RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Hadopi, l’histoire sans fin

Hadopi 1 ayant lamentablement capoté pour cause de censure du Conseil constitutionnel, le gouvernement remet le couvert avec Hadopi 2, dans l’espoir de pouvoir enfin couper la connexion à l’internaute pris en train de pirater. Le nouveau texte s’apprête à passer la semaine prochaine au Sénat. Etat des lieux.

Si Ponson du Terrail avait écrit le feuilleton des aventures législatives du texte Hadopi, on l’aurait accusé de tirer à la ligne. Après le projet de loi « favorisant la diffusion et la protection de la création sur Internet », censuré en partie par le Conseil constitutionnel, voici que débarque le projet de loi « relatif à la protection pénale de la propriété littéraire et artistique » - pour faire court, on dira Hadopi 2 -, à venir devant les deux chambres parlementaires en ce mois de juillet. Hier matin, Michel Thiollière, rapporteur du projet au Sénat, détaillait les derniers amendements adoptés en commission, avant qu’ils soient débattus en séance plénière les 8 et 9 juillet.

Alors qu’est-ce qui attend les internautes, en l’état du texte ? Si on reprend l’ensemble du dispositif, une fois saisie par les ayants droit, l’Hadopi envoie toujours un premier avertissement, par mail, à l’internaute repéré par son adresse IP en train de télécharger une oeuvre protégée par le droit d’auteur. En cas de récidive, deuxième averto, par lettre recommandée. A la troisième infraction, ça se gâte, et zou (c’est la nouveauté), le dossier part chez le procureur, qui peut décider de poursuivre. Si la contrefaçon est caractérisée, l’internaute tombe toujours sous le coup de la loi actuelle, qui prévoit 3 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende (c’est un maximum). Mais il existe désormais une peine complémentaire, laissée à l’appréciation du juge : la fameuse coupure de la connexion Internet, d’un an maximum. Pendant ce temps-là , l’Hadopi informera les ayants droit de la saisine de l’autorité judiciaire - lesquels ayants droit pourront se constituer partie civile, et demander des dommages et intérêts.

Pendant la suspension, l’internaute continue de payer l’abonnement. Et s’il essaie de se réabonner, il risque une amende de 3 750 €. Autre nouveauté, même si vous prouvez que vous n’êtes pas l’auteur des téléchargements incriminés, le juge peut également décider de vous suspendre la ligne pour un mois (plus 1 500 € d’amende) pour « négligence caractérisée », au motif que vous n’avez pas suffisamment sécurisé votre connexion. Sympa si c’est votre voisin qui a piraté votre connexion Wi-fi.

Deux petites bonnes nouvelles, tout de même : la suspension de l’accès à Internet ne sera pas inscrite automatiquement au casier judiciaire, et les données conservées par l’Hadopi sur l’internaute devront être effacées après la suspension.

Tout cela ne résout évidemment pas la question qui tue : comment les juges vont-ils pouvoir juger sereinement tous ces dossiers, plutôt techniques, sachant qu’il est prévu qu’il en pleuve par dizaines de milliers ? La réponse, au prochain numéro. Ou pas.

Thomas Bécard

http://www.telerama.fr/techno/hadopi-l-histoire-sans-fin,44837.php

URL de cet article 8847
  

Le Joueur. Jérôme Kerviel seul contre tous
Paul-Eric BLANRUE
Chris Laffaille, journaliste à Paris-Match, et moi venons d’écrire un livre consacré à Jérôme Kerviel : Le Joueur, Jérôme Kerviel seul contre tous (Scali, 2008). Il s’agit de la première enquête de l’intérieur sur cette incroyable gabegie, qui coûté 5 milliards d’euros à la Société générale (Socgen). Pourquoi un livre sur cette affaire ? Parce que les grands médias ne sont pas parvenus à faire leur job, et notamment à interviewer certaines personnes dont nous avons réussi à obtenir le témoignage. Qui donc ? Des (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est amusant comme le commun des mortels s’imagine que nous sommes sans cesse affairés à leur mettre des idées dans la tête, alors que c’est en empêchant certaines pensées d’y pénétrer que nous faisons le mieux notre travail.

C.S. Lewis, 1942

Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.