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Que faire pour stopper la Contre-Révolution française en marche ?

« Quand ceux d’en haut ne peuvent plus gouverner comme avant, quand ceux d’en bas ne veulent plus être gouvernés comme avant, alors s’ouvre une période de révolution ». Cette remarque politique de Lénine semble correspondre à merveille à l’implosive situation française actuelle ; celle-ci est en effet marquée à la fois par l’impuissance de Hollande à faire passer « en bas » l’austérité dictée par l’U.E., et par le refus têtu d’une part croissante de la population de subir des reculs sociaux sans fin et d’incessantes ponctions fiscales sans lisibilité.

Malheureusement, pour qu’il y ait révolution, il faut qu’existe un mouvement révolutionnaire doté d’une perspective politique et porté par des forces politiques révolutionnaires qui font aujourd’hui totalement défaut aux travailleurs de France. Sans parler du PS, qui suit tête baissée le chemin qui a mené Papandréou et Zapat-Ayrault au suicide politique, la gauche de la gauche et les états-majors syndicaux sont enlisés dans un mensonge intenable : celui de la « réorientation progressiste de l’euro » et de l’impossible refondation démocratique de cette « construction » européenne qui, depuis le plan CECA et le traité de Maastricht, n’a apporté aux peuples que contre-réformes sociales, casse des souverainetés et allégeance à l’Axe Washington-Berlin.

Dans ces conditions, une tenaille politique mortelle se referme sur notre peuple : la première mâchoire de l’étau est actionnée par le Parti Maastrichtien Unique (PS, UMP, Centre, Europe-écologie) à genoux devant Angela Merkel et ses insatiables adulateurs du MEDEF.

Ceux-ci revendiquent toujours plus de coupes dans les salaires, les dépenses publiques et la protection sociale, toujours plus de libre-échange débridé (cf la négociation dans le dos des peuples sur le « Grand marché transatlantique »), toujours plus d’euro-fédéralisme impérial alors même qu’en mai 2005 notre pays a rejeté la constitution supranationale de l’U.E.

La seconde mâchoire du broyeur est formée par l’UM’Pen en gestation : on entend par là la jonction qui s’opère à marche forcée sur fond de xénophobie, d’obsession sécuritaire et de haine contre les syndicalistes « rouges » et « violents », entre le « rassemblement bleu marine » et les ténors de l’UMP.

En effet, MM. Copé et Fillon rivalisent désormais de déclarations banalisant le FN, voire surenchérissant sur lui.

Cimentant ce dispositif mortifère, on a d’une part le social-réactionnaire M. Valls et, de plus en plus, la montée multiforme d’un régional-identitarisme mortellement hostile à la République indivisible issue de 1789 : un régionalisme qui, derrière ses rassurantes références au terroir et aux langues régionales [1], fait les affaires du MEDEF (lequel réclame officiellement la « suppression des communes et des départements » [2]) de l’U.E.… et de F. Hollande, tous occupés à « métropoliser » les communes de France, à instituer des « régions transfrontalières » détruisant l’idée même de territoire national, à transférer auxdites euro-régions la « compétence économique » en démontant brique après brique l’héritage jacobin ainsi que la construction multiséculaire du territoire national. La fronde des « bonnets rouges » bretons combine, sur fond de mécontentement social légitime des salariés et des PME bretonnes, tous ces éléments explosifs.

Loin de critiquer la funeste construction européenne et de contester l’oligarchie capitaliste fautrice d’austérité et de plans de licenciements, les forces de droite, d’extrême droite, euro-régionalistes, patronales, dévoient sur des bases antirépublicaines (« à bas Paris ! ») la juste colère des PME et des salariés ultra-précarisés.

Ce mouvement réactionnaire travesti en jacquerie attaque avec violence les « charges sociales » (c’est-à-dire le salaire différé et mutualisé des salariés sans lequel il n’y aurait ni Sécurité sociale, ni retraites par répartition, ni allocations familiales, ni indemnités chômage), « les impôts » (sans lesquels il n’y aurait plus de services publics ni même de République !) et l’idée même d’une nation française puisqu’on voit fleurir désormais la revendication de « décider en Bretagne » (en Corse, en Catalogne, en Alsace, etc.) : comme si, isolée du reste de la France, la Bretagne avait la moindre chance de peser plus fort face au Raminagrobis euro-merkélien qui vient tout juste de supprimer les subventions agricoles à l’exportation !

Si aucune force progressiste et républicaine conséquente n’émerge dans cette conjoncture explosive, les Français n’auront bientôt plus, en guise de « démocratie », qu’à « choisir » le genre de mort auquel serait rapidement voué notre pays. Sera-ce l’agonie lente, mais insupportablement humiliante, de la décomposition nationale arasant les conquêtes sociales du CNR et le legs démocratique de la Révolution française (souveraineté nationale et populaire, laïcité s’ouvrant sur les Lumières, communes…), marginalisant la langue française au profit du tout-anglais impérial et faisant au final ressembler notre pays au « couteau sans lame dont on a jeté la manche » que raillait jadis Lichtenberg ?

Sera-ce la mort brutale et spasmodique qu’imposerait une ultra-droite revancharde usurpant le bonnet rouge et le drapeau tricolore pour liquider les acquis populaires, mettre au pas la classe ouvrière et ses syndicats en mettant notre pays au bord de sanglants affrontements ethnico-communautaires manipulés par le nouveau pouvoir ?

Dans les deux cas, ce qu’il faut craindre, c’est bien la mort – voire, le déshonneur ! – de la France. Et cela serait une terrible et nouvelle défaite historique, non seulement pour les habitants de l’Hexagone, mais pour les progressistes du monde entier.

Car après avoir obtenu le démontage contre-révolutionnaire de l’URSS et du camp socialiste européen dans les années quatre-vingt-dix, l’oligarchie capitaliste mondiale porterait un nouveau coup formidable au camp progressiste si elle parvenait aussi à démanteler – pire : à discréditer à jamais – le pays qui a porté les grandes révolutions populaires des 18, 19 et 20èmes siècle sous l’égide des Soldats de l’An II et de la Commune de Paris.

La question est alors de savoir s’il est encore possible de briser cet étau mortifère, d’ouvrir une perspective politique inédite et de faire en sorte que les forces progressistes reprennent à temps l’offensive, qu’elles assument jusqu’au bout la colère du peuple sans ménager l’indéfendable Hollande et sans s’allier à lui dans les grandes villes ; qu’elles s’engagent en un mot résolument sur la voie d’une nouvelle révolution française, prenant appui sur les conquêtes de 1789-94 et sur les principes fédérateurs du Conseil National de la Résistance pour affronter l’UE du capital et rouvrir à notre pays la voie du socialisme.

« Quatre sorties pour une alternative » : conditions politiques pour une nouvelle Révolution française

Sur le plan national, il faut en finir avec l’arrimage des forces de gauche, y compris des confédérations syndicales euro-formatées et d’une partie du Front de gauche, au suicidaire Hollande et à sa politique de désintégration européenne de la République française.

