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Voir en complément le portrait de cette poétesse exceptionnelle et la liste des signatures

Solidarité avec Nancy Morejón

Francis COMBES

Le marché de la Poésie de Paris vient de retirer la présidence d’honneur qu’elle avait confiée à la poétesse cubaine Nancy Morejon, suite à une intervention d’opposants cubains relayée par le Pen-Club.

La poétesse cubaine Nancy Morejón devait assurer la présidence d’honneur de cette quarantième édition du Marché de la poésie. Suite à l’intervention d’un opposant cubain, relayé par le Pen club, la direction du Marché a finalement décidé de renoncer à cette présidence, tout en maintenant son invitation à Nancy Morejón.

Nous connaissons Nancy Morejón, pour certains d’entre nous depuis de nombreuses années. Nous savons qu’elle est une vraie poète, une des grandes voix féminines de la poésie latino-américaine. Femme et Noire, elle est engagée depuis des années dans le combat pour la paix, contre le racisme et les inégalités sociales, de race, de genre, et pour la liberté des peuples .

Que lui reproche-t-on précisément ? D’avoir, avec d’autres écrivains vivant à Cuba, signé plusieurs déclarations en soutien aux autorités cubaines. Elle l’a effectivement fait à plusieurs reprises. Nancy Morejón n’a jamais caché son soutien à la révolution cubaine. Après la mort de Fidel Castro, elle lui a publiquement rendu hommage. Et en 2003, (déclaration plus controversée) suite à l’exécution de trois preneurs d’otages, elle a co-signé un texte adressé aux « Amis au loin », défendant « Cuba (qui) s’est vue obligée de prendre des décisions énergiques qu’elle ne souhaitait naturellement pas avoir à prendre ».

Nous n’affirmons pas que Cuba est un paradis. Nous n’ignorons pas les difficultés actuelles de la population de l’île, dues en particulier au maintien du blocus états-unien, et nous n’ignorons pas les drames qu’a traversés la révolution cubaine, mais nous refusons de hurler avec les loups.

En fait, le principal péché de Nancy Morejón est d’avoir pris partie depuis des années en faveur de la Révolution cubaine dont elle est partie prenante.

Qui l’accuse ?

Celui qui l’a dénoncée comme soutien du « régime totalitaire » est Jacobo Machover, écrivain d’origine cubaine. Il a quitté Cuba avec sa famille, en 1963, quatre ans après la révolution cubaine [à l’âge de neuf ans. Note du GS]. Il a collaboré à plusieurs journaux français et il est connu pour avoir publié quelques livres dans lesquels il s’attache à présenter le Che comme un tueur fanatique.

Après l’attaque au cocktail Molotov contre l’ambassade de Cuba à Paris, en juillet 2021, il a revendiqué publiquement le soutien à l’attentat, au nom de l’organisation européenne Cuba Libre. Que ce serait-il passé s’il s’était agi de l’ambassade US à Paris ?... Il aurait sans aucun doute été poursuivi pour complicité de terrorisme… Mais ce n’est que l’ambassade de Cuba… et l’affaire en est restée là.

Il y a certainement bien des choses qui mériteraient d’être corrigées à Cuba, mais la vérité oblige à dire que ce n’est pas dans les rues de La Havane que la police tue régulièrement des Noirs, simplement parce qu’ils sont noirs ou qu’ils ont tardé à obtempérer.

Pour notre part, nous sommes d’accord pour défendre la liberté d’expression partout, y compris dans des pays envers lesquels des raisons historiques nous font éprouver de la sympathie.

Mais quand on prétend se faire les défenseurs des droits de l’homme dans le reste du monde il faudrait commencer par balayer devant sa propre porte.
Et comment peut-on s’en prendre ainsi à des artistes, des écrivains en leur faisant porter toute la responsabilité de la politique de leur pays ?

