Venezuela : Une victoire au goût très amer

Les élections régionales et municipales de ce dimanche 23 novembre au Venezuela se sont déroulées de façon paisible. Dés quatre heures du matin, au son des trompettes et des feux d’artifices, les vénézuéliens ont commencé à se masser devant les bureaux de vote pour un scrutin électoral qui allait s’étendre jusqu’à neuf heures du soir. Vers 23h30, la présidente du Centre Nationale Electoral pouvait annoncer les premiers résultats qui allaient s’annoncer irréversibles.

Confirmation du camp chaviste et baptême plutôt réussi pour le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV)

Les chiffres au niveau national sont sans appel. Le PSUV remporte 233 mairies (80% des Municipios) et 17 Etats régionaux sur les 22 qui étaient en jeu lors de cette élection. Le camp chaviste a obtenu 5.073.774 voix contre 3.948.912 pour l’opposition (53,45% contre 41.65%). La participation était de 65%. Du jamais vu au Venezuela pour des élections régionales et municipales si l’on tient compte du fait que le nombre d’électeur a augmenté de prés de 8 millions en 8 ans !

On peut déjà noter que l’opposition perd 555.442 voix par rapport au référendum sur la proposition de Réforme Constitutionnelle de l’année passée. En revanche, les chavistes augmentent eux de 694.342 voix. Et encore, ces résultats ne tiennent pas compte des nombreuses voix (451.131 pour être précis) qui ont été captées par des candidats ayant appartenu au camp chaviste et qui avaient décidé pour ces élections de faire cavalier seul, contre les candidats du PSUV.

Tous les Etats ruraux ont été remporté par le PSUV ainsi que des Etats industriels comme Aragua, Bolivar et dans une certaine mesure Anzoátegui (où PDVSA a une forte implantation). La grande majorité des capitales des Etats régionaux a été remporté (18 sur 22).

Les partis politiques qui avaient appuyés Chavez et s’étaient retournés contre lui (comme c’est le cas pour Podemos) ou avaient présenté des candidats contre les candidats du PSUV (comme le parti Patrie Pour Tous - PPT) ont été balayés, perdant ainsi toute leur représentations au niveau régional et la grande majorité du peu de mairies qu’ils contrôlaient. Tant les chavistes que l’opposition leur ont fait payer leur manque de clarté idéologique. Exception faite du Parti Communiste Vénézuélien dont la claire affirmation à son idéologie marxiste-léniniste ne lui a fait ni perdre ni gagner de sièges. Pour sa première confrontation réelle en tant que Parti Politique, le PSUV a remporté son pari.

Et pourtant cette victoire quantitative ne doit pas être un élément pour se voiler la face : la Révolution Bolivarienne a sérieusement été ébranlé dans des Etats stratégiques.

L’opposition remporte des victoires déterminantes.

L’opposition au processus révolutionnaire remporte les Etats du Zulia, de Carabobo, de Nueva Esparta, du Táchira, de Miranda, ainsi que la Mairie de la grande Caracas.

Nueva Esparta et Táchira ont une importance stratégique. Le premier est un ensemble d’îles dont l’île Marguerite est la plus importante. C’est le plus petit Etat du Venezuela mais il revêt un caractère très important pour son insularité et sa proximité avec les frontières maritimes du Venezuela avec les îles des Antilles. Cette position stratégique est renforcée par la présence de la IV flotte des Etats-Unis dans la mer des Caraïbes. Le gouverneur élu (un membre du parti Accion Democratica) l’a déjà été pendant 10 ans. Il est réélu pour 4 ans.

La perte de l’Etat du Táchira pourrait avoir des conséquences désastreuses. Frontalier avec la Colombie, c’est un des deux Etats (avec le Zulia contrôlé aussi par l’opposition) par lequel transite toute la contrebande venant du pays voisin. Plus grave encore c’est un Etat occupé militairement de manière partielle par la Colombie à travers ses organisations paramilitaires [1]. Comme d’une part, celles-ci ont réglé le problème de l’insécurité au moyen de la terreur fasciste et de couvre-feux imposés à la population et que d’autre part l’insécurité est l’axe central du nouveau gouverneur (issu du parti COPEI), on peut légitimement craindre une expansion de ce problème et une violation croissante de la souveraineté du territoire vénézuélien par un corps d’armée étranger. Notons aussi qu’avec le maintien du Zulia dans le camp de l’opposition, les deux Etats régionaux qui entretiennent les relations les plus importantes avec le voisin colombien maintiendront désormais une proximité idéologique. L’étau se resserre sur le Venezuela bolivarien.