Tant que l’ « extrême gauche » petite-bourgeoise continuera, des euro-trotskistes aux dirigeants eurocommunistes du PCF en passant par M. Mélenchon, à nier l’évidence en déclarant que « l’Europe est à nous » (sic), que « l’euro est notre monnaie » (sic), tant qu’elle niera la nature incurablement impérialiste, ultra-patronale, anticommuniste, antinationale, voire fascisante [3] de la « construction » européenne, tant qu’elle cautionnera le libre-échange néolibéral en le confondant avec l’internationalisme… prolétarien, tant que les contrefacteurs du communisme pourront sereinement renier l’emblème ouvrier et paysan (le marteau et la faucille) de leur parti en reniant le combat radical de J. Duclos et de G. Marchais contre l’U.E. supranationale, le front « national » - qui usurpe le drapeau tricolore – de même que les courants « identitaires » qui se disputent l’influence sur les « couches moyennes », auront un immense boulevard devant eux.

L’heure est venue, comme nous le revendiquons pour notre part depuis des lustres, d’opposer à la « rupture » sarko-lépéniste la seule rupture radicalement progressiste qui vaille : celle des « quatre sorties », au besoin unilatérales, de la France du ruineux euro, de la dictatoriale U.E., de la très belliqueuse OTAN avec en perspective, dès le lancement de ce processus dynamique, la rupture avec le système capitaliste et la visée du socialisme pour notre pays.

C’est-à-dire – pour nous démarquer du « socialisme » décaféiné du PS hollandais, la socialisation des grands moyens d’échange et de production et le pouvoir politique du peuple travailleur articulé à une large alliance anti-monopoliste et anti-oligarchique.

Cette stratégie nouvelle se distinguerait à la fois radicalement de l’« union de la gauche » sous pilotage « solférinien » et du prétendu FN. Il faut rappeler en effet que, comme l’indique son site officiel, le FN ne veut pas réellement sortir de l’UE : il souhaite une «  sortie concertée de l’euro » avec les 27 pays de l’UE (ce qui revient à dire qu’il restera dans la zone euro si Mme Le Pen est élue !).

Et surtout, il conviendrait dès le début d’axer cette sortie de l’euro par la porte à gauche sur les principes fédérateurs du programme du CNR (Les Jours heureux) dont nous célébrons le 70ème anniversaire :

  • indépendance nationale ET coopération internationale,
  • démocratie représentative et participative centrée sur le monde du travail,
  • nationalisation des banques et des monopoles capitalistes,
  • reconstitution du secteur industriel public servant à réindustrialiser notre pays et à donner du travail aux millions d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs menacés de déclassement ou d’expatriation subie,
  • mise hors d’état de nuire des groupes racistes et fascistes,
  • reconstitution de la protection sociale, des services publics et d’une Éducation nationale démocratique et de qualité, etc.

Bien entendu, il conviendrait d’actualiser ce programme en le mettant en débat « en bas » et en l’ouvrant aux problématiques de la transition écologique, de l’égalité totale entre les sexes, de l’intégration citoyenne et laïque de tous les habitants de notre pays, de la construction de nouveaux traités internationaux progressistes ouverts à tous les continents qui mettraient fin à la fois à en finir à la sanglante « Françafrique » néocoloniale et aux diktats des « marchés financiers » commanditaires de l’Axe Berlin-Washington.

Une étape importante pour créer en bas le rapport des forces nécessaire à cette rupture progressiste consistera prochainement, tout en participant aux élections municipales (car il faut défendre les communes et les départements contre leur vampirisation par les euro-métropoles !), à appeler au boycott républicain des élections supranationales au « parlement » européen.

Certes le suffrage universel est une conquête précieuse du mouvement ouvrier et démocratique et il convient de le défendre contre les eurocrates qui ont grossièrement bafoué le vote négatif des peuples français et néerlandais à la Constitution supranationale en adoptant le Traité de Lisbonne, qui en est la copie conforme. Mais justement, le scrutin européen ne vise pas à affirmer la souveraineté des peuples, il tend au contraire à leur demander une caution (peu importe ce que voteront les peuples, les politiques sont fixées par la commission de Bruxelles et par la Table ronde des grandes entreprises continentales !) pour araser leur souveraineté. Il n’est que de voir le contenu léonin du Traité de gouvernance qui a anéanti le droit des parlements nationaux à fixer souverainement le budget de leur pays respectif.

Par dizaines de millions, non seulement les Français, mais les peuples du reste de l’UE – en particulier les ouvriers, les employés, les paysans et les petits entrepreneurs, mais aussi sans doute les 18-25 ans – s’apprêtent à s’abstenir.

Non pour aller à la pêche, mais pour sanctionner et délégitimer cette monstrueuse « construction » anti-populaire au service de l’inhumaine mondialisation capitaliste.

Plus tôt les peuples se seront détachés en masse de cette farce électorale [4] qui ne vise pas à solliciter leur avis (qu’une majorité d’eurodéputés émarge au centre droit ou au centre gauche, chacun sait que cela ne changera rien à la ligne de Bruxelles et de la BCE !), plus tôt ils auront désavoué en masse le Parti Maastrichtien Unique continental et ses flancs-gardes de l’extrême droite européenne [5] et plus tôt ils pourront développer la seule Europe qui vaille, celle des luttes sociales CONTRE l’UE, celle des vrais démocrates que n’effraie pas l’avertissement solennellement gravé dans la Constitution française de l’An II : « … quand le(s) gouvernement(s) violent les droits du (des) peuple(s), l’insurrection est pour le(s) peuple(s) et pour toute portion du (des) peuple(s) le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».

Sur le plan national, cette analyse implique que les vrais républicains doivent se regrouper dans leur diversité pour impulser, face aux partis dirigeants de l’euro-système, une campagne franchement républicaine, pour le boycott MILITANT des élections supranationale : abstention citoyenne ! Délégitimons l’UE !

Plus globalement, et quoi que chacun puisse penser à titre personnel de ce boycott citoyen, cela signifie que les communistes fidèles à Croizat et à Manouchian, que les socialistes jauressiens, que les républicains fidèles à Jean Moulin, que les gaullistes fidèles à l’esprit du 18 juin, que les syndicalistes qui en ont assez de négocier des reculs sociaux, bref tous ceux qui refusent les contrefaçons politiques qui dominent le « marché » électoral depuis trente ans, devraient débattre des moyens de constituer un nouveau Conseil national de la résistance et de la reconstruction, ou si l’on préfère, un Front populaire et patriotique de progrès unissant la classe laborieuse aux couches moyennes contre les monopoles capitalistes qui, par UE et politiciens interposés, plongent le pays dans un désarroi porteur des pires aventures fascisantes.

À l’échelle nationale, il est urgent de renforcer les forces franchement communistes, franchement progressistes et les gaullistes de gauche qui ont commencé à s’unir sur ces objectifs clairs.

À l’échelle internationale, il est encourageant de constater que nombre de partis communistes, initialement englués dans la toile bruxelloise du Parti de la gauche européenne (PGE) secouent, ou commencent à secouer le joug. Une initiative continentale anti-UE vient d’être mise en place par le PC de Grèce. Le PC portugais, qui défend contre l’UE l’idée d’une « gauche patriotique et populaire », a nettement progressé aux municipales récentes. Et un nombre grandissant d’intellectuels de gauche affrontent désormais le terrorisme intellectuel qui interdit aux progressistes de contester l’UE, de l’Allemand O. Lafontaine au Français F. Lordon (France) en passant par l’Anglais Tony Benn.

La question est donc désormais : comment donner forme, en France et sur l’ensemble du continent, à cette contestation progressiste de l’UE tout en tenant le cap de la transformation socialiste s’agissant des forces communistes qui doivent investir pleinement ce processus potentiellement révolutionnaire [6] ?

