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Thème : Nelson Mandela

Un rappel utile sur Israël et l’apartheid- "Le jour où Mandela nous a quittés"

Djamel LABIDI

L’Etat d’Israël va entretenir jusqu’à la fin des relations politiques, économiques et militaires étroites avec le régime raciste sud africain. Il fournissait ainsi lui-même la preuve de son mépris pour les immenses souffrances que le racisme a fait endurer aussi aux juifs, et dont il veut faire pourtant la justification de son existence.

Le jour où Nelson Mandela nous quittait la France intervenait militairement en Centrafrique. Gêne des médias français devant cette coïncidence historique qui les met soudain devant un événement à la dimension entièrement opposée. Le lendemain se tenait le « sommet franco-africain ». Même difficulté des participants qui peinent à trouver un trait commun à deux événements aux antipodes, là aussi, l’un de l’autre. Il y a quelque chose de choquant et d’anachronique de voir ces chefs d’Etat et de gouvernement africains se rendre à la convocation d’un seul pays, plus d’un demi siécle après la fin officielle du colonialisme et des tutelles. On se demande ce qui les fait courir ainsi, l’intérêt de leur pays ou celui de leur régime. Comme pour mieux souligner le caractère impérial désuet de ce sommet , le sommet franco-africain se tient au palais de l’Elysée. On devine quelle aurait été la réaction de Nelson Mandela aussi bien sur ce sommet que sur cette quatrième guerre, en moins de trois ans, que mène la France en (...) Lire la suite »

Ahmed Kathrada : chronique de Robben Island

Sumayya ISMAIL

Une interview du vétéran de la lutte contre l’apartheid et ami de Nelson Mandela décédé à l’âge de 87 ans.

[Mandela] était un personnage complexe – il était à la fois un aristocrate d‘essence royale et un paysan ; un intellectuel et un homme ordinaire ; Il était une combinaison de tant de caractéristiques différentes ... On ne pouvait pas le cataloguer, on ne pouvait pas le définir en un seul mot. (Ahmed Kathrada)

Ahmed Kathrada, le vétéran de la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, qui a passé 26 ans en prison – dont un grand nombre avec son ami Nelson Mandela – est mort à Johannesburg mardi matin à l'âge de 87 ans. Voici une interview qu'il a donnée à Al Jazeera en 2013, dans laquelle il parle des premières années du mouvement anti-apartheid, des dizaines d’années qu'il a passées en prison, de la transition du pays vers la démocratie et de ses 50 ans d'amitié avec Mandela. Al Jazeera : Quand avez-vous rencontré Nelson Mandela pour la première fois ? Ahmed Kathrada : [J'ai rencontré Mandela] il y a environ 50 ans .... Nous avions beaucoup de respect pour cet homme qui était allé à l'université, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de non Blancs dans ce cas. Par la suite, bien sûr, nous nous sommes retrouvés au plan politique et nous avons eu une longue histoire ensemble, mais ce qui nous a surtout réunis, ce sont les trois grandes affaires judiciaires où nous étions [les] accusés. Au cours du procès qui (...) Lire la suite »

Quand Mandela ennoblit la politique

José FORT

En voyant la flopée d’hypocrites venus des quatre coins du monde, Nelson Mandela aurait pu rire à gorge déployée. Lorsque les ex-présidents nord-américains, particulièrement George Bush, sont passés, beaucoup dans l’assistance avaient à l’esprit le soutien inconditionnel de la Maison Blanche – tout comme Israël – à l’ancien pouvoir raciste de Prétoria et l’information publiée quelques heures plus tôt par Wikileaks selon laquelle la CIA a trempé dans l’arrestation de Mandela en 1962. Quand les gouvernants européens sont apparus, François Hollande et Nicolas Sarkozy en tête, les ventes d’armes et l’achat de charbon au régime raciste par leurs prédécesseurs, malgré les appels au boycott, ne pouvaient passer au chapitre des pertes et profits.

