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Auteur : Naomi KLEIN

Comment l’élite mondiale va tenter d’exploiter la pandémie (Vice)

Naomi KLEIN
La crise est l’oc­ca­sion de faire pas­ser des poli­tiques impo­pu­laires Le coro­na­vi­rus est offi­ciel­le­ment une pan­dé­mie mon­diale qui a jus­qu’à pré­sent infec­té dix fois plus de per­sonnes que le SRAS en 2003. Aux États-Unis, des écoles, des uni­ver­si­tés, des musées et des théâtres ferment leurs portes, et bien­tôt, des villes entières en feront autant. Les experts aver­tissent que cer­taines per­sonnes soup­çon­nés d’être atteintes du virus aux États-Unis pour­suivent leur rou­tine quo­ti­dienne, parce que leur emploi ne leur per­met pas de prendre des congés payés en rai­son des défaillances sys­té­miques du sys­tème de san­té amé­ri­cain pri­va­ti­sé. La plu­part d’entre nous (N.T : pour les citoyens amé­ri­cains) ne savent pas exac­te­ment quoi faire ou qui écou­ter. Le pré­sident Donald Trump a contre­dit les recom­man­da­tions des centres de contrôle et de pré­ven­tion des mala­dies, et ces mes­sages contra­dic­toires ont réduit notre marge de manœuvre pour (…) Lire la suite »

« Le cabinet de copains de Trump a peut-être l’air très fort, mais ces gens ont peur »

Naomi KLEIN

La militante canadienne Naomi Klein voit dans le nouveau gouvernement des États-Unis un coup d’État très clair des grandes entreprises. Dans un article qu’elle a écrit pour The Nation et que nous publions ci-dessous traduit en français, elle explique comment ce coup d’État a été inspiré par la peur. En effet, dans le monde entier, l’influence des mouvements sociaux qui menacent les intérêts de l’establishment ne cessent de croître. Klein estime donc que ces mouvements ont désormais une tâche difficile mais nécessaire. Et que « nous pouvons toujours les vaincre ».

Zoomons sur Washington et observons ce qui s’y passe. Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète, et dont la fortune ne cesse d’augmenter d’année en année – les derniers chiffres montrent que huit hommes possèdent autant que la moitié de l’humanité –, sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage. Les personnalités-clés qui composent le cabinet de Donald sont non seulement des ultra-riches, mais ces individus ont amassé leur argent en nuisant aux personnes les plus vulnérables de notre planète, et à la planète elle-même. Cela fait apparemment partie du profil requis pour le job. Les gens qui possèdent déjà une part absolument obscène de la richesse de notre planète sont bien déterminés à s’emparer d’encore davantage. Il y a le banquier des produits pourris, Steve Mnuchin, le choix de Trump pour occuper les fonctions de ministre des Finances. Sa « machine à expulsions », illégale, a mis des dizaines de milliers de gens à la (…) Lire la suite »
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C’est le ralliement des Démocrates au néolibéralisme qui a offert la victoire à Trump (The Guardian)

Naomi KLEIN
Ils mettront ça sur le dos de James Comey et du FBI. Sur le dos des radiations des listes, et du racisme. Ils accuseront le 'Bernie ou rien' [Bernie or bust] et la misogynie - les petits partis, les candidats indépendants. Ils accuseront les grands médias de lui avoir fourni la plate-forme, les réseaux 'sociaux'd'avoir été le mégaphone, et Wikileaks d'avoir déballé le linge sale. Dans tout cela, l'influence principale qui nous amène à vivre ce cauchemar éveillé est ignorée : le néolibéralisme. Cette vision du monde - totalement incarnée par Hillary Clinton et sa machine - ne fait pas le poids en face de l'extrémisme 'à la Trump'. C'est la décision de présenter celle-là contre celui-ci qui a scellé notre sort. Alors s'il-vous-plaît, si nous n'apprenons que cela, au moins tirons les leçons de cette erreur. Voici ce que nous devons admettre : énormément de gens souffrent. Avec les politiques néolibérales de dérégulation, privatisation, d'austérité et de business trans-national, (…) Lire la suite »
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Voici pourquoi les entreprises de fracturation hydraulique se pourlèchent les babines, en observant ce qui se passe en Ukraine

Gaz et Stratégie du Choc en Ukraine (The Guardian)