Heureusement, lorsqu’un écrivain français se rend à l’étranger, par exemple en Amérique latine, on ne lui demande pas s’il a voté Macron et on ne lui impute pas la responsabilité de la trentaine de Gilets jaunes mutilés ou éborgnés, ou des manifestants blessés, parfois très gravement, par la police pendant les manifestations contre la réforme des retraites.

La décision de retirer à Nancy Morejón la présidence de cette édition du Marché de poésie, placée sous le signe de Cuba, nous attriste et nous choque. En tant que poètes, écrivains, hommes et femmes de lettres vivant en France, cette décision nous peine et nous fait honte.

Francis Combes

Adresse pour les signatures :
franciscombes71@gmail.com

COMPLEMENT par LGS 

https://www.marche-poesie.com/morejon/

Nancy Morejón, née en 1944 à La Havane, est poétesse, essayiste, critique littéraire, traductrice de poésie d’expression française d’Europe, le Canada et d’Outre Mer. Elle a reçu le Prix national de Littérature en 2001, ainsi que de nombreux prix littéraires pour son œuvre poétique et ses essais critiques dont Nation et métissage chez Nicolás Guillén (1982, Prix des Essais UNEAC 1980), et le prix international LASA (États-Unis, 2013). Elle est Docteur Honoris Causa de l’Université de Cergy-Pontoise (2009).

Depuis les années soixante, elle a publié un grand nombre de recueils de poèmes à Cuba, au Mexique, au Venezuela, en France, en Espagne, en Suède, en Allemagne, aux États-Unis et au Canada : Piedra pulida (Pierre polie, 1986) ; Botella al mar (Bouteille à la mer, Zaragoza, (Espagne) 1996) ; une anthologie préfacée par Mario Benedetti (édition Visor, Madrid) : Richard trajo su flauta y otros poemas (Richard a apporté sa flûte et autres poèmes, 2000) ; La Quinta de los Molinos (La Villa des Moulins, 2000) ; Cuerda veloz (Corde véloce, anthologie 1962-1992, Prix national de Littérature, 2002) ; Carbones silvestres (Charbons sylvestres, 2005). Ses derniers recueils publiés : Persona (Prix Rafael Alberti, 2010), Peñalver 51 (Zamora, Fundación Sinsonte, Espagne, 2009).

En France, son œuvre poétique a été diffusée dans des revues (Caravelle, Poésie de Seghers, Passerelles, Europe), lors de la Biennale des Poètes en Val-de-Marne, ou dans des anthologies (par Claude Couffon, Saül Yurkiévich). Ses essais et ses poèmes sont étudiés aux États-Unis, dans le cadre universitaire des études afro-américaines ou féministes.

Elle a été Présidente de l’Académie Cubaine de la Langue (2012-2016) ; de même, elle a été directrice du Centre d’Études de la Caraïbe à la Casa de las Américas, où elle est devenue consultante de la Présidence. À présent, elle est directrice de la revue Union, de l’Union des Écrivains et des Artistes de Cuba (UNEAC). Depuis 2018, elle est Membre d’Honneur de l’Association Continentale des Professeurs d’Espagnol et Portugais (AATSP) fondée a New York, en 1917.

Depuis 1990, elle est membre permanent du jury du Prix Carbet de la Caraïbe (créé par Édouard Glissant, Martinique, en 1990).

Son parcours d’intellectuelle cubaine engagée et son œuvre font l’objet de plusieurs documentaires réalisés à Cuba et diffusés aux États-Unis par Juanamaría Cordones-Cook (Université du Missouri), auteur de l’ouvrage, Nancy Morejón, soltando amarras y memorias (Santiago de Chile, 2009).

