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En un mot anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens

Le six décembre 2017, rue Larbi Ben M’hidi, à un jeune algérien qui lui disait que la France devait reconnaître ses méfaits en Algérie, le Président Macron demanda, excédé :

- « Quel âge avez-vous » ?
- « 26 ans », répondit le jeune homme.
- « Mais vous n’avez pas connu la colonisation, lui rétorqua le Président français ; qu’est-ce que vous venez m’embrouiller avec ça » !

Au-delà, de l’attitude véhémente à l’égard d’un jeune homme soucieux de son histoire nationale, et de surcroît en son pays, le Président français avait probablement oublié que ce sont des millions d’Algériens qui sont nés après le 5 juillet, date de la proclamation de l’indépendance nationale, et qui donc « n’ont jamais connu la colonisation », et l’auraient à ce titre « embrouillé », tout autant.

Ce sont aussi des dizaines de millions de Français qui n’ont jamais connu l’occupation allemande, la trahison nationale vichyste, et la Résistance, mais personne ne leur reprochera de ne pas oublier ce passé.

Question. Le Président français aurait-il tenu ces propos à un jeune juif ou à un jeune arménien, dont, respectivement la communauté et le peuple, ont connu l’horreur et le pire ?

L’Algérie, son peuple, sauf erreur, ne veulent ni repentance, ni autoflagellation. Mais personne ne pourra jamais empêcher les descendants des peuples colonisés de considérer que la colonisation fut, à minima, une longue « période de deuil et de souffrance », (1) comme l’avait souligné l’historienne et romancière Guadeloupéenne Maryse Condé, alors que la représentation française venait de voter la loi sur les « bienfaits de la colonisation », en 2005.

De même que Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard, chantait « qu’il twisterait les mots s’il fallait les twister », pour dire l’horreur des camps d’extermination nazis, nous continuerons en Algérie, de chanter et de dire, sans haine, ni culpabilisation, l’épouvante que furent ces 132 ans d’oppression, d’exaction, de spoliation, et de néantisation.

Aussi et sans « embrouille », voici, pour mémoire, et pour commémorer l’héroïque Onze décembre 1960, quelques séquences, très abrégées, de ce moment négateur d’humanité revendiqué et administré par la France coloniale, qu’historiens et penseurs, à l’exemple de Mostefa Lacheraf, Bachir Hadj Ali, Henri Alleg, M.C Sahli, et bien d’autres, ont décrit et analysé il y a des décennies.

Dès le début de la conquête les crimes, multiformes, furent un invariant de l’armée coloniale. Pour le pouvoir politique et militaire, les indigènes, ces êtres inférieurs, les « Arabes », étaient des sous-hommes, « qui ne comprennent que la force brutale (2) et « qui n’entendraient de longtemps des raisonnements qui ne seraient point appuyés par des baïonnettes », comme s’en convainquait dès 1830, Lamoricière, cet émule des « conquistadores », qui occupera le poste de Ministre de la guerre en 1848, après avoir sabré « l’Arabe » pendant 18 ans...

C’est cette vision du monde qui va fonder et féconder la politique coloniale pendant 132 ans.

Alger 1957. Le port. Ballottés par la houle, des corps flottent. Ce sont les « crevettes-Bigeard », un des trophées du 3ème régiment de parachutistes coloniaux. (RPC). Cadavres d’Algériens raflés par les parachutistes, durant ladite « bataille » d’Alger (3), qui, au-delà de l’héroïque résistance du peuple qasbadji désarmé et d’une escouade de combattants sommairement armés, fut le moment mortifère, à l’échelle industrielle, de la torture d’État, et d’une massive et planifiée ratonnade militaro-policière, à ciel ouvert, tout aussi mortifère.

À ces crimes collectifs, et à tant d’autres, il est encore répondu : « C’était la guerre »(4), avec, implicitement, ses dérives, ses bavures des deux côtés ! Inévitables. Les crimes du 3ème régiment de parachutistes coloniaux, -qui faisait partie de la 10ème division parachutiste de Massu-, et plus largement de l’armée coloniale étaient-ils le lot commun de toute guerre, des dérives inévitables ? Une sorte de fatalité en somme inhérente à toute guerre ?

