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Procès des insoumis : la fin d’un spectacle politique ?

Les Nouvelles Libres

« Rien ne me fera renoncer à l’honneur d’être leur cible », c’est par ces mots que Jean-Luc Mélenchon termine sa petite déclaration d’après procès, mise en ligne sur Youtube, sur la chaîne du leader de la France Insoumise. Un procès qui aura fait couler beaucoup d’encre, mais pour quel résultat ?

L’affaire avait commencé il y a presque un an, lorsque le 16 octobre 2018 le domicile de Jean-Luc Mélenchon et de douze autres personnes, les sièges de la France insoumise (LFI) et du Parti de gauche avaient été perquisitionnés, sur une simple dénonciation d’une élue du parti d’extrême-droite Les Patriotes. Les moyens déployés avaient alors surpris, voire choqué. Surtout lorsqu’ils étaient comparés avec ceux déployés pour la perquisition à l’encontre d’Alexandre Benalla.

Les images tournées par Quotidien avaient alors été largement médiatisées pendant plusieurs jours. C’est sur la base de ces images que Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière et Bastien Lachaud (tous trois députés LFI), l’eurodéputé Manuel Bompard, Bernard Pignerol, conseiller de Jean-Luc Mélenchon et Muriel Rozenfeld, attaché de presse, comparaissaient au tribunal de Bobigny ce jeudi 19 septembre et ce vendredi 20 septembre pour « outrage à magistrat et agent dépositaires de l’autorité publique dans le cadre de leur mission ».

Les peines encourues étaient lourdes : près de 10 ans de prison et 150 000 euros d’amende pour des supposés faits « d’intimidation commis sur les magistrats et les policiers » et 1 an de prison et 15 000 euros d’amende pour « outrage à magistrat et agent dépositaires de l’autorité publique dans le cadre de leur mission ». Des peines inélligibilité pouvaient également être invoquées. Il n’en sera finalement rien. Le parquet requiert ainsi 3 mois de prison avec sursis et 8 000 euros d’amende contre Jean-Luc Mélenchon et des amendes, allant de 2 000 à 10 000 euros, pour les autres.

« Je pense que le tribunal ne suivra pas une telle réquisition. Parce que cela revient à mettre un bâillon sur ma bouche » a commenté Jean-Luc Mélenchon. Il a par ailleurs ajouté qu’à « cet instant les réquisitions fonctionnent pour moi comme une décoration. J’avais raison, ils avaient tort, ils le reconnaissent ».

De nombreux soutiens, Quotidien et le Venezuela

Avant ces deux jours de procès, les inculpés avaient reçu de nombreux soutiens de toute la sphère politique française. Ce soutien accordé par des personnes, ne partageant pas forcément les idées des insoumis, témoigne du caractère éminemment politique de cette opération. Preuve supplémentaire le choix d’Eric Dupond Moretti, figure médiatique par excellence, pour la défense des parties civiles. Ce dernier s’est d’ailleurs illustré d’une manière singulière en évoquant le Venezuela dans sa plaidoirie. Et même si on a du mal à comprendre le lien entre cette affaire et ce pays, nul doute que l’évocation du Venezuela répond à un objectif précis.

Parmi les soutiens on retrouve ainsi des personnalités issues de la gauche française (Pierre Laurent, Olivier Besancenot, Gérard Floche, Benoit Hamon etc.), des personnalités internationales (Cristina Kirchner, ancienne présidente de l’Argentine, Dilma Rousseff, ancienne présidente du Brésil, etc.), des élus des Républicains (Guillaume Arrivé, Bruno Retailleau) mais aussi des journalistes et éditorialistes pourtant peu enclins, d’habitude, à soutenir le leader de la France insoumise.

« C’est vrai qu’il y a eu déploiement de moyens absolument incroyables contre la France insoumise. Bayrou n’a pas été perquisitionné chez lui. Mélenchon oui et sur la base simplement d’un signalement de Mme Montel. » Bruno Jeudy, rédacteur en chef à Paris-Match.

Il y a quelques jours, peu avant l’ouverture du procès, Quotidien révélait d’autres images des perquisitions. La séquence, d’un peu plus de quarante minutes, démontrait en effet un Mélenchon apaisant, répétant à plusieurs reprises qu’il fallait laisser faire les policiers et ne pas entraver leur travail. Quelle dimension aurait eu ce procès si la séquence entière avait été diffusée, dès le début, dans son intégralité ?

Le verdict final du tribunal sera connu le 9 décembre prochain.

 https://lesnouvelleslibres.com/2019/09/20/proces-des-insoumis-la-fin-dun-spectacle-politique/
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COMMENTAIRES  

23/09/2019 00:04 par alain harrison

Bonjour.

Est-ce que il y a eu quelque chose sur ce canular à la Fête de l’humanité,une déclaration (à la fin.....) ?

23/09/2019 19:39 par irae

Ce dernier s’est d’ailleurs illustré d’une manière singulière en évoquant le Venezuela dans sa plaidoirie.

