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Celui qui paie l’orchestre choisit toujours la musique…

Rue89 quitte le Spiil sur ordre de son propriétaire Claude Perdriel (Nouvel-Obs).

Le site Rue89, racheté (7,5 millions d’euros) il y a un an par Claude Perdriel, propriétaire du groupe Nouvel Observateur et inventeur du Sanibroyeur, a reçu l’ordre de quitter le Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne).

Le Spiil y voit une « décision autoritaire » et une « tentative dérisoire de faire taire une voix qui dérange ».

Dans une lettre au Spiil, Pierre Haski, président de Rue89, écrit : « A la demande de son actionnaire, qui a souhaité que Rue89 se mette en cohérence avec sa nouvelle situation au sein du groupe Nouvel Observateur, Rue89 se retire du Spiil à compter du 1er janvier 2013. »

A la demande de son actionnaire ou sur ordre de son propriétaire, choisissons les mots justes.…

Fondé en 2009, le Spiil a pris des positions qui déplaisent à la presse traditionnelle adossée aux industriels et aux banques et arrosée par des aides gouvernementales. En particulier, il dénonce les subventions d’Etat à la presse et revendique la carte de journalistes pour les directeurs de publication et les rédacteurs en chef des sites d’information Internet.

Dans un article publié le 11 novembre 2011 (http://www.legrandsoir.info/rue89-article-11-lgs-et-les-autres-confere...), LGS avançait que « Les médias électroniques ne sont pas, de facto, des médias plus honnêtes, plus libres, plus informatifs que les autres » et que « Le monde néo-libéral a posté ses chiens de garde sur la Toile ».

On y lisait entre outre :

« Qu’est-ce que Rue89 ?

C’est un site d’information fondé le 6 mai 2007 par des anciens de Libération : Pierre Haski, Pascal Riché, Laurent Mauriac, Arnaud Aubron et Michel Lévy-Provençal.
Rue89. [...]

En 2009, Rue 89 a perçu une aide de 249 000 euros du gouvernement (Médiapart d’Edwy Plenel a reçu 200 000 euros). Les sommes reçues par la suite, s’il y en a, ne sont pas connues.

Pierre Haski, Laurent Mauriac et Pascal Riché assurent la direction du site.

De Libération à Rue89 sans changer de gilet.

Auparavant, Pierre Haski, était directeur adjoint de la rédaction de Libération à son retour de Chine où il avait été correspondant, ce qui lui donne autorité pour publier régulièrement des articles à charge qui s’inscrivent dans le manichéisme diabolisant avec lequel nos médias décrivent un pays où vit un cinquième de l’humanité, un pays en passe de détrôner l’Empire.

Laurent Mauriac est l’ancien correspondant de Libération aux USA. Il avait aussi fondé à New York une agence de presse.

Pascal Riché dirigeait les pages « débats » de Libération, avec le titre de rédacteur en chef. Il est membre de la Fondation Franco-américaine, la principale organisation aux États-Unis qui se consacre à « renforcer les liens » entre la France et les États-Unis... Pour en savoir plus sur cette curieuse « Fondation », voir : http://www.legrandsoir.info/les-socialistes-et-l-american-connection.html

En septembre 2012, Rue89, a reçu le prix du meilleur site étranger décerné par les médias états-uniens en ligne. Etonnant, non ? Rue89 ne le dit pas, mais ce prix (pour lequel il faut candidater) est assorti de 3000 dollars.

Le 7 mai 2007, un des fondateurs, Michel Lévy-Provençal, a claqué la porte de Rue89.
Il explique : « J’ai longtemps rêvé d’un projet qui renouvelle le journalisme sur internet. J’aurai tant aimé que Rue89 tienne ses promesses et révolutionne réellement l’information. Cela n’a pas été le cas et je suis convaincu aujourd’hui que Rue89 n’y parviendra pas. Pour toutes ces raisons, et parce que j’ai la conviction que ce projet a trahi ses ambitions, je ne souhaite plus être un associé de Rue89 ».

Des nobles paroles aux actes de cupidité.

[…] l’idée généreuse de départ est abandonnée, mais comme RSF, Rue89 a vu arriver le soutien des médias classiques, les subventions, les recettes de la pub et l’admiration des Etats-uniens.

[…] Le 31 décembre 2011, Rue89 a été vendu pour 7,5 millions d’euros au Nouvel-Observateur, mais les fondateurs restent aux manettes : Pierre Haski, président, Laurent Mauriac, directeur général, Pascal Riché, rédacteur en chef.