M. Mélenchon qui se réfère constamment au patriotisme républicain, saura-t-il « sauter le pas » en mettant enfin en cause l’euro ?

Sans cela, son républicanisme ostentatoire n’a aucune chance de « mordre » sérieusement sur la classe ouvrière ! Mais quel que soit le positionnement à venir des états-majors de la « gauche de la gauche », les militants franchement communistes, franchement progressistes et franchement républicains devront avant tout compter sur eux-mêmes pour reconstruire l’alternative sans crainte de subir les foudres des relais français du PGE et des états-majors syndicaux inféodés à la maastrichtienne Confédération européenne des syndicats (CES).

C’est pourquoi le PRCF appelle avec d’autres à organiser une force communiste unie dans l’action et totalement indépendante – sur le plan politique sinon sur le plan organisationnel – de la direction du PCF-PGE : préparé par trente années d’anticommunisme et d’antisoviétisme obsédants, le délestage idéologique qui a caractérisé la « mutation » eurocommuniste du PCF, a en effet désarmé les travailleurs de France.

N’est-il pas clair en effet (y compris pour les progressistes les plus critiques à l’égard des communistes) que tant que la classe ouvrière disposait d’un PCF marxiste, unissant le drapeau rouge au drapeau tricolore dans la lignée du Front populaire et des FTP, la classe ouvrière avait les moyens de se comporter en sujet politique majeur en influant sur le rapport des forces politiques en France ?

Depuis que ce parti a renié ses fondamentaux pour se muer en force d’appoint du PS, la classe ouvrière est politiquement éclatée et le FN peut s’enraciner en milieu populaire en dévoyant les thématiques désertées du peuple et de la nation.

Si bien que, quelle que soit la nécessité d’un rassemblement majoritaire sur la visée d’un nouveau CNR, son triomphe final sera impossible sans la renaissance d’un vrai parti de classe porteur d’une analyse critique mais non renégate de son double legs patriotique et internationaliste.

Bonnet rouge des euro-régionalistes, rassemblement bleu marine ou bien bonnet phrygien révolutionnaire ? Des conditions idéologiques et symboliques de la contre-offensive populaire

Mais on ne peut briser la tenaille politique formée par l’UMPS et l’UM’ Pen sans contester radicalement le socle idéologique qui leur permet de se « partager le marché » en opposant systématiquement le patriotisme à l’internationalisme, l’amour de la France à celui de l’Humanité.

Ainsi a-t-on vu le 1er mai 2012 les deux drapeaux historiques de la Révolution française, le tricolore et le rouge [7], s’affronter symboliquement d’une manière ruineuse. Alors que Sarkozy haranguait ses partisans devant une forêt de drapeaux tricolores en développant des thèmes lepénistes et violemment antisyndicaux, pendant qu’au traditionnel défilé syndical le drapeau tricolore brillait par son absence, le drapeau rouge de la CGT flottant tout seul dans la parfaite ignorance du drapeau national : jamais ce n’était le cas naguère dans les manifs populaires quand la CGT et le PCF défendaient à la fois la solidarité internationale des travailleurs et le produire en France.

C’est au contraire quand notre peuple a su unir ses deux drapeaux de lutte et utiliser la symbolique à la fois nationale et « de classe » du bonnet phrygien [8] que notre pays a remporté ses plus belles victoires progressistes du 20ème siècle.

Pour briser la fausse opposition entre les deux drapeaux – qui ouvre un boulevard à la fois à la flamme tricolore néofasciste de l’extrême droite, au drapeau clérical européen et aux omniprésents Union Jack et Stars and stripes, il est urgent d’utiliser l’outillage conceptuel du marxisme qui marie la dialectique, la critique matérialiste et l’approche de classe des idéologies. On comprendra alors que « le » patriotisme ne s’oppose nullement « au » mondialisme en général.

En réalité, l’euro-mondialisme des milieux d’affaires est parfaitement compatible avec le nationalisme raciste qui, dans toute l’Europe, sert de soupape de sécurité au système : tous deux s’allient sans problèmes pour criminaliser le communisme et les mouvements populaires de libération nationale.

À l’inverse, le patriotisme populaire et l’internationalisme prolétarien – tout est dans l’adjectif, qui porte la détermination de classe – ont intérêt à s’entendre pour défendre à la fois la souveraineté des nations contre l’impérialisme, la solidarité internationale des travailleurs contre les transnationales et l’aspiration des peuples à coopérer pour échapper à la « concurrence libre et non faussée » des traités supranationaux européens, américains et asiatiques.

Il est donc aberrant d’opposer la Marseillaise à l’Internationale, comme le fait systématiquement l’extrême gauche petite-bourgeoise.

On pourrait croire qu’il s’agit là d’un combat secondaire, de nature purement symbolique et non politique. Quelle erreur !

Comme si les combats politiques ne se fixaient pas décisivement, quand ils deviennent l’affaire de marges masses, sur des « symboles de masse » qui résument les « blocs historiques » et les « hégémonies culturelles » (Gramsci) sans lesquels les classes en lutte ne peuvent pas incarner leurs intérêts économiques et leur projet politique dans des « valeurs » (réellement ou faussement universelles selon les cas) leur permettant d’intervenir dans le champ politique.

Preuve expérimentale a contrario : depuis que la fausse gauche se désintéresse des symboles, depuis qu’elle ringardise ou qu’elle folklorise la symbolique de la Révolution française, le camp du Travail ne cesse de reculer. À l’inverse, la réaction à l’offensive s’empare impudemment des symboles, des figures et de la terminologie progressiste : Marianne, laïcité, Guy Môcquet et maintenant, le bonnet rouge des révoltes bretonnes alors progressistes contre la monarchie absolue.

Quelle aubaine pour les forces fascisantes habiles depuis toujours à recycler l’aspiration révolutionnaire des peuples au bénéfice des pires mouvements contre-révolutionnaires !

Alors, réapproprions-nous nos symboles politiques de masse. Souvenons-nous du mot de Jaurès : un peu d’internationalisme éloigne de la patrie, mais beaucoup y ramène.

Méditons la définition du philosophe communiste G. Politzer, fils d’immigré et patriotes français fusillé par les nazis : la nation c’est le peuple .

Cessons d’opposer la défense des travailleurs immigrés à la cause patriotique et centralement prolétarienne du produire en France, sans lequel notre classe ouvrière industrielle, cœur du prolétariat français, cèdera vite la place à une masse de déclassés, d’électeurs frontistes aigris ou de proies faciles pour les intégristes !

Cette dialectique du patriotisme républicain et de la solidarité de classe internationale n’est plus désormais une question théorique : elle devient une question de vie ou de mort pour le mouvement ouvrier et démocratique de notre pays qui sera écrasé si nous continuons à opposer ce que la Résistance communiste a appris à unir au prix du sang !

Conditions sociales de la contre-offensive

La crise politico-idéologique qu’a révélée la fronde poujadiste dite des bonnets rouges ne laisse pas aux progressistes de France le loisir d’attendre sagement que le vrai parti communiste ait été reconstitué par les militants, qu’ils soient ou pas membres du PCF-PGE actuel.

Nous ne pouvons davantage attendre qu’un Front franchement républicain prenne forme et franchisse le seuil de la visibilité médiatique. Sans cesser de travailler sur la perspective fondamentale décrite ci-dessus, il faut dès maintenant :

a) détacher les forces progressistes de la fausse gauche :

Aucun soutien, fût-il « critique », au gouvernement Ayrault qui démantèle la République, asservit la France à l’OTAN, joue les boutefeu au Proche-Orient, multiplie les mesures antisociales, refuse de nationaliser les grandes entreprises délocalisées par le grand patronat.

