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Ce qui est bon pour la Chine et le Vietnam est bon pour Cuba, Mary Sanchez.

[Un article (comme tant d’autres) publié aux Etats-Unis et qu’on aurait du mal à lire en France. Evidemment, les motivations avancées (le blocus "ne marche pas") sont ce qu’elles sont. Mais même la presse US reconnait les efforts déployés par l’administration US pour attaquer Cuba. CSP]

The Kansas City Star, 21 mai 2007.

Le cinéaste Michael Moore aura la possibilité de jeter un pavé dans la mare des relations entre les Etats-Unis et Cuba d’une manière inconnue depuis le retour d’Elian Gonzales à Cuba.

Elian était un enfant qui eut la malchance de devenir un pion dans une guerre froide qui aurait du cesser il y a des années.

Le garçon, agé de 6 ans, échoua aux Etats-Unis après que lui et sa mère se soient enfuis de Cuba. La mère est morte dans la traversée. A Cuba, le père d’Elian voulait que l’enfant revienne.

Le sort du garçon devint une affaire médiatique, symbole des cruautés vécues par les familles séparées.

Le controverse autour du garçon ouvrit les yeux de nombreux américains sur l’extrémisme des jusqu’au boutistes cubano-américains anticastristes.

Des gens habituellement sains d’esprit et respectables, tels que Andy Garcia et Gloria Estefan, qui militèrent pour que le garçon reste aux Etats-Unis, devinrent pratiquement "locos" contre Fidel.

Cette triste affaire se dénoua sur des images d’agents (de police) armés arrachant le garçon hurlant de sa maison en Floride pour le renvoyer à Cuba.


La fèvre est retombée depuis cette année 2000. Durant les années qui suivirent, des gens moins enclins à attirer l’attention des médias ont vu leurs vies dévastées par cette impasse diplomatique - particulièrement par l’embargo imposée par les Etats-Unis depuis 45 ans qui limite les échanges.

Des missionnaires ont été menacés d’amendes de plusieurs milliers de dollars pour avoir apporté des médicaments au peuple Cubain. Un soldat d’origine cubaine qui a servi en Irak s’est vu refuser le droit des visiter ses fils à Cuba. Des centains d’étudiants et de professeurs ont été empêchés de se rendre à Cuba.

Ces affaires ne font pas grand bruit dans les journaux. Moore a la possibilité de faire ce qu’il sait faire de mieux : mettre le doigt sur une politique insensée.

L’auteur de "Bowling for Columbine" and "Fahrenheit 9/11" fait l’objet d’une enquête de la part du Département du Trésor (US) à cause d’un voyage effectué au mois de mars (2007) à Cuba.

Moore se rendit à Cuba pour filmer quelques scènes de son dernier documentaire, "Sicko", qui constitue une charge contre le système de santé américain.

Il emmena avec lui des personnes ayant travaillé sur les décombres du 11/9 et qui souffrent de problèmes respiratoires, apparemment avec l’objectif de souligner le contraste entre le système de santé cubain et le notre. "Sicko" sera présenté en avant-premièer au festival de Cannes et projeté dans les salles à partir du 29 juin.

Sans surprise, Moore considère l’enquête comme une grande conspiration contre son travail.

"Je peux comprendre pourquoi le premier bénéficiaire des contributions financières de cette industrie - George Bush - voudrait me harceler, intimider et éventuellement m’empêcher de toucher un large public," écrivit-il au secrétaire du Trésor, Henry Paulson, dans une lettre largement diffusée sur Internet.

Le Représentant de New York, Jose E. Serrano, a rejoint le combat de Moore et a qualifié l’enquête de "chasse aux sorcières".

Ce n’est pas une conspiration. C’est juste le résultat d’une politique gouvernementale bête, dépassée et devenue folle.

On dit que la définition de la folie c’est de refaire encore et encore la même chose en espérant un résultat différent.

Eh bien, l’administration Bush a poussé l’adage à des niveaux jamais atteints. Au lieu d’en finir avec une politique qui n’a pas marché - elle fut instaurée en 1962 et Castro est toujours au pouvoir - Bush a renforcé les sanctions.

Les cubano-américains pouvaient visiter leurs familles à Cuba tous les ans. L’administration actuelle limite désormais les visites à une fois tous les trois ans. Elle a aussi réduit les sommes d’argent que les Américains peuvent envoyer à leurs familles à Cuba.

Les voyages d’échanges, comme celui qui a permis aux public américain de découvrir le Buena Vista Social Club, ont été supprimés.

Quelques échanges commerciaux sont autorisés, mais uniquement par des paiements comptant, ce qui limite leur volume. Des tribunaux spéciaux ont été crées pour imposer des sanctions et des amendes en cas de violations. C’est ce que Moore risque.

Tandis que Bush s’accroche de plus en plus à une politique de sanctions, de plus en plus de gens sont prêts à envisager d’autres voies. De plus en plus de Démocrates et de Républicains au Congrés soutiennent chaque année les propositions de loi pour lever ou alléger l’embargo.

Même les cubano-américains sont de plus en plus nombreux à se prononcer contre les sanctions.

Les échanges, les contacts, le commerce - autant de choses qui peuvent améliorer la vie et le futur du peuple cubain - sont le meilleur moyen pour favoriser la démocratie.

C’est drôle, Bush prêche dans ce sens lorsqu’il s’agit de la Chine ou du Vietnam, mais pas lorsqu’il s’agit d’une île voisine tenue par un dictateur qui a un pied dans la tombe.

Mary Sanchez

Sanchez is a columnist for The Kansas City Star. Her e-mail address is msanchez@kcstar.com

- Traduction : Cuba Solidarity Project

Sur les conséquences humaine de l’ embrago Cuba :<BR>
Le Mur d’Eau, par Jens Glüsing.


Cuba - Tchernobyl : Lettre à Maria, par Viktor Dedaj.

Cuba, l’île aux miracles, par Salim Lamrani.

L’organisation des soins aux Etats-Unis : la sacralisation du « tout privé », par José Caudron.

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