Le « terroriste », selon la formule de Mme Thatcher et de la droite française des années 1980, celui qui figurait il y a peu encore (2008) sur la liste noire états-unienne , a dû franchement se marrer de les voir à ses pieds, légèrement courbés sortant des mouchoirs pour feindre d’essuyer une larme virtuelle. Ils venaient d’apprendre que Nelson Mandela lors de son arrestation en 1962 était membre du Parti communiste sud africain. Pour la plupart, il s’agissait là d’un égarement de jeunesse, comme Chirac vendant « l’Huma », vite rectifié. L’idée ne les a pas effleurés, qu’avec ses camarades, l’ancien membre du comité central du PC sud africain avait consacré l’essentiel de ses 27 années d’emprisonnement à construire peu à peu l’échafaudage de la future Afrique du Sud : non raciste, libre, démocratique, ne dépendant d’aucun clan. Pour mener à bien cette œuvre monumentale, il fallait un personnage charismatique dégagé d’une quelconque étiquette politique, capable de rassembler : la maison commune s’appela et s’appelle (...) Lire la suite »

Qui veut ternir l’image de Nelson Mandela ?

R. Mahmoudi

La fondation Nelson-Mandela a démenti, aujourd’hui mardi, des informations relayées par certains médias internationaux disant que le légendaire leader sud-africain aurait reçu une instruction militaire par le Mossad israélien en 1962, en Éthiopie, affirmant que tous les documents en sa possession, dont des notes écrites de la main même de Mandela, n’en portent aucune mention.

Dans un communiqué rendu public, la fondation précise que dans ses carnets, authentifiés par les autorités compétentes en Afrique du Sud, le leader disparu a mentionné avoir reçu, en effet, une instruction militaire en cette année de 1962, mais par les combattants algériens sur le territoire marocain, à quelques mois de la proclamation du cessez-le-feu. D’ailleurs, des photographies montrant Nelson Mandela aux côtés d’officiers de l’ALN et de dirigeants de la Révolution algérienne, largement reprises par la presse à l’annonce de la mort du leader africain, attestent de cette réalité que certains médias occidentaux veulent aujourd’hui escamoter. La fondation ajoute que le défunt a, en effet, reçu une autre instruction en 1964 près d’Addis Abeba, en Éthiopie, mais par une milice révolutionnaire qui n’a aucun lien avec Israël, comme le prétend la presse israélienne qui a été la première à répandre ces allégations. Celle-ci avait un but : essayer d’absoudre l’entité israélienne de ses accointances criminelles (...) Lire la suite »
Réflexions de Fidel

Mandela est mort. Pourquoi cacher la vérité sur l’apartheid ? (Granma)

Fidel CASTRO

"Les sentiments de fraternité profonde entre le peuple cubain et la patrie de Nelson Mandela sont nés d’un fait qui n’a même pas été évoqué, et dont nous n’avions pas dit un mot pendant de nombreuses années : Mandela, parce qu’il était un apôtre de la paix et ne souhaitait blesser personne. Cuba, parce qu’elle n’a jamais réalisé aucune action pour la gloire ou le prestige."

L’Empire a peut-être cru que notre peuple n’honorerait pas sa parole lorsque, en ces jours incertains du siècle dernier, nous avions affirmé que même si l’URSS venait à disparaître, Cuba continuerait à lutter. La Seconde guerre mondiale éclata quand, le 1er septembre 1939, le fascisme nazi envahit la Pologne et s’abattit comme la foudre sur le peuple héroïque de l’URSS, qui donna 27 millions de vies pour préserver l’humanité de ce massacre brutal qui coûta à la vie à plus de 50 millions de personnes. Par ailleurs, la guerre est la seule activité tout au long de l’histoire que le genre humain n’ait jamais pu éviter ; ce qui amena Einstein à dire qu’il ignorait avec quoi se battraient les guerriers la 3e Guerre mondiale, mais que ceux qui feraient la 4e Guerre mondiale se battraient avec des pierres et des bâtons. En ajoutant les moyens disponibles des deux plus grandes puissances, les États Unis et la Russie, celles-ci disposent de plus de 20 000 ogives nucléaires. L’humanité devrait savoir que, 3 jours (...) Lire la suite »

Anthony Sampson sur Nelson Mandela

Bernard GENSANE

Au soir de sa vie, le grand journaliste et écrivain Anthony Sampson, auteur de la biographie autorisée de Nelson Mandela, rédigea sa propre biographie.

