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Rex Tillerson et les mythes, mensonges et guerres autour du pétrole. (New Eastern Outlook)

Rex Tillerson, l’ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil, n’a pas été désigné secrétaire d’État en raison de son expérience diplomatique. Il est là parce qu’il est évident que les patriarches qui sont derrière le projet Trump, Warren Buffett, David Rockefeller, Henry Kissinger et d’autres, veulent une personne venant de la grande industrie pétrolière pour guider la politique étrangère américaine pendant les quatre prochaines années. À peine devenu président, Trump a donné son feu vert aux controversés pipelines KeystoneXL qui ne livreront pas de pétrole étasunien, mais les coûteux sables bitumineux canadiens. Son Agence de protection de l’environnement adopte une attitude amicale face aux dangers environnementaux dus à la production de gaz de schiste. Mais le plus important, avec le secrétaire Tillerson, est que les États-Unis planifient une réorganisation majeure du contrôle du pétrole, revenant à la déclaration souvent citée de Kissinger :« Si vous contrôlez le pétrole, vous contrôlez des nations entières ou des groupes de nations. »

Je voudrais raconter ici le récit de mon propre changement de conviction au sujet de la genèse des hydrocarbures, car je pense qu’il deviendra de plus en plus important dans un proche avenir, de saisir précisément en quoi consiste vraiment le jeu des quatre grands géants pétroliers anglo-américains, ExxonMobil, Chevron, Shell et BP. Il s’agit de créer des mythes, des mensonges et, finalement, des guerres pétrolières fondées sur ces mythes et ces mensonges.

Cela se passe à la fin de l’année 2002, alors que l’Administration Bush-Cheney était déterminée à détruire l’Irak et à renverser Saddam Hussein. Le fait que le gouvernement des États-Unis risquait une rupture potentielle avec ses alliés européens et ses autres alliés importants pour une menace irakienne, réelle ou imaginée, me laissait fort perplexe. Il devait y avoir quelque chose de plus profond, me suis-je dis.

Puis, un ami m’a envoyé l’article d’un site aujourd’hui fermé, From The Wilderness, fondé par feu Mike Ruppert. L’article exposait un argument majeur, disant que le volume de pétrole dans le sol est limité et disparaît rapidement. Il soutenait que le plus grand gisement de pétrole de l’histoire, Ghawar en Arabie Saoudite, était tellement appauvri qu’il y avait besoin d’injecter des millions de barils d’eau par jour pour obtenir une production, toujours en baisse, de pétrole brut. Il affirmait que la Russie avait dépassé son « pic » pétrolier.

Il illustrait cette notion avec le célèbre graphique en cloche, dit courbe de Gauss [Aussi connu sous le nom dePic de Hubbert, NdT]. Le monde, après plus d’un siècle dans l’ère des hydrocarbures, avait consommé tellement de pétrole que nous étions proches du « pic absolu ». Voilà sa thèse.

Quel pic absolu ?

J’ai creusé plus profond, trouvé d’autres articles sur le thème du pic pétrolier. Cela offrait une explication plausible pour cette stupide guerre en Irak. Après tout, l’Irak, selon les estimations, possédait la deuxième réserve de pétrole non exploitée au monde, après l’Arabie saoudite. Si le pétrole devenait si rare, cela permettait d’expliquer les motifs de cette guerre.

J’ai donc décidé d’approfondir une question aussi cruciale que l’avenir du pétrole mondial et son impact potentiel sur la guerre et la paix dans le monde, la prospérité mondiale ou la famine.

J’ai assisté à la conférence annuelle de l’Association pour l’étude du pic pétrolier (ASPO), qui s’est tenue en mai 2004 à Berlin. Là, j’ai rencontré les gourous du pic pétrolier, Colin Campbell, géologue à la retraite de Texaco, dont les recherches sur la production des puits donnait au pic pétrolier une base scientifique apparente ; Matt Simmons, un banquier du monde pétrolier du Texas qui a écrit un livre intitulé Twilight in the desert, dans lequel il prétend que le site de Ghawar a largement dépassé son pic de production. Mike Ruppert était également présent, comme l’était l’auteur sur les pics pétroliers, Richard Heinberg.