L’histoire du colonialisme en Algérie montre en réalité que les violences et les crimes coloniaux ont été une constante politique, et un phénomène d’ordre structurel. À ce titre le 3ème RPC, et la 10ème division de Massu, responsables de la disparition de Maurice Audin, de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, de l’assassinat d’Ali Boumendjel et de milliers de patriotes algériens, sont les dignes héritiers des « Colonnes infernales » du général Bugeaud, adepte de «  la guerre totale jusqu’à extermination  » ? Dignes héritiers tout autant, des « Voltigeurs de la mort », dont le chef, le capitaine Montagnac, déclarait : «  Tout doit être pris, saccagé, sans distinction d’âge ni de sexe (...). Voilà comment il faut faire la guerre aux Arabes : tuer tous les hommes jusqu’à l’âge de quinze ans, prendre toutes les femmes et les enfants (...), les envoyer aux îles Marquises ou ailleurs. En un mot, anéantir tout ce qui ne rampera pas à nos pieds comme des chiens.  » Dignes héritières des Bureaux Arabes, ont été aussi les sinistres Sections administratives spécialisées, et ce malgré les tentatives de minorer, sinon d’enjoliver leur rôle que l’on peut entendre et lire ici et là, alors qu’elles étaient des structures de répression féroce et de flicage massif des Algériens.

À propos de Montagnac, on aurait pu penser qu’il fut l’exception militaire en matière d’anéantissement. Mais ces crimes, ou l’incitation à les commettre, étaient choses partagées par la fine fleur intellectuelle de l’époque. Prenez Tocqueville. Ce penseur et théoricien adulé de la démocratie, homme de grande humanité et de quelques sympathies pour les Arabes, nous dit-on, prodiguait, avec cynisme et sang-froid, ses conseils, des « nécessités fâcheuses », disait-il, aux sabreurs et artilleurs coloniaux pour plus de domination, de désolation et de soumission :

(...) J’ai souvent entendu en France des hommes que je respecte, mais que je n’approuve pas, trouver mauvais qu’on brûlât les moissons, qu’on vidât les silos et enfin qu’on s’emparât des hommes sans armes, des femmes et des enfants.

Ce sont là, suivant moi, des nécessités fâcheuses, mais auxquelles tout peuple qui voudra faire la guerre aux Arabes sera obligé de se soumettre

« Le moyen le plus efficace dont on puisse se servir pour réduire les tribus, c’est l’interdiction du commerce. Le second moyen en importance, après l’interdiction du commerce, est le ravage du pays. Je crois que le droit de la guerre nous autorise à ravager le pays et que nous devons le faire soit en détruisant les moissons à l’époque de la récolte soit dans tous les temps en faisant de ces incursions rapides qu’on nomme razzias et qui ont pour objet de s’emparer des hommes ou des troupeaux ».(5)

Absolu d’un idéal liberticide, défendu et porté par des élites familières des Lumières et de la modernité capitaliste, convaincues par les théories des races dites « inférieures », substrat idéologique des futures politiques d’extermination en Europe, comme l’analyse Hanna Arendt(6), la guerre de conquête coloniale, appuyée par une administration du même nom, ont effectivement, ainsi que le préconisait Tocqueville, ravagé et détruit les êtres, les villes, les écoles, l’agriculture, le commerce, avec comme point culminant le ravage de l’ethos (7) d’une société et d’un peuple dotés d’une unité culturelle et cultuelle certaine. Au bout du compte, une société et un peuple asservis, décivilisés par un implacable processus de spoliation, de paupérisation, de dés-alphabétisation, de régression socioculturelle, et de terreur existentielle érigée en mode d’administration d’exception d’une population défaite et exsangue. Terreur à laquelle prirent toute leur part les auxiliaires et supplétifs locaux, que l’on tente aujourd’hui de réhabiliter par la bande, avec la connivence et l’aide d’institutions et de personnalités publiques (8). Mais, et pour tout dire, n’avons-nous pas été aussi le pays dont un hebdomadaire public(9), a largement et généreusement donné la parole, en novembre 1984, au tortionnaire et responsable de la liquidation de Larbi Ben M’hidi, le patron du 3ème RPC, le parachutiste Bigeard, et ce, nous disait-on, au nom d’une nécessaire « décontraction idéologique » et de la « liberté d’expression, dont était privé, faut-il rappeler, la très grande majorité des Algériens ?