Je cite une page consacrée par Sampson à celui qui fut son ami dès les années cinquante. Pour la petite histoire, je signale que lorsque Mandela accorda sa confiance totale au journaliste anglais, il y mit une condition : « Tu ne diras pas que nous fîmes connaissance dans un bar clandestin. » C’est en prison que Mandela développa sa force intérieure, ses qualités de chef qui lui permirent d’exercer une tranquille domination, à la fois sur ses compagnons de captivité et sur ses gardiens. Au cours des longs entretiens que j’eus avec eux, je me suis efforcé de rassembler tous les éléments de cette histoire. Et finalement, j’ai pu avoir accès aux archives de la prison, une grotte d’Aladin qui me livra des indices cruciaux sur les relations de Mandela avec les autorités. Une centaine de gros cartons contenaient toute la correspondance et les rapports relatifs au prisonnier, conservés méticuleusement, y compris tout son courrier intercepté et le manuscrit original de l’autobiographie qu’il rédigea dans sa (...) Lire la suite »

La deuxième mort de Mandela

Alain VIDAL

Mandela meurt pour la première fois en 1994, après que l’ANC [1] dont il était le président, a abandonné les revendications de la Charte de la Liberté [2] que le grand leader anti apartheid rappelait avec conviction, à sa sortie de prison quatre ans auparavant, dans une déclaration publique :

"Nationaliser les mines, les banques et les industries en situation de monopole fait partie du programme de l’ANC, et tout changement, toute modification à cet égard apparaît inconcevable."

Et pourtant, ces revendications n’étaient qu’une première étape vers la démocratie...
Comment les Afrikaners blancs ont-ils réussi à faire céder des militants aguerris, qui avaient combattu courageusement pendant si longtemps ?

Avec le Black Economic Empowerment, des révolutionnaires deviennent actionnaires Les négociateurs afrikaners proposèrent le Black Economic Empowerment en vertu duquel, du jour au lendemain, des cadres de l’ANC reçurent sous forme d’actions 10 et 26 % du capital des grands groupes miniers et des banques. Siégeant auprès des blancs dans les conseils d’administration : des révolutionnaires deviennent actionnaires. Tout en conservant leurs responsabilités politiques et/ou syndicales, ils deviennent hommes d’affaires richissimes ! Vishnou Padayachee, conseiller économique de l’ANC, témoigne : "Le projet [d'émancipation des noirs] était mort avant d'avoir vu le jour. » [3] En échange de cette corruption légalisée, l’ANC accepta d’assumer un pouvoir politique dépouillé de tout contrôle sur l’économie, et pour cause, la banque centrale, garante de ce contrôle, restait entre les mains de la minorité blanche afrikaner. En 1994, s’évanouissaient les espoirs de tout un peuple. Cet abandon de la gestion du secteur (...) Lire la suite »

La France était la principale pourvoyeuse d’armes de l’apartheid

Jean Chatain

Que cachent les éloges adressés à Nelson Mandela lors de son décès ? Tribune par Jean Chatain, journaliste honoraire, spécialiste de l’Afrique.