Loin d’être menée comme une démonstration géophysique de haut niveau pour expliquer le pic pétrolier, j’ai été très déçu d’être le témoin de batailles verbales amères et acharnées entre les critiques du pic pétrolier, comme cet expert de l’Agence internationale de l’énergie de Paris et les avocats du pic pétrolier, qui en sont arrivés à lancer des attaques ad hominem contre l’expert parisien, plutôt que de développer des arguments scientifiques sérieux.

Quelques semaines plus tard, j’ai décidé de m’entretenir avec le président d’ASPO International, le physicien atomique suédois Kjell Aleklett, dans son université d’Uppsala, en Suède, pour tenter d’obtenir une argumentation scientifique plus approfondie au sujet du pic pétrolier. Là, Aleklett m’a montré son dernier diaporama. Il soutenait que comme le pétrole était un combustible fossile, nous savions, par l’étude de la tectonique des plaques, où se trouvaient tous les principaux gisements de pétrole. Puis, citant l’épuisement de la production dans la mer du Nord, à Ghawar, au Texas et dans quelques autres endroits, Aleklett a proclamé : « Voilà ! L’affaire est prouvée. » Pour moi, c’était tout sauf prouvé.

Un autre point de vue

À ce moment-là, après la démonstration d’Aleklett, qui ne peut être décrite que comme un diaporama chargé d’assertions non prouvées, j’ai commencé à remettre en question ma conviction antérieure au sujet du pic pétrolier. Des mois auparavant, un ami chercheur allemand m’avait envoyé l’article d’un groupe de géophysiciens russes sur ce qu’ils appelaient les « origines abiotiques » des hydrocarbures. Je l’avais mis de côté pour une future lecture, alors je l’ai ouvert et je l’ai lu. J’ai été impressionné, pour dire le moins.

Au fur et à mesure de ma recherche de traductions de journaux scientifiques sur les abiotiques russes, j’ai creusé le sujet plus en profondeur. J’y ai appris que les recherches hautement confidentielles de l’ère soviétique avaient commencé dans les années 1950, au début de la Guerre froide. Staline avait donné mandat aux principaux géo-scientifiques soviétiques pour, tout simplement, s’assurer que l’URSS était entièrement autosuffisante en pétrole et en gaz. Elle ne devait pas répéter l’erreur fatale qui avait coûté deux guerres mondiales à l’Allemagne à cause de sa non-autosuffisance pétrolière.

Étant des scientifiques sérieux, ils n’ont rien pris pour acquis. Ils ont commencé leur travail par une recherche exhaustive dans la littérature scientifique mondiale pour trouver une preuve rigoureuse de la genèse des hydrocarbures, à commencer par la théorie largement acceptée des combustibles fossiles. À leur grande surprise, ils n’ont pas trouvé de preuve scientifique sérieuse dans toute cette littérature.

J’ai alors lu les recherches interdisciplinaires menées par des universitaires comme le professeur V.A. Krayouchkine, directeur du département d’exploration pétrolière de l’Institut des sciences géologiques de l’Académie des sciences ukrainienne à Kiev, l’un des principaux scientifiques abiotiques.

Krayouchkine a présenté un exposé, après la fin de la guerre froide, à une conférence du DOSECC (Forage, observation et échantillonnage de la croûte continentale de la terre) à Santa Fe, Nouveau-Mexique, en 1994. Krayuchkine y a présenté ses recherches menées dans la région de Dniepr-Donetsk, en Ukraine. La géologie traditionnelle et commune aurait soutenu que cette région est stérile en pétrole ou en gaz. Les géologues traditionnellement formés ont soutenu qu’il était insensé de chercher du pétrole ou du gaz là, à cause de l’absence complète de toute « roche mère » – les formations géologiques spéciales qui, selon la théorie géologique occidentale, sont des roches uniques où des hydrocarbures ont été produits ou sont susceptible d’être générés – vraisemblablement, les seuls endroits où le pétrole pourrait être trouvé, d’où le terme « mère ».

