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Thème : Immigration/Migration

Droite, gauche et régularisation des travailleurs migrants - Particularisme et universalisme

Emiliano Alessandroni

La bataille pour la régularisation des travailleurs migrants (dont ce que nous voyons ces jours-ci ne devrait être par nous-mêmes conçu que comme la première étape d’une longue série de revendications) constitue une bataille de civilisation. Mais aussi une lutte qui marque la lutte entre une culture de droite et une culture de gauche, c’est-à-dire entre particularisme et universalisme.

En effet, dans cette lutte est en jeu le principe selon lequel chaque individu en tant que tel, indépendamment de son appartenance à ce ou cet État, est titulaire de droits. Ceux qui refusent la régularisation des travailleurs migrants sont en fait en train de rejeter ce principe et de promouvoir des clauses d’exclusion sur la base de la race. Il défend en substance une conception non universelle mais partielle du droit. Et avec elle une conception non universelle mais partielle de l'homme. L’universalisme doit constituer le terrain conceptuel et de valeur minimum sur lequel peuvent naître ensuite des controverses, des affrontements et des discussions. Déjà ce terrain est à l’intérieur extrêmement problématique et en soi insuffisant pour empêcher le recours à la violence. Le terrain du particularisme, cependant, non seulement n’empêche pas l’avènement de la brutalité, mais constitue de fait le royaume de la cruauté perpétuelle, le règne de la violence devenue loi. Naturellement, l’universalisme (...) Lire la suite »

Immigration – « Le dernier entré ferme la porte à clé »

Didier Raoult
Espagnols, pieds-noirs, Portugais, Maghrébins, Africains : la France a une longue tradition de terre d’accueil. Le fantasme de l’immigration est violent. Et il est souvent manié avec encore plus de violence par les enfants d’immigrés ! C’est illustré par la parabole de l’ouvrier de la onzième heure, de l’Évangile selon Matthieu. On y voit un propriétaire terrien qui rémunère au même niveau tous ses employés, quelle que soit l’heure à laquelle ils ont commencé leur journée. Cette parabole était censée apaiser les premiers chrétiens choqués de voir des païens, juifs et non-juifs, ouvriers de la onzième heure, appelés comme eux dans la communauté des Chrétiens. Elle voulait signifier que la générosité de Dieu dépasse la justice humaine. À Marseille et à Paris, dans ma jeunesse, les noms à consonance italienne, polonaise ou espagnole étaient moqués. Au début de ma carrière médicale, dans les quartiers nord de Marseille, le personnel de deuxième génération, issu des flux d’immigrants italiens, espagnols et pieds-noirs, (...) Lire la suite »

Forteresse Europe - l’UE tue des réfugiés

Simon KORNER
L’image de l’UE n’est plus ce qu’elle était, et pas seulement à cause des tensions internes liées au renflouement de Covid aux pays européens les plus pauvres. Autrefois, selon les opposants au Brexit, l'UE aurait été le garant d'une politique plus progressiste que le néolibéralisme, une mise en commun volontaire de la souveraineté qui a produit un continent harmonieux, la liberté de circulation au sein de l'espace du marché unique et un partage civilisé des cultures et des langues qui empêché les guerres européennes. L’idée de l’UE en tant que paradis social-démocrate a pris son envol avec la promesse de Jacques Delors en 1988 au Congrès du Trade Unions Congress d’une « Europe sociale » offrant une protection apparente contre Thatcher à un mouvement ouvrier britannique démoralisé par la défaite des mineurs. L'image bienveillante a été brisée lorsque la troïka – la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI – a imposé l'austérité à la Grèce, contre une majorité massive de non-vote lors d'un (...) Lire la suite »

En 1851 à Nantes, les Bretons étaient des migrants sales, coupables de vols et générateurs de maladie.

Jacques-Marie BOURGET

L'histoire n'apprend rien aux crétins. Alors qu'un site d'extrême droite "Breton" passe son temps à décrire ses fantasmes, celui d'une immigration qui nous conduit à la mort, il suffit de quelques clics pour nous rappeler qu'au XXI e siècle et au début du XXe, les Bretons étaient le "nègres blancs" du capitalisme français.