Les Etats Nueva Estparta et Tachira sont des pertes stratégiques mais ne constituent pas les revers les plus importants pour la Révolution Bolivarienne lors de ces élections régionales et municipales. Les Etats du Zulia, de Miranda, et de Carabobo sont les Etats les plus peuplés du Venezuela, n’étant dépassés en nombre que par la mairie de la grande Caracas également aux mains de l’opposition. Ce sont des Etats très riches qui concentrent une bonne partie de l’industrie vénézuélienne.

Dans le cas du Zulia, on pense bien sur à l’industrie pétrolière mais aussi aux tentatives difficiles de réformes agraires bloquées par Manuel Rosales durant 8 ans, politique que continuera son dauphin, le gouverneur Pablo Perez.

L’Etat du Carabobo compte sur son territoire de très nombreuses industries privées (nationales et internationales) qui en font le poumon industriel du pays, et possède le deuxième port de marchandises du Venezuela (Puerto Cabello).

Quant à l’Etat du Miranda, il englobe quatre mairies de Caracas sur cinq, dont la mairie qui dispose des ressources les plus importantes par habitant de toute l’Amérique Latine (Chacao - fief de l’opposition). Si l’on ajoute à cela que les quatre mairies de Caracas qui dépendent de l’Etat du Miranda ont toutes été gagnées par l’opposition, on comprend aisément comment la grande mairie qui chapeaute les cinq mairies qui constituent Caracas soit passée elle aussi à l’opposition.

Si nous insistons sur la richesse de ces Etats régionaux, c’est pour souligner l’importance des ressources dont disposeront les gouverneurs d’opposition à travers les impôts régionaux. De plus, la Constitution vénézuélienne oblige par ses articles 167 et 179, l’Etat central à financer les Etats régionaux et les Municipios à hauteur de 20% de ses rentrées fiscales. 70% de ce montant est réparti en fonction de la population des Etats régionaux. Autrement dit, comme les Etats les plus peuplés ont été gagnés par l’opposition, le gouvernement bolivarien va devoir financer les prochaines campagnes que les partis d’opposition mèneront contre lui. Cette manne financière (répartition de l’assiette fiscale de l’Etat pour les régions de l’opposition et impôts régionaux) ne manqueront pas d’avoir des répercussions sur les prochaines campagnes nationales ainsi que sur le renforcement de la structure des partis d’opposition.

Comment en est-on arrivé là  ? Le Peuple aurait-il abandonné Chavez comme s’empressent à le souligner certains employés des entreprises de communication transnationales ?

Le discours et les faits

A regarder les résultats de plus prés [2], on se rend compte que les résultats des bureaux de vote des quartiers populaires de tous les Etats régionaux ou mairies gagnés par l’opposition (et surtout Caracas) démentent les affirmations de certains media transnationaux. Le chavisme y gagne largement mais avec un faible taux de participation. En revanche, les quartiers de classe moyenne, où vit une population moins nombreuse ont fait le plein de vote pour l’opposition. Exemple type, la mairie de Baruta dans Caracas, où vit une population de classe moyenne a enregistré une différence de 94.868 voix en faveur de l’opposition plaçant le candidat de l’opposition en tête avec 83.08%.

Ces chiffres doivent selon nous s’interpréter de la même manière : selon l’espace entre le discours et les faits. Faire coller les actes avec les discours dans le cas de la classe moyenne, et faire coller les discours aux actes dans le cas des classes populaires.