Ce que Krayouchkine a présenté à l’auditoire incrédule de géologues et de géo-scientifiques américains allait à l’encontre de toute leur formation sur la genèse pétrolière. Krayouchkine a soutenu que les découvertes de pétrole et de gaz dans le bassin d’Ukraine provenaient de ce que les géologues ont appelé le « sous-sol cristallin », des roches profondes où la théorie géologique occidentale prétend que le pétrole et le gaz (qu’ils ont appelé « combustibles fossiles ») ne peuvent être trouvés. Aucun fossile de dinosaure ni aucun reste d’arbre n’aurait pu être enterré si profondément, selon la théorie occidentale.

Pourtant, les Russes y ont trouvé du pétrole et du gaz, quelque chose d’équivalent à Galilée disant à la Sainte Inquisition que le Soleil – et non la Terre – était le centre de notre système. Selon un participant, le public n’a pas du tout été intéressé par les implications de la géophysique russe.

L’orateur de Kiev a ensuite déclaré aux scientifiques présents à Santa Fe, que les efforts de l’équipe ukrainienne pour chercher du pétrole là où la théorie conventionnelle prétend que l’on ne peut pas en trouver, ont en réalité réussi et permis d’exploiter des champs pétroliers et gaziers commerciaux.

Il a décrit en détail les tests scientifiques qui ont été menés sur le pétrole découvert, pour évaluer leur théorie selon laquelle le pétrole et le gaz ne provenaient pas de la surface – comme le suppose la théorie classique des combustibles fossiles –, mais plutôt d’une profondeur de quelque deux cents kilomètres. Les tests ont confirmé que le pétrole et le gaz provenaient en effet d’une grande profondeur.

L’orateur a clairement expliqué que la compréhension des scientifiques russes et ukrainiens sur l’origine du pétrole et du gaz était aussi différente de celle des géologues occidentaux que le jour de la nuit.

Encore plus choquant pour le public, le rapport de Krayouchkine indiquait qu’au cours des cinq premières années d’exploration de la partie nord du bassin de Dniepr-Donetsk, au début des années 1990, un total de 61 puits ont été forés, dont 37 furent commercialement productifs, un taux de réussite de plus de 60%. Pour une industrie pétrolière où le taux de réussite de 30% est la moyenne, 60% est un résultat impressionnant. Il a décrit, puits par puits, les profondeurs, les flux de pétrole et les autres détails.

Plusieurs de ces puits allaient jusqu’à une profondeur de plus de quatre kilomètres, une profondeur d’environ 13 000 pieds dans la Terre et certains produisaient jusqu’à 2 600 barils de pétrole brut par jour, soit près de 3 millions de dollars par jour aux prix du pétrole en 2011.

Après cette conférence, je suis entré personnellement en contact avec l’un des principaux scientifiques abiotiques russes, Vladimir Koutcherov, professeur à l’Institut royal suédois de technologie, le MIT suédois. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois et il m’a formé sur l’origine de tous les hydrocarbures. Ils ne viennent pas de dinosaures morts ni de détritus de restes d’origines biologiques. Le pétrole est plutôt constamment généré dans les profondeurs du noyau terrestre, dans ce four nucléaire géant que nous appelons le noyau. Sous l’effet d’une température et d’une pression énormes, le méthane primaire est forcé à remonter à la surface en passant par ce qu’ils appellent des canaux de migration situés dans la croûte terrestre. Effectivement, Koutcherov a démontré que les puits de pétrole « à sec » existants, si on les laisse non exploités pendant plusieurs années, peuvent se « recharger » avec du nouveau pétrole neuf venant des profondeurs. Selon les conditions environnantes, le méthane migre vers le haut, et peut rester gaz, devenir pétrole brut, goudron ou charbon.

