrer les manœuvres de diversions et de divisions lancées par les élites possédantes et leurs relais politiques et syndicaux, de redonner du sens et de la confiance dans l’action collective. Pour cela me mouvement populaire doit assumer ses responsabilités sans les déléguer à quiconque.

La CGT n’existe pas pour elle même, elle doit donc, si elle veut continuer à exister, retrouver le chemin de son utilité en renouant avec la contestation radicale d’une société inhumaine. Il faut cesser de mener des négociations de salon stériles avec le gouvernement et le patronat sans avoir créé de rapport de force. Le peuple, les producteurs, les créateurs de richesse, exigent en fait une dynamique de résistance face au capitalisme relooké néolibéral. Celle-ci ne peut s’envisager que par des luttes conduites interprofessionnellement pour peser plus fort en faveur d’une véritable alternative sociale et politique.

Une résistance qui doit se construire avec patience, détermination et volonté d’unir toutes les forces, syndicales, sociales et politiques qui veulent une rupture et s’émanciper de la dictature du Capital. Soit la CGT empruntera ce chemin, y compris avec d’autres, soit on laissera s’installer en France une sorte de néofascisme modernisé transnational qui pourra même se payer le luxe de ne pas s’afficher ouvertement à l’extrême droite. Combattre la dictature du Capital qu’on nous présente comme une démocratie est devenu un devoir, comme en d’autres temps quand il a fallu agir pour la défense de la souveraineté nationale et populaire.

Ce choix, c’est celui qui s’impose aux syndiqués, aux militants de tous les syndicats CGT. C’est celui qu’ils doivent encourager en se réappropriant leur confédération et ses différentes structures, en étant les acteurs d’un changement véritable et non superficiel, en ne faisant confiance que dans leur action, en veillant et développant l’unité, la fraternité et la cohésion dans leurs rangs. L’avenir de la CGT ne saurait se réduire à un combat des chefs qui tournent le dos aux valeurs qui sont celles défendues par des générations de militants et militantes.

Toutes ces régressions sociales et humaines ne peuvent être combattues et défaites par des paroles, des demandes, des pétitions et même des manifestations ou des grèves saute-moutons qui n’ont dans les faits que contribué à placer les travailleurs sur la défensive et permis à l’adversaire de classe de mener à bien ses objectifs. Ces régressions ne pourront pas non plus être combattues avec des directions syndicales inféodées aux mécanismes de l’Union européenne et de la « concurrence libre et non faussées ». Pour les combattre efficacement il faut anticiper, bloquer les entreprises, l’économie et les profits, en même temps et tous ensemble. Ce qui commence par la mobilisation des militants syndicaux de la CGT et des travailleurs qui s’interrogent sur le comment faire et qui doivent prendre conscience de la gravité de la situation, de l’indispensable solidarité de classe entre travailleurs pour confronter et mettre un coup d’arrêt à l’inéluctabilité de la dégradation imminente de leurs conditions de vie, de celles de leurs enfants.

Il est temps que la peur change de camp, c’est cela la révolution dont on a besoin. La France, dans toutes ses profondeurs, des campagnes et des quartiers populaires périphériques, des entreprises et de tous les lieux de travail attend cet appel de la CGT. Alors qu’attendons nous ? « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Gaston Monatte

monattegaston@gmail.com

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COMMENTAIRES  

04/03/2021 00:25 par irae

Et c’est pourquoi je vote Solidaires aux élections professionnelles. Alors une union syndicale oui mais la plus à gauche possible. Comme pour la politique je laisse à la fourbe autain ses ambitions au sein d’une alliance de centre droit allant du modem aux écolos en passant par le piètre espoir hidalgo égerie d’un ps moribond et définitivement démasqué, en rêvant à une alliance FI LO NPA. Pour le PCF depuis les trahisons et retournements de vestes de la dernière présidentielle j’émets de sérieux doutes.

04/03/2021 04:58 par BEYER Michel

Accablant, mais tellement juste !!! Je précise que je suis adhérent depuis 1956. Je ne sais quoi dire après un tel réquisitoire dont je partage l’intégralité du texte.
Il y a quelques jours, Laurent BRUN (responsable SNCF), répondait à un interview du journal russe la "Pravda". ..pas un mot sur la CES, sur la FSM etc... L’Europe ignorée complètement. C’est dire si le mal est profond....

04/03/2021 08:25 par Geb

Tout est dit.

Rien à rajouter sinon que nous sommes des milliers de militants Cégétistes ou ex-Cégétistes a avoir fait le constat en vain depuis 30 ans.

Et si malgré toutes nos interventions et votes d’alors nous n’avons pu rien y changer ça me laisse perplexe pour une possibilité de changement interne.

04/03/2021 10:10 par jbformage

à @ Beyer Michel
Ne restez pas sur une interview ciblée par les questions de la PRAVDA pour laisser entendre que Laurent BRUN serait un naïf par rapport à l’UE voire un Europhile ; Je vous invite à regarder plutôt son interview du 26 février dernier par Fadi Kassen du PRCF, voici le lien :
https://www.communcommune.com/2021/03/un-entretien-avec-laurent-brun-secretaire-general-de-la-cgt-cheminots-video.html.
Il évoque les malheureuses expériences des industries de réseaux (EDF, Telecom, SNCF) privatisées et découpées "grâce" à l’UE ...entre autres et plus !
Bonne écoute.

04/03/2021 10:42 par robess73

je partage entièrement le constat de gaston monatte .syndiqué cgt cheminot (et ancien secrétaire d un petit syndicat)depuis 25 ans j ai du a contre coeur rendre ma carte devant attitude désastreuse de la direction de la cgt (et locale) lors du mouvement des gilets jau
nes.depuis viannet la cgt est corrompue par un courant réformiste ,elle est toujours inféodée a un PC moribond et lui aussi réformiste
(cf les alliances électorales avec le PS).il est grand temps que ce grand syndicat auquel le peuple francais doit d innombrables conquis sociaux redevienne révolutionnaire et cela ne peut se faire qu en passant par la case démocratie...

04/03/2021 11:01 par robess73

je partage entierement les propos de gaston monatte .a plus modeste étage ,syndiqué cgt cheminot depuis 25 ans (dont 15 secretaire de syndicat) j ai rendu (a contre coeur) ma carte devant attitude scandaleuse de la confédé nationale (et locale) pendant le mouvement des gilets jaunes .depuis viannet la cgt est devenue réformiste et de fait n a plus obtenue de victoire face au rouleau compresseur libéral.mieux elle fait échouer les mouvements qui pourraient reussir (voir le gag de la stratégie de la grève a la carte imposé par BRUN lors de la destruction du statut des cheminots ).la cgt reste inféodé au moribond PC lui meme a la remorque électorale du nuisible PS .il est grand temps que ce grand syndicat a qui le peuple francais doit grand nombre de ses conquis sociaux redevienne révolutionnaire et surtout démocrate.pour repondre a INAE .pour avoir pratiqué SUD durant quelques années c est encore pire que la cgt.
pour MICHEL BEYER .lire aussi la meme interview de ROUSSEL par la pravda en novembre (dispo sur le site de nos camarades du PRCF).c est accablant !

04/03/2021 12:00 par cunégonde godot

La CGT est maastrichienne (capitaliste), comme la CFDT, FO, Sud, le PCF, LFI, PS, NPA, les "Verts", bref quasiment tous les appareils "degauche" (et les apparatchiks qui y pantouflent) qui, tous, ronchonnent contre l’ "Europe" capitaliste, totalitaire à vocation planétaire qu’ils ont pourtant voulue, ont contribué à sa mise en place et qu’ils ne veulent pas quitter. Alors...

