RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher
Utopie concrète, socialisme, éco-socialisme, socialisme du 21ième siècle, Révolution citoyenne...

Changer de peuple ?

Notre peuple est ingrat, obtus, crédule : changeons de peuple ! (ironie).
Il a cru au départ que le « Front de gauche » c’était pour de bon, profond, permanent, large ; offensif : un vrai front quoi, une vraie alternative. Pas une sorte de martingale que l’on ressort à chaque élection et qui fonctionne plus ou moins bien.

Aux présidentielles, le Front a « cartonné », grâce notamment à l’énergie des communistes, à l’amorce d’une dynamique populaire, à sa diversité, et au charisme du candidat, J.L. Mélenchon.
Passées les élections, le Front a été globalement remisé au magasin des « machins » politiques, comme s’il avait peur de son ombre, comme s’il représentait un danger pour les partis de la gauche de rupture.

A ceux qui proposaient de ne pas laisser « retomber le soufflet », d’accueillir les forces nouvelles, jeunes, mises en mouvement, de créer « en bas », partout, des assemblées ou comités de front (à débattre : de gauche, du peuple, de Front populaire ?), informels mais ouverts, vivants, pluriels, dynamiques, horizontaux, sans concurrencer la nécessaire existence de partis, à ceux-là il était fait la sourde oreille. Etait-il si difficile pourtant de mener à la fois une stratégie disons « double », une activité simultanée de parti et de front ? L’une nourrit l’autre, a besoin de l’autre.

A ceux qui pensaient que cette « gauche par le bas » n’était en rien contradictoire avec le besoin d’appareils (dépoussiérés), de structures d’organisation, de directions, le plus collectives possibles, on proposait de s’investir dans des « coopératives » (OPNI : objets politiques non identifiés), des ateliers thématiques regroupant une poignée de spécialistes, mais une poignée seulement, en haut...Bref, des pis aller, freinant la dynamique tout en prétendant l’accélérer (embardées), pour ne pas ouvrir toutes grandes les portes et les fenêtres, au cas où l’on « perdrait la main », où le peuple bousculerait le scénario...Les expériences latino-américaines me paraissent riches d’enseignements à ce sujet. Qui plus est : elles nomment et politisent l’alternative, l’utopie concrète : socialisme, éco-socialisme, socialisme du 21ième siècle, Révolution citoyenne ...Elles décriminalisent la sémantique.

Cette stratégie « par le bas », mariant le mouvement social et « le politique », me semble la mieux adaptée pour gérer les problèmes de l’unité, du rassemblement, notre relation de communistes à la gauche « de gauche » (pléonasme), aux organisations sociales, au tissu associatif, aux syndicats, à tout l’éventail de ceux qui cherchent une alternative anticapitaliste, éco-socialiste, d’émancipation humaine, de partage, de justice sociale, de pouvoir populaire... A trop s’enfermer dans une stratégie « de sommet », on finit par rester « socialo-dépendant », y compris sans le vouloir, à être assimilé au « vieux monde », au « système », voire à « la caste ».

Regagner en crédibilité, en lisibilité, suppose de larguer les amarres, de renouveler les pratiques, les stratégies, le langage, de s’ouvrir à de nouvelles problématiques sociétales, environnementales, de ne plus pratiquer le grand écart, le pilotage à vue... Putain, de l’utopie, du rêve, de l’enthousiasme, de la mémoire, de la solidarité...Donner envie. Parler de révolution...Du souffle ! Pas des petits calculs de boutique, le nez collé sur les « échéances électorales », petit bras... Le risque est grand pour le PCF, plus indispensable que jamais, de stagner à un étiage bas, voire de disparaître. Sommes nous sur la remontée ou à la fin d’une propulsion historique ? Pas de question tabou. Pas de vieux réflexes de mise à l’écart des sensibilités qui interpellent. Reconstruire le temps des camarades...Et que l’on se rassure, j’en serai jusqu’au bout du chemin.

Et comme il faut une fin  :
la nécessaire unité, tant recherchée, sur des contenus de classe, me paraît devoir reposer sur un « bloc social », à la base, le plus large possible, et même structuré. Oui, structuré, de manière souple, avant, pendant et après les élections. Un bloc social, pas un cartel d’appareils.

Jean Ortiz.
Universitaire communiste

URL de cet article 28440
  

Même Auteur
Vive le Che !
Jean ORTIZ
Comment expliquer en 2017 le prestige têtu de Che Guevarra, la fascination qu’il exerce encore et toujours ? Le nouvel ouvrage de Jean Ortiz propose une analyse et un point de vue fournis et argumentés, à contre-courant des poncifs et des contre-vérités qui ne manqueront pas de ressurgir en ce cinquantième anniversaire de son assassinat. Il est évident que se joue sur cette figure du combat anticapitaliste comme dans son legs au mouvement pour l’émancipation humaine, une bataille toujours aussi (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

L’abstrait n’a pas d’image, c’est son défaut ontologique. Seul le réel est filmable. Pas la réalité.

Ignacio Ramonet

Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.