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CONTRE LE BAILLON ANTIMAPUCHE DES MEDIAS : prisioniers politiques entament 45 jours en greve de la faim.

32 prisonniers mapuche en grève de la faim (45ème jour)

par Ximena Gautier Greve.- Correspondant Mapuche à Paris.

Le lundi 23 août à 9H00, heure du Chili (16H00, heure de Paris), l’organisation " Mapuche Ta Inchiñ Nation Mapuche " a occupé les locaux de la Radio Bio Bio de Santiago et a aussitôt émis des communiqués, trente minutes après le début de l’action.

Un journaliste sportif de la radio envoya des commentaires par Twitter en affirmant que les journalistes et les employés étaient enfermés dans une salle des locaux. Les indiens en costumes traditionnels, ponchos et portant des drapeaux noirs, cadenassèrent les portes en empêchant tout accès et sortie. Le journaliste Miguel Cajas a signalé que les indiens gardaient une attitude calme, malgré le grand bruit qu’ils faisaient en criant dans un mégaphone leurs demandes et en jouant de leurs instruments indigènes (vents et percussions). Pendant ce temps, d’autres autochtones (hommes et femmes) restaient en dehors de l’immeuble et avaient accroché sur les portes d’entrée à la propriété, des affiches où l’on pouvait lire des phrases faisant allusion aux prisonniers politiques Mapuche en grève de la faim depuis le 12 Juillet, dans les prisons des différentes régions du pays.

L’acte désespéré des Indiens, qui ne sont pas violents, est due au silence observé par les médias du Chili, -autocensure ou contrainte gouvernementale ?-, destiné à étouffer le drame vécu par les communautés indiennes du sud du pays.

La prise de la Radio Bà­o-Bà­o (FM), affecte une importante chaîne radiale née en 1966 dans la ville de Concepción au sud du Chili, dont le développement a impliqué très rapidement son extension à Temuco, Osorno et Puerto Montt en 1990. La station a ouvert son siège à Santiago en 1997, et possède une grande puissance qui lui permet de couvrir aujourd’hui le 98% du pays. Elle se vante de son indépendance politique, religieuse et économique.

Le réseau dispose d’une station phare située à Lonquimay, destinée à servir d’abord les habitants autochtones de la région. Sous la devise de servir toutes les personnes de façon égalitaire, la radio a presque un demi-siècle d’activité.

L’OCCUPATION : Une "Déclaration publique" adressé au Peuple-Nation Mapuche, à ses correspondants, aux médias et à l’opinion publique du Chili et à l’étranger, a été envoyé dès le début de l’occupation.

La déclaration dit que le seul but de l’action est la fin de "la censure imposée aux communications" touchant la grève de la faim qui font en ce moment 32 prisonniers politiques Mapuche depuis le 12 Juillet.

Le groupe estime que si les médias ne diffusent pas à propos des difficiles conditions entourant les emprisonnements controversés et arbitraires qui subissent les captifs, c’est parce qu’elles sont censurées. C’est pour cela qu’ ils appellent à mettre un terme à l’écran de déni sur ce qu’ils sont en train de vivre dans un silence journalistique presque absolu.

Nous lisons : "Nous exigeons que les médias chiliens, les chaînes de télévision, radios, journaux, etc. mettent fin à la dissimulation des informations relatives aux prisonniers politiques Mapuche et à la négation des faits qui influent sur le droit légitime à l’information."

L’action traduit également les principales revendications des prisonniers en grève de la faim. Elles concernent la démilitarisation des territoires habités par les communautés indigènes, où il y a des détachements armés, bataillons des forces de répression qui attaquent les habitants à la mitraillette et toutes sortes d’explosifs anti-manifestations.
Ils mènent aussi des perquisitions abusives au cours desquelles ils détruisent le matériel et les outils de travail dont les agriculteurs roturiers ont besoin pour survivre. Au cours de ces opérations les bataillons tirent fréquemment des balles réelles au corps, tuant des manifestants indiens comme des lapins. Les actions judiciaires pour punir ces bavures sont condescendantes avec effronterie. Par exemple, dans ces jours-ci, le meurtrier du jeune Matà­as Catrileo étudiant en architecture (21 ans), identifié par sa prise de position à faveur de son groupe ethnique, a été condamné à trois ans et un jour de liberté surveillée, malgré que la défense a démontré qu’on lui avait tiré dans le dos lorsqu’il manifestait en hurlant, habillé en T-shirt, sans arme et que ses actes ne montraient aucune violence.

Le groupe qui occupe la radio demande la libération de tous les prisonniers politiques mapuches, et dit que leur lutte est destinée à dénoncer l’usage indiscriminé de la Loi Anti-terroriste de Pinochet, qui leur est appliquée sans fondement. Ils déclarent être soumis à la double peine, c’est-à -dire, les prisonniers mapuches sont inculpés à la fois par la justice civile et par la justice militaire et sont condamnés à deux reprises.
Tous ces procédés arbitraires font qu’une personne peut être condamné à plusieurs années de prison, pour avoir empilé et mis le feu à des pneus et des fagots sur un chemin rurale, où passe un véhicule une fois par jour.

Le groupe d’activistes mapuche a pris avantage de l’occupation de la radio, pour mettre en avant les revendications de la nation mapuche, qui mettent en cause les actions de la République du Chili sur des terres qui ne lui appartiennent pas et dont le retour est revendiqué par les Indiens. Ces terres sont en effet, les terres de ces habitants depuis le commencement du monde et n’ont jamais été cédées à l’État chilien par les leaders naturels des peuples indiens.

C’est pourquoi les Indiens ne comprennent pas ce qu’ils font dans leur pays Mapuche, et les entreprises chiliennes et les sociétés transnationales installées avec l’autorisation de l’État chilien qui occupe leurs terres.

Le conflit est une longue histoire d’occupation abusive des territoires indiens. Les Mapuche protestent et l’État chilien les condamne en tant que terroristes. C’est pourquoi, ils se déclarent prisonniers politiques d’un pouvoir illégitime d’occupation. Et ils se disent « séquestrés » par les troupes d’occupation chilienne qui les a mis en prison.

Le groupe qui a pris la radio exige :

1) L’autonomie et l’autodétermination de nos territoires.

2) l’expulsion immédiate des entreprises nationales et transnationales installées sur les terres mapuches.

3) des peines de prison ferme pour les meurtriers de Matà­as Catrileo (21 ans) et de Jaime Mendoza Collio (17 ans).

Ils déclarent attendre des réponses urgentes de l’État chilien et le tiennent pour responsable de la grève de la faim des « peñi » (frères) qui arrive maintenant à 45 jours.

Ils exigent la libération de tous les prisonniers et disent qu’en vérité ils ont été effectivement enlevés dans les prisons chiliennes. Le communiqué est signé par l’organisation "Mapuche Ta Inchiñ Nacion Mapuche"

© Ximena Gautier Greve. xgautierg@free.fr correspondant Mapuche à Paris.

Reproduction autorisée.

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