RSS SyndicationTwitterFacebook
Rechercher

Visite à Mumia Abu-Jamal

Une délégation du Collectif français de soutien (Claude Guillaumaud-Pujol et Jacky Hortaut) a rendu visite à Mumia le 2 décembre à la prison de SCI Mahanoy (Pennsylvanie) où il est incarcéré depuis sa sortie du couloir de la mort en décembre 2011. Ce genre de rencontre est toujours un grand moment d’émotion. L’émotion c’est de pouvoir étreindre cet homme pour se saluer et de discuter en tête à tête avec lui durant trois heures. C’est la grande différence avec les rencontres dans les boxes fermés et vitrés du couloir de la mort.

Incontestablement, ses conditions de vie carcérales se sont améliorées (nourriture, visites, vie sociale avec les autres prisonniers). Il est l’homme respecté de la prison (plus de 2.200 condamnés), tant son histoire et son charisme sont emblématiques. Pour les jeunes prisonniers, très nombreux, il est la "vieille tête" à qui l’on demande des conseils. Il est toujours très actif et prolifique en écriture : 6 bouquins déjà parus + un autre en préparation sur le thème de l’anti-impérialisme. Pour autant, la vie carcérale au quotidien reste très cadrée, seules les sorties dans la cour de la prison constituent un moment de détente physique et d’échange privilégié avec les autres prisonniers. L’humiliation reste toutefois de mise à l’exemple du travail confié à Mumia : le nettoyage des douches contre un salaire de 0,50 dollar par jour ! C’est la réponse apportée par l’administration à sa demande de participer à la gestion et à l’animation de la bibliothèque.

S’agissant de sa défense, il est toujours en attente du recours qu’il a présenté lui-même contre la décision prise l’été dernier (dans le plus grand secret et l’illégalité) par la justice de Pennsylvanie lui barrant la route à toute possibilité de libération conditionnelle.

A l’occasion de cette visite, Mumia nous a dit sa fierté d’avoir été représenté par son fils Jamal lors de l’inauguration en octobre dernier de la rue portant son nom à Bobigny. Il en a profité pour remercier une nouvelle fois les soutiens français pour leur solidarité et leur ténacité dans l’accompagnement si important du combat qu’il mène pour sa libération et contre le déni de justice dont il est victime depuis 31 ans.

S’agissant des initiatives de mobilisation, une grande campagne internationale d’interpellation du Gouvernement Obama est en cours. Nous y reviendrons très prochainement avec le lancement d’une carte postale à l’adresse du Ministre de la justice des Etats-Unis.

Pour lui, comme pour nous, le combat continue !

La délégation a également rendu visite aux trois prisonnières qui ont inspiré le livre de Claude Guillaumaud-Pujol "Prisons de femmes" (voir ci-dessous). L’occasion d’une autre rencontre particulièrement émouvante avec ces femmes afro-américaines condamnées solidairement (avec leurs époux) à 100 ans de prisons pour un meurtre qu’elles ont toujours nié avoir commis. Elles avaient alors 20 ans ... elles ont aujourd’hui plus de 50 ans ! Enfants et petits-enfants étaient avec nous pour ce court moment de bonheur familial dans l’univers carcéral. Des vies brisées par l’injustice étatique sur fond de racisme.

Debbie, Janine et Janet n’évoquent jamais les souffrances qu’elles endurent depuis 34 ans, séparées de leurs maris emprisonnés à des centaines de kilomètres et qu’elles n’ont jamais revus depuis leur incarcération. A notre grand étonnement, elles sont toujours détendues, souriantes et rieuses, parlent des autres prisonnières mais peu d’elles, nous demandent des nouvelles de Mumia, nous questionnent sur problèmes du monde, tout particulièrement sur les difficultés rencontrées par le plus grand nombre … Elles sont fières et très reconnaissantes que des français viennent de si loin leur rendre visite (ce que toute la prison sait) et porter ainsi attention à leur combat pour qu’enfin justice et liberté leur soient rendues.

Commandez et lisez le livre de Claude Guillaumaud-Pujol pour en savoir plus sur ces femmes remarquables par leur dignité, leur courage et leur ténacité à résister au système qui cherche à les broyer depuis plus de trois décennies … et des autres femmes condamnées aux Etats-Unis dont on parle peu et dont la proportion au fil du temps augmente plus que celle des hommes.