04/03/2021 13:13 par patoche

Le virage "réformiste" de la CGT me paraissait vu de l’extérieur comme une évidence depuis plusieurs décennies. Encore loin toutefois du collaborationnisme de la CFDT.
Pourtant la droite (PS compris) l’ED et l’ensemble des médias à leur solde (soit 95% hors Net) continuent de l’insulter comme il y a 60 ans. Et cela paie.
Je suis persuadé que si l’on interrogeait les français sur qui sont les responsables de la tragique situation de l’emploi en France, la CGT devancerait largement le medef et serait au coude à coude avec le pouvoir en place.

04/03/2021 13:25 par Triaire

Constat accablant et hyper réaliste .Cette CGT est devenue une CFDT améliorée !elle est europhile et capitaliste : son credo:Soyons tous frères !
On doit faire autre chose, une autre CGT, combattante et combattive.Celle ci, on ne la réformera pas .

04/03/2021 14:55 par jeandu13

J’apprends la décision de V. Gensel-Imbrecht qui succéda à la tête de la fédération de l’énergie CGT à Thierry Imbrecht ! Inaugurant de façon démocratique une captation familiale d’une fédération syndicale. Le tout sur fond politique de forte sympathies pour Robert Hue...La collaboration de classe avait démarré avec le mentor des Imbrecht : Denis Cohen. Si toutes les fédérations de la CGT ont connu où connaissent encore ce genre de "privatisation" de l’appareil syndical on est mal barré.

04/03/2021 17:18 par Jean-Yves Leblanc

Le constat que fait G. Monatte correspond en tous points à celui que font de longue date, sur ce site, des cégétistes comme Brun ou Page et nombre de commentateurs.
Ces lucides constats, hélas ne changent rien. Les congrès se suivent, rien ne change, la dérive se poursuit et s’aggrave.
G. Monatte pointe deux des raisons de cette dérive :
1) le syndicat est corrompu :
"Pour une part essentielle, son fonctionnement et dans une certaine mesure son existence dépendent de l’aide financière d’institutions supranationales liées en fait au grand capital."
2) Le syndicat ne fait que reproduire l’évolution de la gauche d’aujourd’hui qui s’est détournée du peuple :
"la direction de la CGT a fait le choix d’accompagner un projet qui n’est rien d’autre qu’un néolibéralisme vert et européen mais qui en dernière analyse est bien du capitalisme. Les revendications de ce programme, qui sont aussi sociétales, sont en phase avec l’air du temps, éloignées de la vie concrète et des préoccupations immédiates de tous les salariés."

De ce fait, je ne crois pas qu’il soit possible de ramener la CGT sur le sentier des luttes par le biais de débats internes. Je ne pense pas que G. Monatte y croie davantage. Il tourne ses espoirs vers un "mouvement populaire [qui] doit assumer ses responsabilités sans les déléguer à quiconque". Il ajoute même que ce mouvement devra contrer non seulement les élites possédantes mais aussi "leurs relais politiques et syndicaux". Il semble donc davantage compter sur un coup de balai venu de l’extérieur (du peuple et des bases) pour nettoyer la CGT plutôt que sur une opposition interne qui parviendrait à renverser les bureaucrates en place.

L’aspect sans doute le plus intéressant du texte de G. Monatte est qu’il ose aborder la situation actuelle de la France en prison. Non pas pour surenchérir sur un Macron soi-disant incompétent en demandant plus de vaccins, de masques, de tests et de confinements comme le font généralement les gens de gauche mais pour ouvrir une perspective crédible de lutte et de rassemblement ici et maintenant : la bataille prioritaire contre la tyrannie qui s’est installée.
"Face aux risques réels d’un recul de civilisation, il n’y a rien de plus urgent que de faire monter un mouvement de masse", écrit-il.
Cela rejoint ce qu’écrivait récemment le Dr Nicole Délépine que je cite partiellement :

"...La première des priorités est de briser nos chaines.
... Voilà presque 11 mois que tous les français sont victimes de violences psychologiques majeures, privés de liberté, enfermés pressurés par des contraventions abusives.
L’urgence est de se battre pour supprimer maintenant toutes les mesures liberticides totalement inefficaces et gravement délétères.
Elles bloquent toute contestation véritable et forte. Tant que le pays n’est pas libéré, les autres sujets ne peuvent qu’être effleurés et sûrement pas approfondis, ni résolus, ni débattus avec l’ensemble du peuple.
...Impossible de compter ses troupes, d’agir en force tant que nous ne combattons pas le préalable à toute revendication populaire, la sortie de prison des Français innocents."

04/03/2021 20:56 par Pizzi

Une analyse désespérante mais tellement juste, malheureusement.
De plus, la CGT n’a absolument pas intégré la défense des "ubérisés", les nouveaux serfs du XXIe siècle, elle se cantonne au salariat (CDI) qui va bientôt devenir une exception.
Une syndiquée CGT.

04/03/2021 22:31 par Assimbonanga

Un iceberg géant grand comme Paris s’est détaché de la banquise.
Une épidémie très contagieuse frappe les chevaux suite à une compétition hippique à Madrid.
Dans les élevages industriels, des épidémies frappent tour à tour visons, canards, poulets.
Les glaciers fondent ou s’effondrent.
D’ordinaire chez nous, le printemps ne commence que fin avril, or il est déjà là.
La biodiversité en a un grand coup dans l’aile.
Chaque goutte d’eau des océans contient des particules de plastique et nous ne cessons de jeter des seringues à usage unique, des blouses à usage unique et des emballages jetables après usage de nos plats à emporter, dans les rues de Paris, ou à la maison.
Patience, tout sera bientôt fini.
Au fait, quand l’Etat va-t-il nous envoyer notre gélule de cyanure fournie par la sécu ?

04/03/2021 23:00 par Geb

@ Jean Yves Leblanc.

Vos constats ont le mérite d’être clairs.

j’ignore qui est Gaston Monatte et quel est son degré d’implication dans la CGT actuelle mais son nom me laisse à penser qu’il est un parent d’un autre militant au même patronyme, célèbre pour avoir été un des Camarades de Monmousseau dans les années 1920.

Son analyse est claire et précise et correspond à tout ce que nous, anciens militants, avons pu constater depuis 40 ans. En fait depuis la fin de l’époque Krasucky, dans la CGT.

En particulier il stigmatise fortement la nocivité de la participation active de la CGT actuelle au sein de la CSE après avoir trahi la FSM ; ainsi que la collaboration de classe permanente des élites" syndicales puisqu’il faut bien les nommer comme telles.

(A ceux qui s’offusqueraient de mon attaque directe évitez d’insister sinon je serai contraint de donner des dates, des noms, et des cas. Et ça fera encore moins plaisir à tout le Monde. J’ai quitté la CGT pour ne pas collaborer moi-même et envoyer d’autres dans le mur par ma collaboration, c’est pas pour fermer ma gueule si ça devenait nécessaire).

J’ignore s’il serait possible de réformer tout ceci de l’intérieur. Pas plus que pour le PCF les vers sont beaucoup trop incrustés dans le fruit et ils ne lâcheront rien sinon à tout détruire. Surtout dans une période de crise létale du Monde capitaliste comme celle que nos vivons.

Monatte et Monmousseau avaient compris cela avec leurs camarades lorsqu’ils ont fondé le PC/ SFIC en 1920 au Congrès de Tours après la trahison honteuse des Socio-démocrates réformistes. Pierre Monatte était alors l’animateur du Journal syndical "La Vie Ouvrière" organe de la CGT et la naissance d’une nouvelle force vive du Prolétariat se fit alors contre l’Union Sacrée scélérate qui avaient été complice de l’assassinant de centaines de milliers de travailleurs des pays belligérants dans une guerre au compte de leurs exploiteurs.

Aujourd’hui, les mêmes ne pouvant mener une guerre intercontinentale qu’ils savent ne pas pouvoir gagner utilisent d’autres techniques d’ingenierie sociale pour tenter de mettre sur le dos d’un loup garou couronné la casse de l’économie occidentale qu’ils ont alimentée pendant un demi-siècle et permettre à la variable d’ajustement du capital de se rebooter par l’assassinat programmé de centaines de milliers sinon de millions de travailleurs. En détruisant les organismes de santé, les soins primordiaux, les emplois, et en créant un désespoir mortifère et la peur chez ceux qui vont en subir les conséquences

Comme eux je ne pense personnellement pas qu’ils soit possible de recommencer une nouvelle aventure au sein de structures syndicales ou politiques autant discréditées au sein des exploités et du prolétariat.