De plus en plus minables les plaidoiries du pompeux. Après sa défense de cour de récré (mais mdame la maîtresse tout le monde le fait) en défense de l’arrogant Balkani sur le sort duquel nous sommes priés de pleurnicher, une plaidoirie d’une originalité folle et inédite à l’encontre de la FI, le Venezuela. Et dire que nous avons payé cette baudruche.

23/09/2019 20:02 par legrandsoir

C’est la deuxième fois que LGS ouvre ses colonnes à ce site : une pour l’annoncer, l’autre par cet article amicalement publié qui n’ajoute rien en vérité à ce qui a déjà été publié ici sur le sujet.
Là où on peut lever un sourcil, c’est quand "Les Nouvelles libres" donnent une liste de liens à consulter où LGS ne figure pas.
Simple oubli bientôt réparé, pour sûr. :-)

23/09/2019 23:27 par Vania

Bonjour
Parlant du Venezuela le représentant de l’extrême-droite du Venezuela " l’auto-proclammé président Guaido" a des liens avec les para-militaires colombiens. Plus concrètement avec un groupe de mercenaires de droite ultra-violents "los rastrojos"qui coupent en petits morceaux leurs victimes . Plus grave encore, ce groupe a escorté Guaido le 23 février/19 (jour décidé par Trump et l’ultradroite pour passer "l’aide humanitaire+ fils barbelés ") et l’a remis aux autorités COLOMBIENNES qui l’attendaient avec un hélicoptère. Peut-on savoir quelle est l’opinion de nos Médias et du président Macron concernant cette affaire ?
https://www.telesurtv.net/news/operativo-traslado-guaido-los-rastrojos-colombia-20190921-0002.html

24/09/2019 11:13 par Georges SPORRI

@LGS / La république sociale c’est un aréopage qui essaye encore de transformer radicalement le PS en parti de gauche, alors ils sont obligés d’être très diplomates et de reporter les débats sur les sujets tabous. Ils me font de la peine et je les plains.

Une grande partie des militants sont paumés ! Alors ça zigzague, ça tremblote, ça toussote, ça glisse sur le verglas et ça se brûle sur les braises ardentes du RC... Lors du débat sur l’état d’urgence après les attentats Bataclan, 3 socialistes dont Pouria A et 3 écolos dont Noël M, avait voté contre et pour Dieu sait quelle raison, tous les autres députés de tous les partis ont voté pour ! 571 contre 6, ça fait mal !

Toutes les tendances ont oublié leur principes, sans le dire, sans le décider, sans nous expliquer pourquoi et comment.

Les "marxistes" qui ont oublié que les révolutions éclatent lorsque l’ESSOR des forces productives est ENTRAVE par les rapports de production sont devenus tristes, comme lobotomisés ! Ceux qui ont oublié l’internationalisme prolétarien, l’anti militarisme et l’anti impérialisme communistes sont lugubres, pénibles et finiront presque tous comme Kotarac ! De plus l’ ECO-SOCIALISME a été plutôt bien défini au départ = critique des abominations du "capitalocène", mais il n’a pas été clairement défini contre l’écologisme, l’écolo-fascisme (BARRAU - Greta), l’écologie punitive, le néo puritanisme et les moralismes écolos, l’animalisme. Cette grave erreur a des conséquences énormes car la réalité ne pardonne aucune erreur théorique.

28/09/2019 06:27 par morvan

« C’est vrai qu’il y a eu déploiement de moyens absolument incroyables contre la France insoumise. Bayrou n’a pas été perquisitionné chez lui. Mélenchon oui et sur la base simplement d’un signalement de Mme Montel. » Bruno Jeudy, rédacteur en chef à Paris-Match. Oui, nonobstant son ton généralement posé, il y a presque un an B. Jeudy avait tout bien participé à la chasse à courre dans enclos contre JLM en particulier et LFI en général, et s’était bien gardé me semble de soulever ce point - d’ailleurs à l’époque, - certes je ne suis pas branchée aux étranges lucarnes en continu -, mais enfin je n’en avais entendu qu’un parmi les joyeux viandards émettre une menue réserve, c’était Roland Cayrol, qui avait mezzo voce observé que s’attaquer au fichier des adhérents d’un parti était quand même un peu problématique.... La déclaration de B. Jeudy, l’article de Libération, annonçaient pour moi une de ces fabuleuses séquences par lesquelles la meute nous a déjà prouvé qu’elle pouvait très bien lécher après avoir lynché. Mais tout de même, ils y avaient mis tant de coeur et avec tant de continuité !..., le virage était quand même compliqué, y’avait du tangage, de la sidération, et l’attentisme qui va avec...Et, ô bénédiction, séquence immédiatement suivante, voilà-t-y pas qu’un jet de LBD plus loin Mélenchon prononce le terme "barbares" (on n’a entendu ni l’avant ni l’après) au sujet de [certains, je suppose] policiers, ah leur soulagement ! j’ai fait le test maso, les 4 chaînes affichaient toutes en même temps des bandeaux Mélenchon gros plus que ça encore, et c’était reparti pour un tour de bashing, un long tour me disais-je résignée, en les voyant si toniques à l’ouvrage..... et ...plouf ! ... Merci m’sieur Chirac !

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