Sachez aussi que notre amie Claude a abandonné ses droits d’auteur au profit de ces femmes (et de leurs maris) pour leur défense judiciaire et améliorer leur quotidien en prison.

ENSEMBLE, SAUVONS MUMIA
Collectif Unitaire National de Soutien à Mumia Abu-Jamal
rassemblant une centaine d’organisations et de collectivités publiques françaises
MEMBRE DE LA COALITION MONDIALE CONTRE LA PEINE DE MORT
43, boulevard de Magenta 75010 Paris
TEL : 01 53 38 99 99 - E MAIL : contact@mumiabujamal.com
http://www.mumiabujamal.com

* * *

Prisons de femmes - Janine, Janet et Debbie : une histoire américaine

Claude Guillaumaud-Pujol

Collection La mauvaise graine
Préface de Danielle Mitterrand

Ce livre brosse le portrait de trois femmes afroaméricaines détenues à la prison de Cambridge Springs en Pennsylvanie. Il fait le point sur les conditions générales de détention, la vie quotidienne des femmes, leurs moyens d’expression face au système judiciaire, etc.

Claude Guillaumaud-Pujol élargit son propos à une analyse de la situation carcérale
aux États-Unis, partant du constat quelque peu déroutant que le pays représente 5%
de la population mondiale, mais un quart de la population carcérale mondiale.

Pourquoi ? Que cela veut-il dire sur le système judiciaire américain ?

Ces entretiens avec Janine, Janet et Debbie lui ont permis de mieux comprendre ces
problèmes et ces enjeux.

Claude Guillaumaud-Pujol est chercheur et professeur, spécialiste des États-Unis. Elle a publié auTemps des Cerises en 2007 une biographie-essai intitulée Mumia Abu-
Jamal, Un homme libre dans le couloir de la mort.

Prisons de femmes - Janine, Janet & Debbie, une histoire américaine
- Claude Guillaumaud-Pujol

Format : 11,5 x 20 cm 160 pages
ISBN : 978-2-84109-901-6
12 €
Parution février 2012

LE TEMPS DES CERISES
47, avenue Mathurin Moreau
75019 Paris
Tel : 01 42 01 45 99
Fax : 01 42 01 47 99
contact@letempsdescerises.net

URL de cet article 18855
   
« Cremada » de Maïté Pinero
Bernard Revel
Prix Odette Coste des Vendanges littéraires 2017 Maïté Pinero est née à Ille-sur-Têt. Journaliste, elle a été correspondante de presse en Amérique Latine dans les années quatre-vingts. Elle a couvert la révolution sandiniste au Nicaragua, les guérillas au Salvador et en Colombie, la chute des dictatures chiliennes et haïtiennes. Elle a écrit plusieurs romans et recueils de nouvelles dont « Le trouble des eaux » (Julliard, 1995). Les huit nouvelles de « Cremada », rééditées par Philippe (…)
Agrandir | voir bibliographie

 

"L’un des grands arguments de la guerre israélienne de l’information consiste à demander pourquoi le monde entier s’émeut davantage du sort des Palestiniens que de celui des Tchétchènes ou des Algériens - insinuant par-là que la raison en serait un fonds incurable d’antisémitisme. Au-delà de ce qu’il y a d’odieux dans cette manière de nous ordonner de regarder ailleurs, on peut assez facilement répondre à cette question. On s’en émeut davantage (et ce n’est qu’un supplément d’indignation très relatif, d’ailleurs) parce que, avant que les Etats-Unis n’envahissent l’Irak, c’était le dernier conflit colonial de la planète - même si ce colonisateur-là a pour caractéristique particulière d’avoir sa métropole à un jet de pierre des territoires occupés -, et qu’il y a quelque chose d’insupportable dans le fait de voir des êtres humains subir encore l’arrogance coloniale. Parce que la Palestine est le front principal de cette guerre que l’Occident désoeuvré a choisi de déclarer au monde musulman pour ne pas s’ennuyer quand les Rouges n’ont plus voulu jouer. Parce que l’impunité dont jouit depuis des décennies l’occupant israélien, l’instrumentalisation du génocide pour oblitérer inexorablement les spoliations et les injustices subies par les Palestiniens, l’impression persistante qu’ils en sont victimes en tant qu’Arabes, nourrit un sentiment minant d’injustice."

Mona Chollet

© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.