Et la plus grosse difficulté sera de faire comprendre aux Masses qu’un "Syndicat de classe", un "Parti révolutionnaire sans compromissions", ne peut en aucun cas être financé par ceux qu’ils prétendent combattre. Et que "le Syndicat" c’est pas ses "dirigeants" : C’est eux.

La Lutte syndicale qu’on le veuille ou non est indissociable de la Lutte politique. Pratiquer un "Syndicalisme de classe apolitique" ça n’existe pas.

En 1920 c’était l’évidence même chez les Prolos que quand on voulait combattre le Patronat ça n’était pas en lui demandant des aides financières que c’était possible. Même et surtout au nom d’une "Démocratie" que tous les prolos savaient être une "Démocratie" au service de la Bourgeoisie. Quelqu’un qui aurait émis même l’ombre de cette idée aurait été traité de fou ou de collabo. Les travailleurs étaient prêts à financer sur leurs maigres deniers et par leur activité militante les actions de leurs dirigeants politiques et syndicaux issus de leurs rangs. Dirigeants souvent pas plus rémunérés qu’eux, sinon encore bien moins, et même souvent pas du tout.

Aujourd’hui, on en est à l’heure des délégations de pouvoir et de demander à l’ennemi de fournir les munitions.

Ca va être difficile de changer la mentalité des masses sur ce sujet.

05/03/2021 07:22 par alain harrison

Bonne image de la gauche.

« « « L’instabilité permanente et l’évolution hasardeuse de la CGT est illustrée pour le moment par les petites manœuvres d’appareil et les batailles picrocholines de pouvoir qui ont pour effets de détourner l’attention des syndiqués et des travailleurs des véritables problèmes qui les assaillent. Depuis le milieu des années 1990, la réorientation stratégique de la CGT voulue par Louis Viannet puis mise en œuvre par Bernard Thibault, Thierry Lepaon et enfin par Philippe Martinez apparaît de plus en plus nettement aux yeux des syndiqués comme des non syndiqués comme une succession d’échecs. Cela n’est pas étranger au fait que la CGT a souvent été perçue comme se situant en dehors d’un grand mouvements de protestation de masse, comme celui des Gilets jaunes. Mouvement singulier qui pourtant devrait nourrir la réflexion des militants quant au fait qu’il s’est développé sans implication syndicale, du moins à ses débuts. » » »

Voilà où mène la confusion, la compromission et de ne pas user intelligemment de l’imagination ou tout simplement de se mettre à niveau de l’époque. Et ici, le libéralisme mène le jeu grâce au monopole médiatique que depuis la fin des deux grandes guerres, les gouvernements successifs ont laissé aller. Pourtant, il fut une époque où les gouvernements surveillaient de près les tendances de développer des monopoles. Pas fou, le libéralisme a pourfendu les soi-disant monopoles étatiques : les services publiques. Et le tour est joué.Maintenant, on voit fleurir le privé dans la santé, les collèges privés, etc..... en Ontario, le privé met la main sur tout ce qui est stationnement, les blocs d’appartements par exemple (il faut le faire). À quand les trottoirs ?

Ici, il faut écouter Lordon.
https://www.lemediatv.fr/emissions/2020/abattre-le-capitalisme-mode-de...

Et comme complément, non seulement le libéralisme fragmente les états pour mieux privatiser (de la santé au militaire _ une gracieuseté US), mais fragmente non seulement le travail depuis Ford, mais fragmente les travailleurs jusqu’au travailleur lui-même.
Le langage au service des puissants ? Alain Deneault
https://www.youtube.com/watch?v=IBdj4Z0FtZU

Et élémentaire:Le chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall, tous manipulateurs tous manipulés. De notre condition d’humain.

Mettre à niveau la Connaissance :
Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’Univers et les Hommes.
Pythagore

Aujourd’hui, cette sentence prend tout son sens. Oui Non
Faudrait s’ouvrir les yeux. Qu’est-ce à dire mettre à niveau les connaissances ?
Bien sûr les détails sur l’évolution des primates vers l’homme et ses cousins vont se raffiner. Mais les grandes lignes sont bien là, à moins d’être de mauvaise foi. Nous avons un problème avec le mot spiritualité, n’est-ce-pas. Mais, la vue d’ensemble des âges géologiques jusqu’à notre époque enlèvent bien des voiles, Non

05/03/2021 10:08 par Assimbonanga

J’en rajoute une autre bien bonne à ma liste optimiste : lorsqu’un vent venu du Sahara apporte du sable, celui-ci est "faiblement radioactif". Ben oui, en raison des essais nucléaires de ces intelligents Français. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transporte.

Je n’ai pas une mémoire historique extraordinaire, mais me semble que les prisonniers du camp de Buchenwald s’en étaient plutôt mieux sortis que les autres en raison d’une organisation solidaire collective, la présence de gens de valeur ayant des savoirs techniques et un maillage communiste.
Aussi, il me semble que la meilleure chose à faire serait de s’organiser entre humains pour partager et planifier dans la perspective le désastre qui s’avance.
Le syndicalisme c’est une chose merveilleuse mais le problème c’est que les travailleurs sont embarqués dans le productivisme, la croissance et la destruction planétaire. C’est là où le bâts blesse.

05/03/2021 12:27 par Buffaud

Excellent texte, rien à rajouter !

05/03/2021 14:07 par geb

@ Assimbonanga...

Même là on nage en pleines Fakes News...

Le sable qui arrive en ce moment est effectivement radioactif.

Et effectivement les essais français à Reggane ont empoisonné le site et n’ont jamais été décontaminés. Ca serait d’ailleurs impossible. Pas plus qu’à Mururoa vue l’ampleur de la contamination, y compris souterraine qui implique un djebel entier.

Et il continue à intoxiquer les populations locales sans que ça émeuve qui que ça soit en France..

Mais jusqu’à aujourd’hui, ou du moins jusqu’à il y a dix ans, on ne trouvait pas de résidus radioactifs dans les résidus transportés par le Simoun en France.

Par contre depuis les bombardements de la Coalition dont les Français faisaient partie en Libye, oui, Il y en a. Une contamination au Césium typique de ce type d’arme et qu’on ne retrouve pas dans les résdus d’explosions nucléaires ou "A" ou "H". Il s’agit en effet de nanoparticule dues à la pyrophorèse de l’Uranium 238 lors des impacts.

Dès les premiers bombardements j’ai pu en mesurer les effets chez moi, dans la région marseillaise et je pense en avoir parlé un jour ou un autre sur ce site. Je connais la Libye, un ami Libyen à moi a perdu toute sa faille dans ces bombardements, et je savais par des sources militaires qu’il y avaient eu de nombreuses contaminations sur des habitants locaux qui avaient plus moins pillés des matériels touchés à l’U238 contenu dans les armes antichar et antibunker occidentales.

Je n’ai pas encore eu le temps de m’informer du niveau de contamination dont on parle depuis l’article paru dans la presse algérienne. Mais s’ils est conséquent dans ses effets, l’allégation à des responsabilités des essais de Reggane est à mon avis une tentative de mette sur le dos de dirigeants disparus depuis longtemps des crimes qui reviennent en fait à des dirigeants qui sont bien en vie et bien connus. Comme les Sarkozy, BHL, ou Hillary Clinton et leur clique et leur destruction de la Libye ou du Kosovo. Ou Bush et les deux guerres d’Irak .

Tout en réclamant des compensations légitimes pour des crimes commis par les Français dans les années 60 en pensant que ça sera plus facile de faire avaler la pilule en accusant un De Gaulle disparu qu’en accusant un Sarkozy ou une Clinton bien en vie.