Les implications de cette genèse terrestre des hydrocarbures ont été profondes et m’ont forcé à changer de croyance. J’ai lu ensuite les fascinantes théories géophysiques du brillant scientifique allemand Alfred Wegener, le véritable découvreur de ce qui, dans les années 1960, a été nommé théorie des plaques tectoniques. Je me suis rendu compte que notre monde, comme l’a fait remarquer l’économiste pétrolier néerlandais Peter O’Dell, « ne manquait pas de pétrole, mais devenait du pétrole ». Partout, du Brésil à la Russie, à la Chine, au Moyen-Orient. J’ai écrit ce qui est devenu l’un de mes articles en ligne les plus lus, « Confessions d’un ex-croyant en pic pétrolier », en 2007.

En fait, je me suis rendu compte que les fondements de la géologie pétrolière occidentale étaient une sorte de religion. Plutôt que d’accepter la Naissance divine, les croyants du pic pétrolier ont accepté la Divine Origine fossile. Aucune preuve nécessaire, il suffit d’y croire. À ce jour il n’existe pas un seul document scientifique sérieux prouvant la genèse fossile des hydrocarbures. Le scientifique russe Mikhail Lomonosov l’avait proposée comme simple hypothèse, dans les années 1760. Elle a servi à l’industrie pétrolière étasunienne, en particulier la famille Rockefeller, pour construire une immense fortune basée sur le mythe de la pénurie de pétrole.

Aujourd’hui, l’Administration du Président Trump, avec son Secrétaire d’État, un ancien d’ExxonMobil, Rex Tillerson, retourne à l’ère du Big Oil après huit ans d’Obama et ses stratégies alternatives. Si notre monde doit éviter encore plus de carnage et de guerres inutiles alors que le pétrole abonde, il serait important d’étudier la véritable histoire de notre Âge du pétrole. En 2012, j’ai publié un livre basé sur ce travail, intitulé Mythes, mensonges et guerres du pétrole. Pour ceux qui sont intéressés, je suis convaincu que vous y trouverez une vision alternative utile.

William Engdahl

– Le 29 janvier 2016 – Source New Eastern Outlook

Note du Saker Francophone

Vous pouvez trouvez un autre article du même auteur sur le site. Le long commentaire ajouté par nos soins reste valable. Ce mythe du pétrole fossile, selon Engdhal, fait écho à l’autre mythe potentiel que l’on essaie de nous vendre avec force, le réchauffement anthropique.

Il est aussi possible que les 2 théories puissent cohabiter, les roches mères auraient pu être chargée par le bas par exemple avant de migrer avec les plaques tectoniques. Personne ne mentirait totalement, certains pays seraient juste mieux dotés que d’autres. De quoi réfléchir en observant Trump et sa politique énergétique et sa politique étrangère.

 http://lesakerfrancophone.fr/rex-tillerson-et-les-mythes-mensonges-et-guerres-autour-du-petrole
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COMMENTAIRES  

08/02/2017 12:35 par D. Vanhove

Impressionnant... et, à suivre...

08/02/2017 15:56 par macno

@ D. Vanhove
Le contenu de cet article est effectivement "impressionnant"...
Cela fait maintenant pas mal de temps que je rumine assez seul dans mon coin le côté "impressionnant" de la chose, de ce qu’on nous a vendu comme mythe, car personnellement je n’ai plus aucun doute sur le fait que ces fameuses ressources dites "fossiles" pour simplifier, sont bien plus que le résultat de restes biotiques décomposés et compressés...

“La suggestion que le pétrole puisse être dérivé d’une sorte de transformation de poisson compressé ou de détritus biologique est certainement la notion la plus idiote qui a été entretenue par un nombre substantiel de personnes pendant un laps de temps étendu.” Fred Hoyle (1982)

Je ne lui fait pas dire !

