Unies par un passé similaire, l’Asie et l’Afrique d’aujourd’hui sont fortement complémentaires. L’Asie s’investit dans le renforcement des capacités de l’Afrique pour aider celle-ci à s’intégrer dans la chaîne de production mondiale, et l’Afrique offre à son tour un marché énorme favorisant le décollage des économies asiatiques.
En 2014, le produit intérieur brut (PIB) de l’Asie et de l’Afrique représentait 51% du PIB mondial et les deux continents ont vu apparaître un grand nombre de marchés émergents, dont la Chine. Celle-ci est maintenant la deuxième plus grande économie mondiale, le volume de son économie ayant été multiplié par 70 ces 30 dernières années.
Dernièrement, le Fonds de la Route de la soie, créé par la Chine dans le cadre de sa nouvelle stratégie d’"une Ceinture et une Route", a réalisé son premier financement transfrontalier, celui d’un projet hydroélectrique qui s’inscrit au Couloir économique sino-pakistanais.
Selon un rapport de l’institut RAND Corporation, les fonds chinois ont permis à l’Afrique d’entamer des projets de construction d’infrastructures à grande échelle, ce qui a créé des emplois et amélioré les services de transport et d’électricité sur le continent.
La Chine a mené 1.046 projets et construit 2.233 km de voies ferrées et 3.530 km de routes en Afrique.
Outre la Chine, l’Inde est une autre économie émergente importante en Asie. Ayant également connu la colonisation et dotée d’un système juridique similaire aux pays d’Afrique, l’Inde possède des liens inhérents avec le continent. De Maurice à l’Afrique du Sud, l’Inde investit dans divers domaines et domine des secteurs clés tels que les télécommunications, la finance et la vente de détail dans certains pays africains.
Sunil Bharti Mittal, première société indienne de téléphonie mobile, a réussi en 2010 à s’implanter dans 17 pays africains par voie de rachat, obtenant ainsi 12% du marché de la téléphonie mobile africain, tandis qu’Obi Mobiles, une société indienne en pleine expansion spécialisée dans les smartphones, a également ciblé le Kenya et d’autres pays d’Afrique de l’Est.
Autre exemple, Singapour, le plus grand pays investisseur de l’ASEAN en Afrique, possède une cinquantaine d’entreprises implantées dans plus de 40 pays du continent africain, couvrant des domaines tels que les infrastructures, l’assainissement, l’énergie et l’agriculture.
Le Groupe Samsung, fleuron de la Corée du Sud, est aujourd’hui le premier fournisseur de produits électroménagers en Afrique, en particulier de téléviseurs, de climatiseurs et de machines à laver.
D’après le récent rapport "Perspectives économiques en Afrique" publié par le Groupe de la Banque africaine de développement, l’Afrique devrait prendre des mesures pour permettre à ses pays de tirer le meilleur parti de ce que peuvent offrir les chaînes de valeur mondiales, de manière à avoir des retombées positives de développement inclusif.
A cet égard, l’Asie a apporté une contribution exceptionnelle. Avec l’Asie, le "made in Africa" a développé ses chaînes de valeur. La productivité et la capacité d’exportation des pays africains ont nettement augmenté, ce qui améliore réellement l’emploi et la vie des populations locales.
Le "made in Africa" a maintenant pénétré sur le marché asiatique. A Guangzhou comme à Yiwu, deux villes chinoises mondialement connues pour leurs marchés de gros, des hommes d’affaires de presque tous les pays africains participent à des transactions d’une vaste gamme de produits, dont l’artisanat, le textile, les meubles, les produits minéraux, les machines, les produits électriques et les denrées alimentaires.
La coopération Asie-Afrique jouit d’un grand potentiel. Un responsable de la banque Standard Chartered en Afrique a estimé qu’au cours de la prochaine décennie, l’Afrique aurait besoin de plus de 90 milliards de dollars d’investissements, alors que les apports réels des gouvernements africains n’ont jusqu’ici pas dépassé les 20 milliards de dollars.
Etant donné l’énorme déficit de financement, la coopération Asie-Afrique est prometteuse. Les nouvelles initiatives proposées par la Chine, dont celles de la Ceinture et de la Route, de même que la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), pourraient y contribuer.
Qiao Jihong, rédactrice du département des informations internationales de l’Agence Chine Nouvelle (Xinhua), à Beijing, Chine.
Source : Service français du département d’actualités internationales de l’agence Chine Nouvelle.
(Le sur-titre est du GS).
Voir aussi : http://french.china.org.cn/business/txt/2015-04/14/content_35318726.htm