Ce qui est plus inquiétant c’est que si on en parle c’est qu’il va y avoir brusquement des effets indésirables constatés de l’Uranium appauvri "ICI".

Parce que pour les effets "LA-BAS" s’ils devaient s’en inquiéter autant ça serait fait depuis longtemps.

05/03/2021 14:53 par Assimbonanga

Merci @Geb. Ta contribution est fort intéressante. Je vais en garder une copie.

05/03/2021 17:17 par benzekri

Puisque c’est pour redonner l’espoir à gauche
Une contribution au débat

Pourquoi le monde ne tourne pas rond ?

Préambule : Macron, sa clique, tous les collabos et opportunistes ont été secoués par le Mouvement des Gilets Jaunes... Tout a été tenté pour enterrer ce Mouvement qui représente -pour les dominants- un danger certain. Non seulement le mouvement est toujours vivant, qu’il a réussi à montrer le vrai visage d’un pouvoir autoritaire qui légitime la barbarie policière mais il a aussi contribué à réveiller des consciences endormies. Un esprit Gilet Jaune est né ! Les foyers de résistance en France et dans le monde savent qu’ils doivent beaucoup à ces femmes et hommes libres et debout en JAUNE... L’esprit Gilet Jaune ne s’hérite pas il se mérite.

N’est pas digne de respect celui qui laisserait le « saigneur » Macron échapper à un jugement pour tous les crimes commis sous son règne...

Comment le monde pourrait-il tourner rond alors qu’il est sous la conduite « de chiens de garde » au service d’une minorité de 1%... Minorité -de gangsters- * qui a
• sacré Hitler Chancelier de l’Allemagne nazie avant de décider de le déchoir...
• fait des USA, « la première démocratie du monde », alors que cette « puissance » est génocidaire du peuple amérindien, responsable d’Hiroshima, Nagasaki, du Napalm au Vietnam... et de bien d’autres horreurs qui se poursuivent encore aujourd’hui sous nos yeux, en Irak, en Syrie, en Libye, en Afghanistan, au Yémen...
• permis aux sionistes porteurs d’une idéologie raciste et criminelle, responsables du massacre du peuple palestinien d’installer leur état/cancer sur la terre de Palestine
• défait des démocraties en Afrique et Amérique latine pour installer des dictatures comme au Chili avec le coup d’état dirigé par la CIA contre le président démocratiquement élu, Allende
• justifié tous les crimes contre l’Humanité en considérant que la fin justifie les moyens... Les centaines de milliers de morts à chaque fois ne sont pour ces criminels que « des dégâts collatéraux » !
• occupé les gens -au cerveau travaillé- par une propagande savamment orchestrée avec des ennemis imaginés : les périls jaune, rouge, vert « l’islamo fascisme » alors que même ces terroristes low-cost dits islamistes sont du made in USA et sont utilisés pour déstabiliser les régimes rebelles et pour faire peur. Pour rappel, Hitler était chrétien comme Mussolini l’italien, Franco l’espagnol et Bush le nord-américain ; Golda Meir... Netanyahu sont juifs. Des racistes occupants et voleurs des vies et des terres palestiniennes... Quant aux horreurs des colonialistes français, inutile de les rappeler vous savez tout ça très bien...
• octroyé à 5 états (les Etats-Unis, la GB, la France, la Russie, la Chine) une place permanente au « Conseil de Sécurité » de l’Onu avec un droit de veto qui permet à des états gangsters non seulement d’être intouchables mais aussi :

1. d’intervenir où ils veulent et quand ils veulent pour écraser des peuples sous les bombes, de détruire le patrimoine architectural et les infrastructures nécessaires à la vie au nom « des droits de l’homme et de la démocratie » et on connait la suite !
2. de distribuer les certificats de « démocratie » aux états soumis et d’en qualifier d’autres de « dictatures » infréquentables... les états qui refusent la soumission aux yankees
3. d’imposer embargos, blocus et autres sanctions contre des nations qui tiennent à leur indépendance et s’opposent aux pillages des richesses de leur pays
4. de faire d’une monnaie de singe, le dollar, la monnaie des échanges internationaux ce qui permet aux milliardaires yankees de s’enrichir toujours plus sur le dos des peuples et nations volés...
5. rançonner les états sous leur protection. Trump a obtenu 460 milliards de dollars de Ben Salman pour couvrir ses crimes !
Comment le monde pourrait-il aller mieux et les choses changer alors que TOUT est verrouillé pour que rien ne change ? Exemples

• Aux Etats-Unis c’est le bipartisme imposé pour permettre aux milliardaires de gagner à tous les coups puisque le choix entre démocrates ou républicains n’est qu’un jeu de passe-passe pour servir in fine les intérêts des mêmes requins
• En France -Etat soumis aux sionistes et aux yankees- c’est un bipartisme déguisé puisque le choix est entre une fausse gauche et une vraie droite au service des milliardaires ; le FN-RN n’est qu’un épouvantail pour faire croire aux histoires « du faire barrage, du front républicain, du vote utile et du vote pour le moins pire... » qui nous a mené au pire avec l’ordonnateur des crimes, le président/monarque Macron. N’oublions cependant pas que Macron est le legs de la coalition de « gauche » autour des « socialistes » qui avait pourtant TOUS les pouvoirs en main : Assemblée, Sénat, 20 régions/22 etc...
Le monde ne changera pas sans une implication citoyenne éclairée pour mettre fin au système qui se nourrit du pillage des richesses des peuples, de l’exploitation des humains, des guerres, des propagations des maladies et du développement de la misère, à savoir le système capitaliste... Ces « créatures monstrueuses », le nazisme, le fascisme, le colonialisme... et terrorisme ont causé et/ou causent encore des horreurs certes mais les premiers responsables de ces barbaries sont les docteurs Frankenstein : les capitalistes et les sionistes leurs créateurs !

Le monde ne changera pas tant que les réflexes moutonniers comme « nous sommes tous américains » ou « je suis Charlie » marchent... Les dominants peuvent jouer sur les peurs pour anesthésier les gens au cerveau disponible.

Sentant des foyers de résistance se multiplier un peu partout comme avec les gilets jaunes en France ils ont voulu frapper fort avec un virus « tombé du ciel » pour nous mener une guerre plus dure... de classes. Le but est de nous « vacciner à vie » pour faire de nous des MOUGEONS de père en fils ! C’est le rêve des capitalistes.

Inutile d’attendre un sauveur ou quoi que ce soit des élections dans ces conditions..., la solution passe par une révolution qui permet aux peuples d’arracher des droits, de mettre fin à l’impunité** et de gagner leur souveraineté.
Balayons devant notre porte... Faisons-le ici en France... C’est possible... Sinon le monde va continuer à tourner avec d’autres horreurs, d’autres barbaries organisées, avec des injustices de plus en plus insupportables et soyons sûrs que c’est l’esclavage que nous laisserons à nos enfants et petits-enfants, comme héritage... Nos étudiants sont au stade de l’apprentissage à vivre avec une charité institutionnalisée et 3.000 000 d’enfants en France s’initient déjà à la pauvreté alors que Carlos Ghosn -par exemple- l’ex patron de Renault touche 45.000 EUROS/JOUR ! C’est l’homme qui a osé fêter royalement son anniversaire au château de Versailles avec des tenues d’époque (voir vidéo sur internet). Cette soirée, à 634.000 euros, a été financée par une filiale néerlandaise du groupe Renault-Nissan.

* Les comploteurs, pour discréditer ceux qui révèlent et dénoncent leurs crimes et complots contre les peuples, les traitent de « complotistes », « d’antisémites » ou « d’islamo gauchistes ».

