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Samir Amin : "Marx n’a jamais été aussi utile"

La crise économique mondiale est une crise du capitalisme. Ce n’est pas la première, bien sûr, mais pour l’économiste Samir Amin, elle pourrait être l’occasion de remettre en cause les fondements-même du capitalisme. Pour sortir, non pas de la crise du capitalisme, mais du capitalisme en crise.

Samir Amin est un éminent professeur d’économie politique du développement. Il est le directeur du Forum du Tiers-Monde. Samir Amin enseigne l’économie à l’Université de Poitiers, Paris et Dakar.

Il a beaucoup publié sur le droit, la société civile, le socialisme, le colonialisme et le développement, particulièrement en Afrique et dans le monde arabe et islamique. Parmi ses nombreuses publications figurent Eurocentrisme (1988), L’empire du chaos (1991) et Au-delà du capitalisme (1998).

LE CAPITALISME , UNE PARENTHESE DANS L’HISTOIRE

Le principe de l’accumulation sans fin qui définit le capitalisme est synonyme de croissance exponentielle, et celle-ci, comme le cancer, conduit à la mort. Stuart Mill, qui l’avait compris, imaginait qu’un « état stationnaire » mettrait un terme à ce processus irrationnel. Keynes partageait cet optimisme de la Raison. Mais ni l’un ni l’autre n’était équipé pour comprendre comment le dépassement nécessaire du capitalisme pourrait s’imposer. Marx, en donnant toute sa place à la nouvelle lutte des classes, pouvait par contre imaginer le renversement du pouvoir de la classe capitaliste, concentré aujourd’hui dans les mains de l’oligarchie.

L’accumulation, synonyme également de paupérisation, dessine le cadre objectif des luttes contre le capitalisme. Mais celle-ci s’exprime principalement par le contraste grandissant entre l’opulence des sociétés du centre, bénéficiaires de la rente impérialiste et la misère de celles des périphéries dominées. Ce conflit devient de ce fait l’axe central de l’alternative « socialisme ou barbarie ».

Le capitalisme historique « réellement existant » est associé à des formes successives d’accumulation par dépossession, non pas seulement à l’origine (« l’accumulation primitive ») mais à toutes les étapes de son déploiement.

Une fois constitué, ce capitalisme « atlantique » est parti à la conquête du monde et l’a refaçonné sur la base de la permanence de la dépossession des régions conquises, devenant de ce fait les périphéries dominées du système.

Cette mondialisation « victorieuse » a prouvé être incapable de s’imposer d’une manière durable.

Un demi siècle à peine après son triomphe, qui pouvait déjà paraître inaugurer la « fin de l’histoire », elle était déjà remise en cause par la révolution de la semi périphérie russe et les luttes (victorieuses) de libération de l’Asie et de l’Afrique qui ont fait l’histoire du XXème siècle - la première vague de luttes pour l’émancipation des travailleurs et des peuples.

L’accumulation par dépossession se poursuit sous nos yeux dans le capitalisme tardif des oligopoles contemporains. Dans les centres la rente de monopole dont bénéficient les ploutocraties oligopolistiques est synonyme de dépossession de l’ensemble de la base productive de la société. Dans les périphéries cette dépossession paupérisante se manifeste par l’expropriation des paysanneries et par le pillage des ressources naturelles des régions concernées. L’une et l’autre de ces pratiques constituent les piliers essentiels des stratégies d’expansion du capitalisme tardif des oligopoles.

Dans cet esprit, je place la « nouvelle question agraire » au coeur du défi pour le XXIème siècle. La dépossession des paysanneries (d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine) constitue la forme majeure contemporaine de la tendance à la paupérisation (au sens que Marx donne à cette « loi ») associée à l’accumulation. Sa mise en oeuvre est indissociable des stratégies de captation de la rente impérialiste par les oligopoles, avec ou sans agro-carburants.

J’en déduis que le développement des luttes sur ce terrain, les réponses qui seront données à travers elles à l’avenir des sociétés paysannes du Sud (presque la moitié de l’humanité) commanderont largement la capacité ou non des travailleurs et des peuples à produire des avancées sur la route de la construction d’une civilisation authentique, libérée de la domination du capital, pour laquelle je ne vois pas d’autre nom que celui du socialisme.

Le pillage des ressources naturelles du Sud qu’exige la poursuite du modèle de consommation gaspilleuse au bénéfice exclusif des sociétés opulentes du Nord annihile toute perspective de développement digne de ce nom pour les peuples concernés et constitue de ce fait l’autre face de la paupérisation à l’échelle mondiale.

Dans cet esprit la « crise de l’énergie » n’est pas le produit de la raréfaction de certaines des ressources nécessaires à sa production (le pétrole bien entendu), ni davantage le produit des effets destructeurs des formes énergétivores de production et de consommation en vigueur. Cette description - correcte - ne va pas au-delà des évidences banales et immédiates. Cette crise est le produit de la volonté des oligopoles de l’impérialisme collectif de s’assurer le monopole de l’accès aux ressources naturelles de la planète, que celles-ci soient rares ou pas, de manière à s’approprier la rente impérialiste, quand bien même l’utilisation de ces ressources demeurerait ce qu’elle est (gaspilleuse, énergétivore) ou serait soumise à des politiques « écologistes » correctives nouvelles.

J’en déduis également que la poursuite de la stratégie d’expansion du capitalisme tardif des oligopoles se heurtera nécessairement à la résistance grandissante des nations du Sud.

D’UNE LONGUE CRISE A L’AUTRE

La crise actuelle n’est donc ni une crise financière, ni la somme de crises systémiques multiples, mais la crise du capitalisme impérialiste des oligopoles, dont le pouvoir exclusif et suprême risque d’être remis en question, cette fois encore, à la fois par les luttes de l’ensemble des classes populaires et par celles des peuples et nations des périphéries dominées, fussent elles en apparence « émergentes ».

Elle est simultanément une crise de l’hégémonie des Etats-Unis. Capitalisme des oligopoles, pouvoir politique des oligarchies, mondialisation barbare, financiarisation, hégémonie des Etats-Unis, militarisation de la gestion de la mondialisation au service des oligopoles, déclin de la démocratie, pillage des ressources de la planète, abandon de la perspective du développement du Sud sont indissociables.

Le vrai défi est donc le suivant : ces luttes parviendront-elles à converger pour ouvrir la voie - ou des voies - sur la longue route à la transition au socialisme mondial ?

Ou demeureront-elles séparées les unes des autres, voire entreront-elles en conflit les unes contre les autres, et de ce fait, inefficaces, laissant l’initiative au capital des oligopoles ?

Il est bon de revenir sur la première longue crise du capitalisme, qui a façonné le XXème siècle, tant le parallèle entre les étapes du développement de ces deux crises est saisissant.

Le capitalisme industriel triomphant du XIXème siècle entre en crise à partir de 1873. Les taux de profits s’effondrent, pour les raisons mises en évidence par Marx. Le capital réagit par un double mouvement de concentration et d’expansion mondialisée. Les nouveaux monopoles confisquent à leur profit une rente prélevée sur la masse de la plus-value générée par l’exploitation du travail. Ils accélèrent la conquête coloniale de la planète. Ces transformations structurelles permettent un nouvel envol des profits. Elles ouvrent la « belle époque » - de 1890 à 1914 - qui est celle d’une domination mondialisée du capital des monopoles financiarisés. Les discours dominants de l’époque font l’éloge de la colonisation (la « mission civilisatrice »), qualifient la mondialisation de synonyme de paix, et la social-démocratie ouvrière européenne se rallie à ce discours.

Pourtant la « belle époque », annoncée comme la « fin de l’histoire » par les idéologues en vue de l’époque, se termine par la guerre mondiale, comme seul Lénine l’avait vu. Et la période qui suit pour se poursuivre jusqu’aux lendemains de la seconde guerre mondiale sera celle de « guerres et révolutions ». En 1920, la révolution russe (le « maillon faible » du système) ayant été isolée, après la défaite des espoirs de révolution en Europe centrale, le capital des monopoles financiarisés restaure contre vents et marées le système de la « belle époque ». Une restauration, dénoncée par Keynes à l’époque, qui est à l’origine de l’effondrement financier de 1929 et de la dépression qu’elle va entraîner jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Le « long XXème siècle » - 1873/1990 - est donc à la fois celui du déploiement de la première crise systémique profonde du capitalisme vieillissant ( au point que Lénine pense que ce capitalisme des monopoles constitue la « phase suprême du capitalisme »), et celui d’une première vague triomphante de révolutions anti-capitalistes (Russie, Chine) et de mouvements anti-impérialistes des peuples d’Asie et d’Afrique.

La seconde crise systémique du capitalisme s’ouvre en 1971, avec l’abandon de la convertibilité or du dollar, presqu’exactement un siècle après le début de la première.

Les taux de profit, d’investissement, et de croissance s’effondrent (ils ne retrouveront jamais depuis les niveaux qui avaient été les leurs de 1945 à 1975). Le capital répond au défi comme dans la crise précédente par un double mouvement de concentration et de mondialisation. Il met ainsi en place des structures qui définiront la seconde « belle époque » (1990/2008) de mondialisation financiarisée permettant aux groupes oligopolistiques de prélever leur rente de monopole.

Mêmes discours d’accompagnement : le « marché » garantit la prospérité, la démocratie et la paix ; c’est la « fin de l’histoire ». Mêmes ralliements des socialistes européens au nouveau libéralisme.

Et pourtant cette nouvelle « belle époque » s’est accompagnée dès le début par la guerre, celle du Nord contre le Sud, amorcée dés 1990. Et tout comme la première mondialisation financiarisée avait donné 1929, la seconde a produit 2008. Nous sommes parvenus aujourd’hui à ce moment crucial qui annonce la probabilité d’une nouvelle vague de « guerres et révolutions ». D’autant que les pouvoirs en place n’envisagent rien d’autre que la restauration du système tel qu’il était avant son effondrement financier.

L’analogie entre les développements de ces deux crises systémiques longues du capitalisme vieillissant est frappante. Il y a néanmoins des différences dont la portée politique est importante.

SORTIR DE LA CRISE DU CAPITALISME OU SORTIR DU CAPITALISME EN CRISE ?

Derrière la crise financière, la crise systémique du capitalisme des oligopoles.

Le capitalisme contemporain est d’abord et avant tout un capitalisme d’oligopoles au sens plein du terme (ce qu’il n’était qu’en partie jusqu’ici). J’entends par là que les oligopoles commandent seuls la reproduction du système productif dans son ensemble. Ils sont « financiarisés » dans le sens qu’eux seuls ont accès au marché des capitaux. Cette financiarisation donne au marché monétaire et financier - leur marché, celui sur lequel ils se concurrencent entre eux - le statut de marché dominant, qui façonne et commande à son tour les marchés du travail et d’échange de produits.

