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Le Sarkophage n° 23

Dans cette livraison du Sarkophage n° 24, Paul Ariès envisage un second tour Strauss-Kahn/Le Pen pour 2012 : « L’élection de Marine Le Pen à la tête du FN rend vraisemblable l’adoption d’un scénario à l’italienne caractérisé par un rapprochement des différentes droites. […] Sarkozysme et lepenisme sont les produits d’une même révolution conservatrice mondiale. »

Les pauvres en France sont désormais « à l’abandon » (Jean Peneff et Moustapha El Miri) : les auteurs espèrent que « dans les formes de survie économique peuvent apparaître des façons de vivre à cultiver ». Ce qui est difficile pour des ménages qui disposent de 50 euros par jour : « ils ont peut-être des droits citoyens, « mais pas les moyens pratiques de les exercer ».. Les auteurs critiquent le manque d’action des syndicats : « Si elles revenaient à leur histoire, les grandes centrales prendraient en charge cet énorme problème que les classes moyennes du caritatif ou des services sociaux ne savent pas saisir, l’abandonnant plutôt aux bons sentiments et au déclamatoire, préférant jouer des symboles du spectacle et des actions médiatiques dans les manifs. »

Véronique Perrot envisage un remaniement de la famille » : « La gauche a longtemps eu des comptes à régler avec l’institution familiale. Et si aujourd’hui c’était la famille qui avait des comptes à solder avec cette gauche-là  ? Peut-on penser la famille comme un élément de résistance ? Le débat est ouvert, comme celui sur l’école. »

De manière cinglante, Laurent Paillard décrypte la prose de Luc Ferry (" Ferry Games " ), tout en cynisme et en perversité. Qu’attendre d’un " flicosophe " qui préfère Marine Le Pen à Stéphane Hessel. A l’indignation du grand résistant, le partisan mondain de l’ordre établi préfère l’indifférence et le renoncement (« Peut-on s’indigner contre la loi de la pesanteur ? »).

En grande forme, le même Paillard (" Le coin des sophistes " ) critique la politique du représentant de commerce de l’Oréal, actuellement ministre de l’Éducation nationale, une politique se résumant à l’accompagnement personnalisé pour chaque élève, qui « fonctionne comme un gadget que l’on reçoit en prime lors d’un achat pour faire oublier la médiocrité du produit », mis en place non par des " enseignants " mais par des " accompagnants d’élèves en fin de scolarité " .

Jean-Claude Génot explique pourquoi la nature est « malade de la gestion ». La nature est envahie par le discours managérial, « alors qu’elle n’a besoin que de temps et d’espace, l’un nous apportant l’équilibre et l’autre la liberté ».

Pour Anselme Jappe, suffit-il d’être « tous contre la finance » ? « La toute-puissance de la finance n’est pas la cause des turbulences mais le symptôme d’une crise de toute la société capitaliste.

Un peu dans le même esprit, Pierre Dardot et Christian Laval expliquent brillamment comment le néo-libéralisme s’est imposé comme « la nouvelle raison du monde » par « l’universalisation du modèle de l’entreprise, l’extension à l’individu de la problématique gestionnaire du capital (« " capital humain " ).

Un article très argumenté de Guy Martin sur les prisons « usines à délinquance » : « L’oligarchie mondiale a besoin de la peur. Elle a besoin de la délinquance. Elle justifie le renforcement des systèmes répressifs, mais aussi l’enfermement d chacun chez soi. Sarkozy ne manque jamais de jouer sur la peur, d’invoquer les criminels. […] la prison plonge le délinquant dans un milieu aux antipodes du contrat social, où le rapport de force prévaut et où davantage de violence sont commises que dans n’importe quel autre lieu de la vie civilisée. […] dans certains états des États-Unis, un habitant sur cent est en prison. »

Francis Calmet et Simon Cottin-Marx s’intéresse à l’immeuble de la Marquise du 1bis Place des Vosges. La justice a condamné les étudiants squatters de cet immeuble abandonné à 80000 euros d’amende. Une paille ! « Comme si un propriétaire qui laisse un immeuble vide pendant dix ans, sans entamer aucune procédure pour louer ou vendre, pouvait prétendre à un quelconque préjudice quand des mal-logés l’occupent ! »

Une fort utile réflexion de Georges Corm : « Comment l’idéologie libérale s’est emparée des esprits » : « Comment comprendre que les peuples ne se révoltent pas davantage ? Comment comprendre la victoire de la révolution conservatrice mondiale ? Pourquoi tant d’anciens militants de gauche se sont-ils ralliés au système ? » Voir aussi cet article sur le dernier livre de Georges Corm : http://www.legrandsoir.info/George-Corm-Le-nouveau-gouvernement-du-mon...

Un entretien très enrichissant entre Alberto Acosta, Matthieu Le Quang et Paul Ariès sur la différence entre le bien être (qui détruit la planète) et le buen vivir qui nous renvoie aux jours heureux du programme du CNR.

Pour Rodolphe Durand et Jean-Philippe Vergne, le capitalisme et la piraterie ne sont pas ce que l’on croit. Est-ce que le capitalisme est un renouveau de la piraterie, où bien est-ce l’inverse ?

A propos de de Villepin, Le Sarkophage nous invite à nous souvenir qu’il fut l’inventeur du CPE et qu’il a considérablement réduit la progressivité de l’impôt sur le revenu.

Le Sarkophage donne la parole au Comité Anti-Olympique Annecy : « L’idéologie du sport est un élément central du productivisme avec la sportivisation de nos existences, avec la notion managériale de capital humain, avec la maltraitance du corps des sportifs, avec aussi les retombées négatives sur le plan environnemental, social et humain des territoires concernés. » Il s’agit également de « vendre des projets délicats à une population qui aura du mal à les combattre. »

Pour Christine Bergé, le nucléaire (article rédigé avant la catastrophe japonaise) n’est ni invisible, ni inodore, ni inoffensif : « Une centrale ressemble à une basilique conçue comme un hymne à la technologie sur un registre quasi religieux, centrale capable de renouveler éternellement son aliment de combustion. »

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