** Après la peine « aménageable » et tellement bien aménagée du bandit et criminel Sarkozy -corrompu et responsable en grande partie de la situation dramatique actuelle de la Libye-, l’imbuvable Estrosi après d’autres « outrés » de la droite folle et de l’extrême droite « molle » déclare ceci : « Nicolas Sarkozy reste la grande autorité morale de notre famille politique ». Le peuple de France serait-il amoral à ce point pour être représenté par des criminels, des corrompus et des véreux sans morale ?
HB

05/03/2021 22:43 par chb

F. Lordon (https://www.lemediatv.fr/emissions/2020/abattre-le-capitalisme-mode-demploi-5l0lp-OISZmu0XAVdwsuSA) donne une clé de la déconfiture de notamment la CGT comme protecteur du salariat contre l’ultralibéralisme : l’espace intermédiaire de compromis entre le capital et la classe ouvrière se ferme tendanciellement, à l’occasion (j’abrège) du déplacement monumental de la « position psychique du capital », d’un pli de la sûreté de soi, de l’intransigeance, du refus désormais catégorique de toute négociation et de toute transaction. De sorte que cet espace social-démocrate de l’après guerre disparaît, alors que les gouvernants dans la forteresse des institutions de la Vème république sont à l’abri des demandes, appels et cris des classes populaires. Le mouvement des Gilets Jaunes est exemplaire de l’effet de la radicalité des dominants, qui s’opposeront à la moindre transformation qui serait portée par un mouvement social traditionnel ou via scrutin. C’est pourquoi un éventuel gouvernement LFI serait torché en moins de deux semaines, puisque le taux d’intérêt [= la puissance des marchés financiers] mettrait la politique économique de JLM échec et mat avant même qu’il ne pose une fesse dans son fauteuil [à l’Elysée]. Cf Tsipras, sachant que la concentration du pognon a centuplé depuis. Ouf.
D’après ce que j’ai compris, Lordon ne rejette pas l’idée de révolution, se contentant d’alerter sur la brutalité à attendre de la Réaction. Mais il éclaire le repli de l’appareil CGT vers la zone UE-cfdt...

06/03/2021 11:04 par Geb

@ Asimbonanga.. ;

Puisque ça t’intéresse les essais nucléaires français au Sahara par le GSEM se sont fait en deux phases distinctes :

1, les essais "Gerboise" se sont déroulés en "aérien", la charge étant située au sommet d’un pylône. Ce sont ceux des environs de Reganne même. Ils ont généré une pollution radioactive de surface immédiate mais n’ont pas eu de trop grandes répercutions contaminantes en profondeur. Les effluents radioactifs de l’explosion n’ayant pas pénétré en profondeur ont ensuite été balayés par les vents. Malgré la faisabilité les Français n’ont jamais décontaminé la zone et surtout ont laissé les résidus et restes des matériels contaminés sur place

2. Les 13 essais suivants se sont déroulés à In Ecker à 600 km au sud-ouest, près de Tamanrasset dans le Massif du Hoggar.

Bien qu’effectués en souterrain, lors du dernier essai le Djebel entier s’est fissuré en présence d’officiels français, dont le Ministre des Armées d’alors Pierre Messmer, et ça a failli tourner au drame. Un grande partie des personnels ayant été contaminée lors de l’explosion ou ayant été employé sur place sans les précautions ni les équipements nécessaires.

Au Hoggar il est impossible de décontaminer après 13 explosions majeures dans la roche mère, et les tunnels d’accès bétonnés pour interdire l’accès aux bunkers de tir ont été pillés par des récupérateurs de matériels et de ferrailles. Avec les résultats dont on peut se douter sur les gens.

https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&cad=rja&uact=8&ved=2ahUKEwjK7LPrrZvvAhWSDmMBHdGxAKAQwqsBMAV6BAgHEA0&url=https%3A%2F%2Fwww.youtube.com%2Fwatch%3Fv%3DfjlTnz1M78w&usg=AOvVaw1ktpDaCbAAqyYhbW8U7jRK

06/03/2021 11:32 par Assimbonanga

@Benzekri, un petit résumé en 10 lignes maxi ?

06/03/2021 12:12 par Autrement

@chb
Suite au précédent article de Lordon auquel vous vous référez : oui, tenir bon sur la chaise ! C’est pourquoi il faut ANNULER la dette, et non pas soutenir comme Lièm Hoang-Ngoc dans Politis (avec portrait de l’infâme Lagarde à l’appui), que c’est une mauvaise idée, sous prétexte que les taux d’intérêts sont bas ou même négatifs.
Car à peine installé un gouvernement de la gauche radicale, aucun doute que les agences de notation (cette géniale invention du capitalisme financier) feraient des pieds et des mains pour que les dits taux d’intérêts s’envolent et paralysent la politique sociale programmée.
Mais la face positive du phénomène serait que les masses s’apercevraient aussitôt de la combine, comprendraient plus profondément ce qu’est le régime, et seraient plus enclines à soutenir le nouveau pouvoir et même à aller beaucoup plus loin. Car sans la conviction et l’action des masses, rien ne pourra réussir.
Tribune de Mélenchon sur ce sujet : 150 économistes ont appelé dans "Le Monde" à une annulation de la dette détenue par la Banque centrale européenne suite à la crise sanitaire et économique. Une idée controversée qui fait déjà débat à un an de la Présidentielle.

Madame Lagarde devrait aller au Louvre. Elle ferait un saut jusqu’à la stèle où est gravée le Code d’Hammurabi. D’accord, ce n’est pas un un texte tendre. « oeil pour oeil dent pour dent » c’est sévère ! Mais le même réalisme cruel s’exprime d’une autre façon à propos des dettes. Le cas traité est celui du débiteur confronté à une inondation ou à une catastrophe. Le souverain de l’an 1750 avant notre ère dit que ce débiteur « ne rendra pas de blé au créancier, trempera dans l’eau sa tablette, et ne donnera pas l’intérêt de cette année ». Tremper dans l’eau votre tablette, madame Lagarde ! Effacez les dettes publiques détenues par la BCE.

Évidemment, la solution plus explicitement radicale est de sortir de l’UE et de l’euro. Et du capitalisme. Mais pour cela, il faut d’abord de toutes façons virer le duo Macron-Le Pen ou son équivalent, et faire que le mouvement des masses s’accélère et s’amplifie, au vu des besoins criants de l’emploi et des services publics, et en conscience éclairée des mesures à appliquer pour les satisfaire.

06/03/2021 17:17 par pierreauguste

Oui Assimbonanga,et en plus ,tout ça dans un monde unique avec en tête de rayon "coca cola" et ses amis.Mais ne rêvons pas ils ne vont pas nous donner le cyanure,il faudra le payer,et nous le paierons...
J’habite au paradis,en haut d’une montagne,mais les hêtres qui m’entourent portent les stigmates des essais colonialistes.Tous les jours ,j’observe leur beauté éclatante et les marques indélébiles que la bêtise humaine a laissé sur eux.Cerise sur le gâteau,ils ne vont même pas mourir à cause du nucléaire,juste à cause du stress annuel du à la sécheresse et autres canicules estivales...La bêtise..de tous cotés.
Un autre cégétiste désabusé...

06/03/2021 21:45 par alain harrison

On peut penser que la dernière guerre se jouera sur la déconfiture de l’économie capitaliste.

Le jour où la gauche sera au pouvoir, c’est la stratégie économique globale bien articulé qui fera la différence, un effet d’entraînement dans d’autres pays (Cuba et Vénézuéla qui continuellement s’ajustent aux attaquent économiques occidentale) comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne selon la sensibilité de ces peuples qui en ont marre de la dictature.

La Chine et la Russie ne sont plus communistes (leur stratégie politique est trouble ?) et Lordon explique que les structures politiques se figent et finissent dans la corruption. Voilà pourquoi une Constituante Citoyenne doit durer en accord avec les objectifs de l’alternative sans cesse renouvelé.
N’oublier pas que la révolution Française fait suite au siècle des lumières (presque un tandem). Et que la Révolution s’étend sur 10 ans mais avec un affaiblissement de la ""Constituante Communale"" __ Citoyenne (les lumières faiblirent ?).