De 1954 à 1962, pour tenter de briser l’insurrection nationale et l’aspiration profonde des Algériens à la liberté, l’armée française n’aura aucun mal à renouer avec les violences de l’armée d’Afrique, celle-là même qui participa, au côté des capitulards Versaillais de Thiers, défaits par Bismarck, au meurtre de 30 000 révolutionnaires parisiens (10), entre le 21 et le 28 mai 1871 (11).

Violences absolues, totales, crimes de guerre et contre l’humanité, notion faite sienne par le président Macron le 14 février 2017, requalifiée il est vrai par celle de « crime contre l’humain » (12), quelques jours après, lors d’un meeting électoral le 18 février 2017, à Toulon, ville-portuaire d’où est partie la flotte et l’armada de la conquête qui mettront le pays à feu et à sang ?

Pour le système colonial, -que des historiens français en vue, souvent invités en Algérie, s’exprimant à foison dans la presse privée et publique, ainsi que des politiques français, ayant exercé ou exerçant les plus hautes responsabilités, ont qualifié de «  système injuste  », les Algériens n’étaient rien d’autres qu’une « race inférieure »

Pour maintenir leur asservissement, la puissance coloniale se dotera d’une administration militaire et civile d’exception, à vocation mortifère. Celle-ci mettra en pratique les pseudo théories sur les races, une invention des « sciences » en terre européenne au 19ème siècle, qui fonctionneront comme le nécessaire lubrifiant (13) idéologique pour la cohésion de la colonie de peuplement.

« Ce système injuste », - quel euphémisme ! - a désintégré la société algérienne. Il lui a interdit toute possibilité, 132 années durant, une éternité, d’inventer, d’imaginer son « avenir historique », de penser sa modernité, de concevoir son rapport au monde, de proposer son apport singulier, riche de son histoire plurimillénaire, à l’universalité, en un mot d’exister. Peut encore considérer un instant que l’Algérie n’aurait pas fait l’économie bienfaitrice des millions de victimes des guerres coloniales, de la mobilisation forcée des siens pour les guerres qui n’étaient pas les siennes, des famines organisées, et des épidémies induites par celles-ci. Peut-on imaginer un instant ce qu’elle aurait été sans les lois d’exception, le Code de l’indigénat, les expropriations massives, la pratique systématisée et généralisée du racisme, la destruction-péjoration de son système anthroponymique. N’aurait-elle pas mieux fait que le legs de cinq techniciens en agriculture et des quelques 90% d’analphabètes dans les deux langues. C’est cela, et la liste reste ouverte, l’héritage fondamental laissé par un système de gouvernement mu, entre autres, par une logique de destruction culturelle et, comme le notait Lacheraf d’« ébranlement du substrat mental » des individus et des groupes sociaux. Un héritage qui, à ce jour, -sans occulter les régressions qui érodent, au quotidien, la société, et l’emprise des castes prédatrices et exploiteuses, néo-colonisées, qui s’emploient à saigner et à corrompre le pays-, pèse encore lourdement sur le cerveau des vivants.

Oui la colonisation fut une barbarie. Elle ne pouvait porter en elle « des éléments de civilisation » (14) Seuls le combat et la résistance des Damnés de la terre, depuis 1830, puis la libération et l’indépendance nationale furent et firent civilisation

Smaïl Hadj Ali.

Notes.

(1) Cf. Smaïl Hadj Ali, La mission civilisatrice. Une insoutenable plaisanterie, EL Watan, 5 août 2006.