Il y a un dossier des plus complets ici :
https://resistance71.wordpress.com/2011/06/12/tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le-petrole-abiotique/
Je n’ai pas les références mais une info scientifique était passée comme quoi on aurait découvert - au moins des lacs - de méthane sur un objet extra-terrestre, sur une planète, sur un satellite de Saturne il me semble...
Je ne suis pas un spécialiste, juste un peu connaisseur dans le cycle biologique notamment des plantes, mais ça m’a toujours semblé "bizarre autant qu’étrange" de trouver de telles quantités de charbon, gaz, pétrole en quantités gigantesques et en un seul et même endroit...
Donc...
Maintenant il reste à se pencher sur "le pourquoi du comment de la chose" politique, en quoi ce mythe des énergie fossiles rares et donc chers, aurait arrangé bien des POUVOIRS...
Je ne sais plus où j’ai lu que ces ressources, en plus, ne seraient pas épuisables à échelle humaine.
En tant qu’écolo qui gueule contre la pollution, c’est nager en plein paradoxe, faut assumer...
Mais la "simple" la pollution est déjà une raison largement suffisante pour se rendre indépendant de ces énergies...le plus tôt possible...

09/02/2017 06:31 par "Personne"

Les implications de cette genèse terrestre des hydrocarbures ont été profondes et m’ont forcé à changer de croyance

Passer d’une croyance à l’autre : il reste une croyance. On est loin d’une démarche scientifique.
La théorie abiotique doit être, comme toute théorie (la théorie biotique comprise), soumise à l’examen, à l’expérimentation.
Cela fait penser à l’opposition du darwinisme et du lamarckisme : et si elles étaient complémentaires ? La Science a trop tendance à être dogmatique, à être affirmative.
Une question : à quelle vitesse aurait lieu la transformation du méthane en hydrocarbure et la migration ?
Si les réserves sont plus importantes, c’est plutôt une bonne chose pour les générations suivantes.
Cela ne nous dispense pas d’arrêter « nos conneries » qui seront payées par d’autres.

Quant au prix du pétrole évoqué par Macno :
- c’est oublier que certains pays n’ont que cela comme ressources pour l’instant,
- comparé au prix de l’eau minérale, c’est pas cher payé,
- le problème, c’est l’existence de compagnies pétrolières privées.

09/02/2017 08:47 par macno

@ "Personne"
Passer d’une croyance à l’autre : il reste une croyance. On est loin d’une démarche scientifique.
La théorie abiotique doit être, comme toute théorie (la théorie biotique comprise), soumise à l’examen, à l’expérimentation.

Mais c’est l’évidence même sauf que l’Auteur en parle dans son article :
« Étant des scientifiques sérieux, ils n’ont rien pris pour acquis. Ils ont commencé leur travail par une recherche exhaustive dans la littérature scientifique mondiale pour trouver une preuve rigoureuse de la genèse des hydrocarbures, à commencer par la théorie largement acceptée des combustibles fossiles. À leur grande surprise, ils n’ont pas trouvé de preuve scientifique sérieuse dans toute cette littérature. »
« À ce jour il n’existe pas un seul document scientifique sérieux prouvant la genèse fossile des hydrocarbures. »
C’est le premier point très important car nous sommes bien là dans le domaine scientifique (on le serait à moins), développé dans le dossier du site résistance 71 dont j’ai donné le lien.
C’est un dossier des plus conséquents et j’avoue ne pas être allé jusqu’au bout compte tenu de sa complexité.
La simple logique mathématique m’a amené à la conclusion que les énergies carbonées ne peuvent pas être d’origine biologique, mais je n’en ai quand même pas la certitude absolue.
Il faut absolument se rendre compte que la théorie russo-ukrainienne du pétrole abiotique était et est toujours une calamité pour les 7 sœurs (sont elles toujours 7 ?) qui se partageaient allègrement les mirifiques profits d’un or noir si celui-ci ne devenait d’un seul coup moins rare, et donc moins cher...