La Révolution française est une période de bouleversements sociaux et politiques de grande envergure en France, dans ses colonies et en Europe à la fin du XVIIIᵉ siècle. Wikipédia
Date : 5 mai 1789 – 9 nov. 1799

Le siècle des Lumières est un mouvement philosophique, littéraire et culturel que connaît l’Europe du XVIIIᵉ siècle et qui se propose de dépasser l’obscurantisme et de promouvoir les connaissances. Wikipédia
Date de début : 1715
Date de fin : 1789

07/03/2021 10:11 par Autrement

Bonjour Alain Harrison.
Sur la période 1789-1794, voir la conférence d’Henri Guillemin ICI.
Sur Robespierre, du même, voir ICI.

08/03/2021 06:23 par alain harrison

Oui, M. Guillemin un historien intègre.

Mais pensons à la prise du pouvoir par la Gauche et développer la stratégie globale. L’Amérique latine a bien des choses à nous dire la dessus : le courage d’agir souverainement.

Mexique : López Obrador et Biden, entre les lignes d’un premier contact amical
7 Mars 2021, 19:13pm | Publié par Bolivar Infos
Par Javier Buenrostro

D’autre part, le mot que López Obrador a répété sans arrêt est « souveraineté. » Dans les relations entre les Etats-Unis et le Mexique, comme dans n’importe quelles autres relations asymétriques entre pays, on dit toujours qu’elles se déroulent dans le respect et la dignité mais c’est rarement le cas.

Cette fois, cela semble différent. López Obrador parle de « souveraineté » mais ce n’est pas seulement une clause de style. Il la met en pratique. Ces derniers jours, une réforme très importante de l’industrie électrique qui rend au pays la souveraineté qu’il avait perdue face aux entreprises privées, principalement étasuniennes et espagnoles, a été faite au Mexique.

Comme on s’y attendait, cela a été vu d’un mauvais œil par les entreprises privées qui voient leur échapper un négoce dont elles ont profité pendant des années et qui pensent que cela durera beaucoup plus longtemps. Mais comme le dit López Obrador, le Mexique ne doit pas être une terre de conquête ou de pillage et encore moisn au prix de sa souveraineté énergétique.
http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/03/mexique-lopez-obrador-et-biden-entre-les-lignes-d-un-premier-contact-amical.html

Une stratégie aux cas où Le Pen-Macron.

Reconduire Macron et encore 5 ans.
Ou Le Pen et nous verrons..........

Trop de Français dorment. Ça l’air que l’Humanité n’a pas encore assez souffert ?
Il y a trop d’imbéciles qui ont de l’influence.
Et dans la sécurité...........

La gauche doit comprendre qu’il faut commencer quelque part (le consensus sur les obstacles maintes fois vérifiés).

08/03/2021 12:23 par jean du 13

Pas de révolution sans théorie révolutionnaire. Nous connaissons tous cet adage de Lénine. À prendre trés au sérieux notamment en regard des impasses répétées du mouvement ouvrier depuis la libération. Après les "réformes révolutionnaires" mises en oeuvre par les ministres communistes Croizat et Paul, la contre révolution, en 80 ans (ce qui prouve l’ancrage profond des dites réformes), arrive presque au terme de son travail de sape. 68 et l’acharnement anti marxiste (sous couvert d’anti stalinisme entendable) de la french théory et des opportunistes en col mao, couplé à l’effondrement du soi disant "socialisme réel" et du PCF dans la foulée, nous laissent sans forces décisives. Des soubresauts ont lieu certes. Gilets jaunes sans boussole, nuit debout sans lendemain, grèves presque sans effet...le "corps social" souffre et le dit avec les mots qui lui restent. Mais de théorie révolutionnaire basée sur une analyse dialectique du niveau de contradiction entre l’idéologie dominante qui se nourrit de l’évolution inouïe des sciences et techniques (forces productives en contradiction elles mêmes dans la mesure où les producteurs sont exclus massivement de ces forces), en travaillant la subjectivité de chacun comme jamais et utilisant toutes les opportunités de clivage des dominés (voir les mouvements "identitaires" héritiers de 68 voire de Heidegger !). On ne saute pas comme un cabri en disant
Révolution révolution ! En face ils sont prêts et armés ! 150 ans plus tôt ils ont massacré les nôtres. Ils n’hésiteront pas aujourd’hui. La puissance que nous devons développer à partir du réel de nos forces (qui ne parviennent pas au seuil quantitatif permettant un dépassement qualitatif de l’état des choses) est en devenir, se nourrit des contradictions du système mais dépend de la crédibilité de nos théories d’actions. J’ai comme un mauvais pressentiment. Que le tout puissant puisse me démontrer le contraire.

08/03/2021 20:24 par alain harrison

Il semble bien que l’impasse est le cadre actuel pour certains (du sabordage, plutôt que de parler des solutions). L’idéologie critique des contradictions capitalistes existe, il lui manque une stratégie (multidimensionnelle*, cohérente et coordonnée). Et les contradictions sont criantes. Le libéralisme rame pour rattraper le coup. Tien, la cause des femmes est bien représentée par la ministre Macroniste (entendre instrumentalisé pour les élections et ça risque de marcher = médiats aux ordres, et le Français moyen votera). Sans oublier la monté de la PUB : Macron - Le Pen.

* à défaut d’un mot plus juste (voir petit cartoon : les patrons sont........)
L’ère des Peuples comme "slogan",...........
Tous les moyens du bord.
Répéter un mensonge et il deviendra vérité (question de mémoire référentielles). De même pour les vérités.

09/03/2021 17:26 par Henoch

Camarades retraité(e)s n’oubliez pas de voter pour la CGT aux élections de vos représentants au conseil d’administration de la CNRACL, dernier délai : 15 mars. Vous pouvez opérer extrêmement facilement aussi bien sur internet en 3 clicks que par courrier postal, auquel cas juste une étiquette à coller sur une carte pré remplie qu’il suffit de mettre dans la 1ère boîte aux lettres.

Le CGT bashing c’est bien beau mais faudrait pas que ça profite à la CFD truc. Si ?

10/03/2021 00:14 par alain harrison

« « CGT s’est construite pendant plus d’un siècle. « Le management » et « les courbes de carrière » ont remplacé la démocratie syndicale et l’altruisme, la professionnalisation celle du militantisme et du dévouement désintéressé » »

Les années 80 ont donné le ton, comme la monté des eaux qui a suivi, tout en sinuosité implacable et nous voici ici.

Perte d’orientation est bien significatif. Une erreur de perception ?

L’idéologie ? N’est-ce-pas ce qui donne l’orientation ? Et ici, il s’agissait (Marx) de diagnostiquer le mal (capitalisme outrancier) et de développer le remède (une alternative radicale).

Le libéralisme a su diabolisé, les religions dominent toujours*(même en retrait) tout ce qui tient du socialisme (communisme) y amalgamant hypocritement le mot démocratie. Au point que le référentiel est devenu illisible pour plusieurs.Et les mots deviennent des pièges. Le nouveau management a créé les Trumps (brute) et les Macrons (subtiles) de ce monde, dont Biden pour être à la hauteur d’un Maduro).