  • Soutenons les listes franchement républicaines qui s’opposeront clairement et « de gauche » à la social-eurocratie, aux métropoles, aux euro-régionalistes et à l’ensemble des droites, MODEM compris.
  • Sur le plan syndical, gardons le cap du tous ensemble en même temps pour les salaires, l’emploi, les services publics, la protection sociale, l’Éducation nationale et l’hôpital public.
  • N’oublions pas non plus à soutenir de gauche les paysans travailleurs et les artisans précarisés en ciblant le grand capital, l’UE et l’oligarchie !
  • Tournons-nous vers la jeunesse qui, malgré l’accablant euro- et américano-formatage dont elle est la cible permanente, vient de rappeler à l’arriviste Valls la franche générosité d’une majorité de lycéens qui refuse que des flics sans honneur viennent kidnapper « légalement » des gosses dans des bus scolaires. Bravo à ces jeunes qui ont sauvé l’honneur du pays face à la répugnante montée du racisme contre les chômeurs de longue durée – traités d’assistés par aussi pauvres qu’eux ! – et contre les étrangers (du moins quand ceux-ci ne viennent pas des milieux dirigeants des Émirats et de la sacro-sainte Europe du nord !).

b) pour commencer à desserrer la mortelle tenaille réactionnaire qui voudrait broyer notre peuple : proposons aux forces (politiques, syndicales, associatives, culturelles…) qui se réclament du mouvement ouvrier et de la République sociale, une grande manifestation nationale contre l’euro-austérité « hollandaise » et contre le bloc bleu-brun-bleu marine en gestation.

Georges Gastaud [9]

Si les forces franchement communistes, franchement progressistes et républicaines, si les syndicalistes de lutte ne lancent pas très vite des initiatives visibles, lisibles et unitaires, notre pays risque de subir une des crises les plus destructives, et peut-être, les plus irréversibles, de son histoire séculaire.

C’est l’intérêt du monde du travail, du mouvement démocratique, de la nation républicaine, mais aussi des forces de progrès en Europe et ailleurs, qu’un sursaut franchement républicain ait rapidement lieu.

Ou bien les militants franchement communistes et les patriotes franchement républicains, travaillent à l’émergence d’une révolution rouge et tricolore préservant les acquis de 1789-1905-36-45, et rouvrant la voie du socialisme dans notre pays (pourquoi pas en ravivant le symbole de masse du bonnet phrygien des Sans Culotte et de la Commune ?) ; ou bien la chute finale vers une ultime contre-révolution française, vers le communautarisme triomphant, vers l’aberration des sécessions régionalistes et la honte sanglante du racisme assassin, vers l’accompagnement « français » de la contre-révolution mondiale accusant les aspects les plus fascisants du capitalisme mondialisé.

À chacun de choisir son camp ici et maintenant !

À lire également sur le site web du PRCF - www.initiative-communiste.fr

 http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/que-faire-pour-stopper-la-contre-revolution-francaise-en-marche/
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COMMENTAIRES  

14/11/2013 11:58 par CN46400

Loin de moi la prétention de vouloir contester l’attachement au marxisme de Gastaud. Cependant je ne vois pas comment il peut faire voisiner, dans son esprit, ce passage du Manifeste Communiste (Voir ci-dessous) avec sa proposition insistante de sortie de l’UE de l’Euro etc...? Que je sache, si Marx a prétendu que la Révolution Communiste pouvait effacer les frontières actuelles de l’exploitation (les prolétaires n’ont pas de patrie...), c’était pour plutôt pour les élargir que pour revenir à des situations correspondant à une organisation de l’exploitation dépassée. Sauf à envisager la mutation de la France en paradis fiscal, je ne vois pas comment ce pays pourrait, seul, et sans dommages, quitter l’UE qui est devenue, un marché agrandi et finalement, quoiqu’on dise, le niveau supérieur de l’Etat bourgeois en Europe. Trop d’entreprises françaises sont totalement imbriquées dans l’économie européenne pour qu’il soit possible d’envisager concrètement, et sans dégâts conséquents, cette opération.

Ceci étant précisé, je souscrit à d’autres observations de Gastaud, en particulier de ne pas laisser aux divers nationalismes qui sévissent dans notre pays la possibilité de s’approprier, pour les dévoyer, les signes ostentatoires de la nation française (Drapeau tricolore, Marseillaise...etc)

"Des serfs du moyen âge naquirent les bourgeois des premières agglomérations urbaines ; de cette population municipale sortirent les premiers éléments de la bourgeoisie.
La découverte de l’Amérique, la circumnavigation de l’Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d’action. Les marchés des Indes Orientales et de la Chine, la colonisation de l’Amérique, le commerce colonial, la multiplication des moyens d’échange et, en général, des marchandises donnèrent un essor jusqu’alors inconnu au négoce, à la navigation, à l’industrie et assurèrent, en conséquence, un développement rapide à l’élément révolutionnaire de la société féodale en dissolution.
L’ancien mode d’exploitation féodal ou corporatif de l’industrie ne suffisait plus aux besoins qui croissaient sans cesse à mesure que s’ouvraient de nouveaux marchés. La manufacture prit sa place. La moyenne bourgeoisie industrielle supplanta les maîtres de jurande ; la division du travail entre les différentes corporations céda la place à la division du travail au sein de l’atelier même.
Mais les marchés s’agrandissaient sans cesse : la demande croissait toujours. La manufacture, à son tour, devint insuffisante. Alors, la vapeur et la machine révolutionnèrent la production industrielle. La grande industrie moderne supplanta la manufacture ; la moyenne bourgeoisie industrielle céda la place aux millionnaires de l’industrie, aux chefs de véritables armées industrielles, aux bourgeois modernes.
La grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l’Amérique. Le marché mondial accéléra prodigieusement le développement du commerce, de la navigation, des voies de communication. Ce développement réagit à son tour sur l’extension de l’industrie ; et, au fur et a mesure que l’industrie, le commerce, la navigation, les chemins de fer se développaient, la bourgeoisie grandissait, décuplant ses capitaux et refoulant à l’arrière-plan les classes léguées par le moyen âge.
La bourgeoisie, nous le voyons, est elle-même le produit d’un long développement, d’une série de révolutions dans le mode de production et les moyens de communication.
A chaque étape de l’évolution que parcourait la bourgeoisie correspondait pour elle un progrès politique. Classe opprimée par le despotisme féodal, association armée s’administrant elle-même dans la commune , ici, république urbaine indépendante ; là, tiers état taillable et corvéable de la monarchie, puis, durant la période manufacturière. contrepoids de la noblesse dans la monarchie féodale ou absolue, pierre angulaire des grandes monarchies, la bourgeoisie, depuis l’établissement de la grande industrie et du marché mondial, s’est finalement emparée de la souveraineté politique exclusive dans l’Etat représentatif moderne. Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la classe bourgeoise tout entière.
La bourgeoisie a joué dans l’histoire un rôle éminemment révolutionnaire. (....)"

14/11/2013 16:16 par le fou d'ubu

Il y a du bon et du moins satisfaisant dans cet article...

