Six mois de prison avec sursis probatoire de deux années de sursis probatoire et, entre autres, l’obligation d’effectuer 140 heures de travaux d’intérêt général. La peine infligée par le tribunal judiciaire de Paris à l’encontre du jeune Luiggi le 8 avril dernier est particulièrement lourde. Surtout à regarder les évènements qui ont conduit à sa mise en cause judiciaire.

Le 7 mai 2024, le jeune homme a simplement participé à l’occupation d’un amphithéâtre de l’université de la Sorbonnne, en protestation contre les atrocités commises à Gaza par l’armée israélienne. Une mobilisation suivie par Blast qui a documenté l’action et l’expulsion violence des manifestants par les forces de police. 88 interpellations ont lieu, au motif du délit d’intrusion dans un établissement scolaire avant que la justice ne se rende compte qu’il n’est pas illégal de pénétrer dans une université, notamment pour y mener une assemblée générale. Tous sont relâchés. Sauf un.

Luiggi se retrouve seul à être poursuivi par les autorités, suite à la plainte déposée par un vigile de la faculté pour violences. Une accusation a priori très fragile : la défense a recueilli 6 témoignages dont un compte rendu d’un journaliste qui ne corroborent par les faits, le plaignant a reconnu son supposé agresseur grâce à son pantalon...et les enquêteurs ont refusé de visionner les images que Blast a proposé de mettre à disposition. Ils se sont montrés en revanche bien plus intéressés par les lectures de leur suspect, coupable d’avoir lu des écrits de l’ancien fondateur d’Action Directe, Jean-Marc Rouillan.

Des actes de violences peu constitués et de simples lectures. Dans la France de Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, où trois étudiants de Sciences Po viennent d’être suspendus par leur école, tout comme dans l’Amérique de Trump où les étudiants mobilisés pour la Palestine doivent désormais se cacher pour ne pas se faire expulser, cela semble désormais suffire à obtenir la lourde condamnation d’un jeune militant.

Son avocate, Elsa Marcel, a fait appel.