Dans le cas des classes moyennes, le gouvernement bolivarien est certainement celui qui a le plus fait pour protéger le peu de propriétés de cette classe sociale. Aide aux crédits immobiliers, suppression de la TVA sur les vente d’automobiles, politique de crédit pour monter (ou renforcer) leurs commerces. Des cliniques publiques ont été construites dans leur quartier, des marchés alimentaires publics à prix réduits se tiennent dans leurs quartiers, des écoles bolivariennes publiques accueillent leurs enfants. Les prix des écoles privées ont été congelés par le gouvernement leur permettant ainsi d’avoir une alternative aux écoles bolivariennes…etc. Mais surtout, le gouvernement a assuré une stabilité du système bancaire qui leur a permis d’épargner en toute tranquillité [3]. Malgré les réalisations faites pour les classes moyennes par le gouvernement bolivarien, celles-ci se maintiennent dans une haine antichaviste largement exploitée par les media. Il ne s’agit pourtant pas d’oligarques ni de propriétaires de moyen de production. Parfois, la frontière qui sépare la grande majorité des classes moyennes (basses et moyennes) de certaines classes populaires est plus liée à des questions d’espaces urbains qu’à des conditions économiques réellement différentes. Il conviendrait certainement pour le gouvernement et le PSUV d’apaiser la rhétorique contre les classes moyennes, ou tout au moins de la mettre en adéquation avec la politique avantageuse qu’ils mènent pour cette classe sociale.

De la même manière, si les classes populaires ont largement voté pour le PSUV, elles l’ont faites dans une faible mobilisation. Là aussi, il convient de faire coller les actes et les réalisations sociales à la rhétorique socialiste du Pouvoir Populaire et de l’amélioration des conditions de vie. Les défaites du PSUV s’expliquent par des mauvaises gestions locales et régionales (pourtant réalisées par des militaires très proches de Chavez qui avaient même participé aux coups d’Etat de 1992). Plus que d’appuyer la loyauté au chef de l’Etat, les électeurs ont préféré sanctionner l’incompétence en matière de gestion publique, notamment pour ce qui traite de la sécurité, du logement, de la collecte des ordures, des transports, etc.… Problème qui selon de nombreux instituts de sondages vénézuéliens arrivent en tête des préoccupations des habitants des grandes villes devant l’emploi !

En bref, le discours politique devra désormais marcher de pair avec la réalité du processus pour reconquérir les électeurs perdus des classes moyennes et populaires.

Une victoire de la démocratie ?

Les porte-parole des partis politiques, du Centre National Electoral, les élus et observateurs se sont tous accordés pour dire que la grande gagnante de ces élections, au delà des résultats, fut la Démocratie. Est-ce si sûr ?

Nous pensons qu’il s’agit surtout d’une victoire quant à l’acceptation du système électoral par les vénézuéliens. Mais qu’en est-il alors de la fameuse démocratie participative et protagoniste ? N’est-elle plus digne de définir elle aussi le contenu de la Démocratie vénézuélienne ?

De plus, si l’on s’attarde sur la journée électorale, en effet, on ne trouve plus les fraudes régulières qui étaient commises avant l’arrivée de Chavez au pouvoir mais certains aspects d’un système démocratique représentatif parfait tiennent de l’absurde. La loi électorale vénézuélienne stipule que les bureaux de vote ne peuvent fermer tant qu’il y a un électeur dans la file d’attente. Les résultats serrés vers la fin de la journée électorale ont échauffé les esprits. Pour ne citer que deux exemples, on a pu voir ainsi des militants de Manuel Rosales dans le Zulia vider les hôpitaux dans les dernières minutes pour emmener à voter des personnes en fauteuils roulant ou carrément sur des brancards. Il y a en effet du progrès dans les pratiques. Avant, ils faisaient voter les morts, aujourd’hui ils font bénéficier aux invalides de leur droit de vote à la dernière minute…

Ces pratiques électoralistes ont pu être vu aussi dans le camp chaviste. A Caracas, les militants du PSUV se chargèrent de faire descendre des collines ceux qui n’avaient pas encore voté dans les derniers instants. Du coup, au lieu de fermer à 16h, beaucoup de bureaux de vote fermèrent avec le dernier électeur aux alentours de 21h. Rien à dire sur les méthodes (après tout, chaque parti pouvait ou vider les hôpitaux ou faire une campagne basé sur le remords), il s’agit de militantisme. Mais pour ce qui est de la démocratie en tant que telle, cela ressemble plus à un cirque qu’à des décisions rationnelles prises par des citoyens. Le système représentatif ne peut à lui seul être garant de la démocratie. De plus, là où l’opposition n’a pas gagné mais n’a pas non plus été écrasé, on a vu se dérouler des manifestations violentes pour contester les résultats comme ce fut le cas dans l’Etat du Barinas ou dans la ville de Maracay. Autrement dit, lorsque le résultat ne les favorise pas, les militants de l’opposition n’acceptent toujours pas le système de démocratie représentative vénézuélien.