Cette financiarisation mondialisée s’exprime par une transformation de la classe bourgeoise dirigeante, devenue ploutocratie rentière. Les oligarques ne sont pas russes seulement, comme on le dit trop souvent, mais bien davantage étatsuniens, européens et japonais. Le déclin de la démocratie est le produit inévitable de cette concentration du pouvoir au bénéfice exclusif des oligopoles.

La forme nouvelle de la mondialisation capitaliste, qui correspond à cette transformation, par opposition à celle qui caractérisait la première « belle époque », est elle également importante à préciser. Je l’ai exprimé dans une phrase : le passage de l’impérialisme conjugué au pluriel (celui des puissances impérialistes en conflit permanent entre elles) à l’impérialisme collectif de la triade (Etats-Unis, Europe, Japon).

Les monopoles qui émergent en réponse à la première crise du taux de profit se sont constitués sur des bases qui ont renforcé la violence de la concurrence entre les puissances impérialistes majeures de l’époque, et conduit au grand conflit armé amorcé en 1914 et poursuivi à travers la paix de Versailles puis la seconde guerre jusqu’en 1945. Ce que Arrighi, Frank, Wallerstein et moi même avons qualifié dés les années 1970 de « guerre de trente ans », terme repris depuis par d’autres.

Par contre la seconde vague de concentration oligopolistique, amorcée dans les années 1970, s’est constituée sur de toutes autres bases, dans le cadre d’un système que j’ai qualifié « d’impérialisme collectif » de la triade ( Etats-Unis, Europe et Japon). Dans cette nouvelle mondialisation impérialiste, la domination des centres ne s’exerce plus par le monopole de la production industrielle (comme c’était le cas jusqu’ici), mais par d’autres moyens (le contrôle des technologies, des marchés financiers, de l’accès aux ressources naturelles de la planète, de l’information et des communications, des armements de destruction massive). Ce système que j’ai qualifié « d’apartheid à l’échelle mondiale » implique la guerre permanente contre les Etats et les peuples des périphéries récalcitrantes, guerre amorcée dès 1990 par le déploiement du contrôle militaire de la planète par le Etats-Unis et leurs alliés subalternes de l’OTAN.

La financiarisation de ce système est indissociable, dans mon analyse, de son caractère oligopolistique affirmé. Il s’agit là d’une relation organique fondamentale. Ce point de vue n’est pas celui qui domine, non seulement dans la littérature volumineuse des économistes conventionnels, mais encore dans la plupart des écrits critiques concernant la crise en cours. C’est ce système dans son ensemble qui est désormais en difficulté.

Les faits sont déjà là  : l’effondrement financier est déjà en passe de produire non pas une « récession » mais une véritable dépression profonde. Mais au-delà , d’autres dimensions de la crise du système ont émergé à la conscience publique avant même l’effondrement financier. On en connait les grands titres - crise énergétique, crise alimentaire, crise écologique, changements climatiques - et de nombreuses analyses de ces aspects des défis contemporains sont produites quotidiennement, dont quelques unes de la plus grande qualité..

Je reste néanmoins critique à l’endroit de ce mode de traitement de la crise systémique du capitalisme, qui isole trop les différentes dimensions du défi. Je redéfinis donc les « crises » diverses comme les facettes du même défi, celui du système de la mondialisation capitaliste contemporaine (libérale ou pas) fondé sur la ponction que la rente impérialiste opère à l’échelle mondiale, au profit de la ploutocratie des oligopoles de l’impérialisme collectif de la triade.

La vraie bataille se livre sur ce terrain décisif entre les oligopoles qui cherchent à produire et reproduire les conditions qui leur permettent de s’approprier la rente impérialiste et toutes leurs victimes - travailleurs de tous les pays du Nord et du Sud, peuples des périphéries dominées condamnées à renoncer à toute perspective de développement digne de ce nom.

Je proposais donc une conceptualisation des formes nouvelles de domination des centres impérialistes fondée sur l’affirmation de modes nouveaux de contrôle se substituant au monopole ancien de l’exclusive industrielle, ce que la montée des pays qualifiés depuis « d’émergents » a confirmé. Je qualifiais la nouvelle mondialisation en construction « d’aparheid à l’échelle mondiale », appelant la gestion militarisée de la planète, perpétuant dans des conditions nouvelles la polarisation indissociable de l’expansion du « capitalisme réellement existant ».

LA SECONDE VAGUE D’EMANCIPATION DES PEUPLES : UN "REMAKE" DU XXEME SIECLE OU MIEUX ?

Le monde contemporain est gouverné par des oligarchies. Oligarchies financières aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, qui dominent non seulement la vie économique, mais tout autant la politique et la vie quotidienne. Oligarchies russes à leur image que l’Etat russe tente de contrôler. Statocratie en Chine. Autocraties (parfois cachées derrière quelques apparences d’une démocratie électorale « de basse intensité ») inscrites dans ce système mondial ailleurs dans le reste de la planète.

La gestion de la mondialisation contemporaine par ces oligarchies est en crise.

Les oligarchies du Nord comptent bien rester au pouvoir, le temps de la crise passé. Elles ne se sentent pas menacées. Par contre la fragilité des pouvoirs des autocraties du Sud est, elle, bien visible. La mondialisation en place est, de ce fait, fragile. Sera-t-elle remise en question par la révolte du Sud, comme ce fut le cas au siècle passé ? Probable. Mais triste. Car l’humanité ne s’engagera sur la voie du socialisme, seule alternative humaine au chaos, que lorsque les pouvoirs des oligarchies, de leurs alliés et de leurs serviteurs seront mis en déroute à la fois dans les pays du Nord et dans ceux du Sud.

Le capitalisme est « libéral » par nature, si l’on entend par « libéralisme » non pas ce joli qualificatif que le terme inspire, mais l’exercice plein et entier de la domination du capital non pas seulement sur le travail et l’économie, mais sur tous les aspects de la vie sociale. Il n’y a pas « d’économie de marché » (expression vulgaire pour dire capitalisme) sans « société de marché ». Le capital poursuit obstinément cet objectif unique. L’Argent. L’accumulation pour elle-même. Marx, mais après lui d’autres penseurs critiques comme Keynes, l’ont parfaitement compris. Pas nos économistes conventionnels, ceux de gauche inclus.

Ce modèle de domination exclusive et totale du capital avait été imposé avec obstination par les classes dirigeantes tout au long de la longue crise précédente jusqu’en 1945. Seule la triple victoire de la démocratie, du socialisme et de la libération nationale des peuples avait permis, de 1945 à 1980, la substitution à ce modèle permanent de l’idéal capitaliste, de la coexistence conflictuelle des trois modèles sociaux régulés qu’ont été le Welfare State de la social-démocratie à l’Ouest, les socialismes réellement existants à l’Est et les nationalismes populaires au Sud. L’essoufflement puis l’effondrement de ces trois modèles a par la suite rendu possible un retour à la domination exclusive du capital, qualifiée de néo-libérale.

Les désastres sociaux que le déploiement du libéralisme - « l’utopie permanente du capital » ai-je écrit - n’allait pas manquer de provoquer ont inspiré bien des nostalgies du passé récent ou lointain. Mais ces nostalgies ne permettent pas de répondre au défi. Car elles sont le produit d’un appauvrissement de la pensée critique théorique qui s’était progressivement interdit de comprendre les contradictions internes et les limites des systèmes de l’après seconde guerre mondiale, dont les érosions, les dérives et les effondrements sont apparus comme des cataclysmes imprévus.

Néanmoins, dans le vide créé par ces reculs de la pensée théorique critique, une prise de conscience de dimensions nouvelles de la crise systémique de civilisation a trouvé le moyen de se frayer la voie. Je fais référence ici aux écologistes. Mais les Verts, qui ont prétendu se distinguer radicalement et tout également des Bleus (les conservateurs et les libéraux) et des Rouges (les Socialistes) se sont enfermés dans l’impasse, faute d’intégrer la dimension écologique du défi dans une critique radicale du capitalisme.

Tout était en place donc pour assurer le triomphe - passager en fait, mais qui s’est vécu comme « définitif » - de l’alternative dite de la « démocratie libérale ». Une pensée misérable - une véritable non pensée - qui ignore ce que pourtant Marx avait dit de décisif concernant cette démocratie bourgeoise qui ignore que ceux qui décident ne sont pas ceux qui sont concernés par ces décisions. Ceux qui décident, jouissent de la liberté renforcée par le contrôle de la propriété, sont aujourd’hui les ploutocrates du capitalisme des oligopoles et les Etats qui sont leurs débiteurs. Par la force des choses les travailleurs et les peuples concernés ne sont guère que leurs victimes. Mais de telles billevesées pouvaient paraître crédibles, un court moment, du fait des dérives des systèmes de l’après-guerre, dont la misère des dogmatiques ne parvenait plus à comprendre les origines. La démocratie libérale pouvait alors paraître le « meilleur des systèmes possibles ».

Aujourd’hui les pouvoirs en place, qui eux n’avaient rien prévu, s’emploient à restaurer ce même système. Leur succès éventuel, comme celui des conservateurs des années 1920 - que Keynes dénonçait sans trouver d’écho à l’époque - ne pourra qu’aggraver l’ampleur des contradictions qui sont à l’origine de l’effondrement financier de 2008.

La récente réunion du G20 (Londres, avril 2009) n’amorce en rien une « reconstruction du monde ». Et ce n’est peut être pas un hasard si elle a été suivie dans la foulée par celle de l’OTAN, le bras armé de l’impérialisme contemporain, et par le renforcement de son engagement militaire en Afghanistan. La guerre permanente du « Nord » contre le « Sud » doit continuer.

On savait déjà que les gouvernements de la triade - Etats-Unis, Europe et Japon - poursuivent l’objectif exclusif d’une restauration du système tel qu’il était avant septembre 2008. Plus intéressant est le fait que les leaders des « pays émergents » invités ont gardé le silence. Une seule phrase intelligente a été prononcée au cours de cette journée de grand cirque, par le Président chinois Hu Jintao, qui a fait observer « en passant », sans insister et avec le sourire (narquois ?), qu’il faudra bien finir par envisager la mise en place d’un système financier mondial qui ne soit pas fondé sur le dollar. Quelques rares commentateurs ont immédiatement fait le rapprochement - correct - avec les propositions de Keynes en 1945.