"Travail"... du latin "tripalium" (instrument de torture à trois poutres)...Aie ! Cela devait faire mal !...Comme le labeur en usine aujourd’hui d’ailleurs...
Les communistes même progressistes ont une fâcheuse tendance à glorifier ce dérivé d’instrument de torture ...Une éducation qui épanouie ne mène pas au " travail" mais à la "création"...
"Fait ce qu’il te plait, et tu n’auras à travailler, plus un seul jour de ta vie" ( un grand sage à dit cela,et chui d’accord avec lui)...
Et enfin pour finir, la meilleure de toutes. Celle que se site, ses contributeurs et commentateurs ne doivent jamais oublier..."Soyons réalistes, RÉALISONS l’impossible" (Che Guevarra)...
Ce qui veut dire : Ne nous contentons pas de peu...On y va pour plus...

Le fou d’ubu

PS : Pour qu’une révolution ne tourne pas en simple révolte, c’est aux paradigmes qu’il faut s’attaquer...

14/11/2013 19:03 par Louise

Vive la dictature du prolétariat et les soviets.

14/11/2013 20:38 par Hervé

Le constat initial est juste et il n’y a sans doute plus de porte de sortie autre qu’une révolution. Cependant, les solutions font peur : le choix est-il comme du temps d’Hitler entre Bolchévisme et National Socialisme ?

Nous avons changé d’époque. Les travailleurs sont en voie de disparition d’une part par l’automatisation, d’autre part par la mondialisation. Cela ne va guère s’arranger à une époque où les travailleurs Chinois deviennent trop chers par rapport aux robots japonais. Si sortir de l’OTAN est relativement simple, la sortie de l’euro est beaucoup plus délicate et se doit d’être préparée, sauf à accepter une ruine complète de la France. Mais je suis néanmoins d’accord, la sortie de crise ne viendra pas de la dictature européenne. Sortir de l’Euro est donc une option qui doit s’ancrer dans une stratégie plus large et qui ne peut se faire dans les 4 ou 5 années qui viennent... Mais une fois qu’elle est actée (dès le début), l’obligation de suivre les directives européennes est obsolète... L’anticipation de la sortie est suffisante pour enclencher le processus... La zone euro va alors s’effondrer et nous avec... La stratégie doit donc être efficace dès le départ...

Quels sont les stratégies et perspectives de la France hors de la zone euro ? Et bien la principale est d’envisager une politique économique qui ne soit pas axée sur une croissance illusoire, de remettre à plat les systèmes sociaux (et pas de les supprimer à petit feu), de supprimer les banques d’investissements (puisque l’économie n’est plus axée sur la croissance), de faire défaut sur une partie de la dette (car il faudra bien en arriver là et nous ne serons pas encore sortie de l’euro)...
La sortie de l’euro doit être une opportunité pour redevenir a minima auto-suffisant (en favorisant les produits locaux)... Si l’on ne se base pas sur le communisme, comment encourager les entrepreneurs ? En limitant et en simplifiant la puissance de l’état (contrairement à ce que font tous les pays capitalistes, principalement les USA) de façon à favoriser la libre entreprise... Ce ne sont pas les PME qui posent soucis dans le monde actuel mais les groupes capitalistiques... Il faut donc faire l’inverse de ce qui se passe aujourd’hui, tripler l’impôt des grands groupes (qui est de l’ordre de 8% aujourd’hui) et supprimer celui des PME... Ce sont les PME qui produisent localement, ce sont elles qui devront rendre auto-suffisant.

Il serait aisé d’écrire un programme économique qui soit une stratégie de sortie de ce monde de fou... Le problème est principalement de 1/ prendre le pouvoir 2/ l’appliquer en dehors d’une dictature (car le pays est aujourd’hui ruiné et de l’acter va accélérer les choses, nous aurons les lobbies capitalistes comme ennemis mais également monsieur tout le monde qui va se trouver sans le sou...)...

Personnellement, je n’y crois... Cela ne peut se passer que comme maintenant... Continuer à agoniser jusqu’à ce que cela se termine en bain de sang... Une fois en bas, nous ne pourrons que remonter... Les dégâts collatéraux n’étant alors la responsabilité de personne, un dictateur pourra prendre le pouvoir. S’il est intelligent, il fera ce que j’ai dis... Sinon, il faudra attendre le suivant... puis le suivant...

Bon courage à tous...

14/11/2013 23:18 par Palamède Singouin

La Grande-Bretagne n’est pas dans la zone euro et ça n’a pas l’ait de lui poser plus de problèmes que n’en a la France qui y est. On ne voit donc pas pourquoi une sortie de la zone euro entrainerait automatiquement la ruine de la France.

15/11/2013 05:33 par babelouest

Pour avoir les coudées franches, sortir de l’euro implique de sortir d’une union européenne qui empêcherait toute initiative contrecarrant la libre circulation des biens et des produits financiers. Si la richesse de notre pays est mieux répartie, cela changera toute la donne. Si les machins acheminés de très loin à coups de porte-containers géants sont freinés, voire bloqués, il faudra bien que la machine industrielle redémarre pour remplacer avec des outils pérennes la camelote.

Et si çà marche chez nous, car çà marchera, les pays du sud de l’Europe ne tarderont pas à nous rejoindre dans une nouvelle donne. Les marchés de l’Amérique du nord nous seront peut-être fermés, pas sûrs qu’ils soient les plus importants. Le dernier (aïe)Pad ne sera peut-être plus disponible, nos créatifs prendront la relève avec des solutions parfaitement originales. Oser, oser : à mon avis, ce sera l’aube d’un nouvel âge d’or à condition de museler les orgueils et les appétits financiers.

15/11/2013 09:09 par CN46400

@Babelouest

La sortie de l’UE que vous préconisez me rappelle la lutte de Sancho Pança contre les moulins à vent. Comment commercer avec des pays dont on aura "spolié" ou ruiné les avoirs, en France, de leurs ressortissants que nous serons incapables de rembourser ?
Ou alors voulez-vous troquer la nécessaire lutte de classe anti-bourgeoisie contre la lutte ethnique, anti-belges, anti-rital, anti-boches etc... Merci on a déjà donné...

Oui je sais, vous êtes loin de ses déviances, mais rappelons-nous comment étaient traités les grecs à Berlin quand la crise grècque a éclaté, comment on a parlé des "PIGS" à Londres etc... Et imaginez comment les bourgeoisie européennes, toujours détentrices de la plus grande partie des capitaux européens, traiteraient les "mangeurs de grenouilles" dans leurs "merdias".

15/11/2013 09:44 par bonbof

sous couvert de propos ou de geste (quenelles de dieudonné) anodins couplés a des actions plus fortes et mediatiques , l’extreme droite progresse inexorablement :

voir : http://2ccr.wordpress.com/2013/11/15/les-techniques-de-propagande-de-lextreme-droite/

15/11/2013 18:01 par Dwaabala

Difficile à suivre ; enfin si Georges Gastaud entraîne les masses, il sera toujours temps.

15/11/2013 18:22 par piftontontontatahercule

@ CN

G Gastaud a déjà longuement répondu à cette critique que vous faites dans son livre "patriotisme et internationalisme" que je vous engage à lire. Ce livre traitant spécifiquement cette problématique

Le texte donne en lien l’entretien donné par Gastaud à Initiative Communiste, qui apporte quelques précisions.

IC – Certains « marxistes-léninistes » de posture accusent le PRCF de réformisme et d’ « étapisme » en prétendant que le Pôle substituerait l’ « étape démocratique du CNR » à la révolution socialiste. Qu’en est-il ?