Liste des signataires de l’appel pour Nancy Morejón

Poètes, écrivains, éditeurs : Francis Combes (poète) – Serge Pey (poète) - Jean Portante (poète ; Luxembourg, France) - José Muchnik (poète ; Argentine, France) – Victor Rodriguez Nunez (Poète ; Cuba, USA) – Ignacio Ramonet (Espagne, France) - Yves Vargas (philosophe) - Philippe Tancelin (Poète, philosophe) – Hernando Calvo Ospina (journaliste, écrivain ; Colombie, France) – Jean Ristat (poète) - Franck Delorieux (écrivain et photographe) - Gérard Mordillat (romancier et poète) - Laurent Fourcaut (universitaire, poète) - Sandra Hernandez, (professeur des universités, traductrice de Nancy Morejón) - Michel Ménaché (poète) - Alain Freixe (poète) - Omar Emilio Sposito (poète et traducteur ; Argentine, France) – Jean-Michel Devesa (universitaire et romancier) - Fabienne Beaudeau (productrice audiovisuelle) – Michel Cassir (poète ; France, Liban) - Delia Blanco (poète ; République dominicaine, France) – Patricia Latour (journaliste et autrice) - Marie-Laure Coulmin Koutsaftis (poète et traductrice ; Grèce, France) - Norbert Lenoir (philosophe) - Manuel van Thienen (poète et traducteur) – Eric Maclos (poète) - Fabien Marius Hatchi (éditeur ; Guadeloupe) - Dominique Buisset (poète, traducteur - Corse) - Georges Gastaud (philosophe) - Pierre Vieuguet (poète) - Victor Blanc (poète) - Eric Piette (poète ; Belgique) - Charles Ducal (poète ; Belgique) - Juliette Combes-Latour (responsable culturelle) - François Eychart (Amis d’Aragon) - Jean-Louis Cloët (écrivain) - Kiko, Christian Moroy (poète) - Jean-Pierre Page (syndicaliste, auteur) - Maxime Vivas (écrivain) – Michel Cochet (philosophe) - Juana García Abás (prix Nicolás Guillén (poète, Cuba) - José Luis Fariñas García (peintre et poète ; Cuba) -Franz Ho Kong Ciat (éditeur ; Guyane) - Andrès Bansart (universitaire et poète ;Venezuela, France) – Abel Robino (poète ; Argentine, France) – Francis Arzalier, (historien) - Sergio Avalos (poète, France, Mexique) - Anatole Atlas (écrivain) - Danielle Bleitrach, (écrivain sociologue) - Hassen Bouabdellah (cinéaste et écrivain) - Barbara Flamand (poète, Belgique) - Jacques Fusina (poète, professeur émérite) - Jean Lamore (écrivain chercheur martiano) – Antoine Jobard (Le Sabot) - Marc Maille (poète, animateur de Radio-Campus, Lille)- Jean-Loup Izambert (écrivain, journaliste d’investigation) - Jean-Luc Pujo (écrivain) - Stéphane Sirot, (historien du syndicalisme et du mouvement social) - Mercedes Alfonso (conteuse ; Cuba) – Hélène Vaucelle (bibliothécaire) – Fabrice Leclerc (président France-Cuba) - Olivier Rubens (essayiste) - Firoozeh Radji (peintre et poétesse persane) - Marianne Auricoste (poète) - Alexis Bernaut (poète) - Charles Pennequin (poète)

Personnalités – responsables associatifs

François-Michel Lambert (ancien député, ancien président du groupe d’amitié France-Cuba à l’Assemblée nationale) - Paul Estrade (universitaire et historien spécialiste de Cuba)- Roger Grevoul (conseiller général honoraire, président fondateur de l’association Cuba-Coopération France) - Michel Taupin (Cuba Si France) - Didier Guilbaud (Les Amis de Cuba) - Tamara Kunanayakam, (ancienne Ambassadeur à Cuba, autrice) - Massimiliano Ay, (secrétaire général du Parti communiste de Suisse, début de la République et du canton du Tessin) - Quim Boix, (secrétaire de l’Union Internationale des Retraités de la Fédération Syndicale Mondiale – FSM) - Renée Le Mignot (présidente honoraire du MRAP) - Léon Landini (président du PRCF, ancien officier FTP-MOI, officier de la Légion d’honneur au titre de la Résistance) - Sean O’Donoghue, (secrétaire de la Table de concertation de solidarité Québec-Cuba).