(2) Pierre de Castellane, officier de l’Armée d’Afrique. Ce texte reprend des aspects d’un court article de S.H.A, publié en décembre 2012, par le quotidien français L’Humanité.

(3) L’héroïsme des patriotes Algériens n’étant pas en cause, cette appellation surfaite ne profite en vérité qu’à l’armée française, puisqu’elle laisse supposer qu’il y eut un affrontement entre deux armées de forces plus ou moins égales. Or la 10ème division de parachutistes commandée par Massu pour mener « bataille », était formée de huit mille paras, suréquipés, parmi lesquelles les troupes, dites d’élite, du 3ème RPC. Ceci sans compter l’apport de forces auxiliaires, telles que les Unités territoriales, etc,

(4) Également nom d’un film franco-algérien, réalisé en 1992, par Faillevic et Rachedi.
(5) Cf. Smaïl Hadj Ali, Os Sao Simonianos e a colonizaçao da Argelia, Revista dos Estudos Avançados, n° 56, janeiro/abril 2006, USP, Sao Paulo. Brasil

(6) Cf. Smaïl Hadj Ali, La colosionisation de la Palestine, Algérie Patriotique, du 9 au 13 août 2015.

(7) Cette situation se traduira par de multiples et profondes formes d’aliénation et de reniement de soi qui carenceront durablement les rapports de l’ex-colonisé à son Histoire, à son socle identitaire et à ses cultures, une fois l’indépendance recouvrée. Nous n’en sommes pas quitte encore aujourd’hui, d’autant que ces questions fondamentales ont été laissées ou livrées aux partisans d’une fantasmagorique pureté religieuse, culturelle et identitaire. Autant d’illusions qui continuent de violenter symboliquement la société algérienne, et travaillent à la rendre toujours plus ignorante et étrangère à sa complexité.

(8) Cf. Smaïl Hadj Ali, « À propos du féodal Bengana », Algérie Patriotique, 28 février 2017.

(9) L’entretien de ce tortionnaire à Algérie Actualité, avait été largement relayé lors du J.T de 20 heures de la RTA.

(10) Cf. Smaïl Hadj Ali, De la réhabilitation de la Commune de Paris, Le Grand Soir, 16 décembre 2016.

(11) Bannis et déportés en Algérie, certains de ces révolutionnaires, se retourneront contre leurs frères Algériens en lutte contre l’oppression.

(12) Au-delà de sa charge, cette formule ne revêt aucune signification politique ou juridique

(13) Cf. Smaïl Hadj Ali, « Les Arabes ne comprennent que la force brutale », in L’Humanité, décembre 2012

(14) Dixit le président Macro

COMMENTAIRES  

17/12/2017 23:20 par Roger

Entre l’esclavage, cette ponction de 25millions (!) d’hommes et de femmes à l’Afrique, les colonisations d’Afrique, d’Asie, et d’Amérique, les boucheries de 2 guerres mondiales, notre soi disant civilisation occidentale devrait plutôt se sentir "embrouillée" et particulièrement honteuse. A titre individuel je reste profondément choqué par ce qu’ont fait mes ancêtres,et conscient (et pas fier) que le confort dont je jouis, résulte, en grande partie, du pillage de tous ces territoires et de l’exploitation de tous ces peuples...
Mais que peut-on attendre d’autre d’un pur produit de l’idéologie violente, prédatrice et criminelle du "capitalisme" ?

18/12/2017 02:11 par Renard

Jaurès a l’assemblée nationale : "Il paraît que les habitants des colonies sont une sorte de bétail innombrable et inférieur que les races blanches peuvent exploiter, décimer, asservir. Voilà un préjugé barbare, un préjugé d’ignorance, de sauvagerie et de rapine. Ces peuples sont composés d’hommes et cela devrait suffire ; mais ils sont composés d’hommes qui pensent, qui travaillent, qui échangent et qui ne sont pas résignés à subir indéfiniment les violences d’une Europe qui abusait de leur apparente faiblesse.

