RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
11 

Uberisation

L’actualité française a été marquée par une nouvelle grève des chauffeurs de taxi. La raison est liée à la concurrence des voitures avec chauffeurs, dont une grande partie travaille avec la société Uber.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas (encore) cette entreprise, rappelons qu’elle est basée en Californie et qu’elle propose de mettre en relation des clients potentiels et des conducteurs de voiture via une application informatique (smartphone, tablette ou même ordinateur).

Nouveau modèle économique

L’affaire est tout sauf anecdotique. Ce n’est pas d’une énième grève qu’il s’agit mais d’une tentative désespérée d’une profession – qui n’est pas exempte de reproches – pour préserver son existence alors qu’elle est menacée par l’émergence d’un nouveau modèle économique. En effet, Uber ne peut exister que parce qu’il propose des services que les taxis habituels ne sont pas capables d’offrir. Un clic sur un téléphone portable et voilà une voiture qui vous attend en bas de chez vous, sans que vous n’ayez rien à payer (le débit est automatique sur votre compte). Nul besoin donc de chercher du liquide à un distributeur bancaire (malgré leurs promesses, nombre de taxis parisiens continuent de refuser la carte bancaire...).

Alourdis par des frais fixes importants mais aussi, comme c’est souvent le cas, par des traites à payer (emprunt pour le véhicule ou pour la licence voire pour la sous-location), les chauffeurs de taxis subissent la concurrence d’une société en croissance bien décidée à gagner des parts de marché et qui, d’une manière ou d’une autre, accepte de casser les prix (tout en prétendant améliorer le service). A cela s’ajoute que la localisation hors de France d’Uber recoupe le même schéma que pour d’autres transnationales, c’est-à-dire que l’Etat français y perd en terme de taxes et d’impôts à prélever.

Ce qui vient d’être sommairement décrit s’appelle désormais « ubérisation ». Cela fait référence à l’irruption d’un nouveau modèle économique, basé sur le numérique, dans une activité que l’on pensait peu capable d’évoluer. Sans Internet, sans la capacité à développer des réseaux fiables (3G, 4G) mais aussi sans un système financier développé (pour assurer les paiements), tout cela n’aurait pas été possible. Il y a encore cinq ans, Uber aurait eu du mal à se développer hors des Etats-Unis et de quelques pays européens. Aujourd’hui, ses services sont disponibles dans les pays du Golfe et il devrait aussi se développer en Afrique subsaharienne.

Acquis sociaux en danger

L’exemple des taxis prouve que toutes les activités classiques sont susceptibles d’être remises en cause par l’« uberisation ». C’est déjà le cas avec l’immobilier ou l’hôtellerie où des prestataires numériques permettent de contourner les agences habituelles, qu’elles soient immobilières ou de voyage. On peut parler de progrès (service plus simple pour les usagers, gain de temps, économies en matière de coût) mais il ne faut pas oublier que l’« uberisation » tue des emplois (de nombreux chauffeurs de taxi risquent tout simplement de faire faillite). Plus grave encore, elle renoue avec une certaine précarisation des travailleurs. On en revient ainsi au travail à la tâche et la remise en cause du salariat. En cela, l’uberisation menace la cohésion sociale et contribue à mettre en danger les acquis sociaux du XXème siècle.

Akram BELKAÏD

»» http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2016/02/uberisation.html
URL de cet article 29910
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

L’Etat voyou
William BLUM
Quatrième de couverture « Si j’étais président, j’arrêterais en quelques jours les attaques terroristes contre les États-Unis. Définitivement. D’abord, je présenterais mes excuses à toutes les veuves, aux orphelins, aux personnes torturées, à celles tombées dans la misère, aux millions d’autres victimes de l’impérialisme américain. Ensuite, j’annoncerais aux quatre coins du monde que les interventions américaines dans le monde sont définitivement terminées, et j’informerais Israël qu’il n’est plus le 51e (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Si j’étais un milliardaire ou un agent du renseignement, je voudrais probablement perturber la gauche au point de faire croire que quelqu’un de "gauche" est celui qui ne conteste jamais l’impérialisme US, ou qui soutient activement l’impérialisme US pour "contrebalancer les oligarques étrangers".

Primo Radical

Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Hier, j’ai surpris France Télécom semant des graines de suicide.
Didier Lombard, ex-PDG de FT, a été mis en examen pour harcèlement moral dans l’enquête sur la vague de suicides dans son entreprise. C’est le moment de republier sur le sujet un article du Grand Soir datant de 2009 et toujours d’actualité. Les suicides à France Télécom ne sont pas une mode qui déferle, mais une éclosion de graines empoisonnées, semées depuis des décennies. Dans les années 80/90, j’étais ergonome dans une grande direction de France Télécom délocalisée de Paris à Blagnac, près de Toulouse. (...)
69 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.