La CGT, le PCF ont à revenir aux sourcez : le programme du CNR et la Cotisation. Pour s’orienter :

« « Quant à la question des éventuels défauts de capitaux, je fais appel à Friot : regardez le colossal investissement qui s’est fait au lendemain de la guerre pour faire surgir de terre l’hôpital public, avec des équipements très lourds. Tout ça s’est fait sans le moindre recours aux crédits bancaires, ou aux marchés de capitaux : simplement par le financement par la cotisation. Et c’est cette expérience historique absolument remarquable que Friot propose de généraliser. Ce serait à la caisse économique qu’il appartient de pourvoir au financement des infrastructures et des investissements.” » »
https://www.lemediatv.fr/emissions/2020/abattre-le-capitalisme-mode-demploi-5l0lp-OISZmu0XAVdwsuSA

Quand à créer des rapports justes entre pays. Pour s’orienter :

« « Le moment est venu de briser ce tabou. Telle est la raison de l’exhumation du texte de la Charte de La Havane dont le contenu est susceptible de stimuler les esprits les plus aplatis.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, un vaste bilan des relations internationales est opéré par les gouvernements victorieux. Les économies européennes sont largement détruites, il faut quasiment tout reconstruire dans plusieurs pays. Les grandes puissances cherchent alors à élaborer des instruments internationaux permettant d’éviter le retour du chaos économique et des guerres commerciales qui avaient caractérisé la décennie de l’avant-guerre. La crise de 1929, en effet, avait entraîné la montée du protectionnisme, l’effondrement du commerce mondial et contribué à précipiter le monde dans la tourmente.
La coopération économique est établie comme l’un des buts et principes de l’ONU, cette dernière reconnaissant les fondements économiques de la paix dans l’article 55 de la Charte des Nations Unies. » »
https://pardem.org/analyses/la-mondialisation/972-contre-le-libre-echa...

Nous n’avons pas à réinventer la roue.

L’intelligence de l’imagination, le libéralisme s’y prend par le mauvais bout de la raison, prenons le bon bout.

Mettre à niveau.

10/03/2021 13:37 par L. A.

Attention avec Guillemin ! Je vois dans les commentaires des liens vers ses émissions et des appréciations du type « M. Guillemin un historien intègre ». Alors c’est vrai qu’il dit pas mal de choses plaisantes, d’autres plus consternantes (Jeanne d’Arc…), et qu’il a ce don de captiver l’auditeur avec une présence et une diction très théâtrales. C’est un vrai conteur. Mais comme Alain Decaux, autre catho médiatique, il n’est aucunement historien. Quant à être intègre, on peut en douter. Il prend ou délaisse les sources selon son humeur et va parfois jusqu’à les tordre un peu pour asseoir sa narration. En ce sens sa démarche ne diffère guère de celle d’un Lorànt Deutsch, même si les options politiques de ces deux hâbleurs sont radicalement divergentes.
L. A. (Chat échaudé craignant donc même l’eau froide… surtout si elle est trouble.)

10/03/2021 15:08 par Autrement

@L.A. Non, pas de crainte avec Henri Guillemin. Rien à voir avec Alain Decaux et autres bavards. Guillemin pense ce qu’il dit (c’est beaucoup plus rare qu’on ne le croit, y compris chez les historiens) et cite ses sources, qui sont claires comme de l’eau de roche. S’il en trouve d’autres après réflexion, il le dit. Qu’il soit catho ou non à sa façon n’y change rien. Pour parodier l’autre, un catho intelligent vaut mieux qu’un athée bête (et là, dieu sait s’il y en a !)

Autrement (chat parfois sauvage).

10/03/2021 18:39 par L. A.

Un peu de grain à moudre, quant à Guillemin : https://www.youtube.com/watch?v=09_1dSDfe1c
P. S. : un catho intelligent (pas tant que ça donc) ? Qu’est-ce que ça peut être d’autre qu’un illuminé baignant dans une douce schizophrénie (prononcer ou graver des sentences à l’adresse des morts tout en sachant pertinemment que ça ne sera reçu que par les vivants, mais continuer à faire comme si) ?

10/03/2021 20:24 par alain harrison

Bonne vidéo, qui fait le point sur notre, hélas , notre condition humaine quelque soit la classe, l’éducation, etc...

L’Histoire : les archives et les recoupements et vérifiez.

10/03/2021 23:48 par Autrement

Interview exclusive d’Annie Lacroix-Riz sur Henri Guillemin et la Commune :

Annie Lacroix-Riz : J’apprécie de longue date Henri Guillemin, témoin sincère et courageux qui a consacré beaucoup de temps et d’attention à la Défaite de la France de mai-juin 1940. Il a fait partie du groupe des observateurs « bien informés » dans le cadre de leurs fonctions qui, soit pendant l’Occupation soit après la Libération, se sont efforcés d’analyser les causes de « l’étrange défaite », comme Marc Bloch avait commencé à le faire à l’été 1940 (L’étrange défaite, 1re édition, 1946 Paris, Gallimard, 1990, avec des articles passionnants rédigés clandestinement jusqu’à son assassinat par l’occupant en juin 1944).
Avec son ouvrage paru en 1945 sous le pseudonyme de Cassius, La vérité sur l’affaire Pétain (Genève, Milieu du Monde, 1945, rééd., éditions d’Utovie, 1996), Guillemin compte parmi ceux qui ont sérieusement anticipé sur ce que les sources intérieures nous ont appris ou confirmé depuis leur ouverture de 1999, qui mettait fin à soixante ans de verrouillage : il a pris rang parmi ses pairs, tels le grand journaliste de politique extérieure Pertinax (André Géraud), un des rarissimes hommes de droite que les haines de classe n’avaient pas aveuglés au point de leur faire choisir le camp de l’ennemi national et de préparer avec ardeur son invasion (Les fossoyeurs : défaite militaire de la France, armistice, contre-révolution, New York, éditions de la Maison française, 1943, 2 vol.) ; le grand diplomate patriote Raymond Brugère, ambassadeur à Belgrade de novembre 1938 à juin 1940 (Veni, vidi, Vichy, Paris, Calmann-Lévy, 1944) ; et le sincère républicain Pierre Cot (Le procès de la République, éditions de la maison française, New York, 1944, 2 vol.).(...)

Nos bien-pensants, qui ne veulent rien savoir du complot des élites françaises contre le régime républicain démontré par des milliers de documents originaux des années 1930 et 1940, le qualifieraient volontiers de « conspirationniste ». Il est aussi logique que, dans une période aussi troublée que la nôtre, la renaissance, indéniable, de l’esprit critique, la conscience d’être dupés sur à peu près toutes choses par ceux qui nous gouvernent et nous guident et la méfiance consécutive grandissante pour leur usage tous azimuts du concept de « conspirationnisme » relancent l’intérêt public pour Guillemin.(...)

Ce littéraire, non-historien, a fait avec curiosité et vaillance, avant l’ouverture des fonds originaux, ce que « les historiens du consensus » (pour reprendre l’expression de l’historien américain du fascisme français, Robert Soucy) devraient faire systématiquement depuis 1999, date à laquelle est tombée la limite des 60 ans cadenassant l’histoire intérieure de la France.(...) Guillemin s’est employé à présenter une vision critique et honnête des faits, alors qu’il ne disposait pas de toutes les ressources qui nous sont accessibles aujourd’hui. Et ce, contre les idées dominantes diffusées par les élites qui avaient, presque sans exception, conservé leurs positions après la Libération. Avec, à l’évidence, à la clé, et bien qu’on ne puisse le compter parmi les parias, une promotion moins éclatante que celle que lui aurait assurée le conformisme consistant à respecter scrupuleusement les élites restaurées. (...)

Que pèse, face à cette appréciation, la kyrielle de bien-pensants qui ont tenté de le disqualifier avec des arguments de fond de tiroir ?

11/03/2021 06:43 par alain harrison

Bonjour.

« « Celle-ci ne peut s’envisager que par des luttes conduites interprofessionnellement pour peser plus fort en faveur d’une véritable alternative sociale et politique. » »

La révolution ne pourra se faire que par l’implication interprofessionnellle et intersectorielle. Mais, jusqu’à quel point cette convergence pourra-t-elle tenir ? Lorsqu’une catégorie (classe-clientéliste) sera satisfaite, qu’en sera-t-il ?

11/03/2021 12:56 par L. A.