Aujourd’hui c’est d’Afrique, du Congo, du Maroc, que chaque jour nous arrivent des récits accablants sur les actions de nos soldats devenus de véritables mercenaires incontrôlés : assassinats sadiques, incendies de villages, pillages permanents, violations de sépultures..."

"Oui, messieurs, si les violences auxquelles se livre l’Europe en Afrique achèvent d’exaspérer la fibre blessée des musulmans, si l’Islam un jour répond par un fanatisme farouche et une vaste révolte à l’universelle agression, qui pourra s’étonner ? Qui aura le droit de s’indigner ?

"Quand un jour, après tout cet orage de violence et de meurtre, les plus clairvoyants, les plus généreux de ces Africains comprendront que la civilisation européenne ne se résume pas dans ces horreurs, quand ils essaieront de persuader leurs peuples meurtris de ne pas rester fermés à notre civilisation à cause des violences qui l’ont souillée, il faut ce jour-là qu’ils puissent dire qu’il y a des Français qui ont protesté pour le droit, contre la brutalité, contre le meurtre. C’est notre façon de servir la patrie."

Texte entier : http://eric.et.le.pg.over-blog.fr/2015/02/quand-jaures-parlait-des-fanatiques-de-l-islam.html

18/12/2017 02:24 par Renard

@Roger Petite erreur dans votre raisonnement : le niveau de vie dont nous jouissons actuellement n’est en rien du au colonialisme. Je vous renvoie aux exposés d’henri guillemin sur la colonisation, la morale était le même qu’aujourd’hui : tous les coûts pour l’Etat et tous les gains pour les entreprises, les français ordinaires de l’époque y étaient perdants.
J’ajouterais que d’autres pays européens se sont développés aussi bien que la France sans avoir de colonies.

18/12/2017 13:54 par adel

A l’auteur

A chaque on remet un euro et la machine repart. Macron n’a pas tort de dire à ce jeune qu’il n’a rien connu de la colonisation. Quand on est guéri il faut savoir enlever son bandage et se réapproprier son corps, ici c le pays. Avec un président grabataire, des richesses confisquées, un peuple sous perfusion pour tolérer le pillage de son pays, des menaces et insultes répétées envers le voisin marocain qu’il devrait plutôt prendre en exemple, il ne trouve rien de mieux qu’à embrouiller le Président de France qui se déplace, lui, pour rencontrer un peuple qui n’est pas le sien. Il aurait mieux fait de lui demander pourquoi il n’est pas accompagné du président algérien. Au lieu de ça il parle de la colonisation. Il y a eu guerre en 1830, l’Algérie a perdu et a été colonisée, est ce que ct bien ? non Et maintenant que fait-on ? on en reparle pour les 60 prochaines années ou on parle avenir, emploi des jeunes, projets... Oubliez ces conneries, les sionistes entretiennent la mémoire de la shoah pour influencer les positions occidentales et faire accepter la politique colonialiste d’Israel, mais vous dans quel but ? Vous ne le savez même pas. Vous voulez de l’argent ? Dites combien qu’on sache enfin. Le Maroc a été aussi colonisé, il n’est pas sur pause depuis 1956 lui. Les français d’aujourd’hui ne vous doivent rien, la colonisation est enseignée pour ce qu’elle est, des livres sont disponibles, des partis comme le PIR existent donc qui veut prendre position en france et s"’engager peut le faire alors maintenant passez à autre chose

18/12/2017 18:40 par legrandsoir

Macron n’a pas tort de dire à ce jeune qu’il n’a rien connu de la colonisation.

Macron non plus, ce qui ne l’empêche pas de l’ouvrir.
Et le jeune, il a peut-être des parents qui ont connu la colonisation (contrairement à Macron)...

