Dans son éditorial, Benoît Bréville évoque les réactions des dirigeants européens face à la réélection de Donald Trump : Peut-on bomber le torse tout en dansant du ventre ? Sur le plan artistique, la chose est déconseillée : la rigidité du buste nuisant à la souplesse du bassin, il en ressort un mouvement disgracieux, qui expose son exécutant à un certain ridicule. Et le résultat n’est guère plus probant sur le plan diplomatique. Les dirigeants européens, qui ont accueilli l’élection de M. Donald Trump avec un mélange de fanfaronnade et d’allégeance, ne tarderont pas à le constater.
La victoire du candidat républicain a semé la panique dans les chancelleries du Vieux Continent, où chacun redoute qu’il applique son programme : arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, fin du parapluie sécuritaire américain, remise en cause des alliances traditionnelles, protectionnisme agressif… Des mesures qui bouleverseraient l’ordre international mis en place au lendemain de la seconde guerre (…)Lire la suite »
Dans son éditorial, Benoit Brévile dénonce des méthodes de gouvernement honteuses de la Commission européenne : « La méthode est à ce point disqualifiée qu’on n’ose plus dire son nom. Quand, en juin dernier, l’Union européenne a ouvert des procédures de déficit excessif à l’encontre de sept pays, exigeant qu’ils rétablissent leurs comptes sous peine de sanctions, le commissaire aux affaires économiques, M. Paolo Gentiloni, s’est vivement défendu de toute austérité. Certes, a-t-il concédé, Bruxelles exige des efforts après les largesses accordées pendant la pandémie de Covid-19, mais « il ne faut pas confondre la prudence dans les dépenses, qui est obligatoire pour des pays au déficit et à la dette élevés, avec l’austérité » (Il Messaggero,20 juin 2024). Quelques mois plus tard, pour habiller les 40 milliards d’euros de coupes dans les dépenses publiques qu’il préconise en 2025, le gouvernement français évoquera donc un « budget de redressement », « de responsabilité », « de vérité (…)Lire la suite »
Benoît Bréville dénonce le mirage d'un ,certain apaisement : Depuis que M. Emmanuel Macron a décrété la dissolution de l’Assemblée nationale, les esprits s’échauffent. Des élus sont agressés, des permanences saccagées, des militants tabassés. Les menaces pullulent sur les réseaux sociaux, les dirigeants politiques s’invectivent. Dans les médias, journalistes et commentateurs s’inquiètent d’une flambée de violence politique qui embraserait tout l’Occident, à commencer par les États-Unis où M. Donald Trump vient d’échapper à une tentative d’assassinat — comme avant lui le premier ministre slovaque Robert Fico et l’ancien président brésilien Jair Bolsonaro.
Bruno Amable analyse la grande désillusion politique : sur quelle stratégie reposait la victoire en 2017 du candidat Emmanuel Macron et d’En marche ? L’exploitation puis l’accentuation de la rupture des blocs de gauche et de droite : elles permettaient d’en agréger les fractions aisées ou diplômées autour de l’approfondissement (…)Lire la suite »
Anne-Cécile Robert évoque la justice internationale dans le chaudron de Gaza. Les tribunaux internationaux se sont rarement trouvés à ce point sous le feu des projecteurs. Les deux procédures ouvertes à La Haye concernant Gaza – l’une contre l’État d’Israël, l’autre contre deux de ses dirigeants et ceux du Hamas -– illustrent les fractures d’une géopolitique bouleversée.
Un dirigeant m’a interpellé : « Cette cour est faite pour l’Afrique et les voyous comme Poutine”. » Le 20 mai dernier, sur CNN, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) évoquait les réactions à sa demande d’émission de mandats d’arrêt contre trois chefs du Hamas – MM. Yahya Sinwar, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri (dit « Deïf ») et Ismaïl Haniyeh – ainsi que contre le premier ministre d’Israël, M. Benyamin Netanyahou, et son ministre de la défense, M. Yoav Galant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans la bande de Gaza. Inédite contre des élus d’un pays démocratique, la requête a été (…)Lire la suite »
Benoit Bréville décrit la révolte des tracteurs : « Lors de son monologue télévisé de deux heures, le 16 janvier dernier, M. Emmanuel Macron n’a pas consacré plus de cinq secondes au sort des agriculteurs. Une clairvoyance indéniable : deux jours plus tard éclatait l’une des plus importantes révoltes agricoles des dernières décennies. Aux quatre coins de France, des tracteurs bloquent les autoroutes, des éleveurs déversent du lisier devant les supermarchés, des pneus brûlent sur le parvis des mairies, préfectures et permanences d’élus sont prises pour cibles…
Les signes annonciateurs de cette colère paysanne s’étaient pourtant multipliés au cours des dernières semaines. En Europe, où des mobilisations avaient agité ¬l’Allemagne, la Pologne, la Roumanie, les Pays-Bas, l’Espagne, la Belgique. Mais aussi en France où, depuis novembre 2023, des agriculteurs retournaient les panneaux de signalisation plantés à l’entrée des communes, en symbole d’une profession qui « marche sur la tête (…)Lire la suite »