Suite des signataires :

Karine Alvarez – Marie-Thérèse Anton – Françoise Anton – Bernard Anton - Michel Aymerich (blogue « A contre air du temps ») - René Barchi, (historien du Détachement féminin combattant en France "Rodina") - René Barthes (militant internationaliste,) - Michel Berlemont, (ancien responsable culturel municipal) - Biancardi Franco (journaliste, retraité) - Anna Bonet - Eric Bottin - Mireille Cardot (retraitée) - Françoise Caubin - Catherine Cazenave (professeur de philosophie, docteur en esthétique) - James Cohen (enseignant-chercheur) - Jérémy Coignard (technicien du spectacle) - Bernard Colovray (ouvrier du Livre retraité) - Annie Crovisier, (professeur d’EPS retraitée) - Hubert Cuilleron (agrégé de mathématiques, militant de la solidarité franco-cubaine) - Jean-François Dejours (professeur de philosophie, syndicaliste) - Corinne Delbes (traductrice) - Monique Demay (Terres de Mémoires et de Luttes) - Catherine Destom - Dominique Deyris (musicienne) - Arturi del Villar (Madrid) - Boris Differ (doctorant en Histoire) - Yannick Dutertre, (urbaniste et militant communiste) - Rachida El Fekaïr (responsable de médiathèque) - Hortense Faivre d’Acier Flores (professeure agrégée d’espagnol, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Camille Escudero - Victoria Famin (universitaire ; Argentine, France) - Vincent Flament, (agrégé de Lettres classiques, secrétaire national du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe) - Marion Gandiglio, (professeur de philosophie, militante de la culture) - Philippe Gendrault (psychanalyste ; San Francisco) - Diane Gillard, (traductrice, rédactrice en chef de la revue "Etincelles") - Sylvie Guduk - Gilda Guibert (agrégée d’histoire, directrice des Cafés marxistes de Paris) - Odile Hage, (retraitée de l’Education nationale, épouse du défunt Georges Hage, doyen de l’Assemblée nationale et Médaille de l’Amitiés entre les peuples décernée par la République de Cuba) - Manuel Hernandez-Isasy - Jean-Claude Houseaux (médecin retraité) - Jean-Michel Humez, (ancien journaliste, militant de la France insoumise) - Annie Ibrahim - Fadi Kassem, (agrégé d’histoire, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France, syndicaliste) - Jacques Kmieciak (journaliste, syndicaliste) - Valentin Labourdette, (ingénieur, syndicaliste de la métallurgie) - Salim Lamrani - Joël Lasry (musicien instrumentiste) - Alvar de la Llosa (Université de Lyon 2) - Antoine Luci (professeur, responsable) - Sébastien Madau (journaliste) - Nadia Majderczak, professeur de lettres retraitée) - Martin Miguel (artiste peintre ; Nice) - José Minard (ouvrier du bâtiment retraité) – Valérie Mir – Geneviève Mir -Dominique Mutel (agrégé d’anglais) - Kristina Nikolaishvili - Didier Olmos, (technicien du bâtiment) - Damien Parrot, dessinateur industriel, syndicaliste) - Mônica Passos (chanteuse et comédienne ; Brésil-France) - Patricia Pérez (professeur d’espagnol ; Cuba, France)- Plantier Josiane - Plantier Francis - Mireille Popelin (militante communiste, laïque et féministe) - Gisele Prigent (retraitée) - Gilles Questieaux, (animateur du blogue Réveil communiste) - Maigalida Rivas - Killian Rodriguez (doctorant en microbiologie) - Alain Rondeau (dessinateur industriel retraité de l’automobile) - Mylène Sallette (gestionnaire retraitée) - Jany Sanfelieu, (professeur de lettres retraitée) - Aurora Sarda - Victor Sarkis, professeur de philosophie - Rose-Marie Serrano (professeure d’espagnol, retraitée) - Betty Tambuscio (militante syndicale à Monaco) - Pierrette Varéa, (artisane du bâtiment retraitée) - Jean Van Hees, (membre du Bureau politique du PC de Belgique) - Miguel Angel Villalon (secrétaire général d’Union proletaria ; Espagne) - Freddy Visconti (Militant Métallos FGTB Wallonie-Bruxelles - Belgique - Militant politique - Cercle Bob Claessens)