D’autre part, les Etats-Unis ont investi dans cette campagne électorale plus de 4.7 millions de dollars pour l’année 2008 [4]. Depuis maintenant dix ans, en toute illégalité l’agence du département d’Etat (USAID) et la Fondation Nationale pour la Démocratie (NED) ont déversé plus de 50 millions de dollars aux partis politiques d’opposition, chaînes de télévision commerciales, ONG d’opposition, association, etc.… Ces deux dernières années, l’accent a été mis sur les étudiants et les personnes des classes populaires notamment avec la création de dizaines d’association à Petare, le grand quartier populaire de l’est de Caracas…. Le travail a bien fonctionné. Peut-on alors parler de Démocratie lorsque un Etat étranger investit des dizaines de millions de dollars pour corrompre les électeurs vénézuéliens afin qu’ils choisissent des candidats favorables à leurs intérêts ? Pour parler de réussite démocratique, il faudrait d’abord respecter les règlements préalables aux conditions qui assurent le bon déroulement de la démocratie. Le gouvernement bolivarien est ici le seul coupable de cette ingérence pour ne pas avoir encore expulsé les agences étasuniennes, qui depuis plus de 6 ans, sont basées à Caracas pour financer l’opposition, les étudiants de droite, des mouvements ultralibéraux dans les barrios, etc. Les exemples chilien ou nicaraguayen, yougoslave ou ukrainien montrent bien que ces politiques sont souvent couronnées de succès.

Consécration de la démocratie vénézuélienne, nous dit-on. Qui a donc été élu ?

Dans le Zulia, Manuel Rosales, qui au nom de tous les gouverneurs du Venezuela, avait ratifié le coup d’Etat d’avril 2002 a été élu à Maracaibo et a réussi à placer un pantin à ses ordres comme gouverneur de l’Etat.

Dans l’Etat du Miranda a été élu Capriles Radonski. Celui-là même qui main dans la main avec les terroristes tortionnaires d’extrême droite, Salvador Romani et Henry Lopez Sisco, avaient donné l’assaut à l’ambassade de Cuba, le 12 avril 2002. Le monde du fascisme est assez petit puisque Lopez Sisco était un ancien collègue des terroristes Posada Cariles et Orlando Bosh ; et ancien responsable de la sécurité de l’Etat du Zulia dirigé par…Manuel Rosales. Comme si ses relations amicales ne suffisaient pas, lorsqu’il était à la tête de la mairie de Baruta, Capriles Radonski a signé des accords de coopération entre sa police municipale et le FBI étasunien. Entre le FBI et les pires fascistes du continent, on peut deviner les lignes de sa nouvelle politique sécuritaire.

Antonio Ledezma, nouveau maire de la grande mairie de Caracas, est un grand démocrate… En 2002, il participe au Coup d’Etat et au sabotage économique qui le suivi. En 2004, il fait parti des groupuscules fascistes qui contestent la légitimité du résultat au referendum révocatoire. Il est membre fondateur du Commando National de la Résistance, collectif d’extrême droite prônant la violence et la non-reconnaissance du gouvernement bolivarien. En 2005, il est l’un des promoteurs du boycott des élections législatives. En 2007, il fut le promoteur de la "marche sans retour", qui initiait une série de manifestations une semaine avant le référendum sur la proposition de réforme partielle de la Constitution. La consigne donnée aux manifestants était de "faire des provisions et de se préparer" parce qu’ils n’accepteraient jamais la dictature. Il fallait évidemment comprendre une possible victoire du OUI au référendum.

Dans l’Etat du Carabobo, le gouverneur élu, Henrique Salas Feo est le fils de Henrique Salas Römer. Le papa est un patriarche de la région, multimillionnaire, et ancien candidat contre Chavez aux élections de 1998. Le 7 mai 2008, il affirmait dans les colonnes du journal El Universal, que l’autonomie est une alternative au gouvernement de Chavez et déclarait : "Ainsi, les revenus pétroliers ne passeront plus par le pouvoir central et iront directement aux régions." [5] Sans commentaires.
En bon chef de seigneurie féodale, il a légué sa succession à son fils non sans donner le ton de la politique à suivre.