Cette « remarque » nous rappelle à la réalité : que la crise du système du capitalisme des oligopoles est indissociable de celle de l’hégémonie des Etats-Unis, à bout de souffle. Mais qui prendra la relève ? Certainement pas « l’Europe » qui n’existe pas en dehors de l’atlantisme et ne nourrit aucune ambition d’indépendance, comme l’assemblée de l’OTAN l’a démontré une fois de plus. La Chine ? Cette « menace », que les médias invoquent à satiété (un nouveau « péril jaune ») sans doute pour légitimer l’alignement atlantiste, est sans fondement. Les dirigeants chinois savent que leur pays n’en a pas les moyens, et ils n’en ont pas la volonté. La stratégie de la Chine se contente d’oeuvrer pour la promotion d’une nouvelle mondialisation, sans hégémonie. Ce que ni les Etats-Unis, ni l’Europe ne pensent acceptable.

Les chances donc d’un développement possible allant dans ce sens reposent encore intégralement sur les pays du Sud. Et ce n’est pas un hasard si la Cnuced est la seule institution de la famille des Nations Unies qui ait pris des initiatives fort différentes de celles de la commission Stiglitz. Ce n’est pas un hasard si son directeur, le Thaïlandais Supachai Panitchpakdi, considéré jusqu’à ce jour comme un parfait libéral, ose proposer dans le rapport de l’organisation intitulé « The Global Economic Crisis », daté de mars 2009, des avancées réalistes s’inscrivant dans la perspective d’un second moment de « l’éveil du Sud ».

La Chine de son côté a amorcé la construction - progressive et maîtrisée - de systèmes financiers régionaux alternatifs débarrassés du dollar. Des initiatives qui complètent, au plan économique, la promotion des alliances politiques du « groupe de Shanghai », l’obstacle majeur au bellicisme de l’OTAN.

L’assemblée de l’OTAN, réunie dans la même foulée en avril 2009, a entériné la décision de Washington, non pas d’amorcer son désengagement militaire, mais au contraire d’en accentuer l’ampleur.

UN NOUVEL INTERNATIONALISME DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES EST NECESSAIRE ET POSSIBLE

Le capitalisme historique est tout ce qu’on veut sauf durable. Il n’est qu’une parenthèse brève dans l’histoire.

Sa remise en cause fondamentale - que nos penseurs contemporains, dans leur grande majorité, n’imaginent ni « possible » ni même « souhaitable » - est pourtant la condition incontournable de l’émancipation des travailleurs et des peuples dominés (ceux des périphéries, 80 % de l’humanité). Et les deux dimensions du défi sont indissociables.

Il n’y aura pas de sortie du capitalisme par le moyen de la seule lutte des peuples du Nord, ou par la seule lutte des peuples dominés du Sud.

Il n’y aura de sortie du capitalisme que lorsque, et dans la mesure où, ces deux dimensions du même défi s’articuleront l’une avec l’autre.

Il n’est pas « certain » que cela arrive, auquel cas le capitalisme sera « dépassé » par la destruction de la civilisation (au-delà du malaise dans la civilisation pour employer les termes de Freud), et peut être de la vie sur la planète.

Le scénario d’un « remake » possible du XXème siècle restera donc en deçà des exigences d’un engagement de l’humanité sur la longue route de la transition au socialisme mondial.

Le désastre libéral impose un renouveau de la critique radicale du capitalisme. Le défi est celui auquel est confrontée la construction/reconstruction permanente de l’internationalisme des travailleurs et des peuples, face au cosmopolitisme du capital oligarchique.

La construction de cet internationalisme ne peut être envisagée que par le succès d’avancées révolutionnaires nouvelles (comme celles amorcées en Amérique latine et au Népal) ouvrant la perspective d’un dépassement du capitalisme.

Dans les pays du Sud le combat des Etats et des nations pour une mondialisation négociée sans hégémonies - forme contemporaine de la déconnexion - soutenu par l’organisation des revendications des classes populaires peut circonscrire et limiter les pouvoirs des oligopoles de la triade impérialiste.

Les forces démocratiques dans les pays du Nord doivent soutenir ce combat. Le discours « démocratique » proposé, et accepté par la majorité des gauches telles qu’elles sont, les interventions « humanitaires » conduites en son nom comme les pratiques misérables de « l’aide » écartent de leurs considérations la confrontation réelle avec ce défi.

Dans les pays du Nord les oligopoles sont déjà visiblement des « biens communs » dont la gestion ne peut être confiée aux seuls intérêts particuliers (dont la crise a démontré les résultats catastrophiques).

Une gauche authentique doit avoir l’audace d’en envisager la nationalisation, étape première incontournable dans la perspective de leur socialisation par l’approfondissement de la pratique démocratique.

La crise en cours permet de concevoir la cristallisation possible d’un front des forces sociales et politiques rassemblant toutes les victimes du pouvoir exclusif des oligarchies en place.

La première vague de luttes pour le socialisme, celle du XXème siècle, a démontré les limites des social-démocraties européennes, des communismes de la troisième internationale et des nationalismes populaires de l’ère de Bandoung, l’essoufflement puis l’effondrement de leurs ambitions socialistes. La seconde vague, celle du XXIème siècle, doit en tirer les leçons. En particulier associer la socialisation de la gestion économique et l’approfondissement de la démocratisation de la société. Il n’y aura pas de socialisme sans démocratie, mais également aucune avancée démocratique hors de la perspective socialiste.

Ces objectifs stratégiques invitent à penser la construction de « convergences dans la diversité » (pour reprendre l’expression retenue par le Forum Mondial des Alternatives) des formes d’organisation et de luttes des classes dominées et exploitées. Et il n’est pas dans mon intention de condamner par avance celles de ces formes qui, à leur manière, renoueraient avec les traditions des social-démocraties, des communismes et des nationalismes populaires, ou s’en écarteraient.

Dans cette perspective il me paraît nécessaire de penser le renouveau d’un marxisme créateur.

Marx n’a jamais été aussi utile, nécessaire, pour comprendre et transformer le monde, aujourd’hui autant et même plus encore qu’hier.

Etre marxiste dans cet esprit c’est partir de Marx et non s’arrêter à lui, ou à Lenine, ou à Mao, comme l’ont conçu et pratiqué les marxismes historiques du siècle dernier.

C’est rendre à Marx ce qui lui revient : l’intelligence d’avoir amorcé une pensée critique moderne, critique de la réalité capitaliste et critique de ses représentations politiques, idéologiques et culturelles.

Le marxisme créateur doit poursuivre l’objectif d’enrichir sans hésitation cette pensée critique par excellence.

Il ne doit pas craindre d’y intégrer tous les apports de la réflexion, dans tous les domaines, y compris ceux de ces apports qui ont été considérés, à tort, comme « étrangers » par les dogmatiques des marxismes historiques du passé.

Samir Amin

Note : Les thèses présentées dans cet article ont été développées par l’auteur dans son ouvrage sur la crise, Sortir de la crise du capitalisme ou sortir du capitalisme en crise (ed Le Temps des Cerises, Paris 2009). Samedi 25 Juillet 2009

Source : http://www.marianne2.fr

Adressé par Michel Peyret

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COMMENTAIRES  

27/07/2009 15:16 par Camille Loty MALEBRANCHE

Deux éléments vont empêcher cette libération des peuples de la férule diabolique des oligarchies :

1) L’aliénation petite-bourgeoise de toute la société où les gens n’ont que des rêves petits-bourgeois qu’ils croient compatibles avec le système en place. Aliénation fortement soutenue par la propagande médiatique du loisir et l’image des "bienfaits de la consommation"...

2) L’association puissante entre l’État et le Privé qui sauveront toujours le capitalisme (sauf révolte populaire bien orientée) de ses crises. Voyez combien les larbins de l’oligarchie ploutocratique comme Sarkozy, Bush, Obama se sont adonnés à renflouer la caisses des banques et des industries en faillite par les effets de leur propre gabegie interne que le peuple doit réparer !!??

Les peuples, les sociétés sont trop aliénés, trop réifiés pour attaquer le système. Ils préfèrent haïr les immigrants, les chômeurs, les paupérisés accusés de fainéantise plutôt que de renverser les charognards qui les asservissent tous.

Cessons d’idolâtrer le peuple, il est tout aussi coupable de son sort en acceptant de collaborer avec ses bourreaux tout en les maintenant au pouvoir.

27/07/2009 17:59 par Onoée

Je me méfie de ce qui vient de Marianne.fr et je doute que l’avenir soit du côté d’une Résistance rien qu’académique comme l’est le Comité Valmy, deux sites où a été publié cet article en premier.

Cependant l’article est riche, fort documenté et juste... à ceci près que le défaut de Marx fut de trop coller à sa réalité du moment qui, sans en avoir l’air contenait tout de l’esprit du capitalisme, un esprit plus profond que la rente et qui est la manie d’amasser, d’amasser, d’amasser... Marx a pris comme base pour tout son édifice intellectuel : le Productivisme. Mais la révolution qui en a découlé ne fut jamais celle qu’il a admirée dans la Communne de Paris, la sienne ne fut qu’un retournement de crèpes et le "socialisme communiste", une forme de capitalisme retroussé qui, fort insinueux, est allé jusqu’à la dénaturation du vrai communisme..., qui, lui, le grand inconnu (car jamais vraiment expérimenté), se fonde sur l’amour universel...

C’est-à -dire : au plus loin de l’amour chrétien qui n’est qu’un amour parcellaire, exclusif et réservé au seuls humains !

Repartir de Marx, pourquoi ? Puisque d’emblée on dit qu’il va falloir le dépasser !

Malheureusement, on ne pourra pas le dépasser sans au préalable changer tous nos schémas et nos apriori qui font notre Science et notre Vision du Monde... depuis la BiBle et tout ce qui en a découlé... Un volcan éructatif de tout ce qui est tordu. (Le Capitalisme est né de là  !)

L’univers est plasmatique et non gravitationnel comme on le prétend, l’univers est électrique et non simplement chimique comme ce qui fait la totalité des représentations de la matière et de la vie aujourd’hui... (Notamment l’univers de mensonges qu’est la Biochimie !)

Changer cela, c’est absolument tout changer.
C’est faire tomber l’inquisition scientifique, l’Ordre des médecins et tout le consensus dans lequel nous adorons nous baigner...

Vouloir changer en conservant tous les modèles qui ont fait ce que l’on veut renverser, c’est s’assurer du perpétuel recommencement et loin de nous libérer, c’est assurément nous enfermer.

La nature humaine n’est pas réductible au seul productivisme, pas réductible à l’économisme, pas réductible à cet univers de choses denses et mortes que sont nos compréhensions de l’Espace sous forme gravitationnelle... au point de devoir inventer des trous noirs comme seule explication de la cohésion générale, c’est-à -dire : de fonder tout sur la mort !

Il faudrait sortir de notre univers d’OBJETS et sortir nous-mêmes de cette réduction à l’OBJET !

