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Egypte : Ah les cons ! S’ils savaient !

L’armée égyptienne, la seule au monde cotée en bourse, n’a pas supporté un jour supplémentaire de déstabilisation de la Bourse du Caire. Alors pour ceux qui, dans les rues du Caire, fêtent cette entourloupe de mauvais présage, je n’ai pas mieux que la célèbre phrase de Daladier : Ah les cons ! S’ils savaient !

Cide

Pourtant, on la savait pas encore arrivée au bon port cette vieille Égypte. Pas seulement parce que, comble de malheur, son Nil, dont elle est la généreuse donation, n’est plus à sa portée. Pas seulement parce que, non plus, ses ennemis l‘attendent au tournant, tous les tournants. Mais surtout, parce que ses enfants s’entredéchirent et refusent le compromis.

Or, sur plus de 7000 ans, l’Egypte n’a eu de constant que ses sorciers. Et ceux-ci se sont révélés cette fois plus malfaisants que toutes les plaies d’Egypte. Et pour cause, ils venaient de rouvrir la boite de Pandore que, candidement, l’on a cru fermée à jamais.

Il leur faut donc maintenant beaucoup d’ingéniosité illusionniste pour nous présenter autrement la destitution d’un président démocratiquement élu que d’un coup d’état en bonne et due forme. Maquillé, certes, opportuniste, peut-être ! Mais un coup d’Etat tout de même.

En fait, l’armée égyptienne, la seule au monde cotée en bourse, n’a pas supporté un jour supplémentaire de déstabilisation de la Bourse du Caire. La démocratie et l’avenir du peuple égyptien, eux, attendront.

La vérité c’est que les sorciers d’Egypte ont trouvé leur Pharaon. Un petit général d’opérette d’une armée marchande dont le dernier exploit date de huit siècles. Et ces assassins d’espoir se sont jetés à ses pieds comme jadis Cléopâtre dans le lit de César. Et ils étaient tous consentants. Le grand sorcier d’Al-Azhar, avait déjà sa fatwa du matin, toute chaude, et sur mesure. Le Pope copte marmonnera, lui, ses prières d’usages.

El Baradai, l’occidentaliste, épelera honteusement des mots d’une langue qui, désormais, ne parle pas, ne comprend plus. Bien sur les arrestations commenceront de sitôt. Ils viseront d’abord le Président, sa famille et ses collaborateurs. Puis les membres de son parti politique, puis ils engloberont tous les Frères musulmans. En suite, prenant goût au embastillement, les militaires mettront dans les casernes tous les autres. Alors, les coups pleuvront de toute part, pour tous et contre tous. Du déjà vu, quoi, en Algérie notamment.

Alors pour ceux qui, dans les rues du Caire, fêtent cette entourloupe de mauvais présage, je n’ai pas mieux que la célèbre phrase de Daladier. Ce dernier de retour de Berlin après avoir cédé sans contrepartie la Tchécoslovaquie à Hitler, et rassuré après avoir pris peur de la foule qui s’est massée dans l’Aéroport pour l’accueillir, s’exclama tout naturellement : Ah les cons ! S’ils savaient !

Cide

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