Le déluge de louanges et contritions ayant accueilli, dans les médias et les milieux de droite français, le décès de Nelson Mandela relève de ce que l’on pourrait appeler par euphémisme une mémoire plus que courte. Oublié les anciennes diatribes faisant alternativement de l’ANC un pion de Moscou ou de Pékin et présentant ses responsables comme autant de terroristes fanatisés. Oublié de façon générale le refus français de prendre à son compte les mesures d’embargo préconisées par les Nations unies contre le régime de l’apartheid, comme l’attestait le formidable bond en avant des échanges de notre pays avec celui de Pieter Botha, tout particulièrement pour ce qui concerne les livraisons d’armes. Le rôle de la France pompidolienne puis giscardienne, aux côtés notamment de la RFA et d’Israël, dans l’accession du pays à l’arme nucléaire ne peut être minimisé, mais il est loin d’épuiser à lui seul la question. Dès 1960, année du massacre de Sharpeville (une soixantaine de morts), de Gaulle s’était opposé au texte de (...) Lire la suite »

Pourquoi l’Occident adore Mandela ? L’icônisation et la sanctification d’un conciliateur et pacificateur utile

Luis Basurto
L’unanimisme est suspect. Statufié de son vivant, l’homme politique Mandela fut et reste toujours très utile aux puissants et aux puissances d’Occident depuis les années 1990. Ceci explique son Prix Nobel de la Paix - prix bien décrépit et discrédité on le sait - décerné en 1993. Les propos répétés à l’occasion de son décès par les médias et les dirigeants occidentaux, comme incantations universelles, disent, ressassent, répètent que ce fut l’homme de la paix, de la réconciliation et du pardon. Un prêt-à-penser, un vaccin anti-1789, un kit idéologique en papier cadeau faisant fonction d’antidote définitif contre cette fâcheuse tendance des peuples opprimés, des classes sociales opprimées, des gueux de partout dans notre planète, à résister et essayer de s’émanciper y compris violemment, à lutter avec touts les moyens possibles, à se battre radicalement, à se révolter et à faire des révolutions pour tourner pour de vrai les pages et périodes sombres de l’histoire, de leur histoire. Le dernier Mandela, non-violent, (...) Lire la suite »

Suivre le chemin de Mandela ou celui tracé par les mineurs de Marikana ?

CCR du NPA

Nelson Mandela, premier président de l’Afrique du Sud post-Apartheid, est décédé le 5 décembre à l’âge de quatre-vingt-quinze ans. Pour des dizaines de millions de travailleur-euse-s et de jeunes, en Afrique et au-delà, il a été l’un des symboles de la lutte contre le régime du racisme institutionnalisé qui a sévi en Afrique du Sud entre 1948 et 1991. Mais qu’en est-il réellement de ce combat alors qu’aujourd’hui les deux tiers de la population, notamment la grande majorité des Noirs, vit sous le seuil de pauvreté et que, un quart de siècle après la fin de l’Apartheid, l’Afrique du Sud est le second pays au monde où les inégalités sociales sont les plus criantes ? Qu’en est-il de cette ère post-Apartheid dont Mandela a été l’artisan, lorsque l’on sait que les habitants des townships et les travailleurs qui continuent à se battre pour leurs droits sont confrontés à une répression quasiment aussi dure que celle en vigueur dans les années 1970 et 1980 ?

Nelson Mandela est décédé à l’âge de 95 ans des suites de complications respiratoires liées à une tuberculose contractée au cours des vingt-sept années passées dans les geôles de l’Apartheid, entre 1963 et 1990. Pour des dizaines de millions de personnes en Afrique du Sud qui ont lutté contre l’Apartheid, pour ceux qui, partout dans le monde, ont manifesté dans les années 1970 et 1980 pour exiger la libération de celui qui était alors le prisonnier politique le plus connu de la planète, pour ceux qui avaient associé Mandela au combat contre ce système raciste, la tristesse est grande. La lutte contre l’Apartheid et vingt-sept années de prison, à l’origine du symbole Pour eux, Mandela était le symbole vivant de la lutte contre un régime de racisme institutionnalisé qui faisait des métis et des populations originaires du sous-continent indien des citoyens de seconde zone et des Noirs sud-africains une simple main-d’œuvre forcée à travailler dans une condition de quasi servitude pour les Blancs : dans les mines (...) Lire la suite »
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