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Ouvrez le ban : congrès de criminels sous l’Arc de triomphe.

« Certes, en fin de carrière avec son club, Paris est Germain. Pétain a marqué bien trop de buts contre son camp. Mais, pour la partie jouée à Verdun, quel as ! ». C’est ce que j’ai compris du commentaire présidentiel, livré lors de l’interminable procession de Macron sur le front national. Après de telles louanges honteuses, il a bien fallu contrer, se battre, colmater les brèches de l’histoire, comme les sacs de sables écartent la crue. Ça prend du temps, ça éloigne l’attention et c’est fatigant. Résultat, aujourd’hui le souvenir du Maréchal me voit las.

Et pourtant, pendant ces commémorations nous en avons vu défiler des monstres. Qui ont été léchés, embrassés, caressés, félicités comme des vainqueurs du Tour de France. La priorité allant au scandale né de la réhabilitation d’un total salaud, l’urgence nous a laissé échapper de beaux spécimens de criminels, « contre l’humanité » ou « de guerre ». Comme on veut, c’est à la carte. Celle du monde. L’Arc était donc le triomphe du travail de bourreau. Et un soldat inconnu ventriloque aurait pu, depuis la tombe, lancer à l’intention des maîtres et ex-maîtres de monde (Hollande étant absent pour cause de patinoire, Obama au golf et des deux Clinton à la banque) : « je suis le mort inconnu libyen, syrien, afghan, malien, yéménite. » La liste reste ouverte. Sans doute pas totalement fier de cette assemblée sanglante, l’Elysée a peu « communiqué » sur la liste des excellences, celles qui pourvoient les petits cimetières sans lune, mais avec croissants.

Devant l’écran de télévision, c’est comme au ball trap que j’ai tenté de noter quelques assassins plus assassins que les autres. Avant de citer quelques reîtres et sicaires majeurs, je souhaite parler d’un autre crime, celui-ci (encore) contre l’histoire. Quand on connait les règles de la symbolique diplomatique, on sait que le chef d’état du Zanzibar occidental doit s’asseoir au fauteuil 3, alors que le maître du Zanzibar oriental, lui, ne vaut pas mieux que la chaise 52, si ce n’est l’électrique. Il suffit qu’il ait envoyé une carte de bonne année à Poutine pour mériter le placard à balais. Et là, sous l’Arc, le scandale a été que Hashim Thaçi, le mafieux qui se présente comme le « président » d’un état qui n’existe pas, le Kosovo, a été assis directement dans les effluves du Vétiver d’Angela Merkel. Un poil plus et il était au premier rang. Dommage que Pol Pot nous ait quitté prématurément, ici il aurait été assis sur la flamme.

En revanche Aleksander Vuvic lui, le garçon qui préside la Serbie, a été rejeté à deux pas de la dame pipi. Poli, ce président d’un vrai état, allié historique de la France, n’a pas protesté. Pas même d’un propos acerbe. Je l’ai déjà écrit, j’aime Macron car il a un côté Trump, c’est un petit prince de l’invention (rappelons que l’excellent Donald, lors d’une réception, vient de confondre les Balkans et les Etats Baltes). Avec lui pas besoin de faire gaffe, il la fait pour vous. S’il est en manque, Benjamin Griveaux qui confond l’héroïque Marc Bloch avec l’épouvantable Charles Maurras, prendra le relai. Ainsi donc, Aleksandar Vucic a été mis au coin.

Si l’histoire avait eu un « laisser passer » l’autorisant à entrer à l’Elysée, les petits Griveaux qui peuplent le Palais sauraient que, pendant la « grande » guerre, les serbes ont perdu 130 000 soldats pour défendre la France, et que 135 000 autres ont été blessés. Comme la Serbie n’est pas l’Amérique, le taux de ces victimes représente 37% des militaires engagés, le double de ce dont l’armée française a souffert. Mais le mafieux criminel Thaçi étant un protégé de Kouchner, il était normal qu’on l’installât sur un trône.

A ce point de désespoir et de fatigue, de suffocation face à l’ignorance, je passe le relai à mes amis de Wikipédia, qui vont vous résumer l’héroïque « président » du Kosovo :

« Hashim Thaçi a été accusé d’avoir financé les activités de l’UCK en participant à un trafic d’héroïne et de cocaïne à destination de l’Europe de l’Ouest.

En juin 2003, il est brièvement arrêté à l’aéroport de Budapest, sur la base d’un mandat d’arrêt international lancé par Belgrade, puis libéré après une intervention du ministère des Affaires étrangères français.