Le site dit attirer 2 millions de visiteurs uniques par mois. Aujourd’hui, il emploie 25 salariés en CDI et des pigistes ».

L’article du GS révélait en outre que Laurent Joffrin, directeur de la rédaction du Nouvel-Observateur auquel a été vendu Rue89, passait naguère des vacances avec Jean-Marie le Pen.

Et LGS de s’étonner que Rue89 (30 mai 2012) qui avait invité dans ses locaux Marine le Pen en début d’année, ait osé jeter en pâture à ses lecteurs bernés « un des animateurs » nommément désigné « du site rouge-brun LeGrandSoir.info » (sic). http://www.rue89.com/rue89-politique/2012/05/30/une-tache-rouge-brune-...

Sur LGS et l’extrême-droite, voir entre autres : http://www.legrandsoir.info/ces-villes-gerees-par-l-extreme-droite.html

Rue89 n’a jamais rectifié sa calomnie malgré les protestations de ses lecteurs et en dépit du préjudice moral infligé à ces cibles ainsi diffamées.

Et là , on aurait tort d’en tenir Claude Perdriel pour directement responsable. Car si celui qui paie l’orchestre choisit toujours la musique, il ne souffle pas lui-même dans l’hélicon du mensonge et ne bat pas le tambour de la puante rumeur.

Vladimir Marciac.

EN COMPLEMENT, un article de Télérama.fr :

Propriétaire depuis décembre 2011 du pure player Rue89, "Le Nouvel Obs" lui a demandé de quitter le syndicat de la presse en ligne.

« Tout en s’intégrant dans le groupe du Nouvel Obs, Rue89 restera un site autonome, et les fondateurs continueront à en assurer la direction comme auparavant. l’indépendance éditoriale et l’autonomie de gestion sont garanties dans l’accord. » Au moment de son rachat par le papyvore Claude Perdriel en décembre 2011 (pour 7,5 millions d’euros), Rue89 annonçait ses intentions : la miscibilité, oui, la dissolution, non. Un an plus tard, une première anicroche vient noircir le tableau. Après quelques discussions animées, le Nouvel Obs a forcé son nouveau poulain à quitter le Spiil (lire la réponse du Spiil), le syndicat de la presse en ligne (que Rue89 avait pourtant cofondé). Dans sa chronique d’Arrêt sur Images, Daniel Schneidermann évoque des prises de position un peu trop radicales sur les aides à la presse qu’auraient peu goûté les hiérarques de l’hebdo.

Dans un court billet publié sur son site, Pierre Haski, le patron de Rue89, invoque en creux une autre pomme de discorde qui aurait précipité ce retrait : la Lex Google. Le projet de loi, qui vise à créer un droit voisin sur l’indexation des contenus, est vivement critiqué par le Spiil. Problème, il est porté à bout de bras par Nathalie Collin... la directrice générale de l’Obs. De là à voir dans ce coup de semonce un nivellement de la souveraineté du pure player ? « Nous sommes droit dans nos bottes, se défend un salarié de Rue89. C’est un caprice du Nouvel Obs qui porte atteinte à leur image, pas à la nôtre ».

Claude Perdriel pas satisfait du rendement

Contacté par téléphone, Pierre Haski défend mordicus son indépendance : « Nous avons introduit le choc culturel entre le web et le print par cette greffe externe. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une intégration éditoriale. En un an, nous n’avons rencontré aucun problème ». En d’autres termes, les cofondateurs de Rue89 entendent garder la main sur le volant, même si la route est sinueuse. De source interne, Claude Perdriel n’est pas satisfait du rendement de sa nouvelle acquisition, et réfléchirait à un moyen de booster sa productivité. Un récent article du Monde pointait d’ailleurs les difficultés de Rue89, plus vieux pure player du paysage hexagonal (il a été fondé en mai 2007), qui est redescendu sous le seuil symbolique des deux millions de visiteurs uniques par mois.

Pas question pour autant de miser sur une politique du tableur Excel fondée sur la course au clic. « Il ne faut pas que l’audience commande tout », avertit un journaliste du site. « Si on développe une approche purement quantitative, on court à l’abattoir », renchérit Pierre Haski. C’est le défi qui attend Rue89 en 2013, trouver un point d’équilibre entre un projet éditorial à redessiner (celui de l’après-Sarkozy, contre qui le site s’était construit) et l’impératif de l’audience (même si Pierre Haski dément tout objectif chiffré). Sa rédaction a déjà affiché sa vigilance : depuis son rachat, une charte a été rédigée et les statuts d’une société de journalistes ont été déposés en préfecture.

Source : Téléram.fr

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