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Auteur : Partageux

Térésa et sa famille

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C'est une petite vieille toute ridée. Ses habits disent de suite qu'elle est étrangère et tzigane. Elle boîte dans les rues avec une canne. Elle fait la manche. Entre nous, on la nomme "la grand-mère" puisqu'on lui donne l'âge d'être notre mère ou grand-mère. On discute. Térésa dort où elle peut. Sous une bâche, dans une usine désaffectée, dans un squatt insalubre. En compagnie de sa famille. On sympathise. Un jour elle nous tend un portefeuille avec tous les papiers qui racontent l'histoire de la famille. La carte d'identité révèle que Térésa a deux ans de plus que moi ! Pas vingt-cinq ou trente... Une déclaration de naissance faite avec retard et validée par le tribunal. Un rendez-vous avec un service social pour la mère, sa belle-fille. Un jugement de placement en assistance éducative. Le jugement dit que ces gens vivent dans dans un trop grand dénuement pour que l'on leur laisse le bébé. « Les papiers » racontent l'histoire toute simple de gens qui souhaitent parvenir à s'installer en France et (...) Lire la suite »

Le pain des autres

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« Dans mon village, en Provence, pour la nouvelle année, le 1er janvier, tout le monde offrait toujours un cadeau à tout le monde. Devine un peu ce que cela pouvait être ? Rémi cherche : — Acheter des cadeaux pour tout un village... Il faut beaucoup d'argent. Les gens étaient donc riches ? Mamé dit en riant : — Mais non, en ce temps-là, nous avions bien peu d'argent et personne dans le village n'achetait de cadeaux. Il n'y avait même pas de magasins, comme aujourd'hui. — Alors vous les fabriquiez, les cadeaux ? — Pas vraiment ! — Alors, comment faisiez-vous ? — C'était très simple. Écoute... Autrefois chaque famille faisait son pain. Il n'y avait pas l'eau courante dans les maisons. Alors on allait en chercher à la fontaine sur la place du village. Et le 1er janvier, tôt le matin, à peine la nuit finie, la première personne qui sortait de chez elle posait un pain frais sur le rebord de la fontaine, pendant que sa cruche se remplissait d'eau. Celle qui arrivait après prenait le pain et en (...) Lire la suite »

La nausée

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Brest, 19 mars 1950. Les ouvriers du bâtiment, qui reconstruisent la ville détruite à la fin de la guerre, se mettent en grève. Grève qui devient générale en quelques jours. Les ouvriers demandent une augmentation des salaires parce que les salaires sont insuffisants pour manger. L'alimentation est chère en cette époque de pénurie. Le 14 avril une manifestation de femmes " des salopes venues demander à la mairie du pain et du lait pour les enfants ! " est refoulée sans ménagement par la police. La députée Marie Lambert, qui conduisait la manifestation, est arrêtée bien que jouissant en théorie de l'immunité parlementaire. Le 17 avril la manifestation des ouvriers est réprimée dans le sang. Le député Alain Signor, qui est aussi un grand invalide de la Résistance, est arrêté. « Monsieur Signor était à terre, six CRS le frappaient sauvagement à coups de crosse » écrira Ouest-Matin. Les policiers tirent. Ils feront quarante neuf blessés " dont un en perdra une jambe " et un mort d'une balle (...) Lire la suite »

Touche pas à ma blogosphère

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Nous, blogueurs et blogueuses, et avant cela citoyens et citoyennes, tenons à jour sur le web des chroniques, incluant du texte, des photos, des vidéos, de la musique. Ils sont le fruit de nos réflexions ou de nos humeurs, à propos de l'actualité politique ou culturelle, sociale ou sportive, ou dans des secteurs plus spécialisés tels que l'histoire ou la cuisine, la photographie ou les nouvelles technologies… Nous produisons un contenu dont nous sommes les auteurs, chacun et chacune à son propre rythme, selon ses propres centres d'intérêts ou ses compétences, chacun et chacune avec son expérience personnelle, sa sensibilité. En un mot, nous tenons des blogues. Des hommes, des femmes et des blogues Chacun de nos billets de blogs est l'occasion de susciter des avis, des commentaires, des questions, des discussions, à l'occasion du débat. En un mot, de l'interaction. Les internautes qui « nous rendent visite » sont parfois blogueurs eux-mêmes. En commentant « chez nous », ils nous permettent de (...) Lire la suite »

Christiane en colère

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Christiane, elle rame, elle galère. Entre trois gamins qu'elle élève seule, des ersatz de boulot et des miettes de revenu. Elle trépigne encore de sa journée difficile. Une putain de rage à bouffer sans trop mâcher un nain tout cru. Talonnettes et gourdasse comprises. " Cet après-midi, j'ai cru que j'allais étrangler une conseillère pôle-Emploi. Elle sortait de chez le coiffeur, puait la cocotte, venait d'enrichir une esthéticienne et de dévaliser une boutique de fringues. Elle tordait du cul dans une jupe en cuir et des collants satinés. Cette salope doit avoir un maquereau qui gagne plus de pognon par jour que moi dans l'année. " Bah, tu sais, les choix esthétiques de la madame, tu peux bien... " Arrête un peu ! Je te cause pas de ça ! Cette salope se permet de me prendre de haut. Et je n'aime pas qu'on me fasse sentir que j'ai trois gosses à charge, que je suis au RSA et que je suis mal habillée selon des critères de pouffiasse. " Bon, tu te calmes un peu et tu me racontes (...) Lire la suite »

Louise sans nom

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C'est un petit cimetière perdu dans la campagne. Un tombeau qui détonne dans le paysage attire l'attention. Le pognon fiston, quand il coule à flot, ça continue de se voir après la mort... Je jette un oeil négligent sur les inscriptions. Trois soeurs mortes entre dix-sept et vingt-deux ans peu avant 1950. Trois mortes en deux années. Le cimetière n'a guère d'autre sujet d'intérêt. Je continue à flâner vers les maisons du bourg. Une grand-mère m'accoste. Elle va au cimetière avec son arrosoir et elle m'a vu sortir. On prend le temps de causer. Je suis très en avance pour mon rendez-vous. Elle s'emmerde sévère dans sa campagne, la grand-mère, avec des vieux trop vieux qui ne sortent plus de chez eux et des plus jeunes au boulot qui ne rentrent que le soir pour s'enfermer dans leurs pavillons. Je l'interroge sur ce grand tombeau de marbre qui domine le cimetière de sa richesse. Son visage s'éclaire. Ah l'étranger au pays a remarqué ! Et la voilà bien lancée dans la causette. Elle a connu les trois (...) Lire la suite »