COMMENTAIRES  

01/06/2023 12:20 par Rogojine

Le Pen Club ? Déjà que le choix du nom est malheureux, si en plus ils se disent « association pour la liberté d’expressionet de création », ces gens sont immunisés contre le ridicule...

01/06/2023 12:43 par Francois Jacques

Triste, encore une offensive depuis Miami.

Car chez no amis latinos il y a des résistants à l’Empire, mais aussi de grands collabos. Les premiers nous intéressent plus que les seconds, mais il faut savoir que les têtes et petites mains converties et convaincues par l’économie du marché, la suprématie de la monnaie et de l’american way of life (américain est un qualificatif désormais approprié par ces globalistes nihilistes) et le saccage de la nature, écosystèmes localement (un gisement de dollars selon leur point de vue) font leur oeuvre dans toute la zone caraïbe mais aussi au Mexique.

L’attrait de la barbarie est particulièrement répandu dans les deux Amériques. Il semble que l’espoir d’un renouveau de la pensée et des actions vienne de l’Est désormais, et non de l’Ouest. Ou alors il faudra attendre la mort de l’Oncle Sam pour que les choses basculent vraiment dans cette partie du monde ?

Ni le Brésil, ni l’Argentine, ni le Mexique, les 3 poids lourds latinos ne peuvent faire pencher autrement la balance actuelle, qui "naturellement" est néolibérale et mafieuse. Et Cuba est une île intense mais trop petite.

01/06/2023 17:11 par J.J.

Par curiosité un peu méfiante au départ, j’ai regardé sur la "5"il y a quelques jours l’émission "Échappées Belles " à Cuba, présentée par Jérôme Pitorin. J’ai eu le plaisir de découvrir un excellent reportage et une vision honnête, objective et sympathique de l’île tant décriée et de ses habitants.
Je me demande si ce pauvre garçon ne va pas un jour être sanctionnée pour son honnêteté impartiale et sa bienveillance vis à vis de ce pays et de ses habitants ayant appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur.

04/06/2023 09:52 par Sam

Le Pen Club est à la littérature ce que les ONG financées par le fasciste Soros sont à la liberté.
Dommage, certains écrivains de grande plume se laisse prendre, par ignorance, par goût des honneurs, par envie d’une ligne gravée sur leur carte de visite.
J’aurais aimé lire et signer une pétition, pas seulement constater que des personnalités, aussi sympas et valables qu’elles soient, ont signé l’appel. Ca fait un peu écho au propos de l’Igoble, l’idée que nous ne sommes rien....

04/06/2023 11:31 par Bostephbesac

Liberté d’ expression, nous dit-on . En effet !

04/06/2023 20:29 par sylvain

après cet incroyable épisode du banissement de toute culture russe, quelle misère ! L’UE va adopter le 16 juin une "loi contre la désinformation" ou, en pratique, les grandes plate formes devront payer jusqu’à 6% de leur CA si ils ne "luttent pas contre la désinformation". Qui décide de ce qui est la bonne information ?? on ne le sait pas trop, les autorités, les fact checkers. En tout cas ce sera a la justice de trancher. Par exemple dans le cas de twitter, qui a déja été menacé de banissement de l’UE, ce sera la justice irlandaise, puisque twitter, ne voulant pas payer d’impots, y est domicilié . On a vu avec assange quelle pouvait être l’indépendance de la justice par rapport aux questions de geopolitique ( malgrès la bonne nouvelle que j’ai lu sur LGS, ça fait plaisir !)...

