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Venezuela : le NON l’ emporte, Chavez a perdu le référendum, par Nicolas Voisin et Paul-Emile Dupret.








Lundi 3 décembre 2007 - 2h00, note n°8 - Jour J+1.


Caracas - revenant du siège du Conseil National Electoral, par Nicolas Voisin.


Pas de feux d’artifice cette nuit à Caracas. Le Oui a perdu. D’un rien. La Présidente du Conseil National Electoral vient d’annoncer officiellement la tendance « irréversible » du résultat du referendum, alors que tous les bulletins « manuels » ne sont toujours pas dépouillés. Le Non l’emporte sur les deux « blocs » de réformes : avec 50,70% contre 49,29% sur le bloc A des propositions présidentielles, avec 51,05% contre 48,94% sur le bloc B des propositions de la commission mixte.

J’écris cette note en écoutant le discours d’Hugo Chavez. Quelques commentaires seulement, à chaud, avant de revenir plus tard pour tenter une analyse plus fine.

En tant que membre de la mission internationale d’observation, je ne peux que conclure avant tout à la maturité désormais incontestable de la démocratie à l’oeuvre dans le régime au pouvoir dans ce pays. Toute la soirée a été tendue. Nous étions rassemblés dans la salle de presse de la CNE et nous avons tous suivi heure après heure l’évolution de la tendance qui donnait le Oui gagnant en début de soirée, puis qui s’est finalement inversée.

Nous avions eu un premier indice en écoutant vers 22h00 la déclaration du dirigeant du Comando Zamora (le comité de campagne du Oui pro-Chavez) qui annonçait que quel que soit l’issue du vote, son camp reconnaîtrait et respecterait le résultat, appelant la population au calme.

L’intervention de la Présidente de la CNE prononcée il y a moins d’une heure a été un modèle de responsabilité politique. Elle a annoncé les résultats en multipliant les appels à la responsabilité du peuple vénézuélien, quel que soit son opinion, pour le Oui ou pour le Non, pour maintenir l’unité de la nation et respecter l’expression démocratique du peuple.

J’ignore si demain la presse commerciale se déchainera pour amplifier son dénigrement du pouvoir politique en place dans ce pays, poursuivant la caricature totalitaire qu’elle veut à tout prix voir dans la Présidence de Chavez depuis des années... mais paradoxalement, cette défaite politique de Chavez et sa capacité à l’assumer forment une extraordinaire démonstration de son véritable caractère démocratique.


Quittant ma casquette et mon uniforme gris de ma fonction d’observateur impartial, j’exprime en quelques mots mon point de vue de militant.

C’est une dure défaite que la gauche vient de subir dignement. Au moment où j’écris rageusement ces lignes Chavez est en train de dire à la télévision que cette défaite électorale ne signifie pas pour lui l’abandon pur et simple de son projet pour la transition socialiste qu’il souhaite à son pays. Il a raison, évidemment, la bataille continuera demain avec les même armes démocratiques qui font aujourd’hui perdre la gauche bolivarienne du Venezuela. Ainsi va le combat politique, en démocratie, qui est une perpétuelle lutte pour convaincre le plus grand nombre et faire des majorités... tellement fragiles, ces majorités.

Chavez vient de poser la seule question qui vaille d’être posée : comment se fait-il qu’un an à peine après son élection, la droite l’emporte contre le projet constitutionnel qui était pourtant inscrit dans son programme de campagne présidentielle ? Il vient de démontrer qu’avec un peu plus de 4 millions de voix, le Non l’emporte sur le Non, sans progresser par rapport au vote de 2006, alors que le Oui perd parce que près de 3 millions de voix acquises l’an dernier sur le nom de Chavez font défaut au Oui ce soir... C’est effectivement cela que nos camarades vont devoir méditer, et le Président de la République a eu le courage de l’expliquer en direct à la télévision.

Il s’agit d’un défis tant politique que démocratique que la gauche vénézuélienne doit désormais relever. Je vais tâcher d’ici mardi après midi (avant mon départ vers Paris) de multiplier les contacts avec les camarades pour savoir comment ils envisagent de s’y prendre.

Pour moi, ma mission d’observateur du processus démocratique s’achève dans quelques heures, avec le dernier bilan de la commission électorale. C’est un autre travail militant qui commence.

Vive la solide République du Venezuela !

Nicolas Voisin
Maire-Adjoint à Montreuil, en Seine-Saint-Denis
Militant pour la République Sociale et pour l’Union de la Gauche.


- Source : Blog de Nicolas Voisin
http://nicolas.voisin.over-blog.fr






Lundi 3 décembre 2007.