Tant qu’on ne sortira pas de tous ces schémas éculés, on ne s’échappera pas de notre Prison car on ne fera que remuer la soupière pleine de crapauds, de serpents, de scorpions et d’araignées en lesquels on devrait apprendre à voir Marx lui-même parmi tant d’autres !

Ce n’est pas parce qu’une révolution s’est réclamée de lui, qu’il doit être idolâtré. Sa révolution a échoué parce que c’est lui qui a porté en elle les ingrédients de son échec...

Et ce n’est pas la peine de comprendre Marx comme un pauvre malheureux qui aurait été court-circuité par le serpent du Capitalisme, ce qui est vrai, en plus, mais Marx n’a pas su sortir du Capital, donc le capitalisme a pu s’insinuer de partout, il refaisait dans les pays communistes : son chez-lui ! Il était toujours dans son élément alors que le communisme n’était qu’une affreuse grimace du Communisme ! Exemple parfaitement réussi : la Chine !

Retour à Marx... Pourquoi pas !

Retour à Mao... Pourquoi pas !

Mais nous ne sortirons pas du cimetière.

27/07/2009 19:24 par fchrysalis

Camille Loty MALEBRANCHE n’a pas tout à fait tort, le peuple est attaché au capitalisme. Mais il n’y a pas que le peuple. Samir Amin dit :

"Le principe de l’accumulation sans fin qui définit le capitalisme est synonyme de croissance exponentielle, et celle-ci, comme le cancer, conduit à la mort. Stuart Mill, qui l’avait compris, imaginait qu’un « état stationnaire » mettrait un terme à ce processus irrationnel. Keynes partageait cet optimisme de la Raison. Mais ni l’un ni l’autre n’était équipé pour comprendre comment le dépassement nécessaire du capitalisme pourrait s’imposer."

Effectivement le dépassement sera le résultat de la "lutte des classes", mais quelles sont les classes en compétition ? Certainement pas les prolétaires, certainement pas les pauvres ! Les pauvres, lorsqu’ils se révoltent, n’essaient pas de lutter pour le pouvoir mais pour leur liberté, pour vivre, simplement vivre, pour soulager leurs misères. Le pouvoir, dans leur esprit, cela ne les concerne pas !

Mais le développement du capitalisme a fait apparaître une autre catégorie de gens disons, intermédiaires, et qui ont en commun une certaine façon de voir les choses. Ils sont actuellement les servants des grands capitalistes, mais ils pourraient s’en lasser. Ce sont les technocrates.

27/07/2009 22:51 par Maryvonne Le Gland Leray

C’est malheureux à dire mais le peuple il est occupé à rembourser ses crédits pour payer sa maison ...

Cette couche d’ouvriers embourgeoisés ou de l’« aristocratie ouvrière », entièrement petits-bourgeois par leur mode de vie, par leurs salaires, par toute leur conception du monde, est le principal soutien de la IIe Internationale, et, de nos jours, le principal soutien social (pas militaire) de la bourgeoisie. Car ce sont de véritables agents de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier, des commis ouvriers de la classe des capitalistes (labour lieutenants of the capitalist class), de véritables propagateurs du réformisme et du chauvinisme. Dans la guerre civile entre prolétariat et bourgeoisie, un nombre appréciable d’entre eux se range inévitablement aux cotés de la bourgeoisie, aux côtés des « Versaillais » contre les « Communards ». disait déjà Lenine

et cela a bien empiré depuis ...

Que reste-t-il à nationaliser ???

La "Gauche" a contribué à endormir le peuple... c’est impardonnable...

et le peuple préfère toujours être endormi

"panem et circenses"

Il l’a dit Sarko sur le tour de France :

"en temps de crise les gens ont besoin de spectacles populaires..."

Du pain, de la télé, Johnny aux champs Elysée, une manif pour l’Iran ( on ne sait même pas pourquoi mais ça ne fait rien) démocratie à gogo, l’illusion d’être libre...

Le peuple ? Il est malade le peuple et avec H1N1 en plus ça va pas s’arranger... Il aboulie le peuple, anesthésié ...

Les jeunes il se révolteront, mais révolte n’est pas révolution ...

Kaput l’avant garde de la classe ouvrière ... elle n’analyse plus rien, ne voit plus rien... pleure pour la retraite et son pouvoir d’achat... pleure pour rien ... puisque ça ne changera rien ...

La révolution c’est pas pour demain.

oui on besoin de Marx, mais à la différence des leaders d’aujourd’hui Marx avait de la culture et le sens de l’histoire.

ça change tout ...

28/07/2009 00:52 par Abdelkader DEHBI

C’est avec un intérêt doublé d’une grande émotion que je viens de lire l’article de M. le Professeur Samir Amin que j’ai eu l’honneur de connaître - comme étudiant -, à la Faculté Alger, juste au lendemain de l’Indépendance, puis en 1972 à Dakar, quand les pays du Tiers-Monde avaient été invités à son Séminaire préparatoire de la Conférence Mondiale sur l’Environnement de Juin 1972 à Stockholm.
Il est presque tragique de constater que, même dans les débats de qualité, comme ceux que semble soulever d’entrée de jeu, l’article magistral de M. Samir Amin, la dimension spirituelle - ou la question religieuse, n’ayons pas peur des mots -, est quasi pudiquement évitée, alors que cette question, si longtemps tenue en arrière plan, semble de plus en plus sous-jacente dans les bouleversements et les orientations d’ordre géostratégique qui secouent notre monde actuel. A preuve - et çà n’est un secret pour personne -, que quand bien même le facteur énergétique et sa distribution opportune sur des terres d’Islam, joue un rôle important dans la nouvelle vague de Croisades contre le Monde Musulman, c’est certainement le facteur d’Islam lui-même qui jour le rôle moteur principal dans le développement du nouvel impérialisme, soucieux à la fois, et de briser l’effort de développement en terre d’Islam et de couper la route pour la Chine, tout en parasitant la Russie. Le tout, au nom de la lutte sacrée contre des "terrorismes". Des "terrorismes" dont plus des deux tiers des groupes ou effectifs, sont tout bonnement des milices au service des Etats manipulateurs ; que ces Etats fussent des démocraties ou des pouvoirs illégitimes et mafieux. Le cas de mon pays, l’Algérie peut en témoigner entre autres.

28/07/2009 03:05 par Maryvonne Le Gland Leray

à Abdelkader ...

vous avez raison de soulever la question, le pire c’est que cet "oubli" en dit long... or l’islamophobie actuelle est un réel racisme ... Ce qui terrorise l’occident ce ne sont pas les attentats mais la force spirituelle et politique de l’Islam ... cela mériterait un très long débat... tout comme le Marxisme doit s’adapter à l’Amérique latine que peut-on en dire en terre d’Islam ... l’islam est perçu comme une forme oppressive par les occidentaux et cela peut-être le cas mais pas seulement c’est aussi une force de libération ... la situation est complexe ...

quand je dis que Marx avait de la culture, c’est toute cette problématique que je sous-entends... En condamnant sans appel l’Islam et sa culture, l’occident se ferme bien des portes et la gauche avec lui...

la dialectique à laquelle le marxisme devrait nous avoir préparer est la science du réel et de toutes ses composantes...

On ne peut pas dans un commentaire aborder toutes la dimension du problème ...

28/07/2009 07:53 par Anonyme

Nous n’aimons pas l’oppression, les famines, les guerres, la pollution, Etc. Nous voulons pour tous, la paix, la solidarité, le commerce équitable Etc. Comme toujours nous sommes désarmés face à la toute puissance des « capitalistes », du « capital » ou de sa « propagande ». Les réformes politiques se poursuivent et quoi qu’on en dise, elles se poursuivront sans opposition réelle de notre part. Pourquoi ? Parce que nos conceptions pour une société meilleure restent empiriques et notre opposition politique ne dépasse jamais le domaine de la critique.

Pour changer le monde, il ne suffit pas de le critiquer, il faut d’abord le comprendre dans son mouvement historique, les conceptions empiriques du monde seront toujours des conceptions réactionnaires, en réaction à l’histoire, à son mouvement. Seule la conception matérialiste de l’histoire peut nous amener à comprendre son mouvement réel et à anticiper ses évènements ou les modifier.

Dans la nature la révolution est permanente et l’absence d’idées révolutionnaires chez les hommes n’est qu’une question d’éducation.

Il est temps de rompre avec l’éducation bourgeoise, celle qui formate nos "technocrate" ou "bureaucrate", et de s’éduquer auprès des prolétaires qui eux, révolutionnent nos sociétés par leur travail ou connaissances et,surtout,par l’acquis ou la découverte de moyens de production.... même si tout ce qu’ils créent leur confisqué par l’oligarchie bourgeoise.

28/07/2009 20:28 par Abdelkader DEHBI

A Maryvonne,
Je ne connais pas suffisamment Marx pour discuter de sa conception sur ce que vous avez appelé "la science du réel et de toutes ses composantes". Mais dans cet ordre de pensée, je crois me souvenir que le grand Albert Einstein aurait dit en substance: : ""L’homme de science devant le réel, c’est comme un promeneur au bord d’un océan dont il cherche à percer les secrets ; plus il avance et plus immense se révèle sa tâche"" - Mais ce n’est là qu’apparence d’aporie, car, si paradoxal que cela puisse paraître, l’Homme est aujourd’hui encore plus démuni qu’hier, devant les choses du spirituel, lui qui a poussé si loin, sa maîtrise du savoir et du savoir-faire, dans les divers domaines de la science et des technologies - et. singulièrement dans les voies royales que sont la physique et la biologie où, grâce à la nanotechnologie entre autres, il est en train de percer sans rencontrer de "barrière infranchissables" - du moins le croit-il dans son ivresse -, les secrets de l’infiniment petit. En effet, l’approfondissement de nos connaissances dans les sciences et les technologies, cet approfondissement, ne cesse de faire ressurgir du lointain passé, les traditionnelles interrogations devant lesquelles la science de l’Homme est restée muette depuis des millénaires. Et le restera. D’où venons-nous ? Par quelle Volonté ? Pour quel dessein ? - Autant de questions si merveilleusement résumées par Isaac Newton, en conclusion de son oeuvre majeure et magistrale "Philosophiæ Naturalis Principia Mathematica" quand il a soulevé la question du nécessaire préalable des choix en matière de lois gravitationnelles - et pas seulement -, choix qui impliquent eux-mêmes le nécessaire préalable de la préexistence d’une Volonté. Une Volonté écrit-il, "…qui ne peut être que le fait de l’existence d’un Etre Supérieur". Ceci pour en arriver à dire que la science - les sciences si on veut -, reste en effet démunie face aux questions du spirituel, même si elle s’est constamment montrée jusqu’à nos jours, plus apte à confirmer qu’à récuser l’idée de l’existence de l’Etre Suprême. Un Etre Suprême transcendant toutes les réalités, et singulièrement les pauvres petites facultés de perception et de cognition qu’Il a bien voulu nous octroyer, avec les nécessaires limites que cet octroi comporte, en tant qu’êtres créés que nous sommes et qui représentons si peu de chose dans l’Univers. Et encore, seulement dans la dimension de cet Univers compatibles avec notre entendement et nos outils de perception. C’est assez dire combien ces êtres créés que nous sommes -, devraient concevoir beaucoup plus d’humilité, au lieu de se conduire comme des petits "dieux" dont certains ont consacré des vies entières à promouvoir les théories absurdes de l’évolutionnisme et du matérialisme, oubliant tragiquement que la réponse est tapie sans doute au prochain virage, dans le prochain crash, ou le prochain accident vasculaire…Dans un Hadith célèbre, le Prophète Mohammad - LSSL -, a eu le bonheur quant à lui, de faire cette parabole saisissante : "Les gens sont comme endormis, c’est à l’instant de leur mort qu’ils se réveilleront" Nous voici donc revenus à la case départ, à la même question essentielle : Pourquoi tant d’esprits, et parmi les plus brillants, à travers notre vaste monde, ignorent-ils, ou feignent d’ignorer le fait religieux, dans leurs analyses ?