09/02/2017 10:16 par BQ

@LGS
Mon commentaire précédent est peut-être en attente. Bon je me permets quand même une humble recommandation en tant que lecteur assidu et inconditionnel de LGS : s’il vous plaît, ne publiez pas d’articles d’auteurs annonçant des théories scientifiques. Personne ici et encore moins l’auteur (quels que soient ses grands mérites par ailleurs), n’est partie prenante réelle du débat scientifique sur l’origine du pétrole. A moins du contraire, personne et encore moins l’auteur, n’a publié dans des revues à comité de lecture et les résultats n’ont été soumis à des pairs sur ce sujet : cela est valable pour le pétrole abiotique, pour le réchauffement climatique, la tectonique des plaques etc etc. L’arène du débat technique scientifique se situe dans les revues, les colloques, séminaires et autres universités et instituts de recherche. Je m’empresse, prévoyant d’éventuelles critiques d’extrapolation, que l’économie et la politique ne sont pas des sciences et ne sont pas à laisser aux "experts", de même que les applications et solutions, dans tous les cas, devraient émaner, en dernier lieu, de l’ensemble des citoyens, non des "experts". Bien, le devoir de citoyen justement voudrait que l’on rende compte des débats qui animent la communauté en question, de la manière la plus fidèle qui soit. Malheureusement, ce n’est clairement pas le cas ici.

Je ne reviendrai pas là-dessus, ayant déjà réagi en 2013 (!) aux inconsistances d’un article similaire sur ce même site. Exemple parmi tant d’autres : l’une des seules reviews publiées sur le sujet du pétrole biotique vs. abiotique (Glasby, 2006 Res.Geol.) contredit ce qui est écrit ("As a matter of fact, this theory is now largely forgotten even in the Former Soviet Union and virtually unknown in the west"), elle n’est ni citée ici, ni critiquée point par point et les commentaires et raisonnements pour la défier n’ont pas été publiés.

Si malheureusement LGS continue de publier des auteurs de théories scientifiques en mode pamphlet, rien ne vous empêche philosophiquement et théoriquement de publier dès maintenant les "preuves" de la Terre Plate (cf. mon commentaire précédent)...

...à moins de se déclarer incompétents au niveau technique (je m’y inclus), mais bel et bien critique et intransigeant au niveau citoyen. Le seul rôle légitime que l’on puisse adopter en matière de science est celui de vulgarisateur, pas de juge, et cette conclusion est valable pour tout observateur de la communauté scientifique concernée. Et si il ne faut pas faire croire à l’unanimité naturelle de la science, il ne faut pas non plus mettre sur un pied d’égalité, d’un côté, un pamphlet sans sources, sans travail de fond, d’un auteur sans publications dans le domaine (ou au moins de confrontations dures avec les contradictions) et, de l’autre côté, une communauté scientifique du domaine sans voix au chapitre, méprisée en tant que marionnettes.

09/02/2017 22:25 par Yannick

@BQ : J’ai relu votre commentaire de 2013 et lu celui-ci.
Dans celui de 2013, parlant du réchauffement climatique, vous citez le chiffre de 97% d’article le confirmant, et cela devrait nous suffire, et étant non scientifique, on devrait gentiment s’abstenir, le LGS ne devrait pas publier, etc.

Vous savez il y a 95% d’articles de la presse qui disent qu’en Syrie a eu lieu une "révolution démocratique". Doit-on en tant que non journaliste, n’ayant jamais été publié dans un journal sérieux, ni subit de débats contradictoire, etc., doit-on donc ici aussi s’abstenir ?
Le LGS fumeux alors ? Le saker ? bah oui c’est quoi leur pourcentage en terme de publications ?

