auteur Jean-Luc MELENCHON

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Nucléaire iranien : Une arme de propagande massive

Jean-Luc MELENCHON

Cet article est un article paru le 15 juin 2025 sur le blog de Jean-Luc Mélenchon.

Il nous a paru intéressant de le donner à lire.

Le Grand Soir

L’agression de Netanyahu contre l’Iran est inadmissible, quelle que soit la distance politique que l’on ait avec le régime de ce pays. Pour ce qui me concerne déjà, je n’ai jamais soutenu le parti des religieux, même quand l’ayatollah Khomeini était installé à Neauphle-le-Château en 1978. Et cela alors même que je militais en faveur de la révolution populaire contre le Shah d’Iran. Je me sentais alors plus solidaire du parti communiste Tudeh et du souvenir de Mohammad Mossadegh, premier ministre chassé par un coup d’État des pétroliers USA et anglais. Puis, dans la période récente, le mouvement insoumis a directement demandé la libération des détenus français en Iran. Il a intégré toutes les campagnes pour la défense des droits des femmes iraniennes. Le prétexte avancé par Netanyahu est la préparation par l’Iran d’une bombe atomique. Commençons par rappeler qu’Israël est équipé de cette arme avec l’aide très active des savants français de l’époque… Je voudrais alors rappeler que (…)
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Le roi est assis

Jean-Luc MELENCHON

Outch ! Me voilà tombé dans le panneau. Pour parler d’Amérique latine, il faut éviter le ton lyrique qui conforte l’Européen dans ses préjugés sarcastiques à ce sujet. Ses ricanements se croient toujours innocents. Mais quand cessent-ils pourtant d’exprimer un sentiment condescendant face aux peuples folkloriques ? Dans une nouvelle de Garcia Marquez, dont la pièce de théâtre se jouait à Santa Marta cette semaine dans l’État de Magdalena, on moque cet état d’esprit : « Pour les Européens, l’Amérique latine est un homme à moustache avec une guitare et un revolver. Ils ne comprennent pas le problème ». Ça ne s’est pas amélioré depuis et sans doute même le contraire. En Europe, le mépris médiatique total pour l’évènement colombien de ce huit août parle assez fort sur ce sujet. Mais ce silence vaut mieux souvent que leurs habituelles et méprisables leçons de bonne conduite.

Ce huit août, l’Histoire en Colombie se racontait comme une nouvelle de Garcia Marquez à propos de Simon Bolivar. Ce dimanche-là, le nouveau président élu, Gustavo Petro, entre dans son mandat présidentiel sur la place centrale de Bogota. La place Simon Bolivar. Des dizaines de milliers de gens se trouvaient rassemblés, soigneusement répartis entre la tribune officielle et le parterre où les ambassadeurs et les invités étrangers avaient aussi chacun leur espace. Le soleil implacable coulait sans relâche sur toute chose, les laissant suffoquées et gluantes. C’est le moment où l’on cuit debout. On attendit beaucoup. Longtemps. Puis encore entre chaque phase de la cérémonie. Mais pourquoi se plaindre ? Ce moment-là est unique. Pour la première fois depuis un siècle, la gauche prend la présidence du pays. Le public est alors bon enfant. C’est-à-dire tellement partie prenante ! Ici, chacun sait ce qu’il vit à cet instant. Le voici donc applaudissant, criant et même huant parfois, (…)
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Après le séisme.

Jean-Luc MELENCHON

Décidément, le destin est taquin. Il nous aura manqué au total seize mille voix dans le pays entre les diverses circonscriptions pour avoir la majorité relative devant les macronistes. Nous avons réuni plus de six millions de voix et le RN seulement trois millions mais il gagne 55 % des duels avec nous. Bien sûr, l’essentiel est ailleurs. Il est dans la gifle monumentale que reçoit le pouvoir macroniste mis en déroute électorale totale.

Le parti présidentiel défait dans l’election qui suit l’élection du président, c’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième République. Mais on n’est plus sous De Gaulle qui s’en allait pour un « non » à son référendum biscornu. Dorénavant, ça s’accroche dans tous les cas. Quoiqu’il en coûte au pays. Et cette fois ci, le prix à payer est sévère. Sur le papier, dans la forme démocratique usuelle, le pays est ingouvernable. Il faut prendre ce mot au pied de la lettre. Le pays ne peut pas être gouverné. Ce n’est pas une appréciation subjective. C’est une réalité. Pourquoi ? Si la Première ministre se présente devant l’Assemblée et demande un vote de confiance comme c’est l’usage en démocratie, elle ne trouvera pas une majorité de députés pour la lui accorder. En effet ni la NUPES, ni les Républicains, ni le Rassemblement National ne voteront la confiance. Notons que la Constitution n’oblige pas à faire ce vote. Supposons que madame Borne décide de s’en passer, selon le (…)
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EHPAD : il faut fermer la mine d’« or gris »

Jean-Luc MELENCHON

La sortie du livre enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet fait grand bruit. Il met la lumière sur le scandale des EHPAD privés. Enfin ce thème devient un sujet d’intérêt du débat public.

Les Insoumis alertent et proposent depuis des années sur ce thème. À leur tête, il y a bien sûr Caroline Fiat, première aide-soignante à devenir députée de l’Histoire de notre pays. En 2018, elle a présenté un rapport parlementaire sur les EHPAD. Elle y décrivait parfaitement les problèmes posés aujourd’hui dans le cas du groupe ORPEA, étudié par le livre de Victor Castanet. Et combien de questions, ou d’interventions a-t-elle fait depuis son banc ou à la tribune de l’Assemblée nationale ? Jamais une réponse sérieuse du gouvernement ne lui fut accordée. Mais puisqu’un cas précis est mis en lumière pendant la campagne présidentielle, parlons-en. Le cas des EHPAD privés est typique du chaos dans la vie des gens créé par le marché. Le groupe ORPEA, pour ses actionnaires, est une poule aux œufs d’or. L’an dernier, ils se sont partagés 77 millions d’euros de dividendes. En 10 ans, son cours de bourse a fait un bond de 200%. À quel prix a été payé ce gavage ? Celui de la dignité (…)
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Qui s’en fout de l’Europe ? Les eurolâtres !

Jean-Luc MELENCHON
La France s’apprête à ratifier avant la fin de l’année un traité modificatif du Mécanisme européen de stabilité (MES). Tout le monde regardait ailleurs, mais il fut signé le 8 février 2021 par les États membres de la zone euro. L’impressionnant réseaux des médias eurolâtres avait mieux a faire. Il « créait un monstre » pendant ce temps selon l’accusation de Jean Michel Aphatie et une zémourite totale le subjuguait. Pendant ce temps la vie continuait. En février 2012, quand ce traité fut voté pour la première fois, je me souviens que l’indépassable service politique de France 2 lançait un sujet qui obséda tous les médias : la viande halal. Des heures de viandes halal et zéro temps pour ce traité. J’avais plaisanté et demandé pourquoi le scandale des frites molles dans les cantines n’était pas évoqué. Cette fois-ci, il n’y a plus besoin de diversion : l’Europe, tout le monde s’en fout et surtout ceux qui sont censé y croire. La honte domine. Pourtant, cette ratification (…)