Selon un projet de rapport rédigé par Dick Marty, membre de la commission des questions juridiques et des droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, publié le 12 décembre 2010, il aurait été impliqué à cette époque dans un trafic d’organes prélevés sur des prisonniers serbes. Ceux-ci étaient gardés dans des camps spéciaux par une organisation appelée Groupe de Drenica et tués pour que leurs organes soient prélevés et vendus sur un marché noir international. Bien qu’on ait avancé que ce projet de rapport ne serait examiné en séance plénière qu’à la fin du mois de janvier 2011, il a été adopté par le Conseil de l’Europe dès le 26 décembre 2010. Le rapport est sévère pour les Nations unies et l’Union européenne qui « n’ont pas estimé nécessaire de procéder à un examen approfondi » de ces faits « en dépit des indices concrets au sujet de tels trafics au début de la décennie ».

Carla Del Ponte, l’ex-procureur du Tribunal pénal international de La Haye, l’a également accusé, dans un livre publié en 2008 chez Feltrinelli, de s’être livré à des activités mafieuses, en particulier pour son implication dans un trafic international d’organes prélevés à des Serbes déportés et tués. Le ministère des Affaires étrangères suisse (DFAE), dont dépend actuellement Carla Del Ponte, ambassadrice à Buenos Aires, s’est distancé de ces accusations, ainsi que madame Florence Hartman, ancien porte-parole de madame Del Ponte, qui a ainsi fustigé dans de nombreuses interviews « l’irresponsabilité » de l’ancienne procureur, qui présenterait « comme des faits avérés de simples hypothèses » tandis que l’organisation Human Rights Watch les a jugées « crédibles ». Lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner avait traité d’« imbéciles » et de « criminels » les journalistes qui parlaient des prélèvements d’organes pratiqués sous l’égide de Thaçi. En 2010, ces accusations ont été reconnues comme vraisemblables, notamment par le Conseil de l’Europe, et par l’OTAN. Une enquête menée en parallèle par la justice serbe, estime le nombre de victimes à plusieurs centaines. La résolution adoptée à l’unanimité par la Commission de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe demande justement que des enquêtes soient diligentées pour établir les preuves de ce trafic d’organes.

Thaçi pourrait être inculpé par un tribunal spécial basé à La Haye (Pays-Bas) mais de droit kosovar, chargé des crimes commis par la guérilla albanaise au Kosovo, dont il fut l’un des commandants ».

Cette punition, c’est bien fait pour Aleksandar. Il n’a rien compris aux nouveaux critères des relations internationales : les stars et la pipolisation. Lui Vusic, il lui suffisait de déclarer forfait et d’envoyer le magnifique Novak Djokovic à sa place : on l’aurait assis sur les genoux de Brigitte.

Au sujet des autres assassins, repérés en vitesse, je ferai crédit à Idriss Déby. Il a du pétrole et c’est un agent de la DGSE, donc un exécuteur à nous. Mais attardons-nous sur un autre type vraiment sympa, que Macron a embrassé, un expert en morts inconnus, il se nomme Sassou-Nguesso... Certains affirment qu’il est président du Congo ? N’ayant pas de temps à perdr e avec les sanguinaires (il faut vite stopper l’hémorragie), je ne vous livre, cette fois, que quelques lignes empruntées à l’OBS :

« C’est en lisant le journal, le 15 septembre dernier, dans son modeste pavillon de Bessancourt dans le Val-d’Oise, que Ferdinand Mbaou a appris qu’on voulait de nouveau l’assassiner. Deux hommes, deux anciens de la DGSE, les services extérieurs français, de son "service Action", notamment chargé des opérations "homos", avaient été mis en examen le 12 septembre à Lyon.

Ils sont soupçonnés d’avoir fomenté une nouvelle tentative d’assassinat, en France, contre ce proéminent opposant au régime du sulfureux président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso. Le général Mbaou fut le chef de la garde présidentielle, et brièvement le chef d’état-major, de Pascal Lissouba, chef d’Etat démocratiquement élu en 1992 et renversé par les armes en 1997 par Denis Sassou-Nguesso.

De la première tentative de le tuer, le général Ferdinand Mbaou, 62 ans, une femme et trois enfants de 20, 15 et 10 ans, garde un souvenir ému et une balle fichée près du cœur, trop dangereuse à extraire. C’était il y a près de trois ans, le 10 novembre 2015. A ce moment-là, la tension monte à Brazzaville, où le président Sassou-Nguesso fait tout pour se maintenir au pouvoir, changeant même la Constitution, faisant, comme souvent, couler le sang ».

Pour réunir plus sereinement des criminels devenus des amis, engagés à construire la paix dans le monde, nos ministres de l’Education ont eu raison, petit à petit de supprimer l’enseignement de l’Histoire. Ainsi elle ne nous emmerde plus.

Jacques-Marie BOURGET

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