20/12/2017 14:03 par Hourialgerienne

A Adel,
Bonjour ,Adel nous Algériens ne voulons pas monnayer le sang de nos libérateurs. Nous respectons leurs mémoires et nous leur devons nos vies. Pourquoi , le sang Arabe , Algérien est soldé ? par ceux qui ont fait du beau Maroc le bordel économique et physique : Hachich , prostitution ,( distribution de farine qui tourne à l’émeute)..... ;Non Monsieur ABDEL nous ne voulons pas être soumis aux maitres de ton monde. Certes , notre Président est malade nous l’assumons , tous ses conseillers sont issus de cette terre ALGERIENNE arrosée par le sang pur de nos libérateurs. Notre passé nous appartient , nous ne demandons pas de professeurs pour nous l’apprendre , ni d’illusionnistes pour nous endormir . Nous sommes libres chez nous , l’Algérien n’est pas gentil , servile , ce n’est pas une boniche .....c’est un rentier ...il mange le fruit de ses hydrocarbures tout comme les bourgeois bien de chez nous . Nous ferons une révolution sociale comme nos pères et nos mères , nos frères et sœurs ont fait une révolution nationale. NOUS FERONS DE NOTRE TERRE NOTRE FESTIN POUR TOUS LES DAMNES DE NOTRE NATION et NON un BORDEL . DORMEZ TRANQUILLE ABDEL. LES JEUNES ALGERIENS VOUS REMERCIENT. LE PRESIDENT MACRON CONNAIT SON HISTOIRE ET MOI ET LES MIENS CONNAISSONS LA NOTRES .COMME TOI TU CONNAIS TON HISTOIRE. NE CONNAIT LA DOULEUR DES COUPS QUE CELUI QUI LES SUBIS. LE RESTE CEST DES IMPOSTURES , PAS DES POSTURES

20/12/2017 17:31 par legrandsoir

NOUS FERONS DE NOTRE TERRE NOTRE FESTIN POUR TOUS LES DAMNES DE NOTRE NATION et NON un BORDEL . DORMEZ TRANQUILLE ABDEL. LES JEUNES ALGERIENS VOUS REMERCIENT. LE PRESIDENT MACRON CONNAIT SON HISTOIRE ET MOI ET LES MIENS CONNAISSONS LA NOTRES .COMME TOI TU CONNAIS TON HISTOIRE. NE CONNAIT LA DOULEUR DES COUPS QUE CELUI QUI LES SUBIS. LE RESTE CEST DES IMPOSTURES , PAS DES POSTURES

Ouille, ouille, ouille ! Merci de ne pas crier, on comprend mieux à moins de 100 décibels.

21/12/2017 09:51 par Hourialgérienne

A grand soir
Je ne crie pas : j’exprime à voix haute et avec force notre volonté , désir , détermination de vivre , d’exister dignement , librement en tant que peuples et nations. Je n’ai plus de larmes pour pleurer la destruction de la Mésopotamie , de Damas , de la Lybie de la Palestine ......à qui le tour ? Le sang arabe coute moins cher que le pétrole et autres richesses . Je parle des arabes car je suis berbéro-arabe mais tous les dominés du monde sont les miens et leur sang a la même valeur , la même couleur que tous ceux qui sont les miens. Fraternellement

21/12/2017 11:16 par Rodriguez Gilbert

Très belle réplique hautement argumentée et qui entre autre met bien en valeur la convergence objective des peuples opprimés ( algérien en l’occurrence) et des révolutionnaires de France (les communards en l’occurrence) !
Belle démonstration d’un universalisme qui ne renonce pas à la profonde histoire des peuples contrairement à un macronisme amnésique !
Merci :)

21/12/2017 23:29 par Daniel BESSON

Cit : [ Il lui a interdit toute possibilité, 132 années durant, une éternité, d’inventer, d’imaginer son « avenir historique », de penser sa modernité, de concevoir son rapport au monde, de proposer son apport singulier, riche de son histoire plurimillénaire, à l’universalité, en un mot d’exister.]
Si la colonisation fut par certains de ses aspects barbare cela ne justifie pas cette tirade grandiloquente qui insulte la vérité historique ! La "nation Algérienne " n’existait pas sui generis avant la colonisation Française . Ce qui existait c’était la " Régence d’Alger " , c’est à dire un état côtier . En particulier le lien historique du Sahara avec l’"Algérie" est plus que douteux dans la définition de cette Algérie fantasmé : Comment quelque chose qui n’existait pas pouvait-il se projeter dans l’avenir et apporter " son apport singulier à l’universalité" ™©
En particulier l’ " Organisation commune des régions sahariennes " représentait une entité géopolitique beaucoup plus proche des réalités ethniques et historiques que le " Sahara Algérien " ou le " Sahara Malien " et le " Sahara Nigérien" .
Je serai bien curieux de connaître celui qui est capable de me justifier historiquement le tracé actuel de la frontière , compromis entre le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Marine , face à un tracé qui passerait 500 kms plus au Nord ou au Sud !