C’est agréable d’écrire un article facilement, sans avoir à se creuser plus creux le fond de l’âme, ni à devoir ouvrir un opus de BHL ou d’Onfray. Un papier qui tombe tout cuit. Sur Internet je découvre un interminable baratin publié il y a un an sur le site de bretons d’extrême droite, Breizh-info.com. Entre deux séquences d’admiration des sculptures de Yann Goulet, l’auteur de la chose nous décrit l’origine du mal qui nous ronge : l’immigration. Mais qui nous ronge vraiment la peau puisqu’il s’agit de maladies. Pour faire court les migrants sont responsables d’un tas de morbidités incroyables. Pas une seule seconde le titulaire du plumier de Breizh n'a quitté ses lunettes à verres de bois pour imaginer que si nous attrapions le palu, par exemple, c’est que des citoyens français, et même Bretons prenaient l’avion pour rencontrer un exotisme parfois mortifère. Non c’est le migrant qui rend malade. Et bientôt, en sa compagnie, nous serons tous morts. Voilà le titre de cet article de bazar destiné à répandre (...) Lire la suite »
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Immigration : plus de sérieux, moins de petits jeux

Jean-Luc MELENCHON
Un article de « Libération » fait un récit inacceptable d’une discussion du groupe parlementaire « La France insoumise » à propos d’un texte diffusé par Regards, Mediapart et Politis sur l’immigration. Cet article de « Libération » appelle plusieurs mises au point. La première pour garantir notre liberté collective. En effet notre groupe doit pouvoir continuer à discuter librement des questions qui sont posées à ses membres sans que ces discussions soient aussitôt retranscrites sous la forme de psychodrame de « division » ou de « déchirements » par un média qui écoute aux portes et prétend avoir ses « informations » de l’intérieur. Faute de quoi aucune discussion n’est plus possible et une ambiance mortifère de méfiance mutuelle rend impossible toute vie commune. C’est sans aucun doute le but recherché ici. La seconde concerne la liberté de chacun des membres du groupe. Celle-ci reste totale. Elle n’est pas mise en cause. Chacun d’entre nous reste maître de son point de vue et de son expression publique y compris (...) Lire la suite »
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La « crise des migrants » et le poids des structures

Bruno GUIGUE
Ce qu’il est convenu d’appeler « la crise des migrants » est un phénomène à multiples facettes, mais il est rarement étudié en profondeur. Le commentaire dominant décrit les flux de population et les dilemmes qu’ils entraînent, mais on se garde bien d’indiquer la puissance des mécanismes qui les produisent. On préfère commenter la conjoncture plutôt qu’analyser les structures. Comme s’il fallait enfouir sa tête dans le sable, le rapport de causalité entre pauvreté et migration est le parent pauvre d’une couverture médiatique de la crise qui privilégie les querelles franco-françaises entre « mondialistes » et « populistes ». Si l’on prend la peine de s’y attarder, pourtant, on voit que cette crise résulte d’un état du monde dont les pays riches sont bénéficiaires, qu’elle est l’effet visible de l’échange inégal et qu’on n’y comprend rien si l’on ignore le poids des structures. Pour commencer l’analyse, on peut partir d’un paradoxe : curieusement, ceux qui s’indignent de « l’invasion migratoire » sur le sol français ne (...) Lire la suite »

Immigration : parlons obscur - « migrations » ou « nomadisme migratoire » - Réponse à Jacques Julliard

Fabrice AUBERT

Préambule : Ecrit en 4 jours et quelques moments nocturnes, j’espère que ce papier sera utile aux lecteurs de LGS et d’ailleurs pour que les militants dans les échanges rugueux que nous allons avoir dans les semaines qui viennent, puissent argumenter, non sur les valeurs humaines que nous partageons, mais sur des données incontestables. Ce papier n’est pas un pamphlet, mais une réponse argumentée, à l’idéologue de service qui a allumé la première mèche d’un baril de poudre dénommé : Europe du marché libre.