G.G. – C’est de mauvaise foi car nous nous sommes expliqués moultes fois sur cette question, y compris récemment à la fête de l’Huma. A notre époque plus que jamais, l’issue progressiste au capitalisme actuel – un capitalisme que nous caractérisons comme réactionnaire sur toute la ligne, voire comme « exterministe »[8] – ne peut être que la révolution socialiste, dans la visée clairement posée du communisme, au sens très exigeant que Marx donne à ce mot : en effet l’oligarchie capitaliste mène l’humanité à la déchéance et à la mort ; car à l’époque des armes atomiques, du chômage frappant des dizaines de millions d’individus, du réchauffement climatique et de la famine chronique pour 1 milliard et demi d’humains, la propriété privée des grands moyens d’échange et de production est devenue un luxe suicidaire pour toute l’humanité : place partout, et le plus vite possible, au pouvoir des travailleurs, à l’économie socialisée et démocratiquement planifiée, aux coopérations internationales réglées, à la lutte des classes pour une société sans classes et pour le développement solidaire de tous les peuples et de tous les individus qui constitue le cœur même du communisme !

Mais comment avancer vers la révolution sociale autrement qu’en prenant de théâtrales postures plus gauches que gauches ? Lénine nous a enseigné que les masses ne viennent jamais au socialisme par la simple propagande, par l’affirmation abstraite que le capitalisme est mauvais et que le socialisme est bon. Elles se convainquent seulement dans la lutte et à partir de leur propre expérience. Aujourd’hui, pouvons-nous fédérer la majorité des travailleurs, et a fortiori la majorité du peuple de France (dont s’excluent eux-mêmes les quelques centaines de milliers de gros capitalistes qui choisissent l’exil fiscal ou l’expatriation « économique ») sur l’objectif immédiat de la dictature du prolétariat – au sens de Marx – sans lequel le socialisme n’est qu’un vain bavardage ? Evidemment non, hélas ! Et les décennies de reniement idéologique du PCF-PGE actuel n’y sont pas pour rien… En revanche, pouvons-nous dès maintenant regrouper la masse des ouvriers et des employés, la masse des paysans travailleurs, la masse des petits fonctionnaires, pour refuser l’euro et la dictature européenne, pour exiger que notre pays redevienne souverain, pour que cessent les ruineuses guerres impérialistes sous l’égide de l’OTAN, pour que se reconstituent les acquis sociaux et le « produire en France », pour que les Communes ne soient pas évincées au profit des « métropoles », pour que la France coopère avec tous les continents au lieu de se livrer à une « concurrence libre et non faussée » où les peuples sont d’avance perdants ? Oui, nous le pouvons : car la lutte contre Maastricht (près de 50% de Non en 92, et cela bien AVANT expérience de la malfaisance de l’UE et de l’euro !), le Non à la constitution supranationale de mai 2005, la probable abstention majoritaire aux élections européennes, le soutien majoritaire du peuple français aux luttes pour les retraites (le doute porte plus sur les formes d’action que sur sa nécessité), la magnifique révolte anti-CPE des étudiants en 2006, le refus majoritaire de la guerre contre la Syrie, tout cela prouve que, si les vrais communistes, si les francs progressistes « tirent » tous ensemble, alors oui, notre peuple peut se rassembler, ici et maintenant, sur ce que nous nommons les « quatre sorties » : sortie de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme, tout cela sur la base des principes qui ont fédéré notre peuple à la Libération, bien entendu en retravaillant ces principes à la lumière des besoins et des aspirations d’aujourd’hui [9].

Car la référence du PRCF au CNR et aux quatre sorties dessine une seule et même dynamique populaire, et non pas on ne sait quelle « étape » indéfinie, inventée pour semer le doute, et ajournant à jamais la question du socialisme. Nous ne sommes plus à l’époque (1946) où M. Thorez donnait son interview très controversée au Times sur la « démocratie nouvelle ». Aujourd’hui, si nous sortons de l’euro et de l’UE atlantique par LA PORTE A GAUCHE (et non par la porte à droite des Le Pen ou des eurocrates qui veulent un euro à deux vitesses !), nous devons nous préparer, non en paroles mais dans la pratique, à d’immenses affrontements de classes, et pas seulement dans l’hexagone, qui peuvent à tout moment mettre en jeu le POUVOIR POLITIQUE DE CLASSE ; car jamais l’oligarchie capitaliste « française », qui est à la fois l’ennemi principal de notre pays et de notre classe, n’acceptera la sortie de l’euro et de l’UE, tant la construction « euro-atlantique » est leur plate-forme d’envol pour la mondialisation des profits ; jamais, dans les conditions d’aujourd’hui, ils n’accepteront la nationalisation franche des banques et des grandes entreprises, le recentrage de l’économie sur l’industrie et la production (et non plus sur la finance, le tout-tourisme, etc.), la réforme radicale de la fiscalité, l’ouverture aux coopérations avec le monde entier en court-circuitant l’actuelle vassalisation à Wall Street et à Francfort. Les masses pourront alors se persuader par leur propre expérience que l’issue n’est pas dans la « démocratisation du capitalisme », qu’il faut se préparer à arracher le pouvoir politique au capital, que la révolution n’est pas l’idéal abstrait d’intellectuels romantiques mais un enjeu central pour l’avenir de nos enfants. Bref, l’enjeu est de remettre la classe ouvrière et les communistes, en situation offensive, de les placer au cœur du rassemblement anti-oligarchique et antimonopoliste. Il est d’isoler l’oligarchie en rassemblant un vaste front populaire, patriotique et internationaliste autour des travailleurs, sans exclure bon nombre de cadres moyens, d’intellectuels, mais aussi de petits et moyens entrepreneurs de la ville et de la campagne et de faire du socialisme futur ce que Lénine appelait « l’œuvre vivante des masses » en l’enracinant dans les profondeurs de notre classe et de notre peuple. Bref non seulement le « nouveau CNR » et des « quatre sorties » ne vise pas à ajourner le socialisme, mais son but est de le rapprocher, non dans les paroles et les incantations, mais dans la pratique et sur la base du plus vif de notre histoire !

Et l’on ne rapproche en rien le socialisme quand au contraire, à l’instar du révolutionnarisme petit-bourgeois type LO, NPA, etc., on subordonne toute lutte immédiate pour la démocratie (par ex. la défense des communes, de la séparation laïque de l’Etat et des Eglises) ou pour l’indépendance nationale au PREALABLE d’un accord général sur la révolution socialiste. Seuls les communistes, et encore : seuls les communistes non « mutants » et certains progressistes parmi les plus conséquents – se prononcent aujourd’hui pour le socialisme avec esprit de conséquence, ce mot ne figurant même plus dans les statuts du PCF… Dans les conditions de la France actuelle, vouloir que le socialisme (non pas le mot, mais son contenu de classe exigeant !) soit d’emblée le ciment et la référence de toute alliance populaire, c’est se payer de mots, c’est refuser toute alliance avec les couches moyennes, c’est laisser le capital seul maître du jeu, c’est abandonner notre classe elle-même au tête-à-tête suicidaire du gauchisme impuissant et du « marinisme » à l’offensive. Or le léninisme n’a jamais consisté à refuser les alliances de classes (l’emblème de la faucille et du marteau signifie l’alliance ouvrière et paysanne), comme l’ont hélas toujours fait le gauchisme, incapable d’exploiter les contradictions du capitalisme pour l’abattre ; le léninisme ne signifie pas non plus subordonner les objectifs révolutionnaires aux alliances électoralistes, comme le fait l’état-major du PCF-PGE actuel, qui en est à défendre passionnément l’euro pour ne pas se couper du PS à l’approche des municipales ! Le léninisme consiste entre autres à forger de larges alliances DIRIGEES par la classe ouvrière dans le but d’ISOLER l’ennemi principal et de placer la classe ouvrière dans une situation générale d’offensive, et d’abord aujourd’hui, de résistance et de contre-offensive.