29/07/2009 17:59 par julien michel

Si on ne croit pas au peuple, il faut tout de suite arreter de croire en la revolution et devenir un bon individualiste. En fait, on fait deja parti du systeme capitaliste et de sa propagande. On a bien mange la propagande - le peuple est debile -, un comble pour des gens qui hurlent sans cesse sur les mechants, avec des mots loin du peuple.
Salutations,
Julien Michel

29/07/2009 19:45 par Abdelkader DEHBI

A Julien Michel, - Un peuple çà s’éduque. C’est le devoir de l’élite intellectuelle. La prochaine révolution sera mondiale, parce que l’Ordre dominant est à prèsent mondial. Le seul problème c’est que l’élite - et sans vouloir généraliser - a été patiemment pourrie par le système capitaliste qui en a fait une classe petite bourgeoise peu encline à sacrifier ses petits avantages individuels et égoïstes. Les plus brillants spécimens de cette élite-là se ont même accepté de se mettre au service de l’Ordre dominant, pour bénéficier des miettes du grand festin.— Même dans les pays du Tiers-Monde, comme dans mon pays, l’Algérie, la majorité de ce qu’on peut qualifier - avec beaucoup d’indulgence - d’ "élite intellectuelle", a déserté les rangs de la protestation et du refus, pour se mettre au service d’un pouvoir illégitime, mafieux et corrompu. — Nous assistons en effet aujourd’hui à travers le monde, à un phénomène de clivages sans précédent, entre gouvernants et gouvernés où les frontières entre nations n’ont pas vraiment d’importance. Je m’explique : il y a plus de convergences entre telle équipe au pouvoir à Paris - Chirac ou Sarkozy, peu importe - et Monsieur... disons Bouteflika, Kaddafi, Moubarak ou Bongo-fils. — Les peuples n’ont aucun poids pour dénoncer ce genre de copinages supra nationaux, qui se font toujours, à leur détriment. — Les gouvernants à travers le monde, sont en train de devenir une classe à part, que ne ditingue ni la nationalité, ni l’idéologie. — Il y a Urgence d’une REVOLUTION MORALE dans le monde.

02/08/2009 20:12 par karla

Et Lenine et Trotski dans tout ca et ROSA luxembourg et Karl l’histoire communiste pas celle que nous a imposée la bureaucratie soviétique,à bien eu lieu à plusieurs reprises OCTOBRE 17 a marqué a jamais le futur des générations communistes révolutionnaires qui après l’assassinat de Léon TROTSKI AU MEXIQUE ET de sedov a paris l’internationale communiste se retrouvait décapitée situation catastrophique puisque tous les camarades trotskistes subirent le meme sort les"fameux procés de moscou" et ailleurs dans les pays de l’est de l’europe nous rappelle que le combat pour les idées communistes n’est pas terminé nous sommes juste a la surface Pour finir ce petit commentaire je ne pense pas que l’"islam" soit devenu une force politique pas plus que ne l’a été le catholicisme sous "franco" justement parcequ’inféodé a ce régime et représentant uniquement ces memes intérets. toutes les religions quelles qu’elles soient sont une véritable plaie pour les générations futures qui se revendiquent du"marxisme" ou simplement communistes ou socialistes.IL NE PEUT PAS Y AVOIR DE CONVERGENCES avec des croyances qui doivent rester du domaine privé et seulement ça.

03/08/2009 00:41 par VDJ

@karla

il y a pourtant la théologie de la libération qui, toute "religieuse" qu’elle soit, mérite le respect autant que certains mouvements révolutionnaires. Et même parfois plus.

03/08/2009 18:35 par karla

@ VDJ Si vous avez un besoin urgent de" mythes et légéndes" vous devez trouver votre bonheur dans n’importe quelle bonne librairie."la théorie de la libération" est dépassée tellement qu’elle s’est auto-détruite faute de combattants :il en reste un c’est obama. Non ? De plus lorsque j’interroge ma conscience je vérifie encore une fois que je suis A THE comme d’autres sont KAFE bref comme dirait l’autre : L’ IDEE DE LA CONSCIENCE DE DIEU NE PROUVE PAS SON EXISTENCE.

03/08/2009 20:43 par legrandsoir

@karla

"théologie" de la libération, pas théorie. Ca m’étonnerait qu’Obama en soit. Chavez par contre, en est. Je ne crois pas qu’elle ait disparu, elle s’est plutot dissoute dans le tissu social de l’Amérique latine, hors de l’eglise "officielle". En tous cas, il me semble.

Bref, il existe des croyants qui ont un comportement politique impeccable, si je puis dire, et je m’en voudrais de les éviter pour "cause de croyance". A moins de prouver que l’absence de croyance est un gage de quelque chose... Se méfier de "la" croyance (sans autre forme de précision) a autant de sens (et parfois ca en a) que de se méfier de "la" politique. Ca dépend comment. Ca dépend pourquoi. Donc ça dépend qui.

04/08/2009 15:54 par karla

@ "le grand soir" j’insiste pour "théorie" ...de la libération...Tout en sachant qu’il s’agit de"la théologie de la libération" au moment ou j’écris "théorie" comme postulat me semble approprié par rapport a ce que je "pense" ou ne "pense pas" des religions.BREF, j’apprécie votre réflexion sur la"croyance"ne pas en avoir est-ce un gage de quelque-chose ? Ce qui m’amène à vérifier qu’il ne s’agit pas de penser "une politique" pour que ce fut la bonne.De meme pour la "religion ou la croyance".Finalement "politique et religion" sont les fruits d’un meme panier qui s’appelle : "culture"On n’est pas obliger d’y gouter.

06/08/2009 17:27 par amaro

Toute religion même celle de la libération n’est finalement qu’un musellement.

06/08/2009 17:33 par VDJ

Toute religion même celle de la libération n’est finalement qu’un musellement.

En théorie, c’est parfait. Mais en pratique, ça donne quoi ? Ca donne (parfois) des croyants plus engagés dans le "temporel" que certains militants.

07/08/2009 11:47 par Abdelkader DEHBI

C’est seulement lorsque nous aurons cessé d’adopter cette posture prétentieuse d’Etres supérieurs - c’est-à -dire capables de tout expliquer -, dans notre approche des grandes interrogations philosophiques sur la Vie, sur l’Univers et sur notre propre destin d’Hommes, que nous aurons fait un pas de géant, dans notre appréhension de l’Ordre Universel dont nous sommes une partie et non le Tout. Certes, notre positionnement dans la pyramide de la Création est enviable en tant qu’êtres dotés de conscience et d’intelligence, mais la sagesse est d’abord humilité. La contrepartie de toute liberté - ou libération - est nécessairement l’acceptation de cet Ordre Universel. En vertu de quelle aberration de l’esprit l’homme devra-t-il se soumettre aux lois - souvent changeantes et arbitraires - des sociétés humaines dans leur diversité et refuser les prescriptions éternelles de l’Ordre Universel, c’est-à -dire celles édictées par le Créateur ? En tout état de cause, la Liberté perçue comme un absolu est absolument inexistante, à moins qu’on ne me démontre que l’homme pourra détenir un jour, le choix des conditions de sa naissance, de son existence, voire de son éternité.

07/08/2009 13:50 par berlin

c’est quoi le"temporel" peut-etre s’agit-il de la réalité du quotidien alors pourquoi ne pas le dire comme ça sans ambiguité !Que savez-vous de ces"militants" qui s’engagent ou pas ?Pour moi un militant est par nature "engagé" pas pour autant "suicidaire".

19/07/2010 08:15 par ratefy

DaNS "TRIBUNE DE MADAGSCAR" DU 14/7/2010 :

", CRISE PAR CI, CRISE PAR LA !!!
Le Monde vit un cauchemar !
De quelque côté que l’on se tourne, on entend que jérémiades, pleurs et grincements de dents : la Grèce est en faillite, l’Espagne est menacée, la France prend ses dispositions pour ne pas subir une décote dans le jugement des agences de notation, … même le Japon, longtemps considéré comme le Samouraï conquérant et dominateur brandit, d’après le Figaro du 12 JUIN, « la menace d’une faillite d’Etat ».
Indiscutablement le monde assiste au naufrage du dogme de la « main invisible » et du libéralisme, prôné par Milton Friedman et son Ecole de Chicago, par Hayek et autres « oracles »… et, peut être, verrons-nous bientôt une révision générale des paradigmes économiques de ces dernières décennies.
Apparemment la thèse soutenue par Fukuyama, sur « la fin de l’Histoire »par le triomphe définitif du libéralisme, ne coïncide plus avec les réalités sordides de la conjoncture internationale.
Car aucun pouvoir à ce jour, malgré réunions et colloques multiples du G8, du G20 et tutti quanti, n’a trouvé la panacée et les remèdes proposés, partiels, partiaux et uniformes, ne se caractérisent pas par leur originalité mais s’apparentent plutôt à un cautère sur une jambe de bois.
Passons donc cursivement en revue les remèdes proposés :
  Dans les pays développés :
Austérité
c’est le cri unanime des gouvernants.
 Il faut réduire la dette publique
Et pour ce faire,
 économiser c’est à dire dans un premier temps, procéder à des coupes claires dans les dépenses publiques en annulant, par exemple en France, la « garden party » de l’Elysée
 supprimer des postes dans la Fonction publique et dans les cabinets ministériels et on ne remplace pas les agents partis à la retraite .

 remettre en cause les acquis sociaux en reculant l’âge de la retraite
Augmenter taxes et autres ressources de l’Etat.