Les fonds de tiroir, tels les documents d’archives, sont justement la source principale d’Annie Lacroix-Riz, dont j’apprécie de longue date le travail et la rigueur. Elle confirme donc, dans la citation du message ci-dessus, qu’Henri Guillemin, s’il est sincère et courageux (en prenant position contre la bien-pensance), n’est toutefois pas historien (« ce littéraire non historien » dit-elle). Je ne dis pas autre chose.
Et le gars du site Histony avec sa série Veni Vidi Sensi, qui, lui, est historien et ne se situe pas parmi les bien-pensants (ou alors qu’est-ce à dire ?), ne s’acharne pas à “démonter” Guillemin, mais précise (avec des sources avérées et non des arguties) certains des défauts de ses démonstrations qui permettent entre autres à l’extrême droite de le récupérer à l’heure actuelle.
Si ça n’a pas d’intérêt, n’en parlons plus.
L. A. (ni fond de tiroir ni dessus du panier)

13/03/2021 01:36 par alain harrison

Bon, je crois que l’affaire Guillemin esr clos,

Heureusement, il y a un travail de mise à niveau nécessaire et un retour historique qu’il faut reconduire en ce siècle imbibé de démagogie.

Plusieurs dossiers (écologique, culture et condition humaine, économie-financiarisé, domination-sécuritaire). 4 dossiers inextricablement liés dont l’aboutissement est la pandémie instrumentalisé de telle façon que le système capitaliste tend à se pérenniser sur son dos.

Mais comment devons nous regarder le monde et l’analyser, pour enfin concevoir une alternative viable dans ce siècle ou dans l’autre ?

Quel rendez-vous fera la différence ?
N’oublions-pas que le libéralisme voie à long terme, et que dans sa PUB globale, la technologie a toujours été la clef de voûte (l’avenir, l’espace, l’efficacité, la nouveauté......de la dernière mode aux starts up ) depuis les années 60, le triomphalisme libéral (la démocratisation de l’éducation, l’ascenseur des classes, etc. le verre du pêcheur). Et toute l’armada médiatique aux ordres.

La pandémie sert de détournement. Dans un monde sain, le phénomène de la pandémie serait expliqué sur la base des expertises et non sur des règlements de comptes (dès le début) et de narratifs ( circulaires ad nauseam) en continue et rafraîchi par la compétitivité des marques de vaccins.

Parfois la solution est plus simple qu’on pense, et parfois déconcerta« nte.
Serengeti, les clés de notre avenir
https://www.youtube.com/watch?v=ZJ9qVg09B3s

La vue d’ensemble le chemin de la mise à niveau des consciences et la convergence ?

Intéressant les deux émissions de C’dans l’air sur Marine Le Pen. Le système médiatique, le grand cuisinier des bonnes recettes néo-libérales.

La gauche divergente. Une vieille recette aussi. Qu’est-ce qu’une idéologie ?
Marx, ou bien on regarde le doigt et toutes les déviations, ou regarder la lune ?
Une question de perception et d’attention, et voir clairement, ou/et encore, voir la vérité d’une chose (Krishnamurti, un humain intéressant qui n’a cessé de se poser des questions et suivre la connaissance du monde, mais sur l’essentiel (su et non su) et ses effets collatéraux sur l’ensemble*.

Le documentaire me fait penser à la Naissance sans violence. Une clef de voûte ?

Comment dire, une métaphore :
Rester chenille ou devenir papillon. Mais à notre échelle, quelle forme prendrait le cocon ?

16/03/2021 10:12 par Marie31

Pour « compléter » le tableau de la CGT :

La direction de la CGT a-t-elle trahi les travailleurs ? par le MediaTV
https://www.lemediatv.fr/emissions/2021/la-direction-de-la-cgt-a-t-elle-trahi-les-travailleurs-EmxcY_FhQtym2q0-TwqSeg

16/03/2021 19:17 par Autrement

Henri Guillemin ? J’y reviens, car c’est effectivement important, y compris pour la CGT.
On ne saurait trop recommander, en ces temps inhumains de mensonge et d’hypocrisie, la lecture assidue de ses oeuvres et l’audition de ses conférences, tant sur des personnages ou des périodes historiques que sur des écrivains.
Ayant (re)visionné les diverses interventions du colloque Guillemin de novembre 2018, je peux affirmer que la consultation des archives plaide entièrement en sa faveur, et comme littéraire, et comme historien -... qu’il n’est pas -, bien que supérieur par son érudition, son intégrité et son intuition à quantité d’historiens "reconnus", selon les propres affirmations d’Annie Lacroix-Riz dans son intervention à ce colloque.

Il y a d’ailleurs (on l’oublie trop souvent en ces temps numériques) une vérité littéraire égale en dignité à la vérité historique.
Guillemin cite un texte de Marat (qui fait étrangement penser à Thucydide) dénonçant la perversion du langage par les dominants et les traîtres en période de bouleversements. A. Lacroix-Riz , qui le cite, s’écrie à ce propos (mn 46 sq) :"Rien que pour cela on devrait, en cette période si dure pour l’esprit critique, rendre un hommage éperdu à Henri Guillemin", et elle affirme aussi un peu plus loin qu’au sujet de la période de l’occupation, avant même que les archives aient été ouvertes, dans son "Affaire Pétain", Guillemin avait "ouvert la voie aux historiens".

Sans être "éperdu", on peut constater simplement que ce n’est pas pour des questions "documentaires" que Guillemin a été avec acharnement critiqué et déprécié : les arguments évoqués sont des prétextes (lui-même démonte ce type de sophistique à propos de certaines attaques portées contre les auteurs dont il parle).
Ce qu’on rejette en lui, c’est ce que ses détracteurs appellent "l’histoire militante", explique aussi A. Lacroix-Riz (comme on parle aussi péjorativement aujourd’hui de "journalisme militant") : celui que les bien-pensants ne supportent pas, c’est l’analyste lucide et chaleureux de la Révolution française, c’est le dénonciateur de Pétain et de la défaite de 1940 programmée par la bourgeoisie ("plutôt Hitler que le front populaire") , c’est le défenseur de Robespierre et de la Commune.

Quant au jeune professeur qui se met en scène dans la vidéo malencontreusement conseillée par L. A., on dirait qu’il s’applique à dire ce qu’il sait devoir plaire à M. l’Inspecteur. Lequel Inspecteur, formé et nommé selon les normes actuelles, ("Guillemin est un ’conteur’ qui ne fait que séduire par sa diction et son ’idéologie’...", ou encore "ce qu’on aime chez Hugo, ce sont les ’procédés’...") doit être le produit dérivé de ce qui est toujours la "Non-épuration", remettant en honneur Pétain, Maurras et Thierry Maulnier.

31/05/2021 01:14 par rey

Entièrement d’ accord avec l’ appréciation d’ Annie Lacroix-Riz (dont j’ ai découvert l’ oeuvre après avoir lu d’ assez près celle d’ Henri Guillemin) mais... j’ ai été agacé par la manie d’ H.G. de répéter sempiternellement qu’ on peut être chrétien et homme de gauche ( reproche bénin, bien sûr) et, plus grave, j’ai constaté , à lire les écrits de sa vieillesse, qu’ il avait réussi le triple exploit de tomber successivement en extase devant Karol Wojtyla (mieux connu sous le pseudonyme de "Jean Paul II ") , François Mitterrand (du passé pétainiste duquel il semblait ne pas avoir entendu parler) et Anne Sinclair (dont il avait apparemment gobé le personnage de grande femme de gauche mis au point dans les années Mitterrand). Le béguin pour Jean-Paul II s’ étant accompagné du traditionnel et ridicule pathos sur la Pologne martyre de l’ ère soviétique. Sous l’ effet de ces agacements en chaîne, je me suis débarrassé de tous ses bouquins, ce que je regrette aujourd’hui : sur la question Pétain, H.G. fut bien, comme le soutient ALR, un précurseur inspiré et courageux. Très clair aussi sur la Commune trahie par les "pré-pétainistes" de l’ époque. Par contre, je suis presque sûr d’ avoir lu de lui un bref mais déconcertant éloge des généraux putschistes d’ Alger ("le quarteron de généraux rebelles"). Eloge qui, si ma mémoire ne me trompe pas, survint bien longtemps après les faits. Je compte sur les connaisseurs de l’ oeuvre d’ H.G. pour infirmer ou confirmer mon souvenir.

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