Caracas, dimanche 27 mai 2007.
D’après le site Internet de Reporters Sans Frontières, 37 journalistes ont déjà trouvé la mort en 2007 dans les pays suivants : Afghanistan (occupé par l’US Army), Brésil, Chine, Haïti, Mexique, Pakistan, Palestine, Pérou, Somalie, Turquie, Zambie et, bien sûr, en Irak (occupé par l’US Army) où le chiffre record est enregistré : 22 morts.
Une ONG chargée de défendre les journalistes devaient réagir, et vite, pour arrêter l’hécatombe.
C’est la raison pour laquelle Robert Ménard, Président de Reporters Sans Frontières, s’est précipité à Caracas afin d’y donner, le lundi 28 mai, depuis l’hôtel Hilton, une conférence de presse contre le gouvernement du Venezuela. Venezuela où, depuis l’arrivée démocratique de Hugo Chavez au pouvoir, aucun journaliste n’a trouvé la mort ni connu la prison.
Mais où la chaîne de télévision RCTV, qui prit part activement au putsch de 2002 (Ménard parla alors pudiquement d’« entorses à la déontologie ») est privée depuis le 27 mai d’un des quatre canaux de transmissions dont elle disposait, lequel canal (hertzien) sera attribué à une nouvelle chaîne, culturelle et éducative dont le Venezuela à tant besoin. RCTV, qui appartient au richissime Marcel Granier, qui vit une partie de son temps aux USA, ne cesse de violer loi. Elle refuse tout dialogue avec l’organe de régulation (CONATEL, équivalent du CSA). (N.d.l.r - Sur le non-renouvellement de la licence d’émission du canal de télévision vénézuélien RCTV, lire : RCTV les dessous cachés du cirque européen contre Chavez. (et le vote honteux de trois pelés et un tondu).)
Ménard jure de son impartialité. Nul n’en douterait si quelqu’un avait gardé souvenir d’une de ses conférence de presse dans un autre pays latino-américain où meurent des journalistes ou à Washington.
RSF serait-elle une organisation partisane (car financée par des organisations états-uniennes ? ). Pas du tout. Et d’ailleurs, elle ne se mêle pas de politique. La preuve, ce jugement confié par Ménard à Miami au Nuevo Herald, le 21 janvier 2004 : « Le gouvernement de Hugo Chávez est un échec, une catastrophe économique de promesses non tenues ».
Laissons le mot de la fin au Figaro du 13 avril 2006 : « L’économie vénézuélienne est depuis deux ans la plus dynamique d’Amérique latine. Le produit intérieur brut (PIB) a crû de 17,9% en 2004, de 9,4% en 2005 et probablement de 7% cette année. »
Maxime Vivas
La guerre de désinformation de Reporters Sans Frontières contre le Venezuela, par Salim Lamrani.
RCTV : au Parlement européen, la droite et Reporters Sans Frontières se liguent contre le Venezuela, par Bernard Cassen et Christophe Ventura.
Venezuela : Chávez, les putschistes, la télé et le peuple, par Maxime Vivas.