Et c’est ainsi qu’a été reculé partout l’âge de la retraite, révisé à la hausse les taux de la TVA…

On ne procédera pas à une recension de toutes les mesures prises tant elles sont nombreuses, parcellaires et s’apparentent plutôt à un « inventaire à la Prévert » qu’à une politique, ainsi définie par le général de Gaulle dans se « Mémoires de guerre » : « un ensemble de desseins continus, de décisions mûries, de mesures menées à leur terme… ».

Et cette impuissance ne doit guère étonner dans la mesure où la déification du marché a mis la politique sous sa coupe : les Etats sont aujourd’hui totalement désarmés face à ce qui est considéré comme vérité intangible, par la doctrine dominante, du « laisser faire », au point qu’une compression de personnel par une entreprise se traduit immédiatement par une hausse de ses actions en bourse.

L’austérité pour qui ?

On mentionnera à peine la suppression, par exemple, de la « garden party » du 14juillet à l’Elysée, la diminution du nombre de conseillers dans les cabinets ministériels, les démissions forcées de Christian Blanc et d’Alain Joyandet…économies de bout de chandelles, « poudre aux yeux pour gogos », destinée à assouvir l’instinct égalitaire du Français, réputé râleur.

Mais à partir du moment où l’hymne à l’austérité est devenu la nouvelle pensée unique, proclamée par les élites de tous les pays, les vraies victimes ne peuvent être que les personnes soumises au pouvoir régalien et les couches les plus défavorisées de la population.

Au premier rang figurent les fonctionnaires qui sont dans une position « statutaire et règlementaire » et donc, en principe, totalement soumis au pouvoir régalien. Leur nombre sera réduit et leur traitement gelé pendant quelques mois :
5% en moyenne en Espagne,
12% en Grèce,
20% dans certains secteurs en Irlande… (1)

Viennent ensuite :

les salariés,
les personnes vulnérables : les économiquement faibles, jeunes, vieux, femmes seules chargées de famille…
C’est ainsi que
 l’âge de la retraite est repoussée pour couvrir le déficit abyssal des Caisses
La tva et autres taxes indirectes revues à la hausse,
 L’allocation aux personnes seules, aux étudiants, aux handicapés… soumise à des conditions draconiennes d’éligibilité quand elle ne
sont pas diminuées voire supprimées ;
 pendant que délocalisations et « dégraissages » sont férocement menés pour gagner la « guerre économique »…..

On remarquera qu’il n’est question
Ni de taxer Le capital, qui a connu ces dernières années une hausse phénoménale, (2) il faut, au contraire, maintenir les « niches fiscales » dont la suppression suffirait sans doute à combler les déficits
ni les bénéfices monumentaux des banques pourtant sauvées de la faillite par les Etats,
ni de toucher au plus values acquises en spéculant en bourses,
ni même de rogner les énormes primes des traders

Ainsi les charges, pour résorber dettes et déficits, retombent-elles essentiellement sur les salariés et les titulaires de revenus fixes comme en témoigne, par exemple, la hausse des taxes et impôts indirects qui place riches et pauvres au même niveau !!!

On peut donc crûment reconnaître : tous les remèdes proposés n’ont eu pour objectif que de transférer les gains de productivité vers le capital et non vers le travail.
Et cette aberration va s’aggraver jusqu’à la catastrophe finale pour les quelques raisons suivantes :
  l’économie financière, dans les pays industrialisés, s’est totalement détachée de l’économie réelle et aujourd’hui on ne rentabilise plus ses avoirs que par la spéculation, c’est-à -dire que l’on ne travaille que sur l’argent qui n’est après tout qu’un moyen.
L’Economie tourne ainsi à vide et aboutit au règne des rentiers que Keynes tenait en horreur !!!
  l’argent pour et par l’argent a ainsi réduit le nombre des salariés dans ces pays car les producteurs délocalisent à qui mieux mieux pour réduire leur coût de production et, partant, être en meilleure posture pour affronter leurs concurrents dans la féroce « guerre économique » ;
la politique suivie unanimement par ces pays portent donc en elle-même les germes de son échec parce que :
- fondée sur la croissance de la consommation, elle réduit, par leur politique de déflation, le pouvoir d’achat de leurs consommateurs,
 et surtout, la « productivité rapidement croissante du travail du travail et du capital entraîne un excédent de force de travail et de capital. » le chômage va donc s’accroître et, avec lui, l’assiette et le montant des revenus escomptés.(3)
Au total, « la société de travail est en crise » et Wassili Léontieff « résumait la situation per cette métaphore : quand la création de richesses ne dépendra plus du travail des hommes, ceux-ci mourront de faim aux portes du Paradis à moins de répondre par une nouvelle politique du revenu à la nouvelle situation technique » (3)
C’est dire, en termes savants , à quel point le « travailler plus pour gagner plus » de Sarkozy est une fumisterie qui illumine son inadaptation à la conjoncture mondiale .

  Et nous, et nous, et nous ?
Qualifiés, à juste titre et depuis des décennies par Samir AMIN , de « Périphérie » au service et à la remorque d’un « Centre » nous allons, pendant une brève période, bénéficier de « l’effet de ruissellement » des délocalisations menées par les pays riches et industrialisés.
L’importance prise, par exemple, par les zones franches et l’AGOA dans notre Economie et dans l’équilibre de notre balance commerciale en est la preuve irréfutable.
Mais il nous faut nous persuader qu’il s’agit là d’un effet éphémère car les entreprises des zones sont, par nature, des « entreprises balladeuses » prêtes à déménager dès que les coûts de production sont plus favorables ailleurs.
Ainsi, par une ruse de la conjoncture, la concurrence est aujourd’hui transférée entre pays pauvres !!!
Faut-il, dans ces conditions, renoncer à toute politique économique libératrice ?
Il est certainement temps, en cette époque de remise en cause de toutes les idées reçues, d’en finir avec notre propension au mimétisme et au suivisme et de tracer notre propre voie ;
La tragédie de pays pauvres, et surtout des pays africains, est d’avoir
  toujours négligé ses paysans en privilégiant les cultures de traites, monopoles des grandes compagnies coloniales :
« ….la terre ne vaut rien chez nous parce que les prix des produits agricoles sont désespérément bas….Le jour où l’on rémunérera au juste prix le travail de la terre, on verra celle-ci devenir un facteur réel de production… » (4)
  suivi aveuglément
les foucades des Institutions de Bretton-Woods , à l’origine des « éléphants blancs », de « l’ajustement structurel… , qui ont causé notre endettement et l’enrichissement de nos satrapes…
Avec l’irruption de l’écologie dans les débats politico économiques, avec la croissance fondée sur l’automobile, les terres cultivables empoisonnées par les pesticides et rétrécies par les autoroutes deviennent aujourd’hui la denrée rare.
Aussi assistons nous, chaque jour, à une flambée des prix des denrées à alimentaires et, de par le monde, à une « razzia sur les terres arables » : les controverses brûlantes sur l’Affaire Daewoo auraient dû provoquer chez nous un profonde réflexion qui ne se serait pas cantonnée à la sacralité de la « Terre des Ancêtres » .
Le moment est venu de s’imprégner de la pensée de deux grands économistes :
  Samir Amin :
« …L’alternative est donc : accepter le développement mondialisé tel qu’il est, avec tout ce qu’il suppose, ou tenter de mettre en oeuvre des politiques de développement autocentrés nationales et populaire, qui agiront comme des forces appelées à refaçonner à la fois les sociétés nationales et le système mondial…L’alternative est donc mondialisation ou élargissement d’une marge d’autonomie pour les peuples , les Etats et les nations, c’est-à -dire, au profit des classes populaires… » (5)
Keynes/
« …Si les nations pouvaient apprendre à maintenir le plein emploi au moyen de leur seule politique intérieure…il ne devrait pas y avoir de force économique importante propre à dresser les intérêts des divers pays les uns contre les autres… »(6)
Et notre conclusion sera : voici revenu le temps des Physiocrates, de Marx, Keynes et Samir
Amin….
Pierre Ranjeva

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1) « « Le Monde Diplomatique »-juillet 2O10
2) Le nombre de milliardaires en dollars est passé de 792 en 2008 à 1011 en 2009.
3) André Gorz : « Métamorphoses du travail » et autres ouvrages et publications.
4) D. Etounga-Menguelé « L’Afrique a-t-elle besoin d’un ajustement culturel »
5) Samir Amin : « La faillite du développement en Afrique et dans le Tiers-Monde »
6) J.M Keynes : « Théorie générale… »

13/12/2010 04:43 par ranjeva

il faut que les Africains se rendent compte que
Les mots sont des armes

A NOUS TOUS !!!

NE NOUS LAISSONS PLUS PIEGER PAR LES MOTS

NOUS AVONS ETE SUCCESSIVEMENT TRAITES DE :
1°)-« SAUVAGES »

2°)-« PAIENS »

3°)-« COLONISES »

4°)-« SOUS-DEVELOPPES »

Et aujourd’hui

5)°-« DE NON DEMOCRATES »

ET DEMAIN DE QUEL QUALIFICATIF NOUS AFFABULERONT-ILS POUR NOUS CULPABILISER ?

Ca SUFFIT !!! Cessons d’être les images réléchies par les nantis !!!

ASSUMONS-NOUS

ET LANCONS LE MOT DE CAMBRONNE A CEUX

QUI VEULENT NOUS DONNER DES LECONS ET AUX VICIEUX QUI , HYPOCRITEMENT , RENDENT HOMMAGE A LA VERTU !!!

Sans succomber à une vision réductrice de l’Histoire, on ne peut manquer de noter que ces « déterminations »

Ont correspondu à des ères historiques et ont servi de justification aux turpitudes, couvrant ainsi d’un manteau vertueux ce que l’Histoire a de tragique :

 Le 1°et le 2° ouvrent la voie aux CONQUISTADORS , qui peuvent ainsi, en toute bonne conscience, massacrer ou réduire en esclavage Nègres et Amérindiens

pendant que les MISSIONNAIRES, soucieux du salut des âmes s’efforçaient de les tirer des affres de l ’enfer.

Et cette période correspond aussi au génocide dans le Nouveau Monde et à l’appropriation de terre arables : « quand vous êtes arrivés, constatèrent les Haïtiens, vous

Aviez la Bible et nous les terres, aujourd’hui vous avez les terres et nous la Bible »

Peut-on , en effet, laisser la liberté et la propriété à ceux dont Montesquieu , disait IRONIQUEMENT dans « l’ESPRIT DES LOIS » :

« Ceux dont il s’agit sont noirs des pieds jusqu’à la tête ; ils ont le nez si écrasé qu’il est impossible de les plaindre

On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est sage, ait mis une âme, surtout bonne, dans un corps tout noir… »

 Le 3° correspond à l’ère des ADMINISTRATEURS , des COLONS et des INSTITUTEURS. Nous n’insisterons pas parce que la période est assez connue

 Le 4° a vu le règne DES ECONOMISTES et DE ASSISTANTS TECHNIQUES …

 voici 5° venu l’ère DES « BONNES CONSCIENCES » soutenues par les JURISTES formés à leur école et à leur image

QU’INVENTERONT-ILS DEMAIN et quand nous considéreront-ils comme DES ETRE HUMAINS ?