Donc quand on vous confinera, vaccinera plus ou moins de force, ou qu’on déclarera en votre nom une troisième guerre mondiale "pour la liberté" vous ne pourrez tout simplement plus en parler en ligne. Mais ça n’a rien a voir avec de la censure, non non, c’est de la lutte pour une meilleur information, vous êtes censés dire merci !

04/06/2023 23:57 par victor plantey

la poésie frôônçaise et la fRance donneuse de leçon. demande-t-on à nos poètes français s’ils sont complices de l’opération Wuambushu par leur vote macron, ou leur non-politisation constante, leur silence ? Non car l’important pour nous est que l’étranger doivent toujours se justifier de venir dans notre beau pays et sa belle culture si éclairée. Je signe la tribune.

05/06/2023 07:55 par CAZA

Humm
Le Pen-Club a des relents de fascisme capitaliste sous couvert , comme à l’habitude , de grands discours d ’humanisme et de liberrrrté .
A lire pour se faire une opinion .C’est plutôt une pétition contre le Pen-Club qu’il faudrait signer .Un résumé de toute la propagande médiatique subventionnée par l’impérialisme US .

<<<<< Ukraine : réflexions du Pen Club français

Peut-être ne vous intéressez-vous pas à la guerre, mais elle s’intéresse à vous.

Léon Trotski

Les esprits libres et critiques que sont les écrivains savent qu’ils seront toujours les premières victimes des dictateurs et des guerres qu’ils fomentent pour se maintenir au pouvoir, pensant que ces guerres anéantiront à tout jamais toute forme de vie démocratique là où elles s’installeront et tant qu’elles perdureront.

La guerre, c’est d’abord l’aboutissement et l’accompagnement d’un enfermement idéologique lié à la suppression de toutes les libertés fondamentales à commencer par la liberté d’informer et la liberté de s’exprimer, et c’est bien sûr aussi la guerre contre la capacité de nommer la vérité en transformant les victimes en prédateurs, l’agressé en agresseur. Le premier champ de bataille d’une guerre, c’est le langage et son pouvoir d’agir. La guerre en Ukraine n’y échappe pas. Elle a été précédée du récit sur la Restauration de la vraie civilisation qui légitimerait de la sorte l’agression contre l’Ukraine. On avait trop vite oublié ce discours éculé que tenait Milosevic pour justifier sa guerre barbare dans les Balkans et dont se sert aujourd’hui Poutine comme tous les despotes. La noble cause affirmée, l’ennemi ainsi désigné, la guerre peut commencer.

Nous, écrivains engagés dans la démarche des PEN Clubs, sommes conscients des enjeux et du rôle de la culture pour s’opposer à la barbarie. Nous portons une culture humaniste qui, au-delà des différences nationales, place l’homme et la vie au cœur de nos préoccupations. Nous, écrivains engagés dans nos PEN clubs respectifs, portons cette responsabilité essentielle de soutenir la culture de la vie pour s’opposer à la culture mortifère des aventures guerrières. Nous ne saurions y déroger sous peine de nous renier.

L’agression de l’Ukraine par la Russie inaugure une rupture historique dans le monde de l’après-guerre froide et de la mondialisation. Cette rupture réduit à néant la sagesse européenne issue de la fin de la seconde guerre mondiale. Comme quoi rien n’est jamais acquis !

Ainsi disparaît soudainement cette sagesse que nous avions fondée de ne plus avoir de guerre sur le continent européen et de régler par le dialogue et la diplomatie les litiges entre États.

Une dure réalité nous frappe soudainement dans toute sa brutalité. Elle nous ébranle, car elle fracture cet espace de paix si durement élaboré. La sidération et l’émotion sont d’autant plus grandes que l’initiative de cette terrible guerre qui s’en prend à toute la population de l’Ukraine vient de la Russie, pays qui a le plus souffert au XXe siècle de la folie humaine.