Julien Brygo envisage une élection étasunienne de tous les dangers : Dans la liste des primaires précédant l’élection présidentielle américaine de 2024, la Caroline du Sud attirera tous les regards en février prochain. Côté démocrate, la victoire du président Joseph Biden paraît acquise ; côté républicain, le scrutin dans cet État conservateur devrait sceller le sort des concurrents de M. Donald Trump. Seul problème : une majorité des Américains ne veut ni de l’un ni de l’autre…
Pour Benoit Bréville, au regard du droit international, la situation est limpide : la Russie occupe illégalement son voisin ukrainien, tout comme Israël occupe illégalement son voisin palestinien, ce que les Nations unies ont maintes fois condamné. Tous deux devraient inspirer la même réprobation aux Occidentaux, qui défendent l’idée d’un « ordre fondé sur des règles » (ruled-based order). Il n’en est rien. Dans un cas, les États-Unis et l’Union européenne se tiennent aux côtés du pays agressé ; dans (…)Lire la suite »
Benoît Bréville et Pierre Rimbert défendent la cause du Monde Diplomatique comme celle d’un journal non-aligné : « De l’effondrement financier de 2008 à l’embrasement du Proche-Orient en passant par la crise climatique et l’invasion de l’Ukraine, la planète a connu ces quinze dernières années une série de secousses qui affolent les boussoles intellectuelles et géopolitiques. Pas celle du Monde diplomatique, qui défend, presque seul désormais, le non-alignement. Et sollicite ses lecteurs pour soutenir son combat. […] Dans les médias français, la focalisation sur les crimes de guerre commis par les combattants du Hamas reformule l’ensemble du conflit israélo-palestinien en termes de « terrorisme islamiste ». Sitôt ce recadrage effectué dans un pays meurtri par de multiples attentats de ce type, il ne s’agit plus pour les médias d’informer, mais de relayer les consignes de fermeté du pouvoir et de pourchasser ceux qui les discutent.
Depuis sa création en 1954 jusqu’aux années 1980, (…)Lire la suite »
Benoît Bréville et Pierre Rimbert défendent la cause du Monde Diplomatique comme celle d’un journal non-aligné : « De l’effondrement financier de 2008 à l’embrasement du Proche-Orient en passant par la crise climatique et l’invasion de l’Ukraine, la planète a connu ces quinze dernières années une série de secousses qui affolent les boussoles intellectuelles et géopolitiques. Pas celle du Monde diplomatique, qui défend, presque seul désormais, le non-alignement. Et sollicite ses lecteurs pour soutenir son combat. […] Dans les médias français, la focalisation sur les crimes de guerre commis par les combattants du Hamas reformule l’ensemble du conflit israélo-palestinien en termes de « terrorisme islamiste ». Sitôt ce recadrage effectué dans un pays meurtri par de multiples attentats de ce type, il ne s’agit plus pour les médias d’informer, mais de relayer les consignes de fermeté du pouvoir et de pourchasser ceux qui les discutent.
Depuis sa création en 1954 jusqu’aux années 1980, (…)Lire la suite »
Dans son éditorial, Benoit Bréville fustige l’hypocrisie de la classe politique après l’achat, par Bolloré, du Journal du Dimanche : « Pendant le creux éditorial des vacances, les médias ont été tenus en haleine par l’histoire terrifiante du Journal du dimanche. Bible hebdomadaire de la bourgeoisie libérale, le périodique est réputé pour ses entretiens ministériels complaisants, ses reportages de Bernard-Henri Lévy et sa détestation des mouvements sociaux. En juin dernier, le milliardaire Vincent Bolloré a imposé à sa tête un directeur proche de l’extrême droite. En menant quarante jours de grève, la rédaction a soudain découvert la rudesse du combat social qu’elle qualifiait de « grogne » quand d’autres s’y livraient. Cela n’a pas empêché la reparution, le 6 août, d’un hebdomadaire mis en conformité avec les idées de son nouveau propriétaire, lequel avait appliqué la même recette à la chaîne i-Télé, rebaptisée CNews.
On dit que Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets (…)Lire la suite »
Benoit Bréville dénonce la religion sécuritaire. Clichy-sous-Bois, 27 octobre 2005. Poursuivis par les forces de l’ordre, deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, se réfugient dans un transformateur et décèdent électrocutés. Des heurts éclatent en Seine-Saint-Denis, qui s’étendent bientôt à l’ensemble du pays. Après trois semaines de révolte, le président Jacques Chirac déplore que « certains territoires cumulent trop de handicaps, trop de difficultés », et appelle à combattre « ce poison pour la société que sont les discriminations ». Il fustige également l’« immigration irrégulière et les trafics qu’elle génère » ainsi que les « familles qui refusent de prendre leurs responsabilités ».
Nanterre, 27 juin 2023. Nahel Merzouk, 17 ans, est abattu d’une balle dans la poitrine lors d’un contrôle routier. Les émeutes se répandent comme une traînée de poudre dans tout le pays. L’épisode sera court (cinq jours), mais intense : 23 878 feux sur la voie publique, 5 892 véhicules (…)Lire la suite »