Voila donc le visage de quelques uns des nouveaux "démocrates" qui dirigeront certains des Etats les plus importants du Venezuela. Le fascisme étant comme la toux, difficile d’occulter, dés le mardi 25 novembre des actes d’intimidations et de violences contre les institutions nationales étaient perpétrées par les militants d’opposition. Principale cible : les missions d’éducations, Barrio Adentro et les médecins cubains, les sièges des Conseils Communaux, les Universités crées par le gouvernement bolivarien… Leur but est d’interdire l’accès des différentes initiatives impulsés par le Peuple et le gouvernement aux installations dépendant des régions ou des mairies qu’ils contrôlent (6) [6]. Toutes ces actions se sont déroulées….à peine 36 heures après la victoire de ces membres de l’opposition.

Ils leur restent 35040 heures de gestion avant la prochaine élection.

"On vit tranquille aussi dans les cachots, en est-ce assez pour s’y trouver bien" répondait Rousseau à Hobbes…

Romain Migus
26/11/2008

version légèrement éditée par le Grand Soir

Notes :

[1] Voir Romain Migus, "Venezuela : Conclusion d’une année déterminante", Voltaire, http://www.voltairenet.org/article1... ou encore Jorge Chavez Morales, "Offensive paramilitaire au Venezuela", Bellaciao, http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=32272.

[2] Voir sur le site du Centre National Electoral : http://www.cne.gov.ve/divulgacion_regionales_2008/.

(3) Voir Romain Migus & Ernesto J. Navarro, "Le Communisme de Chavez est en train de nous tuer", Le Grand Soir, http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=3911. (Cet article a plus de deux ans mais la situation n’a guère changé).

[4] Eva Golinger, "La Injerencia ganó las elecciones venezolanas", YVKE Mundial, http://www.radiomundial.com.ve/yvke/noticia.php?15264.

[5] Reyes Theis, "Salas Römer propone proyecto de autonomà­as como alternativa", El Universal, 07/05/08.

[6] Voir http://www.aporrea.org/oposicion/n124634.html


EN COMPLEMENT ET EN CONTREPOINT
La seule bataille que l’on est sûr de perdre… par D. Bleitrach

COMMENTAIRES  

27/11/2008 12:06 par Viktor Dedaj

J’avoue ne pas comprendre le ton "sombre" de cet article.

10 années de révolution, 10 années de tentatives de subversion, 10 années à affronter les agités du bocal de la "gusaneria" locale, et 10 années de victoires. Le PSUV à peine né remporte les élections...

Moi je dis : chapeau, bravo et merci.

27/11/2008 14:07 par Danielle Bleitrach

après lecture des résultats et des réactions des vénézuéliens en particulier sur le site aporrea, je me demande si nos amis ne sousestiment pas un peu ce qu’ils ont créé.

1.Les résultats électoraux représentent une importante victoire pour le PSUV et ses alliés, non seulement parce qu’ils ont gagné dans 77% des cas de gouvernements régionaux et dans 85% des cas des mairies en lice, mais parce que les votes se sont élevés de 25% par rapport au référendum de l’an passé.,

2. Les forces révolutionnaire dirigées par le PSUV, ont obtenu 57% des votes pour les gouvernements et 76% des votes exprimés pour les mairies. C’est un pourcentage supérieur au 56% obtenus par le président Hugo Chavez lors de sa première élection victorieuse.

3.Les forces révolutionnaires ont augmenté les scores électoraux dans tous les Etats et elles ont obtenu 17 gouvernements, qui si l’on ajoute l’Amazonie (sous contrôle du PPT) font 18, un de plus que ce qu’il avait avant l’élection. .

4. Les forces révolutionnaires ont accru la quantité de mairies gagnées, y compris ils sont gagnés plus de mairies que l’opposition dans les cinq Etats où la dite opposition a gagné les gouvernements. Ainsi à Zulia dont il est question dans cet article, sur les 17 mairies en lice 13 sont chavistes. Et il faut bien mesurer que les pouvoirs des mairies ont été accrus. L’pposition réduit notablement la quantité de mairies qu’elle contrôlait.

5. Dans le référendum de 2007, quasiment trois millions de personnes qui avaient voté pour Chavez aux élections présidentielles de 2006, s’étaient abstenues de voter. Et c’est pour cette raison que la réforme n’était pas passée. Mais le 23 novembre, un peu plus d’un million de personnes qui n’avaient pas voté en décembre au référendum ont appuyé les candidats du PSUV et les organisations alliées.