Cette rétrospective et hélas trop cursive éveillera, on l’espère, notre esprit critique et ne fera plus de nous les « dindons de la farce » » ou plutôt les naïfs de la dialectique des nantis

Car, comme disait Keynes, « ce sont les idées et non les intérêts constitués qui, tôt ou tard, sont dangereuses pour le bien comme pour le mal ».

05/03/2011 07:49 par Francis Lavoine

Marx n’a rien inventé qui n’existait déjà , peut-être à l’état latent dans la pensée et l’organisation des structures sociales, bien qu’on lui doit la fécondité de sa force dialectique entre l’homme en tant que créateur de valeurs (richesses matérielles et financières) et le travail comme force de solidarité faisant contrepoids au capitalisme.
Mais le vrai tour de force ne viendra pas de la révolte spontanée de la base sociale aliénée dans la logique productiviste protégée par le monopole de la violence de l’état garanti par l’argent du capitalisme.
La seule lutte qui soit valable porteuse d’un nouveau paradigme émancipateur est celle qui se fera d’abord individuellement, où chacun portera sur lui le devoir de protéger l’intérêt commun par le sacrifice de son plaisir individualiste pour embrasser les bienfaits d’un éco-socialisme mondial où la société prendra conscience de son unicité à travers la gratuité et l’équité pour tous.

03/10/2011 09:48 par RANJEVA PierrE

Avec les désastres provoqués par la libéralisation effrénée et la mondialisation sans contrôle
On se demande, en voyant le défilé des jeunes à Wall-Street, si une IVè INTERNATIONALE
N’est pas en train de naître ; elle mobiliser aussi les classes moyennes et des gens pourvus de diplômes enviables aujourd’hui
les manifestations actuelles de NY ont un contenu plus fondamental que celles de mai 1968
Les résultats seront plus profonds et se feront sentir sur UN PLUS long terme
Ce ne sera plus le mouvement « hippie » ni un « Woodstock » mais la réapparition de Marx et peut- être la naissance d’un nouveau Trotsky.

17/10/2012 14:40 par Anonyme

plusis les commentaires sur l’OEUVRE DE Marx, plus je pense que
Marx ne fut ni un économiste ni un philosophe…
 mais un OBSERVATEUR SAGACE DE SON TEMPS QUI NOUS A LAISSE UNE METHODE D’ANALYSE.
 c’est peut- être sous cet aspect que l’on a pu dire qu’il était INDEPASSABLE !!!
Et, on comprend qu’il ait été si attaqué dans la mesure où ses commentateurs ont SAUCISSONNE son oeuvre
et surtout dans la mesure où l’existence de l’URSS et de la guerre froide a rendu son oeuvre explosive.

15/06/2014 20:02 par Sebrider

Je vois que beaucoup ne savent pas ce qu’est le communisme de Marx. Or, il n’ a rien d"idéaliste ou de transcendant. Et que le communisme des pays communistes n’a rien à voir avec le communisme de Marx (cf Alexandre Zinoviev).

Certes, il part d’un point de vu économique. Dans le cadre de la Ligue des communistes, Engels, Wilhelm Wolff, Marx et quelques autres y visaient à soumettre « à une critique impitoyable le mélange de socialisme ou de communisme anglo-français et de philosophie allemande, qui formait alors la doctrine secrète de la Ligue » ; ils y établissaient que « seule l’étude scientifique de la structure de la société bourgeoise pouvait fournir une solide base théorique. ». Ils y exposaient enfin « sous une forme populaire qu’il ne s’agissait pas de mettre en vigueur un système utopique, mais d’intervenir, en connaissance de cause, dans le procès de bouleversement historique qui s’opérait dans la société. » (Herr Vogt).

Mais comme Engels avouera, plus tard, à Paul Lafargue la société capitaliste ne réduit pas à l’économie. Même si il est consceint que c’est de la faute de Marx et de Lui si les militants sont partie sur une base économique de la société capitaliste. Elle a également une base sociale comme la Justice et autres qui jouent aussi sont rôles.

La conception du communisme de Marx est un mouvement sociologique et historique immanent. Ce n’est pas un but en soi, ni une conception sortie de la tête de Jupiter afin de construire une meilleur société : Ca ! C’est Dubai. Le communisme est un mouvement qui se construit sur l’existant avec toutes ces contradictions. C’est une conception à la fois matérialiste et dialectique (cf Pascal Charbonnat, Histoire des philosophies matérialistes, Kimé, 2013).

Ainsi, il écrit dans les manuscrits de 1844 : « Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l’avenir immédiat, mais le communisme n’est pas en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine ». Et, il le réitère avec Engels en 1845, dans L’idéologie allemande : « le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. » Ils appellent « communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. ».

En 1847, pour accélérer le mouvement de l’histoire, Engels avec Marx définit ce mouvement réel dans le premier Principes du communisme, « Qu’est ce que le communisme ? » : « le communisme est l’enseignement des conditions de la libération du prolétariat » (mon adage).

D’autre part contrairement aux légendes, le communisme n’est pas une spoliation de la propriété mais l’émancipation de la propriété des moyens de productions vis à vis du privé des propriétés foncières, industrielles, financières et de leur complice de l’administration et de l’état capitaliste. C’est l’abolition du capital comme il y eu abolition de l’esclavage en 1848.

En effet, dans le Manifeste du Parti communiste en 1848, Marx remarque que « le communisme, ce n’est pas l’abolition de la propriété en général, mais l’abolition de la propriété bourgeoise », condition de la libération du prolétariat. Par conséquent « Le communisme n’enlève à personne le pouvoir de s’approprier des produits sociaux ; il n’ôte que le pouvoir d’asservir à l’aide de cette appropriation le travail d’autrui. »

L’origine du communisme du Marx est la "sphère professionnelle" (terme d’Alexandre Zinoviev équivalent à milieu de production et de service) qui est encore aujourd’hui aliénée à la "sphère communautaire" "d’administration et de pouvoir" incarnée par le privé de la propriété. Dans notre société caractérisée par la sphère pro, l’interaction et les contractions entre sphère professionnelle et sphère d’administration génèrent un phénomène immanent (sans volonté, ni intervention) que l’on nomme la lutte des classes.

A contrario, Le communisme d’Alexandre Zinoviev a pour origine la "sphère communautaire" (selon l’expression d’AZ).

Alexandre Zinoviev a étudié la société soviétique avec la même méthode scientifique que Marx sur la société capitaliste du XX : la méthode du passage de l’abstrait au concret (titre francisé de sa thèse de 1954). Les sociétés type communautaires est mère de toutes les sociétés.

=> http://fr.wikiquote.org/wiki/Alexandre_Zinoviev#L.27origine_du_communisme

D’un point de vue sociologique, le communisme du XX est né dans des types de sociétés (impériales, colonisées) non capitalistes où les phénomènes communautaires dominent globalement la vie quotidienne des gens. Ces sociétés ont pour base un état fort, une religion/idéologie puissante et une collectivité ancestrale. Le phénomène immanent est la lutte individuelle pour la préservation ou l’amélioration de sa position sociale.

D’un point de vue historique, ces phénomènes communautaires ont été exacerbés par des crises historiques du XX sans précédent (1914-1945 ; 1952-1982). Cependant, c’est ce qui a permis a des pays non productifs de se défendre contre plus puissant et de vaincre tout en subissant les pires contradictions entre la guerre civile mondialisée et le quotidien de ces pays. Bien que la lutte des classes soient au summum d’un point de vue historique (mondial), la lutte individuelle l’est tout autant d’un point de vue sociologique (quotidien).

En effet, un simple signalement sans conséquence en temps de stabilité historique se transforment en délation en temps de crise historique. C’est ce qui a généré le goulag. Or, le seul milieu de production en URSS fut justement le goulag qui est un produit de la crise historique (temps court et bref) et non de la construction du communisme. Par contre, chez nous, les milieux de productions ont pour origine la sphère sociologique (temps long et pérenne) et non historique.

Comme le dit Alexandre Zinoviev, après la guerre quand la société communiste est mature, les usines ne servaient pas à produire mais à générer une cohésion sociale. La base de ces société n’est pas la production mais la cohésion sociale. Cependant, la Chine est dans une période de NEP depuis les années 80, fin de guerre froide, période stable contrairement aux années 20 en URSS en pleine crise historique ou "guerre civile européenne de 1914-1945" pour reprendre le titre d’Enzo Traverso.

Contrairement aux voeux de Lénine, des milieux de production permettant d’obtenir des produits sociaux n’ont pu avoir lieu en URSS suite aux crises historiques et à la volonté de l’impérialisme a détruire toutes sociétés communautaires simples (communisme primitif) ou complexes (communisme du XX).

POUR RESUME :

D’un point de vue sociologique, il y a deux origines du communisme :

* Alexandre Zinoviev => communisme du XX <=> sphère communautaire hérité de l’empire (état fort, religion puissant, collectivisation ancestrale). Ce sont des sociétés de cohésion sociale et non de production. La chine est qu’en a elle dans un processus du NEP depuis les années 80, fin de la guerre froide période plus stable que l’URSS des années 1920.

* Karl Marx => Communisme des pays capitalistes => sphère professionnelle (milieu de production et communautaire de service) quand le privé de la propriété des moyens de production sera aboli comme on a abolit l’esclavage ou quand le privé de la propriété sera détruit suite au contradiction trop forte de la société capitaliste.

D’un point de vue historique :

* La révolution russe comme celle d’Angleterre et de la France est généré par une crise historique sans précédente (1618-1648 ; 1789-1815, 1914-1945, 1952-1982) générant ces espoirs (Liberté, Egalité, Fraternité, Démocratie) et ces tyrans à la fois salvateurs et faucheurs (Cromwell, Napoléon Ier, Staline, et des multiples figures entre 19152-1982).

* Les PC de l’occident ont été des combattants et résistants. Ils ont joués un grand rôles historiques d’émancipation des peuples. Mais, comme on le constate ça n’a pas été facile de jouer à la fois sur le plan mondiale en guerre (52/82) et le plan nationale plus stable dès 1960.

* La forme communiste est un moyen efficace de défense contre plus puissant.

