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Un syndicaliste CGT Construction condamné pour jet de confettis

Le jugement est rendu. Philippe Christmann, syndicaliste CGT-Construction, vient d’être condamné ce vendredi 16 décembre à Paris à une amende de 500 euros et à payer 17 000 euros en tout à la Fédération française patronale du Bâtiment (FPB) au titre du préjudice subi.

A 53 ans, Philippe, un des administrateurs de la CGT Bois et Construction, a toujours contesté les faits reprochés survenus lors d’une manifestation surprise contre la pénibilité organisée devant la Fédération française du bâtiment (FFB). Photographié avec un fusil paintball à la main, Philippe a toujours assuré être en possession de l’objet parce qu’il venait de le "confisquer".

A l’issue de l’audience de novembre dernier, la procureuse avait requis un an d’emprisonnement avec sursis, 4 000 euros d’amende dont la moitié avec sursis, et l’interdiction de se rendre aux abords de la FFB pendant 3 ans. Ce vendredi, la présidente de la 15e chambre du tribunal correctionnel de Paris a "estimé qu’il y a eu des dégradations très amples" mais "à caractère contraventionnel" et non délictuel, s’en tenant à une première amende de 500 euros. Le syndicaliste a comparu accompagné au tribunal par quelque 70 soutiens. Il aura à payer en outre plus de 14500 euros pour le préjudice matériel, 1 000 euros pour le préjudice moral et 1 500 euros de frais de justice. Le parquet et les deux parties ont dix jours pour faire appel. "Le manque de preuve évident a fait qu’on retient une condamnation financière", a immédiatement réagi Serge Pléchot, secrétaire général de la CGT-Construction. Le prévenu a été condamné "pour avoir été présent" à la manifestation et avoir "jeté des confettis et distribué des tracts", a commenté son avocate, Marion Ménage, saluant un jugement "plutôt satisfaisant". Du côté de Claude Vaillant, conseil de la FFB, le tribunal est jugé "plutôt bienveillant" envers le prévenu sur le plan pénal alors qu’il y a eu "effraction, dégradation et le personnel malmené", persiste –t-il à affirmer.

Philippe avait indiqué à la Cour avoir peut-être de la peinture sur les mains, mais "pas de sang". Ce qui n’est pas le cas de tout le monde dans ce secteur professionnel. La manifestation en question visait à dénoncer les dangers des métiers du bâtiment qui font "un mort par jour travaillé", selon la CGT. Le syndicat réclamait ce jour là un départ en retraite anticipé pour les métiers pénibles. Lors du rassemblement de soutien aux ex-Goodyear menacés de prison ferme qui se tenait à Amiens en octobre dernier, le témoignage de Philippe avait largement ému. Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT avait évoqué son cas lors de son allocution. A réécouter ici.

(Avec AFP)

Vendredi 16 décembre, L’Humanité.

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