Chávez : "Transformer cette defaite materielle en une victoire morale" par Paul-Emile Dupret.


"J`ai ecoute la voix du peuple et je l`ecouterai toujours" a dit le
president Hugo Chavez, citant Bolivar. Ce lundi 3 decembre, a 1h15 du
matin, le president a decide de ne pas attendre la fin du decompte des
voix pour reconnaitre son echec au referéndum sur la proposition de
reforme de la Constitution. A pres de 90% du depouillement, le Conseil
National Electoral avait annonce que le NON a la reforme l`emportait avec
50,7% des suffrages, tandis que le OUI avait obtenu 49,29 % soit un ecart
d`a peine 1,41%.

Le president a reconnu la victoire des partisans du NON et les a felicite
pour celle-ci. Il s`est cependant dit heureux de n`avoir pas remporte une
victoire avec une marge aussi minime. Il s`est dit serein et confiant dans
l`avenir et a invite ses partisans a transformer cet echec materiel en une
victoire morale, estimant qu`il s`agit la d`une claire demonstration que
les chavistes respectent les regles democratique sans tergiverser, et un
desavoeu cinglant de ceux qui ont sans cesse affirme le contraire.

A propos du scrutin le President a estime qu`il fallait en tirer des
lecons : 7,3 millons de venezueliens ont vote pour lui lors de sa
reelection fin 2006, tandis que 4,3 millons ont vote pour une projet
socialiste avance, ce qui n`est pas negligeable vu la campagne
internationale menee contre le projet. 3 millons de personnes qui avaient
vote pour lui en 2006, se sont donc abstenus cette foir. Il faudra
comprendre la cause de cette abstention et agir en consequence.

En ce qui concerne l`opposition, elle avait recolte 4,1 millons de voix
fin 2006, elle en recolte 4,5 millons aujourd`hui. Il estime constructif
que l`opposition ait enfin reconnu au cours de la campagne la validite de
la Constitution de 1999, et lui a demande de tirer un autre lecon
importante de ce scrutin a savoir qu`il les possible de remporter des
elections, qu`il s`agit de la voie a suivre, et qu`elle doit renoncer aux
coups de forces, coups d`etat et tentatives de destabilisation.

"Nous sommes des hommes de longues batailles,la proposition de
renforcement du socialisme continue" a declare le president, en repetant
la phrase qu`il avait prononce lors de l`echec de sa tentative de prise de
pouvoir par les armes le 4 fevrier 1992 : "Nous n`y sommes pas parvenus,
pour le moment"

Paul-Emile Dupret, Caracas




Venezuela : que signifie la défaite de Chavez au référendum ? par Alan Woods.






Mensonges médiatiques Venezuela : réponse à l’article « L’opportunisme humanitaire de Chávez » publié par Libération, par G. Brustier et C. Ventura.




Venezuela : Les paradoxes de la révolution bolivarienne, par Pierre Beaudet.




Venezuela, référendum du 2 décembre - De l’intelligence des ânes, par Thierry Deronne.


Venezuela - Hugo Chávez et la réforme constitutionnelle, par Salim Lamrani.


Venezuela Référendum 2 décembre. Réforme Constitutionnelle et Déstabilisation : Chronique(s) d’une Révolution en marche, par Romain Migus.








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« Citoyens,

Ne perdez pas de vue que les hommes qui vous serviront le mieux sont ceux que vous choisirez parmi vous, vivant votre vie, souffrant des mêmes maux. Défiez-vous autant des ambitieux que des parvenus ; les uns comme les autres ne consultent que leur propre intérêt et finissent toujours par se considérer comme indispensables. Défiez-vous également des parleurs, incapables de passer à l’action ; ils sacrifieront tout à un beau discours, à un effet oratoire ou à mot spirituel. Evitez également ceux que la fortune a trop favorisés, car trop rarement celui qui possède la fortune est disposé à regarder le travailleur comme un frère. Enfin, cherchez des hommes aux convictions sincères, des hommes du peuple, résolus, actifs, ayant un sens droit et une honnêteté reconnue. Portez vos préférences sur ceux qui ne brigueront pas vos suffrages ; le véritable mérite est modeste, et c’est aux électeurs à choisir leurs hommes, et non à ceux-ci de se présenter. Citoyens, Nous sommes convaincus que si vous tenez compte de ces observations, vous aurez enfin inauguré la véritable représentation populaire, vous aurez trouvé des mandataires qui ne se considèrent jamais comme vos maîtres.

Le Comité Central de la Garde Nationale »

Texte de l’affiche apposée avant l’élection de la Commune de Paris, 25 mars 1871.

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