Alexandre Zinovev et Karl Marx rejettent le pouvoir d’état c’est à dire la sphère communautaire de pouvoir. L’un va pour les société type communautaire à l’émancipation de la sphère communautaire de service, l’autre va pour la société capitaliste à l’émancipation de la sphère professionnelle (dont de service). Ces deux communismes ne sont pas opposés. Mais on simplement des origines différents. Historiquement, ils sont homologues c’est à dire qu’il y a un lien de parenté : la sphère professionnelle actuelle (la propriété des moyens de production) est née à la renaissance de la sphère communautaire encore dominant et hégémoniques au Moyen-âge et caractérisé par le pouvoir religieux et d’état avec ces luttes individuelles. Les contradictions entre ces sphères génèrent la lutte des classes de notre société actuelle.

Et la solution pour notre société reste le communisme défini par Karl Marx, c’est à dire :

* L’abolition du privé de la propriété des moyens de productions foncières, industriels, financière comme il y eu abolition de l’esclavage en 1848.
* La séparation du Capital et de l’Etat comme il y eu séparation de l’église et de l’état en 1905.
* La séparation du quatrième pouvoir, le pouvoir monétaire comme il y eu séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

16/06/2014 14:58 par Dominique

Je ne crois pas que Marx a défini le communisme, celui-ci sera ce que nous en ferons, ou il ne sera pas. Plus que de prédictions sur l’avenir, les gens ont besoin de ce que la gauche est, en occident, incapable de lui donner : d’exemples. Comme le disait le Che, il faut 15 Vietnam. Pour chaque sans abris, il faut ouvrir un squat. Pour chaque chômeur, il faut occuper une usine, et non pas y faire grève mais continuer la production.

L’auteur parle de l’Amérique latine et il a bien raison. Pendant que Chavez nous invite a le rejoindre dans une cinquième internationale axée sur la pratique, nos marxologues locaux préfèrent continuer à lutter pour savoir laquelle de leur 15’000 interprétations théoriques des classiques du marxisme est la bonne, ceci plutôt que de passer à la seule chose qui pourrait provoquer un changement : la pratique.

Le point commun entre les religieux et ces marxologues est que tous ils nous promettent un monde meilleur qu’ils conjuguent au futur hypothétique de l’inconditionnel du plus-que-parfait. Oubliant ainsi le principal : seule la pratique, ici et maintenant, est capable de changer le monde.

16/06/2014 18:01 par Emilio

Dominique. La pratique (praxis) est le resultat d une pensee theorique bien assimilee .

Il en est ainsi dans toutes les activites sociales, et plus elles sont elaborees et plus il faut une base theorique. Exemple, j ai construit pas mal de batiments sans plans (juste dans ma tete parce que , avec l experience, je connais les normes, principes de constructions ). Mais quand je travaillais sur des gros chantiers , des tours , des complexes architecturaux etc.. ben la , impossible de se passer des plans de constructions.. elabores par des bureaux techniques , entre autres synergies. Ensuite, impossible non plus de se passer de coordinations , de reunions de chantiers entre architectes et corps de metier.

Bien sur que Marx a defini le communisme , et tres bien meme. Le communisme “primitif ” l expression est de son epoque ,et peut etre pas judicieuse , aujourdhui , vu la connotation pejorative de ce terme . Et le communisme pour des societes developpees industrielles ou post, plus complexes parce que plus technologiques et donc ,socialement ,avec plus d acteurs divers , plus de classes sociales aussi et en confrontation parce que les interets divergent. Si l interet commun est le meme pour tous , plus de classes .. et la, nous sommes tous frères , bro))

Je comprend cependant ce que tu dis , theories sans pratiques .. bof
Mais l inverse n est pas vrai pour autant. C est justement quand les choses sont claires et precises que la pratique devient plus rapide et plus efficace a mettre en oeuvre. Les 2 sont complementaires . Mais la pratique sans theorie , c est le mur ( de Berlin aussi)

Je ne ferais pas de proselytisme , c est interdit par le reglement , mais sur le drapeau de la guerrilla colombienne ,Farc .. il y a un fusil (la pratique revolutionnaire de circonstances)et aussi un livre (la theorie de nos actions). Et c est vivant parce que tous discutent de la theorie ,(dans la jungle , on a le temps, et dans les montagnes sans moustiques c est encore plus inspirant ) marxistes surtout parce que c est quand meme la theorie la plus complete qui soit. Un campesino qui a choisit la lutte armee, ne le fait plus par vengeance de paramilitaires qui ont massacre sa famille , mais par ideal . D un probleme personnel , il passe a un reglement collectif et comprend pourquoi , lui et sa famille ont ete la cible de la barbarie. Une barbarie de guerre de classes sociales.

Pour nous, en Amerique Latine, la laicite n est pas vu comme pour vous (franc maçonnisee par cette autre religion de l ombre) en Europe. La guerrilla ELN , est chretienne d origine et guevariste aussi.
Ce qui est rejete par tous , de Fidel a Hugo, c est la religion qui entre en politique de gouvernance. Jamais les valeurs chretiennes (pour nous ,mais ce pourrait tout aussi bien etre Islam , Bouddhiste etc…) L ideal de don de soi , de generosite , de sortir de l extreme pauvrete et de la pauvrete , de charite meme .. que souhaite le revolutionnaire ¿ pas d abandonner la charite mais de l etendre en justice sociale . Une extensión plus efficace et une application plus judicieuse de : Nous sommes tous freres

Un individu , comme une societe , doit se fixer des buts dans sa vie , qu est ce que je fais de ma vie , qu elle doit etre mon ethique , mes valeurs humaines, mes actions .. sont elles en accords avec mes príncipes de vie etc…
la notion de bien ou de mal n est pas subjective . Quand un prophete dit “tu ne tueras point “ en premier commandement.. Comment et par quel effet de magie (noire) une personne , qui se dit chretienne,et defendre, et sense connaitre ce commandement du fils de Dieu pour cette personne .. peut en arriver a dire .. et agir ou voter pour la guerre … Est-ce que le Christ a dit .. tu ne tueras point .. avec en note mais les communistes , si , tu peux les tues . La il y a la politique qui domine le religieux . Et l incoherence avec.
Chacun peut interpreter les evenements de l histoire christique, mais jamais, personne, ne peut nier que ce Christ ne considerait aucune classe , son message de ” Nous sommes tous freres” c est forcement l abolition des classes .. et l exploitation entre humains qui l accompagne ineluctablement.

C est cela que Marx et tous les revolutionnaires d Amerique Latine denoncent . PAS et jamais le fait d etre croyant ou religieux , mais d etre coherent avec les theories.

16/06/2014 18:18 par Sebrider

Définition du communisme par MARX lui-même et y a même pas à interpréter quoi que ce soit :

* Manuscrits de 1844 :

« Le communisme est la forme nécessaire et le principe dynamique de l’avenir immédiat, mais le communisme n’est pas en tant que tel ni le but du développement humain ni la forme de la société humaine ».

* L’idéologie allemande en 1845 :

« le communisme n’est pas un état de choses qu’il convient d’établir, un idéal auquel la réalité devra se conformer. » Ils appellent « communisme le mouvement réel qui abolit l’état actuel des choses. Les conditions de ce mouvement résultent des données préalables telles qu’elles existent actuellement. »

* Le premier de Principes du communisme en 1847, « Qu’est ce que le communisme ? » :

« le communisme est l’enseignement des conditions de la libération du prolétariat ».

* Manifeste du Parti communiste en 1848

« le communisme, ce n’est pas l’abolition de la propriété en général, mais l’abolition de la propriété bourgeoise », condition de la libération du prolétariat. Par conséquent « Le communisme n’enlève à personne le pouvoir de s’approprier des produits sociaux ; il n’ôte que le pouvoir d’asservir à l’aide de cette appropriation le travail d’autrui. »

* Il y a un truc dans la critique du programme de Gotha mais c’est plutôt un voeux utopiste des militants que du communisme scientifique de Marx.

Ce que tu proposes Dominique est du communisme primaire à la Babeuf (le partage), à la Blanqui (la révolte) et à la Bakounine (l’anti-autorité).

Certes, parfait pour une société primitive mais complétement à côte de la plaque pour une société moderne autant communautaire que professionnelle.

D’autre part, le communisme n’est pas de l’égalitarisme :

* La critique du programme de Gotha et sur le programme de Gotha :

Marx : "A égalité de travail et par conséquent, à égalité de participation au fonds social de consommation, l’un reçoit donc effectivement plus que l’autre, l’un est plus riche que l’autre, etc. Pour éviter tous ces inconvénients, le droit devrait être non pas égal, mais inégal.

Mais ces défauts sont inévitables dans la première phase de la société communiste, telle qu’elle vient de sortir de la société capitaliste, après un long et douloureux enfantement. Le droit ne peut jamais être plus élevé que l’état économique de la société et que le degré de civilisation qui y correspond."

Engels : "D’un pays à l’autre, d’une province à l’autre, voire d’un endroit à l’autre, il y aura toujours une certaine inégalité dans les conditions d’existence, inégalité que l’on pourra bien réduire au minimum, mais non faire disparaître complètement. Se représenter la société socialiste comme l’Empire de l’égalité est une conception française trop étroite comme toutes les conceptions trop étroites des écoles socialistes qui nous ont précédés, devrait à présent être dépassée, puisqu’elle ne crée que de la confusion dans les esprits et qu’elle a été remplacée par des conceptions plus précises et répondant mieux aux réalités."

J.B.S. Haldane : "Je pense que le monde serait bien plus ennuyeux s’il n’y avait pas de différences dans les possibilités innées entre individus ou groupes d’individus [...]. Le dogme de l’égalité humaine ne fait pas partie du communisme. La formule "De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins", ne voudrait rien dire si les compétences étaient égales."

Il ne peut y avoir de conclusion viable de la pratique sans théorie :
* La physique serait spéculatif sans la théorie de Newton et d’Einstein
* La biologie serait spéculatif sans la théorie de Darwin
* La géologie serait spéculatif sans la théorie de Wegener
* La sociologie et l’histoire ne sont rien sans les théories de KM sur la lutte des classes dans les sociétés capitalistes et d’AZ sur la lutte individuelle dans les sociétés types communautaires.

Or, Alexandre Zinoviev et Karl Marx nous ont donné cette théorie.

Il faut sortir de la pensée primaire que KM et AZ nomment pensée petit-bourgeois :

=> http://fr.wikiquote.org/wiki/Alexandre_Zinoviev#Pens.C3.A9e_petit-bourgeois_et_pens.C3.A9e_scientifique

Enfin les exemples pour le peuple et pour notre société sont à prendre là : 1792, 1848, 1871, 1936, CNR de 1943/46, 1982

Je conclus avec cette citation de Lénine qui est également valable pour toutes sciences :

=> "Sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire"

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