Les défauts de la presse, sa collusion avec les groupes financiers, ses mensonges - pure propagande - sont communément reconnus ici au LGS, et pas qu’ici. Pensez-vous que ce même type de collusions n’existent pas dans le milieu scientifique et académique ? Non mais vous avez déjà regardés les cours données dans les universités américaines a moitié financées - dont sa recherche - par les grands groupes financiers ?

C’est plutôt dans vos 2 commentaires même séparé de 4 ans que je sens un dogmatisme de quelqu’un croyant dur comme fer au "débat scientifique entre les pairs,etc." qui serait non faussé.
Donc non moi je trouve ces publications nécessaires ! Il y a 60 ans on n’imaginait pas le niveau de manipulation consciente ou non dans la presse...

Pour reprendre votre exemple de la terre plate, à combien de % elles se situaient les publications sur la théorie de la terre ronde à l’époque ?

Y.

10/02/2017 03:01 par depassage

Salut Yannick, je vous rejoins à 100%. Comme je suis d’accord avec personne. Tout vérité tranché ne peut être que fausse, scientifique ou autre. C’est l’unique vérité à laquelle j’adhère modestement après avoir connu tant de vérités qui se sont avérées fausses dans ma fausse chienne de vie. Une vérité, c’est toujours un parti d’une partie. On ne peut pas être juge et partie dans une configuration dont on fait partie et qui nous dépasse. Les débats contradictoires, la confrontation des théories, des connaissances, des points de vue et des arguments doivent se poursuivre. C’est nécessaire, c’est vital tant que le mystère de la vie reste intact et l’espoir de le percer un jour reste vraiment hypothétique. Si le tout renseigne sur la partie, la partie ne peut pas renseigner sur le tout seulement en partie.

10/02/2017 07:06 par "Personne"

dans la littérature scientifique mondiale pour trouver une preuve rigoureuse de la genèse des hydrocarbures, à commencer par la théorie largement acceptée des combustibles fossiles. À leur grande surprise, ils n’ont pas trouvé de preuve scientifique sérieuse dans toute cette littérature

Cette affirmation est grotesque : quand on défend une hypothèse, on se doit d’être sérieux, sinon on devient dogmatique.
Sur un de mes bouquins de géologie (volume II, « Géologie », Grande Encyclopédie Alpha des sciences et des techniques), je trouve les références de différentes expérimentations qui vont dans le sens de l’hypothèse biotique.

Je propose un texte plus nuancé sur le sujet, et qui répond aux arguments de W. Engdahl, sans toutefois rejeter totalement l’hypothèse abiotique ( l’auteur n’a rien contre le non-conformisme) :
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/la-controverse-du-petrole-50323

13/02/2017 20:25 par macno

@ "Personne"

« dans la littérature scientifique mondiale pour trouver une preuve rigoureuse de la genèse des hydrocarbures, à commencer par la théorie largement acceptée des combustibles fossiles. À leur grande surprise, ils n’ont pas trouvé de preuve scientifique sérieuse dans toute cette littérature »
« Cette affirmation est grotesque : quand on défend une hypothèse, on se doit d’être sérieux, sinon on devient dogmatique. »

En quoi cette affirmation est-elle "grotesque" ?
Je n’arrive pas à vous suivre en ces temps si polémistes et sur un sujet si sensible que le pétrole, on devrait trouver, notamment sur Internet, une vaste littérature sérieuse sur le sujet, et c’est très loin d’être le cas. C’est assez troublant, et suffisamment pour relever cet état de fait, sans pour autant être "dogmatique". Personne ici ne défend de "dogme".
Il est à noter qu’au moins un autre sujet est dans le même cas, les aspects techniques relatifs au 11.9. Mais oublions ce dernier sinon "on n’est pas couchés".
Moi, c’est la simple logique qui m’a fait accepter celle de la théorie russo-ukrainienne du pétrole. De plus qu’on ait découvert des cousins du "pétrole", soit du méthane, sur d’autres "grains de sable" errants dans l’univers, ça m’a conforté dans cette idée.
Dernier point : que certains aient bougrement intérêt à maintenir l’idée de la rareté des gisements de pétrole et de gaz facilement exploitables, cela me paraît être aussi "dans l’air du temps" de manipulations en tous genres...
Cela ne change rien au fait que, pour de nombreuses raisons, entre autre de pollution et de guerres incessantes, il faut se débarrasser au plus tôt de cette malédiction qu’est le pétrole...
Après ou même plutôt en même temps on a une autre malédiction, celle de l’énergie nucléaire et de ses monstrueux déchets.
On est cernés de toutes parts et et on ne peut pas se rendre...

