Une dépêche de Prensa Latina précise que les magistrats « ont considéré non conformes les trois décrets approuvés par Moscoso » qui a remis en liberté, outre Posada, les assassins notoires Gaspar Jiménez Escobedo, Guillermo Novo Sampoll et Pedro Remón.
Tous se trouvent aujourd’hui libres à Miami, avec la totale tolérance de l’administration de George W. Bush qui prétend lutter contre le terrorisme.
Avec cette déclaration de la cour, les procédures qui ont résulté du pardon de l’ex-présidente doivent revenir à l’état original où ils se trouvaient, selon une note de presse lue aux nouvelles télévisées en soirée du lundi 30, rapporte PL.
« La décision fait référence aux trois décrets promulgués par Moscoso les 25, 26 et 30 août 2004, à la veille de la remise de la présidence au dirigeant actuel, Martin Torrijos », rapporte l’agence.
Posada et ces trois membres de sa bande ont été condamnés par un tribunal panaméen à sept et huit années de prison pour « attenter à la sécurité collective y compris au bien commun et pour falsification de documents ».
On les a trouvé coupables d’avoir planifié un attentat à l’explosif contre le président de
Cuba, durant le Sommet ibéro-américain de Panama en novembre 2000. L’attentat allait être commis à l’Université de Panama, en employant 15 kilos d’explosifs C4, ce qui aurait causé la mort de milliers de participants dans une cérémonie où se trouvait Fidel.
La grâce a été accordée malgré les protestations de nombreuses organisations populaires qui exigent que soient punis les auteurs d’actes terroristes.
TROIS FONCTIONNAIRES DEMEURENT ACCUSÉS D’ABUS DE POUVOIR
Immédiatement après le pardon illégal, trois hauts fonctionnaires complices de la présidente mafieuse Mireya Moscoso, y compris l’ex-ministre de la Justice Arnulfo Escalona, ont aidé le terroriste international Luis Posada Carriles, protégé par le gouvernement Bush, à sortir du pays de façon précipitée.
Escalona, l’ex-directeur de la police nationale Carlos Barés, et le sous-directeur de l’Immigration Javier Tapia, sont accusés d’abus d’autorité et d’avoir outrepassé leurs fonctions, pour avoir libéré Posada et ses complices de leur prison pour les conduire en jets privés venus expressément de Miami.
Au matin du 25 août 2004, a eu lieu au Palais des Garzas, siège du gouvernement, une réunion convoquée par la Moscoso, où ont été mis au point les détails de l’opération pour la sortie en secret des détenus. A leur arrivée, les deux fonctionnaires ont été reçus par la première dame de la République et soeur de la présidente, Ruby Moscoso.
Quelques semaines après l’évasion de Posada et ses complices avec l’aide présidentielle, les médias révélaient existence d’un vidéo montrant comment la Moscoso a obéi servilement aux ordres du gouvernement nord-américain et de la mafia cubano-américaine.
Les images d’une caméra de sécurité de l’aéroport de la capitale du Panama, enregistrés le 26 août 2004, montraient Bares, Tapia et le chef de la Direction des enquêtes et de l’information policière, Arnulfo Escobar, alors qu’ils conversaient et mangeaient avec les quatre terroristes cubano-américains.
Posada partage avec Bosch, de Miami, le titre de terroriste le plus dangereux de l’hémisphère. Et ses complices, tous libres à Miami, ont un vaste passé terroriste : entre autres crimes, Jiménez est l’assassin du technicien cubain Artagnan Dàaz Dàaz, au Mexique ; Remón a exécuté le diplomate cubain Félix Garcàa Rodràguez, et Novo a participé à l’assassinat de l’ex-ministre chilien Orlando Letelier.
L’ACTUEL CONSEILLER DE McCAIN A PARTICIPÉ A L’OPÉRATION
En 2003, l’affaire Posada a été l’objet à Miami d’une campagne menée par des délinquants tels que Roberto Martàn Pérez, actuel conseiller du candidat présidentiel John McCain, Feliciano Foyo et Horacio Garcàa, tous ex-directeurs de la FNCA (Fondation Nationale Cubano-Américaine) que Posada a désigné comme étant les financiers de ses activités terroristes.
Le 21 janvier 2004, Otto Reich, Secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental, s’est réuni avec Moscoso. Au cours des jours suivants, une rumeur selon laquelle Reich avait « tout arrangé » a circulé à Miami.
On a su plus tard que la libération de Posada et de sa bande a été négociée à Miami par la propre soeur de la présidente corrompue, Ruby Moscoso, pour une somme de quatre millions de dollars. L’opération a été dirigée par Pedro Gomez, un cubano-américain lié à la Mellon United National Bank, de Miami, qui s’est aussi chargé du paiement des honoraires des défenseurs panaméens, dirigés par le narco-avocat Rogelio Cruz.
Le 12 mai, le ministre Escalona lui-même, maintenant accusé, s’est réuni avec le Sous-secrétaire d’État nord-américain John Bolton, célèbre pour être un extrémiste de droite parmi les plus fanatiques de Washington.
Et le 26 août, quelques heures avant de céder la présidence, la Moscoso signait la grâce qui permettait aux quatre assassins de fuir le pays à toute vitesse.
A Panama, les quatre terroristes ont joui, depuis le début de leur détention, de privilèges et de conditions spéciales qui leur ont permis de recevoir de nombreux visiteurs, parmi lesquels des terroristes connus comme Santiago à lvarez Fernández Magriñá, aujourd’hui prisonnier aux USA pour possession illégale d’armes et Nelsy Ignacio Castro Matos, touts les deux étroitement liés à des organisations terroristes de Miami.
PROTÉGÉ PAR BUSH, IL DEMEURE EN LIBERTÉ
Grâce à des procédures dilatoires à la Cour d’appel de la Nouvelle-Orléans, Bush prétend ignorer la requête en extradition présentée contre Posada par le Venezuela tandis que le terroriste continue à prêcher la terreur par sa présence dans des évènements publics.
Libéré illégalement au Panama et introduit clandestinement aux États-Unis par des éléments de la mafia cubano-américaine, l’assassin, tortionnaire et terroriste Posada Carriles n’a jamais été déclaré terroriste par les autorités nord-américaines, ce qui permettrait son incarcération immédiate et permanente.
Il jouit maintenant d’une liberté totale, à un endroit gardé secret fourni par ses amis et il se réunit quotidiennement avec des dirigeants mafieux, avec la tolérance absolue du gouvernement des États-Unis, de son Département de la justice et du FBI.
Touts les documents originaux du dossier de Posada Carriles conservés durant des années dans les voutes du FBI de Miami ont été détruits en 2003, sur l’ordre de Hector Pesquera, ce même officier de police qui a décidé et effectué, en 1998, l’arrestation de Cinq antiterroristes cubains sous de fausses accusations d’espionnage, qui a ordonné leur détention durant 17 mois dans des cellules de confinement solitaire réservés aux prisonniers récalcitrants et qui a organisé la farce judicaire par laquelle il demeurent aujourd’hui séquestrés dans cinq prisons des États-Unis.