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Les Vautours !

Mouadamiya Al-Cham, un Abou Salim et un Timisoara-bis ? Que s’est-il passé le mercredi 21 août dans la zone de Ghouta près de la capitale syrienne, Damas ? L’armée syrienne avait mené une offensive ayant occasionné un nombre indéterminé de victimes dans la localité de Mouadamiya Al-Cham. Il est patent que les bombardements de ce mercredi ont été plus violents que ceux de ces dernières semaines. Le nombre de victimes qui a été évalué entre 100 et 170 morts - aucun bilan officiel n’a été donné - atteste, à lui seul, de la violence de l’offensive de l’armée syrienne. Cela est un fait. Il ne faut pas oublier cependant que la Syrie est en pleine guerre civile depuis plus de deux ans et demi. Ce qui fait ressortir cette action des précédentes contre-offensives de l’armée syrienne est l’imputation du présumé emploi par celle-ci d’armes chimiques. Armes prohibées par les institutions internationales.

De fait, l’opposition syrienne - en perte de terrain au plan militaire - a immédiatement accusé le régime de Bachar al-Assad d’avoir usé d’armes chimiques contre les rebelles. Elle donne des chiffres de victimes - répercutés par les médias internationaux - qui donnent froid au dos. Les autorités syriennes ont démenti ces affirmations le même jour, indiquant que « les allégations sur l’utilisation d’armes chimiques par l’armée arabe syrienne aujourd’hui (mercredi, Ndlr) dans les régions de la banlieue de Damas (...) sont nulles et non avenues et totalement infondées ». La première question qui vient à l’esprit est de se demander s’il est logique qu’une armée en train de reprendre la maîtrise du terrain utilise des armes prohibées ? On peut également exciper du fait de la présence en Syrie des experts de l’ONU en armes prohibées venus enquêter sur l’affaire de Khan al Assal avec l’autorisation de Damas. Auquel cas, si cela s’avérait exact, il faut alors croire que le régime syrien, outre de perdre la tête, aurait organisé son propre « suicide politique », comme d’ailleurs le faisait remarquer vendredi un responsable de la sécurité syrienne.

Le problème est que l’Occident d’une manière générale, les médias occidentaux et arabes en particulier ont fait écho aux accusations de l’opposition sans prendre la peine d’examiner sérieusement les tenants et aboutissants de l’affaire. Pourtant, ce ne sont pas les exemples qui font défaut lorsque l’opinion publique a été à plusieurs reprises grugée par des faux de même nature. L’archétype le plus connu reste l’affaire de Timisoara en Roumanie qui a entraîné la chute du dictateur roumain, Nikolaï Ceausescu, au début des années 1990, par la découverte d’un présumé charnier. Les plus grands journaux du monde se sont laissé embarquer dans cette invraisemblable affaire, le New York Times allant jusqu’à avancer que « 4500 personnes auraient été massacrées en trois jours » D’autres journaux, tout aussi prestigieux, se sont laissé piéger. Or, le quotidien français Le Figaro, révélait le 30 janvier 1990 que « les images atroces du charnier de Timisoara, en Roumanie, étaient le résultat d’une mise en scène ». Oui, d’une mise en scène ; des gens n’hésitent pas à recourir à l’horrible pour gagner l’opinion et surtout les médias internationaux à leur cause. Plus près de nous, l’autre cas de charnier qui a soulevé l’indignation a eu lieu à la prison d’Abou Salim à Tripoli (Libye) en 2011. Après coup, il s’est avéré qu’il n’y avait rien de vrai. Un trou avec quelques os d’animaux s’est transformé en fosse commune avec plus de 1200 corps, s’alarmait la « presse » internationale alertée par le CNT. Celui-ci devait ensuite admettre que « les os sont trop grands pour être des os humains. C’est sans doute autre chose ». Mais c’est l’image du « génocide » qui demeurera, les médias n’ayant pas cru, de leur devoir de rectifier une information qui s’est avérée fausse, avec toutes les conséquences qu’elle eut sur le peuple libyen.

Les médias internationaux ont fait leurs choux gras de ces deux cas, ne s’apercevant que sur le tard, après coup, que c’était des « mises en scène » dans l’optique de jouer sur les sentiments et l’émotion de la communauté internationale. Les démentis, quand les journaux consentent à les publier, sont refoulés en pages intérieures et noyées dans les informations. La guerre civile en Syrie oppose deux parties qui se combattent avec acharnement. Comment se fait-il que les médias publient sans vérification des informations et accusations très graves, en provenance d’une des parties, sans recourir - au minimum - à des moyens plus fiables pour valider ou rejeter ce que l’on présente comme vérité ?

En fait, tout était bon pour présenter le président syrien comme un abominable criminel. Pour cela, il fallait des images tragiques, il fallait émouvoir. On annihile la raison pour ne laisser place qu’à l’émotion. Mouadamiya Al-Cham, un autre Timisoara et un autre Abou Salim ? Tout le laisse croire, tant les médias se repaissent désormais de sang pour vendre leur littérature. Des vautours !

Karim MOHSEN

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/179862-les-vautours.html
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