14/02/2017 07:02 par "Personne"

à Macno,

Hypothèses abiogéniques :
- théorie cosmique : les hydrocarbures ont une origine extraterrestre,
- théorie volcanique et magmatique (Humbolt, Berthelot, Mendeleiff, Le Bel, Sokolov).

Hypothèses biogéniques à partir de :
- plantes terrestres et charbons ( Mouquer, Lomosovov, Banks, Hedberg, Reichenbach, Selvig, Hubard, Hedberg)
- substances chimiques issues du continent et sédimentées en milieu marin (Hedberg, Went, Skopintsev, Bordovskiy),
- algues et phytoplancton (Murchison, Lesquereux, Ehrenberg, Bordovskiy, Clarke, Whintney),
- animaux marins (Suess, Forbes, Warren, Storer, Engler, Höfer).

Les Diatomées, le varech, et autres organismes et plantes produisent des hydrocarbures (estimation : 12 Mt/an).

« Les théories abiogéniques peuvent effectivement rendre compte de la formation d’hydrocarbures naturels, notamment de méthane, mais elles ne peuvent expliquer la composition des hydrocarbures naturels dans leur abondance et leur diversité ». [plusieurs types de pétroles bruts, de plus léger au plus lourd ; viscosité, composition, couleur, odeur différentes ]
« Parmi les arguments décisifs utilisés par les partisans de la théorie biogénique figure celui de l’activité optique des pétroles. Certains de leurs composés ont en effet le pouvoir de dévier le plan de polarisation de la lumière. De tels composés ne peuvent avoir qu’une origine biologique » (Géologie, volume II, collection Alpha des sciences et des techniques)

L’auteur de l’article est dogmatique : il reconnaît être passé d’une croyance à une autre.

Moi, je vois diverses hypothèses, dont l’une a le mérite de trouver une explication à la diversité des pétroles. Restons modestes quant à nos connaissances.

Pour le reste :
 le pauvre consommateur trouvera toujours l’essence trop cher (c’est moins cher que certaines eaux en bouteille),
- les compagnies pétrolières devraient être nationales,
- la meilleure énergie est celle qui n’est pas consommée.

17/02/2017 12:09 par Rex Tillerson

(La théorie du pétrole abiotique (aussi connue sous la dénomination anglaise de modern Russian-Ukrainian theory) fut essentiellement soutenue par les Soviétiques dans les années 1950 et 1960. Son principal promoteur, Nikolai Kudryavtsev, postulait la formation de pétrole dans le manteau terrestre à partir d’oxyde de fer II (FeO), de carbonate de calcium (CaCO3) et d’eau. Il indiquait également que cette réaction devait théoriquement se produire si la pression est supérieure à 30 kbar (correspondant aux conditions qui règnent naturellement à une profondeur supérieure à 100 km dans le manteau terrestre).

Rendue obsolète au fur et à mesure que la compréhension des phénomènes géologiques et thermodynamiques en jeu progressaient4, la théorie du pétrole abiotique reste marginale au sein de la communauté scientifique. En pratique, elle n’a jamais pu être utilisée avec succès pour découvrir de nouveaux gisements.

(extrait de la page Wikipedia consacrée au Pétrole)

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