Naomi KLEIN

Du changement climatique à l’Ukraine, l’industrie du gaz naturel est sans égale, lorsqu’il s’agit d’exploiter une crise à son profit – elle applique ce que j’appelle la stratégie du choc

Pour vaincre Vladimir Poutine, il suffirait d’inonder le marché européen de gaz-naturel-extrait-aux-États-Unis-par-fracturation-hydraulique, du moins l’industrie aimerait-elle nous le faire croire. Deux projets de loi, qui viennent d’être présentés au Congrès des États-Unis – l’un devant la Chambre des Représentants (H.R. 6), l’autre devant le Sénat (H.R. 2083) – apportent leur contribution à l’escalade de l’hystérie antirusse ; ils ont pour objectif d’autoriser les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’issue d’un examen en procédure accélérée, au nom de l’aide qu’il conviendrait d’apporter à l’Europe, pour lui permettre de ne plus dépendre des énergies fossiles de Poutine, tout en renforçant la sécurité nationale des États-Unis. Selon Cory Gardner, le membre républicain du Congrès qui présenta le projet à la Chambre, « s’opposer à cette législation, équivaut à raccrocher au nez de nos amis, de nos alliés, alors qu’ils appellent à l’aide ». Il disait peut-être la vérité (…) Lire la suite »

Comment la science nous appelle tous à la révolte (New Statesman)

Naomi KLEIN

Est-ce que notre quête incessante de croissance économique est en train de tuer la planète ? Les climatologues ont observé les données - et leurs conclusions sont alarmantes.

En Décembre 2012, lors de la réunion d'automne de l'American Geophysical Union qui a lieu chaque année à San Francisco, un chercheur de systèmes complexes aux cheveux roses nommé Brad Werner a fendu la foule de 24,000 scientifiques de l'espace et de la terre. La conférence de cette année a vu passer quelques intervenants célèbres, d'Ed Stone du projet Voyager de la NASA, qui a expliqué une nouvelle étape sur le chemin de la conquête spaciale, au cinéaste James Cameron, qui a parlé de ses aventures dans des submersibles en eaux profondes. Mais c'est la conférence de Werner qui fit le plus de bruit. Elle était intitulée « La Terre est-elle foutue ? » (« Is the Earth F**ked ? ») (Titre complet : « La Terre est-elle foutue ? La Futilité Dynamique de la Gestion Globale de l'Environnement et les Possibilités de Développement Durable via le Militantisme de l'Action Directe »). Debout devant la salle de conférence, le géophysicien de l'Université de Californie, à San Diego, a présenté (…) Lire la suite »
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C’est le «  saqueo » global, le temps du Grand Larcin

Pillages en plein jour (The Guardian)

Naomi KLEIN

On nous rabâche que les émeutes en Grande-Bretagne n’avaient rien de politique - mais les émeutiers savent que leurs élites, eux, volent en plein jour.

Je n'arrête pas d'entendre des comparaisons entre les émeutes à Londres et celles d'autres villes européennes - bris de vitrines à Athènes, voitures incendiées à Paris. Il est certain qu'il y a des similitudes : une étincelle provoquée par la violence policière, une génération qui se sent abandonnée. Mais les évènements à Londres ont été marqués par des destructions massives, le pillage était un phénomène marginal. Il y a eu cependant d'autres pillages massifs ces dernières années, et peut-être devrions-nous en parler aussi. Il y a eu Bagdad au lendemain de l'invasion par les Etats-Unis - une vague d'incendies et de pillages qui ont vidé les bibliothèques et les musées. Les usines aussi ont été touchées. En 2004 j'ai visité une usine qui fabriquait des réfrigérateurs. Les employés avaient pris tout ce qui avait de la valeur, puis ils y ont méthodiquement mis le feu jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'une structure métallique tordue. A l'époque les gens à la télé trouvaient que (…) Lire la suite »
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La Stratégie du Choc - Documentaire de Michael Winterbottom (d’après le livre de Naomi Klein)

