C’est au sommet européen de Barcelone, au mois de mars 2002, que Jacques Chirac et Lionel Jospin avaient signé ce qui allait devenir force de loi dans de nombreux domaines et pas seulement sur l’ouverture du marché au gaz et à l’électricité, voie royale pour la déréglementation et l’introduction des critères de rendements financiers dans les secteurs publics. Le texte prévoyait aussi une " flexibilisation " renforcée du marché du travail, c’est-à -dire la possibilité de licencier sans aucune contrainte. Il annonçait une modification en profondeur des retraites en recommandant la fin des préretraites, l’augmentation de cinq ans de l’âge moyen de la cessation d’activité, la mise en place des fonds de pension. Il se prononçait en faveur d’un " allongement " du temps de travail et pour des mesures fiscales bénéficiant aux entreprises disposant de salariés payés à bas prix. A l’époque, ces décisions étaient passées sous silence et les deux futurs candidats à l’élection présidentielle s’étaient bien gardés d’y faire référence dans leurs programmes.
Voici le paragraphe consacré aux retraites ratifié par Jacques Chirac et Lionel Jospin à l’issue du sommet européen de Barcelone en 2002.
« Il convient de réduire les incitations individuelles à la retraite anticipée et la mise en place par les entreprises de système de préretraites, d’intensifier les efforts destinés à offrir aux travailleurs âgés davantage de possibilités de rester sur le marché du travail, par exemple par des formules souples de retraite progressive et en garantissant un véritable accès à l’éducation et à la formation tout au long de sa vie. IL FAUDRAIT RECHERCHER D’ICI A 2010 A AUGMENTER PROGRESSIVEMENT D’ENVIRON CINQ ANS L’AGE MOYEN EFFECTIF AUQUEL CESSE, DANS L’UNION EUROPEENNE, L’ACTIVITE PROFESSIONNELLE. LES PROGRES A CET EGARD SERONT EXAMINES CHAQUE ANNEE AVANT LE CONSEIL EUROPEEN DE PRINTEMPS. » Outre cet allongement du temps de cotisation, le sommet européen de Barcelone préconisait la montée en puissance des fonds de pension pour financer les retraites via la Bourse. Pour Jacques Chirac à l’époque cela s’appelait « les fonds de pension à la française », pour Lionel Jospin « des modalités d’épargne salariale. »
José Fort