6. La droite a des victoires non négligeables, comme la Grande Mairie ou les Etats de Miranda, Carabobo et Táchira, et les municipalités de Maracaibo et Sucre. Certains de ces centres de pouvoir ont une importance stratégique comme l’Etat de Táchira, qui pourra se convertir en un nid de paramilitaires colombiens. Néanamoins que la droite ait quelques Etats et municipalités n’a rien d’étonnant puisqu’elle représente 40% de l’électorat.

7. Cette élection relativise l’échec du référendum de 2007, le processus révolutionnaire n’est pas en train de chuter avec une desaffection des masses et une incapacité à défendre une politique révolutionnaire, au contraire. Les partisans de la Révolution se sont organisés, un parti a été créé, se sont développés les Conseils communaux et la nationalisation d’entreprises importantes, comme les cimenteries Lafarge ou la Banque Santander. L’enjeu était clairement le socialisme, il a été approuvé.

8 Il y a beaucoup de défis pour la Révolution, j’en pointe quelques un dans mon article sur «  la seule bataille que l’on est assuré de perdre », et vu ce que sont ces défis, je comprends la colère de certains amis vénézuéliens comme Romain Mingus qui a donné tant à cette révolution mais je suis sûre qu’ils releveront ce défi.

danielle bleitrach

27/11/2008 15:29 par Fidel Castro

LGS : ci-joint un autre avis sur ces élections.

REFLEXIONS DE FIDEL

Transparence totale

QUI en doute ? Des observateurs de toutes parts et de tous acabits ont assisté aux élections vénézuéliennes du 23 novembre. Les journalistes ont transmis leurs dépêches dans une liberté absolue. L’oligarchie, elle, a lancé sur tous les toits et aux quatre vents la grossière calomnie selon laquelle le fait d’avoir retardé l’heure de fermeture des bureaux, afin de permettre aux citoyens de voter, était destiné à commettre des fraudes, bien que le Conseil électoral national l’ait décidé et annoncé au préalable.

Si les Etats-Unis adoptent ce genre de mesure pour faciliter l’élection indirecte du président qui sert de modèle aux oligarques vénézuéliens, ils font bien ; mais pas question au Venezuela, bien qu’il ne s’agisse même pas de l’élection du président, qui est directe, elle, comme celle des autres fonctions exécutives.

La soumission écoeurante à l’Empire, la fuite de devises qui se monte à des milliards de dollars tous les ans, le maintien de la pauvreté, de l’analphabétisme et du chômage au-dessus de 20%, voilà bien la seule chose honorable et honnête pour cette oligarchie-là .

Je ne me risquerais pas à émettre une opinion sur un autre pays de ce continent si je n’oubliais que nous sommes frères et que Martà­, qui lutta et mourut pour Cuba et pour Notre Amérique, affirma un jour devant la statue du Libertador Simon Bolà­var : « Que le Venezuela me donne à quoi le servir ; il a en moi un fils. »

Plus de quarante mille compatriotes hautement qualifiés travaillent au milieu de ce peuple frère, du peuple de Bolivar, prêts à donner leur vie pour lui et courant les mêmes risques que lui en cas de coup de griffe impérialiste.

En me prononçant au pays de l’ALBA, je ne suis pas un intrus.

Le Venezuela peut se convertir en un modèle de développement socialiste en utilisant les ressources que les transnationales soutiraient de sa riche nature et de la sueur de ses travailleurs manuels et intellectuels. Aucun pouvoir étranger ne décidera de son avenir. Le peuple est maître de ses destinées et marche à la conquête des plus hauts niveaux d’éducation, de culture, de santé et de plein-emploi. C’est un exemple à suivre pour d’autres peuples frères de ce continent sans plier le genou : il ne souhaite pas marcher à la remorque d’un Empire qui le pille. Le Venezuela réclame à juste titre et en toute dignité à l’Assemblée générale des Nations Unies qu’elle conçoive une nouvelle structure financière internationale. Cuba le soutient sur ce point.

Quand on lit les nouvelles internationales, on a l’impression que l’URSS s’est désintégrée hier. Comme le dirait Stella Calloni, l’appareil de terreur médiatique s’est mis en branle ce lundi-ci. Néanmoins, après la brume, la vérité émergera de nouveau.