Naomi KLEIN, Michael WINTERBOTTOM
« Seule une crise, réelle ou supposée, peut produire des changements. Lorsqu'elle se produit, les mesures à prendre dépendent des idées en vigueur. Telle est, me semble-t-il, notre véritable fonction : trouver des solutions de rechange aux politiques existantes et les entretenir jusqu'à ce que des notions politiquement impossibles deviennent politiquement inévitables. » Milton Friedman SYNOPSIS En 2007, Naomi Klein publiait La Stratégie du Choc. Un traumatisme collectif, une guerre, un coup d'état, une catastrophe naturelle, une attaque terroriste plongent chaque individu dans un état de choc. Après le choc, nous redevenons des enfants, désormais plus enclins à suivre les leaders qui prétendent nous protéger. S'il est une personne à avoir compris très tôt ce phénomène, c'est Milton Friedman, Prix Nobel d'économie en 1976. Friedman soutenant l'ultralibéralisme, conseilla aux hommes politiques d'imposer immédiatement après une crise les réformes économiques douloureuses avant (…) Lire la suite »

Pour Obama, aucune occasion n’est trop belle pour être ratée (The Nation)

Naomi KLEIN
Contrairement à d'innombrables commentaires, la débâcle à Copenhague n'est pas la faute à tout le monde. Elle n'a pas eu lieu parce que les êtres humains seraient incapables de s'entendre, ou parce qu'ils seraient intrinsèquement autodestructeurs. Ce n'était pas non plus la faute à la Chine, ni à la malheureuse ONU. Beaucoup de torts sont à partager, mais il y a un pays qui était le seul à détenir le pouvoir de changer la donne. Il n'en a rien été. Si Barack Obama était venu à Copenhague avec l'engagement transformateur et entrainant de sortir l'économie US de la dépendance des carburants fossiles, tous les autres pays émetteurs auraient suivi. L'UE, le Japon, la Chine et l'Inde avaient tous précisé qu'ils étaient prêts à s'engager plus loin, mais uniquement si les Etats-Unis montraient l'exemple. Au lieu de cela, Obama est arrivé avec des objectifs honteusement minimes et tous les gros pays pollueurs se sont alignés sur lui. (l'" accord" qui fut finalement imposé (…) Lire la suite »

Le Capitalisme à la manière de Sarah Palin

Naomi KLEIN

Nous sommes dans un moment de changements, un moment où le sol se dérobe sous nos pieds et où tout est possible. Ce que nous considérions comme inimaginable il y a un an est devenu possible. Dans des moments comme celui-ci, il est absolument indispensable de clarifier au maximum ce que nous voulons parce que nous pourrions obtenir gain de cause. Les enjeux sont donc élevés.

Ces derniers temps, généralement je parle du plan de sauvetage. Nous devons tous comprendre ce plan parce qu'il s'agit d'un cambriolage qui se déroule sous nos yeux, le plus grand vol de toute l'histoire monétaire. Mais aujourd'hui, je voudrais aborder les choses sous un autre angle : que se passera-t-il si le plan de sauvetage est un succès, si le secteur financier est sauvé et que l'économie retrouve ses marques d'avant la crise ? Est-ce que c'est ça que nous voulons ? Et après, à quoi ressemblerait le monde ? La réponse est qu'il ressemblerait à Sarah Palin. Entendez-moi bien, ce n'est pas une plaisanterie. Je crois que nous n'avons pas prêté suffisamment attention à la signification du phénomène Palin. Réflechissez : Sarah Palin a surgi en grande fanfare sur la scène internationale comme candidate à la vice-présidence le 29 août lors d'un meeting électoral de McCain. Exactement deux semaines plus tard, le 14 septembre, la société Lehman Brothers s'effondrait en déclenchant la (…) Lire la suite »

Trop c’est trop. Il faut maintenant passer au boycott.

Naomi KLEIN
Il est temps. Il est grand temps. La meilleure stratégie pour mettre fin à l'occupation de plus en plus sanglante est de faire en sorte qu'Israël fasse l'objet d'un mouvement comme celui qui mit fin à l'apartheid en Afrique du Sud. En juillet 2005 un tel plan fut proposé par une très large coalition de groupes pro-palestiniens. Il firent appel « aux personnes de conscience du monde entier pour imposer un large boycott et lancer des initiatives contre Israel similaires à celles appliquées à l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid. » Ainsi est née la campagne « Boycott, Divestment and Sanctions » (BDS) (*) Pour chaque jour de bombardements sur Gaza qui passe, de plus en plus de gens se rallient à la cause BDS, y compris chez les juifs israéliens. Pendant l'assaut, environ 500 israéliens, dont plusieurs dizaines sont d'éminents artistes et universitaires, ont envoyé une lettre aux ambassadeurs étrangers en poste en Israël. La lettre demandait « l'adoption immédiate de mesures (…) Lire la suite »