RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Profits gras et manger maigre

Pour eux, ça va, tout va, même. L’austérité, c’est bon pour les autres. Et grâce à elle, ça ira encore mieux pour eux. «  Eux ?  » Les actionnaires anonymes des groupes du CAC 40. Il paraît que certains finissent par y croire, mais la plupart n’en peuvent plus de rire à entendre répétées les formules «  compétitivité  », «  coût du travail  », «  performance  », sans oublier le mantra «  fin-de-l’État-providence  ».

Plus l’espace public est saturé de discours de régression – grassement rémunérés ou purement bénévoles parfois –, plus le fatalisme gagne ainsi les consciences, et plus eux prospèrent. Un seul salarié de Sanofi leur rapporte ainsi 32 490 euros de bonus financier. Les seize premiers de la classe du CAC 40 ont distribué 19 milliards d’euros sur les 28 milliards dégagés en bénéfices, l’an passé. Et comme si cela ne suffisait pas, 
ils réclament, et obtiennent des aides publiques accordées sans aucun contrôle, ni aucune contrepartie, dont les montants grèvent le budget public mais ressemblent à de l’argent de poche. Rien n’a guère changé depuis Balzac, hormis la griffe du couturier ou le régime alimentaire : ces rapaces restent pingres dans l’âme et réciproquement.

Il y a là le gratin dont l’inventaire vaut narration de société. Des qui ont joué hier à la crise mondiale et qui, aujourd’hui, réclament l’étranglement des peuples, Grèce en tête. Des qui le valent bien et peuvent passer sans encombre des pages saumon à celles des faits-divers. Des qui prospèrent sur le jeu avec la santé. Des qui se rêvent mini-États. D’autres s’accommodent d’avoir été nourris par l’État et de le voir encore rester à table tant qu’il ne se montre pas trop regardant, hors les effets de galerie. Penser à remercier monsieur Montebourg, à l’occasion, pour ses numéros, impayables justement.

En un mot, voilà un système, le capitalisme, dans son essence la plus pure, détourner le travail jusqu’à le détruire pour assurer l’appétit sans bornes des accapareurs du XXIe siècle. Quand la droite, sous son modèle Sarkozy ou sa copie Copé, incarne ce système-là qui emmène hommes, société et planète dans le mur, nous sommes dans l’ordre des choses. Quand l’austérité la plus implacable, la soumission la plus veule aux discours des apparatchiks de la Commission européenne, du FMI et des agences de notation réunis, gardiens-répétiteurs de la doxa élus par personne, est à son tour prônée par ceux-là mêmes qui l’ont vouée aux gémonies, en français pour se faire élire – avant de traduire en anglais la fine blague –, 
les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux qui rêvent juste d’une vie décente, d’un avenir qui ne soit pas barré, de solidarité, ont de quoi être sonnés depuis plusieurs mois.

Certains, parmi ceux qui forment la caste dirigeante, ont déjà tiré un trait sur le mot, trop encombrant au fond, trop grand pour eux, trop beau, et sur ce qu’il revêt : peuple. Seuls comptent carrière et horizon quinquennal. Rendez-vous, dimanche, dans les urnes. Et dans la rue, ce matin, à l’appel des organisations syndicales qui refusent non pas la fatalité, mais tout bonnement le garrot économique, social et démocratique qu’est l’austérité. Demandez aux Grecs, massacrés pour l’exemple. Les urnes, la rue... petits ruisseaux et grandes rivières... L’avenir est à réinventer, toujours.

http://www.humanite.fr/social-eco/profits-gras-et-manger-maigre-561227

»» http://www.humanite.fr/social-eco/profits-gras-et-manger-maigre-561227
URL de cet article 24834
  

L’Affaire Assange, histoire d’une persécution politique
Nils MELZER
L’affaire Assange, c’est l’histoire d’un homme persécuté et maltraité pour avoir révélé les sordides secrets des puissants, notamment les crimes de guerre, la torture et la corruption. C’est l’histoire d’un arbitraire judiciaire délibéré dans des démocraties occidentales qui tiennent par ailleurs à se présenter comme exemplaires en matière de droits de l’homme. C’est l’histoire d’une collusion délibérée des services de renseignement dans le dos des parlements nationaux et du grand public. C’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Même les morts ne peuvent reposer en paix dans un pays opprimé.

Fidel Castro

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.