auteur Guillermo ALVARADO

Le glas sonne

Guillermo ALVARADO

Deux nouvelles très inquiétantes avec un potentiel de mobilisation aux conséquences imprévisibles ont secoué ces dernières heures le Brésil. L'une a été l'approbation par le Sénat d'une loi qui fait table rase de droits historiques des travailleurs et l'autre, la condamnation par un juge de première instance, à 9 ans de prison, de l'ex président et leader historique de ce pays, Luiz Inacio Da Silva « Lula », pour de présumés délits de corruption.

Une indignation profonde ébranle les piliers sociaux du dit Géant Sud-américain où la droite et les secteurs du patronat font des pieds et des mains pour instaurer un régime néo-libéral et pour empêcher, coûte que coûte, le retour au pouvoir de Lula et de son Parti, le Parti des Travailleurs. La réforme de l'emploi fait partie du train de mesures que le pouvoir économique a exigé du président Michel Temer en échange de son maintien à une présidence qui manque absolument de légitimité légale et qui n'a aucun appui populaire. Il s'agit, en réalité, de la matérialisation de vieilles aspirations du patronat qui auraient été impossibles sous les administrations de Lula et de Dilma Rousseff car elles privent les travailleurs de toute défense de leurs droits. Plus d'une centaine d'articles du Code du Travail ont été modifiés pour laisser aux mains des patrons des questions comme la durée de la journée de travail qui peut s'étendre jusqu'à 10 heures par jour, l'élimination du (…)

Tuer le messager

Guillermo ALVARADO

Dans l'Antiquité, lorsqu'un monarque où un membre proéminent de sa cour recevait de mauvaises nouvelles, que ce soit de la guerre, des habituelles intrigues au Palais ou de toute autre nature, la première réaction était tuer le malheureux qui était porteur du message. Cela démontre combien, déjà à cette époque-là, perturber le pouvoir avec certaines informations était une tâche très dangereuse.

Les choses ont peu changé. Il suffit de s'arrêter sur les résultats d'un résumé élaboré par la Commission qui enquête sur les attentats contre les journalistes, un organe appartenant à la Fédération Latino-américaine de Journalistes, la FELAP, de par son sigle en espagnol. On peut constater que depuis 2006 et jusqu'à maintenant, un total de 401 journalistes ont été assassinés, la grande majorité d'entre eux, pour s'acquitter des tâches inhérentes à leur profession. Le Mexique va en tête de liste avec une large marge. 146 communicateurs tués durant cette période. Ces statistiques font de ce pays le plus risqué pour ceux dont la fonction sociale est d'informer la population sur des faits de l'actualité, analyser leurs causes et prévoir leurs conséquences. Ce pays vit une guerre sourde, qui ne peut plus être qualifiée de basse intensité à cause des victimes qu'elle provoque depuis que les autorités mexicaines ont décidé de suivre les ordres de Washington de livrer en territoire (…)

Des pierres dans le chemin vers la paix en Colombie

Guillermo ALVARADO

Les récents événements survenus dans la région du Catacumbo, en Colombie, où des centaines de paysans ont du s'en fuir face aux menaces de groupes armés irréguliers, mettent en évidence les défis extraordinaires que devra surmonter ce pays sud-américain pour aboutir à une paix ferme et durable.

Suivant la feuille de route fixée par les Accords de paix signés entre le gouvernement et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple, FARC-AP, des milliers de guérilleros ont commencé à abandonner les territoires sous leur contrôle pour se concentrer dans les dites “ zonas veredales” soit les endroits aménagés où ils devront déposer les armes. Le départ des rebelles de ces zones a été suivi cependant de l'irruption de bandes paramilitaires, créées sous couvert du conflit armé et qui maintenant , prétendent profiter du vide de pouvoir dans plusieurs régions pour s'y imposer par la force, en ayant recours à la terreur contre la population locale. Les autorités vénézuéliennes ont confirmé qu'au moins 400 Colombiens ont traversé la frontière pour se sauver et chercher refuge. Dans la terre de Bolivar ces Colombiens ont été accueillis, ils se sont vus offrir des aliments, des services médicaux et de la sécurité. Les autorités vénézuéliennes ont par ailleurs (…)
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Sale campagne de la droite équatorienne au milieu du processus électoral

Guillermo ALVARADO

Alors qu'il manque à peine 2 semaines pour les élections présidentielles et législatives en Équateur, la sale campagne des partis des droite, appuyés par de puissants médias, tente de minimiser les acquis de la Révolution citoyenne, à la tête de laquelle se trouve le Mouvement Alliance Pays, pour empêcher ainsi la victoire de son candidat Lenin Moreno, que les sondages donnent comme favori.

La veille, les candidats à la présidence ont pris part à un débat organisé par un journal conservateur où chacun a eu l'occasion d'exprimer ses propositions au peuple pour les prochaines années. Selon les observateurs, Lenin Moreno a été le seul candidat ayant présenté un projet cohérent, basé sur la poursuite des transformations entreprises par le gouvernement de Rafael Correa. Le reste des candidats se sont limités à critiquer l'actuel gouvernement, et n'ont pas présenté un programme de travail bien tracé et conçu, ce qui a résulté dans un débat pauvre et faute de réponses aux inquiétudes de la société équatorienne, surtout en matière d'emploi, de croissance économique et de bien-être sans exclusions. Tout cela survient au milieu d'une campagne qui cherche à discréditer l'actuel vice-président Jorge Glas, qui est le compagnon de formule de Lenin Moreno. El ex-ministre des hydrocarbures, Carlos Pareja, recherché par la justice équatorienne et qui se trouve actuellement aux (…)

Un autre mur de honte, cette fois-ci dans la France très cultivée (Radio Havana Cuba)

Guillermo ALVARADO

Construire des murs pour contourner les problèmes, les cacher du scrutin public ou penser qu'ils vont disparaître avec devient de plus en plus une habitude pour de nombreux gouvernements qui ne trouvent pas ou ne veulent pas trouver, une issue réaliste et permanente au problème qu'ils prétendent encercler.

La nouvelle nous arrive de la France, un pays depuis lequel ont été diffusées au monde les idées lumineuses de la liberté, l'égalité et la fraternité, des idées qui semblent s'éteindre peu à peu pour laisser la place à un égoïsme rampant et à l'indiférence pour la souffrance d'autrui. Il s'agit ni plus ni moins que de dresser un mur pour encercler la “jungle de Calais”, un grand campement de réfugiés où s'entassent environ 10 000 personnes en attendant une opportunité pour traverser le canal de la La Manche, que ce soit par bateau ou par l'Eurotunnel et regagner le territoire britannique. Calais est le résultat, à ciel ouvert, des désastres provoqués par les interventions militaires des puissances occidentales dans des pays comme l'Afghanistan, l'Irak, la Libye ou la Syrie ou des misères découlant du dépouillement perpétré durant des siècles en Afrique sub saharienne. Ces personnes cherchent désespérément une voie d'échappement vers un monde qu'ils considèrent comme étant (…)