Comment prétendre qu’il s’agirait de dénazifier un pays souverain alors que l’immense majorité des Ukrainiens a simplement préféré se développer selon un modèle démocratique plutôt que de perpétuer un système autoritaire et brutal. Comment pourrait-on reprocher aux ukrainiens qui sont profondément européens de préférer une démocratie libérale à la caporalisation de la société ?

Nos démocraties, pour une tranquillité illusoire, doivent-elles fermer leurs portes aux demandes des peuples qui cherchent la liberté ? Si les démocraties ne soutiennent pas les appels à la liberté qui répondra à ces appels ? Ce qui ne nous exonère pas, nous écrivains des PEN Clubs du monde entier d’examiner d’un œil critique, les manquements encore trop fréquents de quelques démocraties quant à la défense pour tous de toutes les libertés.

À la suite de la seconde guerre mondiale, nous avions espéré pouvoir éradiquer grâce au nouveau socle universaliste et humaniste qu’était la Déclaration de 1948, toutes les violences et les atteintes aux droits de l’homme et construire en Europe un continent voué à la Paix, nous avons commencé à déchanter lors des sinistres guerres dans les Balkans à la fin du 20ème siècle.

À présent, après les attentats terroristes du début du 21ème siècle, avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie aux fins d’anéantir par d’abominables crimes de guerre toute appétence pour la démocratie libérale de la nation ukrainienne, il apparaît brutalement, et sur un plan global, que le mode de vie, tant politique que social, de l’Europe occidentale est pour certains despotes le modèle à abattre pour une redistribution planétaire des cartes.

La haine de la démocratie quand elle est portée à son sommet ne peut que sombrer dans la guerre, en premier lieu la guerre civile et ensuite la guerre contre les peuples. Souvenons-nous que le bras armé de la répression du Printemps des peuples de 1848 fut la Russie tsariste, alliée aux monarchies européennes contre l’esprit de la Révolution française.

Les rêves de grandeur impériale qu’il faudrait retrouver, outre la folie propre à toute restauration, ne peuvent que porter à l’incandescence les aventures guerrières.

Le chantage au nucléaire tactique en est un signe avant-coureur ; il témoigne d’une fébrilité politique certaine. La nostalgie impériale qui mélange grandeur tsariste, zones d’influence post-Yalta, le tout mâtiné d’esprit de la Sainte Alliance et d’un chauvinisme grand russe, signe bien la dimension réactionnaire et fascisante de l’entreprise.

Comment faire face à une situation urgente, préoccupante, qui met en jeu la paix dans le monde ? Une situation qui s’impose de fait comme une priorité sur le continent européen. Que faire pour garder notre humanisme ? C’est une question sans réponse pour le moment dont l‘acuité va aller croissant avec la crise alimentaire qui se profile et la déstabilisation mondiale que cette guerre va entraîner en cascade.

Les PEN Clubs, et tout particulièrement le PEN Club français, nés du constat que la barbarie détruit les hommes et la civilisation, sont aux premières loges pour résister et conserver une vision rationnelle et humaine permettant jusqu’au bout le dialogue entre les cultures. Nos principes fondamentaux nous y obligent à moins de nous renier mais sans faire l’économie de la vérité pour en premier lieu nommer et dénoncer la barbarie.