Introduction : Dans le N° 1122 de Marianne, Jacques Julliard, éditorialiste se fend d’un article intitulé : « Immigration : parler clair ». Cet article est une ignominie sans nom, tellement les assertions affichées sur le rapport étroit entre « immigration et vote populiste d’extrême droite » ne sont là que pour chercher à ramener les brebis égarées dans le troupeau de « l’Europe bêlante », celle du « marché libre et non faussé » et ainsi empêcher toute réflexion citoyenne. De mon côté, tout ce qui est avancé est argumenté. Pourquoi je parle d’Europe alors que Julliard parle d’immigration ? S’agit-il d’un procès d’intention politicien, ou tout simplement l’annonce au lecteur de suivre attentivement le cheminement de l’article jusqu’au bout, pour ne pas perdre le fil, car finalement « quand tout s’obscurcit, c’est le fil d’Ariane qui nous fait trouver la sortie et nous sauve… de la « clarté obscurantiste » des apparences ». L’immigration problème N°1 ? La première thèse développée par l’auteur serait que l’immigration (...) Lire la suite »
La Hongrie désobéissante : De l’Union Soviétique à l’Union Européenne

Changement de régime à Budapest ?

Diana JOHNSTONE
CNN a récemment découvert un paradoxe. Comment était-il possible, se demandait la chaîne, qu'en 1989, Viktor Orban, alors leader de l'opposition libérale acclamé par l'Occident, appelait les troupes soviétiques à quitter la Hongrie, et maintenant qu'il est Premier ministre, il se rapproche de Vladimir Poutine ? Pour la même raison, imbécile. Orban voulait que son pays soit indépendant à l'époque, et il veut qu'il le soit maintenant. En 1989, la Hongrie était un satellite de l'Union soviétique. Peu importe ce que les Hongrois voulaient, ils devaient suivre les directives de Moscou et adhérer à l'idéologie communiste soviétique. Aujourd'hui, la Hongrie doit suivre les directives de Bruxelles et adhérer à l'idéologie de l'UE, c'est-à-dire à "nos valeurs communes". Mais quelles sont exactement ces "valeurs communes" ? Il n'y a pas si longtemps, "l'Occident", c'est-à-dire les États-Unis et l'Europe, revendiquaient une dévotion aux "valeurs chrétiennes". Ces valeurs étaient évoquées dans la condamnation (...) Lire la suite »

Y a-t-il un rapport entre les 12 000 soldats étasuniens et les 500 000 réfugiés africains en Italie ? (Counterpunch)

Aidan O’BRIEN
Pourquoi nous faut-il répondre à cette question ? Parce que les Italiens n’en sont pas capables. L'Euro-scepticisme est florissant en Italie. Mais on ne voit fleurir l’Otan-scepticisme ni l’Etats-Unis-scepticisme. Trump, en tant que personne, déconcerte sûrement les Italiens, mais la présence de l'armée des Etats-Unis sur la péninsule italienne est un sujet tabou. La machine de guerre étasunienne se développe en Italie au même rythme que le nombre de réfugiés - ces réfugiés qui exaspèrent Rome. Cependant, en Italie, il n’est pas pensable de faire le lien entre l'une et l'autre. D’ailleurs, nulle part en l'Europe, on ne fait jamais le lien entre les bases militaires étasuniennes et les réfugiés. L’aveuglement volontaire est, semble-t-il, la réponse favorite de l'Europe officielle à la crise des réfugiés. De fait, l'hostilité populaire, qui se manifeste à l'égard des migrants nord-africains et moyen-orientaux en Europe, contraste avec le sacrosaint silence qui entoure la présence de l'armée des EU. C'est (...) Lire la suite »

Néocolonialisme et “crise des migrants” (Il Manifesto)

Manlio DINUCCI
Des États-Unis à l’Europe, la “crise des migrants” suscite de vives polémiques intérieures et internationales sur les politiques à adopter à propos des flux migratoires. Partout cependant ceux-ci sont représentés selon un cliché qui inverse la réalité : celui des “pays riches” obligés de subir la croissante pression migratoire des “pays pauvres”. On dissimule ainsi la cause de fond : le système économique qui dans le monde permet à une minorité restreinte d’accumuler de la richesse aux dépens de la majorité croissante, en l’appauvrissant et en provoquant ainsi l’émigration forcée. Concernant les flux migratoires vers les États-Unis, le cas du Mexique est emblématique. Sa production agricole s’est écroulée quand, avec le NAFTA (l’accord nord-américain de “libre” commerce), les EU et le Canada ont inondé le marché mexicain avec des produits agricoles à bas prix grâce à leurs propres subventions publiques. Des millions de paysans se sont retrouvés sans travail, venant grossir le bassin de main d’oeuvre recrutée dans les (...) Lire la suite »
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