Quant à ceux qui, en France, prétendent refuser toute alliance, et en particulier, à ceux qui polémiquent sans fin – sans rien proposer de concret – contre le front populaire et patriotique, ils ne s’aperçoivent pas que, ce faisant, ils participent déjà en position inconsciente et subordonnée à une alliance sous direction petite-bourgeoise : celle de la petite bourgeoisie altermondialiste, euro-trotskiste et eurocommuniste, dont le centre de gravité est l’opposition dangereuse du patriotisme populaire et de l’internationalisme prolétarien. Pendant que ces jolis cœurs refusent d’affronter le libre-échangisme qui désosse les usines en donnant quartier libre au capital, le FN s’implante dans les usines en feignant de refuser l’UE (la Le Pen est déjà… députée européenne !). Au demeurant il est comique de constater que certains de nos censeurs ultra-révolutionnaires en étaient encore il y a deux ans à déclarer que « euro ou pas euro, ça ne change rien à l’exploitation capitaliste » et autres propos faussement « durs », qui signifient seulement qu’on refuse de se couper de l’ « extrême gauche » bobo et que l’on se satisfait d’agiter le drapeau rouge sans mettre en cause sur le fond la division du travail bourgeoise entre le parti maastrichtien et l’UM’Pen en gestation !

Pour en revenir à la question du prétendu « étapisme » du PRCF, nos censeurs – qui évitent de définir ce mot, sans quoi l’inanité de leur critique sauterait aux yeux – oublient une « minuscule » donnée politique. La proposition stratégique d’un front populaire, antifasciste et patriotique dirigé par la classe ouvrière sur la base des principes du CNR et des « quatre sorties », est en continuité totale avec l’idée de révolution : car seule à notre époque la classe ouvrière peut lutter avec esprit de conséquence pour l’indépendance nationale et objectivement, même si toutes les composantes sociales et culturelles (au sens de Gramsci) de la future alliance antimonopoliste ne peuvent évidemment avoir le même degré d’engagement sur cet objectif, le contenu de cette dynamique unique, ne peut être qu’objectivement socialiste, voire communiste. Il y aura bien entendu un seuil révolutionnaire dans cette dynamique car le pouvoir de classe ne se divise pas, mais sous peine d’être rapidement écrasée, la dynamique populaire sera une et indivisible sous l’égide du monde du travail.

La vraie question n’est donc pas « étapisme ou « socialisme tout de suite sinon rien » (c’est-à-dire en fait, RIEN sinon la bonne conscience pseudo-marxiste de quelques-uns !), mais comment tous les communistes peuvent-ils s’y mettre « tous ensemble et en même temps », qu’ils soient ou non membres du PCF, pour investir sur leurs bases « rouges » et tricolores à la fois le futur « nouveau CNR » d’une manière telle qu’aucun dérapage vers la droite ne soit possible, que l’alliance s’équilibre le plus à gauche possible, sans écarter aucun patriote républicain mais sans faire non plus de concession à l’impérialisme français ou au nationalisme xénophobe. Ce n’est pas là un problème de « pureté doctrinale », car « le marxisme n’est pas un dogme mais un guide pour l’action » (Lénine), c’est un problème d’unité d’action des communistes indépendamment de la direction euro-formatée du PCF, de reconstitution de l’indépendance des mouvements communistes hostiles à la « mutation » du PCF, d’investissement commun du nouveau CNR qui doit devenir le bien commun des communistes fidèles à Marcel Paul et à Ambroise Croizat, des progressistes fidèles aux « Jours heureux »… et plus largement, de tous ceux qui sur la base de leurs luttes sociales et civiques, se seront investis dans l’actualisation du programme du CNR.

http://www.initiative-communiste.fr/articles/international/prcf-cnr-4sorties_et_revolution_socialiste/

15/11/2013 23:07 par CN46400

"car jamais l’oligarchie capitaliste « française », qui est à la fois l’ennemi principal de notre pays et de notre classe, n’acceptera la sortie de l’euro et de l’UE, tant la construction « euro-atlantique » est leur plate-forme d’envol pour la mondialisation des profits"

L’oligarchie "française" n’acceptera pas non plus qu’on la noie dans un quelconque marécage. La question n’est pas de savoir ce que la bourgeoisie peut, ou non, accepter, c’est de savoir si le socialisme (à chacun selon son travail) a, ou non, quelque chose à voir avec la surface économique sur laquelle il parviendra à s’imposer, avant de s’étendre à toute la planète. Je persiste à penser que l’extension, sans limites, des zones d’exploitation capitalistes confirment la justesse des raisonnements de Marx, et in fine, ne déboucheront pas forcément sur la sortie de l’UE ou de l’euro, mais sur la sortie du capitalisme. Ce qui m’importe bien plus.
Ceci étant précisé, je ne voie pas les profits que pourraient tirer les capitaliste d’un rabougrissement de leur zone d’exploitation. Et sauf à croire que que le socialisme pourrait déboucher sur une réduction drastique de la surface des états, je ne perçois pas l’aspect progressiste que pourrait porter la multiplication des états à la surface de la planète.
A part cela je vois beaucoup de justesse dans les observations de Gastaud

16/11/2013 11:01 par cercle ouvrier du bassin minier ouest du pas de calais

Simplement, Lénine écrivait " les Etats-Unis d’Europe ne se feront pas, mais s’ils se font, ils seront réactionnaires..." Dans les réactions à l’article argumenté du camarade Georges GASTAUD, beaucoup d’économisme, qui est une forme avancée du gauchisme. Mais aussi une forme de développement du sentiment d’impuissance face à une Europe impérialiste non maîtrisable donc maîtresse de la situation dans la construction supranationale, un sentiment d’impuissance qui renforce les théories FN qui est clairement impérialiste mais qui fait du nationalisme français, son cheval de Troie. Georges a raison quant il parle des droits acquis par les travailleurs en France, trop de droits selon l’Europe (il suffit de relire Barroso ou Draghi) et selon les agences de notations ou les grandes banques telle que JPMorgan. Tout cela nous ramène à la construction d’un grand Front Populaire anticapitaliste, qui serait une première étape...

16/11/2013 15:32 par Dwaabala

La dialectique de l’histoire est subjectivement fascinante, en même temps qu’objectivement fascisante.
La construction de l’Europe, le futur Traité transatlantique, les délocalisations, l’internationalisation des capitaux etc. sont de formidables pas en avant faits vers la socialisation des moyens de production et des échanges. Ils se font sur le dos des peuples.
À citer les classiques, ont peut aussi aller chercher chez Marx :
Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société.

23/11/2013 21:40 par yves

Camarade Gastaud

Qui sera le futur Allende français qui dé-ratifiera les traités qui nous lient aux multinationales du monde entier et qui sera le futur Pinochet qui l’assassinera pour éliminer ensuite communistes, progressistes, démocrates ?

