RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Envoyés très spéciaux en Syrie

Arte, très culturelle chaîne franco-allemande, 20h 30 GMT. Des invités de tout poil, même un journaliste algérien et une Franco-Syrienne, pour la couleur « arabe ». Au milieu, un photographe du journal le Monde au vocabulaire très utilitaire. C’est lui qui revient de Syrie. Un sujet ; les « armes chimiques » de l’armée syrienne. Des preuves, des photos d’hommes armés affublés de masques à gaz. Déroulement, trois tours de table qui répartissent équitablement la parole. Rendu, très difficile de retenir quoi que ce soit d’instructif, sauf de l’Algérien qui a exprimé clairement son point de vue. Son inquiétude concernant l’impact, des livraisons de missiles sol-air à la Syrie, sur une éventuelle intervention de l’OTAN, une « zone d’exclusion » par exemple. Et sa déception que les Maghrébins pensent à un complot israélo-qatari, plutôt qu’ils soutiennent une « révolution ».

L’émission a eu le mérite d’être très rapide, au grand bonheur des téléspectateurs. Juste ce qu’il fallait pour chacun de dire ce qu’il avait à dire, très vite. Un avantage, il n’y avait aucune voix contraire. Et puis, il était juste question de marquer le coup, les autres médias font déjà assez de bruit, en guise de contre-offensive, à l’encontre de la conférence internationale, appelée Genève 2, décidée par les Etats-Unis et les Russes, plus pragmatiques et plus puissants, au grand dam du régime français qui avait plié l’affaire et mis la barre très haut, exigeant le départ du président syrien (comme cela était dit pour le leader libyen).

Ladite contre-offensive repose sur des « envoyés » très « spéciaux » du Monde qui ont ramené dans leurs valises des « échantillons d’armes chimiques » (c’est eux qui le disent). Une première, notons-le, dans le métier et dans le traitement de ce type de chose. Tant pis s’il y a des moyens plus sérieux dans le domaine qu’auraient dû utiliser les « révolutionnaires » pour autant que la crédibilité leur soit acquise. Car, il est pour le moins désopilant que des quidams, censés informer les gens, se convertissent en chimistes et se croient investis d’une telle mission. Il est encore plus désopilant de voir le vacarme que cela a entraîné. Presque aussi fort que celui qu’a provoqué la « découverte d’armes de destruction massives » en Irak. « On ordonnait aux soldats montant au front de se munir de foulards mouillés pour se protéger le visage », rapporte le Monde, citant un élément d’un groupe armé. Contre des armes de ce genre, il y a mieux à faire, plutôt rien que de s’enfuir, mais le journaliste ne se pose pas de question sur l’efficacité des foulards mouillés. Ce qui lui importe, c’est de croire et de faire croire à ce qui pourrait aider la diplomatie de son pays. Après sa ridicule prestation à l’ONU, Collin Powel ne s’en porte pas plus mal. Que peut-il donc bien arriver à un reporter de presse ?

Quant aux missiles russes, des S-300, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a confirmé leur livraison et l’objectif de cette livraison. Ses propos n’ont souffert d’aucune équivoque. On ne peut plus clairement, il a déclaré que « des mesures de cette sorte dissuadent en grande partie certains esprits échauffés d’envisager des scénarios dans lesquels le conflit prendrait un tour international avec la participation de forces étrangères ».

Ahmed Halfaoui

»» http://www.lesdebats.com/editions/300513/les%20debats.htm
URL de cet article 20790
  

Même Thème
Bernard Klein. Les expressions qui ont fait l’histoire. Paris, E.J.L. 2008
Bernard GENSANE
Ce qu’il y a d’intéressant avec les phrases historiques, c’est que, souvent, elles n’ont pas été prononcées par les personnes à qui on en a attribué la paternité. Prenez la soutière (je sais, le mot "soutier" n’a pas de féminin, mais ça ira quand même) du capitalisme américain qui siège au gouvernement français, Christine Lagarde. Elle a effectivement, lors de la flambée du prix des carburants, conseillé au bon peuple d’utiliser le vélo plutôt que la voiture. Mais la reine Marie-Antoinette, qui a tant fait (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

2% de la population réfléchit.
3% croit qu’elle réfléchit.
Et 95% préférerait mourir plutôt que de réfléchir.

George Bernard Shaw

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.