Les élections d’hier ont constitué un grand saut qualitatif pour la révolution bolivarienne sur bien des aspects mesurables, contrairement à ce qu’affirme l’appareil d’intoxication massive : « Castro est d’avis que la révolution ira de l’avant au Venezuela malgré les élections. » Justement non ! L’analyse des chiffres essentiels que fournissent les bulletins du Conseil électoral national me montre clairement qu’elle a remporté une grande victoire.

Les données sont précises : victoire irréfutable des candidats au poste de gouverneur dans 17 des 22 Etats en jeu, tous membres du Parti socialiste unifié du Venezuela ; plus d’électeurs que jamais ; 1,5 million de voix de plus que les candidats de l’opposition aspirant à ce poste ; 264 mairies sur les 328 en jeu. Aucun parti de l’opposition, seulement une somme d’opposants dans une demi-douzaine de partis, et transparence totale. Voilà pourquoi j’ai dit et je répète qu’il sera très difficile d’éteindre la flamme de la Révolution au Venezuela.

Fidel Castro Ruz

27/11/2008 16:11 par Anonyme

Je crois que j’ai été trés clair sur les chiffres et la victoire du PSUV. La plupart des chiffres positifs que Danielle avance se trouve au début de mon article. Et je qualifie la journée de dimanche comme une victoire. Mais, rappelons que le Venezuela est un Etat fédéral. C’est à dire que les Etats régionaux et les mairies ont leur propre budget plus une partie de l’assiette fiscale de l’Etat qui est redistribué en fonction de la population. plus d’habitant il y a plus d’argent est donné !!! Il n’y a pas de système de redistribution regionale ! Un Etat riche ne paiera pas pour un Etat pauvre en passant par l’Etat central !!! Et les plus grands Etat et les plus riches ont été gagnés par l’opposition. Pour le dire de manière trés française (parce que je crois que je ne me suis pas bien fait comprendre), les chavistes ont gagné la Creuse, le Cher et l’Indre et l’opposition Paris, Lyon, Marseille. Ne soyons pas aveugles. Même si tous les Etats sont importants, les rares victoires de l’opposition sont stratégiques et auront des conséquences désastreuses au niveau de la destabilisation puisqu’une partie de l’argent sera bien sur utilisé pour des campagnes nationales contre le commandant Chavez et la Révolution Bolivarienne.
J’ajoute aussi, en détail, que je dois désormais vivre dans une ville -la capitale du pays, plus d’1/5 de la population sans compté la grande couronne- controlée quasiment dans sa totalité (une mairie s’est sauvée) par des vrais fascistes. Et ça, excusez du peu mais ca a un gout amer !!!
Pour ce qui est du défi, oui il s’agit dès maintenant de travailler pour reconquerir les espaces dans les quartiers populaires où les gens n’ont pas daigné voté.
Abrazos,
R.
P.S : C’est Romain Migus, Danielle. Mingus c’est le jazzman ! ahahaa

02/12/2008 00:47 par pier-olivier

Cest tout simplement incroyable.... :(

ce que je viens de lire dans cet article me donne des frissons dans le dos !!

Le fascisme est une chose bien réelle. je suis tres solidaire de la révolution bolivarienne,mais je me pose constament cette question... la révolution bolivarienne nest elle pas une révolution en paralelle ? cest à dire que la révolution bolivarienne est en parralèle à lencienne sociétée ? Contrairement à la révolution Cubaine , le vénézuela na pas jeter par terre lancienne société... la révolution Bolivarienne cest élevée en parallele à lencienne... les riches continues à avoir leur écoles de riches et leur hopitaux de riche ainsi que leur gros centre dachat comme aux états unis .Tandis qu la révolution Bolivarienne elle à poussée à coté

A voir comment se comporte lopposition dans les états gagnés par lopposition jen suis a me demander si apres 3 ou 4 ans de gouvernement de lopposition , il resterait quelque chose de la révolution de Chavez ??? jai peur que non

Je suis pour la démocratie, mais si cette démocratie laisse place au fascisme je suis contre...

Chavez fait face à un sérieux problème... laissera til Lopposition fasciste revenir aux pouvoir et tout effacer ? tiens til plus à la démocratie à tout pris qua ca révolution ?? Les années qui suivent nous lindiqueront

Pour linstant lopposition montre son vrai visage... une opposition ipocrite, malhonnete, égoiste et fasciste breff une opposition qui nest pas digne de ce nom

Solidarité

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