Peux t on faire confiance à un dirigeant qui caricature les positions d’autres organisations marxistes-léninistes ? Et par voie de ricochet celles des partis communistes comme le KKE qui n’a pas votre approche.

Quand commence le combat de classe dans votre "I have a dream", jamais les multinationales ne se laisseront mettre en crise en sortant de l’UE. Une atteinte aussi radicale aux intérêts de la bourgeoisie ne peut se faire qu’en annihilant toute possibilité de résistance de la réaction nationale et internationale.

Je ne veux pas abuser de l’Histoire. L’Europe d’Hitler au service des monopoles (allemands et américains (IBM) et autres) qui s’est imposée par la barbarie a laissé place à une autre Europe, qui s’accomplit par la passivité et la complicité de la social-démocratie, des réformistes. Pourquoi ne reviendrait elle pas ? L’obligation pour les pays de revoter quand le vote n’agrée pas le pouvoir des monopoles n’est elle pas une augure à cette barbarie potentielle qui ne demande qu’à renaître ?

Le grand vide d’une disparition de l’arme supranationale qu’est l’UE, si elle avait lieu, ne pourrait qu’être qu’un chaos favorisant une reprise en main par les forces répressives actuelles confortées par les milices fascistes et réactionnaires qui ne manqueront pas de se créer dans l’expérience aventuriste que vous proposez.

Un chaos n’a rien à voir avec une crise révolutionnaire d’où peuvent naître les révolutions, je précise. Ce qui différencie la crise révolutionnaire du chaos c’est le facteur subjectif, l’idée révolutionnaire partagé par le plus grand nombre et notamment par la classe ouvrière, son avant-garde, organisée et plongeant des ramifications dans l’ensemble de la société. Et une impossibilité pour la bourgeoisie de continuer comme avant.

Il semble que vous attendiez cette crise sans préparation, sans favoriser l’auto-organisation des masses à côté de leur parti qu’elles doivent reconstruire.

Vous omettez le fait que ce ne sera pas seulement l’oligarchie française qui sera touchée mais parce que la division internationale a fait son oeuvre depuis 1945, toutes les oligarchies dans le monde seront touchées dans leurs intérêts. La guerre malienne, irakienne, syrienne sont des tentatives de sortie de crise de l’impérialisme par l’extension du domaine de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Vous voudriez nous faire croire que sans dictature du prolétariat qui exige un très niveau de conscience et d’organisation de la classe ouvrière, cela sera possible.

Toute atteinte aussi radicale aux intérêts monopolistes ne peut être le fait que d’un pouvoir populaire ayant toute la puissance politique et économique dans ses mains, ce qu’Allende a omis ou n’a pas voulu faire.

A aucun moment dans vos propositions vous ne parlez de l’Etat, serait ce possible dans votre esprit que cet Etat ne serait que la république qu’il faut sauver en récupérant la souveraineté populaire, un Etat qu’il suffirait de réorienter !!!! Façon Mélenchon mais un peu plus conséquent ?

Beaucoup de gauchisme dans votre ligne.

Vous remettez les plats de la "démocratie avancée". Vous vous en offusquez, mais avouez que vous n’êtes pas convaincant. Vous utilisez le même vocabulaire sur la démocratie avancée "ouvrant la voie au socialisme". Cà siffle dans mes oreilles.

Cette ligne est inefficace et suicidaire. Ce fut la ligne du PCF qui de 68 à 81 a détruit le courant révolutionnaire dans notre pays.

J’écoutais récemment à la radio un poète communiste tunisien. Il disait de Ben Ali qu’il n’a pas seulement privé le peuple d’emplois, de salaires, de logements, mais qu’à cause de la dictature féroce qui ne tolérait aucune opposition politique, il a aussi privé le peuple d’en bas, la classe ouvrière tunisienne d’une pensée démocratique et révolutionnaire, si ce n’est d’une organisation même clandestine soutenue par les masses, d’une alternative sur la base le leurs propres intérêts. Ce qu’un marxistes léniniste appelle le facteur subjectif. Ben Ali a privé son peuple de la faculté de penser son émancipation.

Votre national-démocratisme met la classe ouvrière à la remorque d’autres couches sociales. Je ne dis pas qu’il ne faille pas lutter avec elles mais selon Lénine toute lutte démocratique et pour l’autodétermination des peuples sont subordonnées à la lutte de la classe. Vous inverser la donne, vous subordonnez la lutte de classe à la victoire démocratique et républicaine.

La lutte démocratique, oui ! La lutte pour une république sociale, oui ! Il s’agit d’un front que la classe ouvrière peut soutenir. Mais avant tout c’est à son propre front que la classe ouvrière doit s’atteler. Sur la base de ses propres intérêts, des tâches qu’elles a elle même définies A LA BASE court-circuitant les bureaucraties politiques et syndicales, d’une manière totalement irrécupérable par les réformistes en remettant en cause dans toute lutte la légitimité de la bourgeoisie, en remettant en cause le rôle de l’Etat des monopoles et la propriété privée des moyens de production, les guerres de rapines néo-coloniales... La classe ouvrière tient et doit tenir le maillon décisif.

Camarade Gastaud, où est votre analyse des structures économiques, votre analyse des classes, votre analyse de l’Etat dans la phase de l’intégration européenne ?

C’est cette analyse qui peut permettre de dessiner un projet révolutionnaire et un système d’alliances. Où est elle ? Que je la lise !

Quelle analyse faites vous de l’histoire du mouvement communiste français, du PCF, voir où et comment il a failli. Quelle analyse faites vous de la stratégie du front populaire, des conditions qui ont fait naître le CNR et qui sont largement dépassées aujourd’hui ? Vous parlez de réactualisation du CNR mais pas ses fondements, son contexte, l’impossibilité d’une stratégie de voie socialiste dans le contexte qu’était celui de 1945 ?

Nous ne sommes plus au temps des CNR. Décrivez nous le contexte historique national et international issu de la boucherie de la deuxième guerre mondiale remporté par le camp socialiste avant tout mais qui ne pouvait aller plus loin au delà de Berlin au risque d’une victoire de la réaction sur l’ensemble du globe. En terme militaire, le CNR dans la lutte de classe international, c’est un repli, une pause, et c’était justifié à cette époque.

Vous tentez de polariser de multiples tendances communistes, mais où ces communistes s’aguerissent ils ? Quels liens avec les masses ? De quel travail d’avant-garde font ils preuve ? Pourquoi ne sont ils pas exclus ?

Ceux du PCF qui cautionnent en y restant membres la trahison de ce parti ?

Votre volonté de rassembler cette diaspora communiste ne vous conduit elle pas à édulcorer les facettes sombres du PCF ? Son économisme, son opportunisme, ses fautes et erreurs flagrantes mais plus ce qui a réellement miné ce parti depuis les années 50. Parlez de ses gloires qui existent ne nous intéressent pas ici.

Trop de verbe dans vos propos. Place à l’auto-organisation des masses, à côté d’un parti d’avant-garde communiste qu’il faut reconstruire concomitamment et dialectiquement.

On ne se paye plus de mots, camarade ! Vous êtes un professionnel des mots, vous êtes brillant, mais moi, j’ai la mémoire, l’expérience et la souffrance !!!

Je ne me laisserai plus embobiner comme auparavant !

24/11/2013 21:48 par Yves

Les camarades Gastaud et piftontontontatahercule, peut-être la même personne

ne répondent pas.

je suis prêt à leur donner un cours de démocratie prolétarienne !

celle des AG et des camarades d’en-bas !

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