22/12/2017 11:57 par Hourialgérienne

A Daniel Besson,
Peut on exister sans le regard des dominants ? Avons nous besoin de leur reconnaissance pour exister ?
L’Algérie peuple et nation est accusée par un monsieur Besson de ne pas avoir d’existence , d’histoire , de culture.
C’est vrai , que c’est des hommes comme vous et le fameux Christophe Colomb qui ont fait naitre : l’Amérique .
Les Amérindiens n’existent que grâce au regard "réel " que ce monsieur venu d’ailleurs a posé sur eux.
C’est donc grâce aux barbares qui ont massacrés les amérindiens , les aborigènes et bien d’autres encore ....dont le mien que ces peuples existent , merci ....les dieux de ce monde .La barbarie crée , donne naissance par des canons et l’extermination à une Histoire ....drôle de culture , monsieur Besson .....mission supérieure , Civilisatrice ...
Moi , Algérienne , je ne vous demande pas le droit d’exister , ni celui de valider mon origine , ma légitimité historique .
Mon existence en tant que peuple et nation , je la trouve dans la mémoire fertile de mon peuple qui se conjugue avec la mémoire de tous les peuples de la terre . L’ Algérie est une terre habitée par son peuple les Algériens c’est une vérité absolue tout le reste est un mensonge , imposture pour nier le droit des peuples ,cette supercherie tue au quotidien le peuple Palestinien.

22/12/2017 22:57 par Daniel BESSON

Cit : [ L’Algérie peuple et nation est accusée par un monsieur Besson ]
On ne prête qu’aux riches ! Il me semble qu’un certain Ferhat ABBAS dans un éclair de lucidité a écrit la même chose , non ?
Vous pouvez bien sûr , et ce n’est pas ma suffisance qui vous en empêchera , rêver d’un pays fantasmé , non pas ce pays où l’on n’ arrive jamais mais celui d’où l’on n’est jamais parti...
Je ne cherche à valider rien du tout . Simplement à énoncer une réalité : L’"Algérie " en 1830 c’état un état Barbaresque côtier et ses tributaires .
Notez que c’est très honorable et ne justifie en rien la colonisation Française .

23/12/2017 06:01 par babelouest

@ Daniel Besson

En 1830, la France était alors un État barbare et colonialiste : elle en a encore aujourd’hui de beaux restes.

28 juillet 1885 : Jules Ferry : « Les races supérieures ont un droit sur les races inférieures » (France)

mai 1931 : Vincennes accueille la dernière Exposition coloniale. Je me souviens en avoir vu les images dans un numéro spécial de l’Illustration, étant gamin.

1998, François-Xavier Verschave dérange "ces messieurs" en publiant La Françafrique, le plus long scandale de la République.

mars 2011 : la France attaque la Libye, et un de ses agents assassine le Guide de la Révolution Mouammar Kadhafi.

Rien n’a changé !

24/12/2017 04:03 par Byblos

De temps en temps, ici ou là, il y a un Français qui rachète par ses propos une part des méfaits (des horreurs plutôt) commis par son pays au titre de la colonisation. Jean Jaurès en fut un, s’il faut se fier à la citation rapportée plus haut.
Il y en a un autre beaucoup moins connu qui a commis un ouvrage admirable qui doit figurer dans la bibliothèque de tout homme bien né. C’est le suivant :
- Olivier Le Cour Grandmaison, Coloniser, exterminer, sur la guerre et l’État colonial, Fayard, Paris, 2005.

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