Les relais du discours propagandiste de Poutine et de ses affidés laissent entendre que si ce pays a été attaqué c’est qu’il l’avait bien cherché. Quelle idée d’avoir voulu se rapprocher de l’Union européenne, d’avoir cédé aux sirènes d’un Occident manipulateur en cherchant à adhérer à l’OTAN. Les dirigeants de l’Ukraine n’avaient-ils pas compris qu’en se conduisant ainsi ils contribuaient à l’encerclement militaire de la Russie par un Occident qui n’attendait pas mieux pour placer ses pions et fragiliser l’équilibre géopolitique du monde en faveur de l’impérialisme américain et de la finance néolibérale occidentale…

Cette « trahison » était rédhibitoire d’autant plus qu’elle se faisait à visage découvert à travers ce nouvel élu, Zelenski, président nécessairement incompétent dont l’élection était due à sa notoriété acquise en tant que clown médiatique incarnant la société du spectacle dans laquelle se vautre l’Occident décadent. Mieux, ce président, aujourd’hui porté aux nues par les démocraties, n’est-il pas la créature d’une oligarchie libérale qui ne recule devant aucun moyen – le régiment Azov pronazi notoire- pour combattre l’auto-détermination légitime des minorités russophones du Donbass ? Voilà qui aurait dû en toute logique relativiser l’appui militaire, économique et moral que nous, Européens, devrions accorder aux Ukrainiens. Alors, ils le disaient tout net, « les Ukrainiens n’ont que ce qu’ils méritent ». « Ils se sont faits les alibis du Mal absolu qui sème la zizanie, les inégalités sociales et détruit la planète sous les oripeaux de la (fausse) démocratie : l’ultra libéralisme mondialiste ».

Ainsi, Poutine, en observant l’apparente réussite de la Chine sous la main de fer du secrétaire général du Parti Communiste et en observant par ailleurs quelques autocrates à la tête de « démocratures » qui utilisent le nationalisme à leurs fins, a-t-il pensé qu’une économie et un pays dirigés d’une main de fer avec l’arme de la corruption, de la menace et de la terreur exercées sur quelques oligarques traités comme des vassaux pourrait facilement venir à bout du libéralisme économique des démocraties occidentales.

Voilà pourquoi cette guerre est différente des autres. Voilà pourquoi elle nous oblige plus que jamais, nous, Occidentaux, nous écrivains du Cercle littéraire international « Pen club français ». En effet, le président Zelensky a raison : par-delà son territoire, son peuple défend ce qui constitue le noyau même de notre commune condition : les valeurs de l’humanisme, de la démocratie, des Droits de l’homme, de la culture, du pluralisme, arrachées de haute lutte à la barbarie des tyrans, à la sauvagerie de la raison du plus fort qui comme nous le rappelait déjà La Fontaine, entend être hélas « toujours la meilleure ».

L’Europe a payé son lot de sang, de sueur et de larmes pour démentir ce dicton et défendre une autre conception de l’homme et de son pouvoir. Cette guerre que mènent les Ukrainiens en notre nom, nous rappelle cruellement qu’il ne faut jamais baisser la garde. En cela nous devons être animés par la Pensée du Midi ainsi que nous y invitait Albert Camus au détour de la seconde guerre mondiale.

Car le combat qui nous incombe à nous, écrivains du Pen Club français, comme de tous les écrivains authentiques, est le combat contre la duplicité du langage, contre l’éloquence de l’hubris et du mensonge afin de favoriser la construction de nouvelles normes de la parole qui garantissent aussi la liberté de réception et de médiation. Ces normes s’appuyant sur l’éthique sont une étape supérieure de la démocratie et un épanouissement de la liberté. C’est un chantier immense mais nécessaire qui convoque un ample débat et des initiatives multiformes sur le pouvoir du langage et son rapport avec l’expérience et la vérité de celle-ci. Notre autorité, au sens propre et figuré, y réside tout entière. C’est également un combat. Et ce combat est le nôtre. Soyons-en dignes comme le sont les écrivains ukrainiens et leurs compatriotes.
https://www.penclub.fr/communiques/ukraine-reflexions-du-pen-club-francais/

05/06/2023 09:51 par Bostephbesac

En suite à Monsieur PLANTEY : un lien pour signer la tribune, SVP ?

06/06/2023 04:33 par Mônica

Adresse pour les signatures :
franciscombes71@gmail.com

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